VI. ENFANCE ET PUBERTÉ

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Assistance à l’école

Autrefois, comme l’ont constaté les enquêtes de terrain, l’âge scolaire se situait entre six et sept ans. La période d’éducation obligatoire était brève, normalement jusqu’à douze ans et tout au plus jusqu’à quatorze. Les matières enseignées étaient de niveau élémentaire et l’enseignement pratiquement se limitait à ce que les enfants apprennent à lire, à écrire, à compter et la doctrine chrétienne. Les filles apprenaient également à coudre. Dans les petits villages, dans la sacristie ou les dépendances paroissiales, sous la direction du curé ou du maître, on enseignait un pot-pourri rudimentaire de catéchisme et de connaissances générales permettant d’accéder à la première communion.

Entrée tardive à l’école

À Gamboa (A), ce sont les enfants qui avaient des obligations à la ferme qui entraient à l’école le plus tard, à sept ans, voire dix. À Amézaga de Zuya (A), c’était l’inverse puisque parfois on y envoyait les enfants de moins de six ans afin de faciliter et d’alléger le travail des parents.

L’initiation scolaire précoce

Dans certains endroits, l’âge d’initiation scolaire était plus précoce, en raison notamment de l’implantation de collèges de religieux et de religieuses.

Absentéisme scolaire

En résumé, comme il a déjà été signalé, surtout dans les zones rurales, quand les tâches agricoles pressaient, en raison de l’éloignement de la ferme ou des intempéries, l’absentéisme scolaire était très important.

Première communion

La première communion est un évènement important dans la vie de l’enfant, tant pour lui personnellement que pour son environnement familial. Des témoignages recueillis dans nos enquêtes il découle qu’au début du siècle, selon la tradition héritée d’époques antérieures, l’âge de la première communion se situait aux alentours de 12-14 ans, moment où l’on considérait le communiant pourvu du discernement suffisant pour cet acte.

Communion privée et communion solennelle

Dans nos enquêtes, la tradition des deux communions, privée et solennelle, a été constatée principalement dans certains lieux du Guipuzcoa et de la Vasconia continentale. Toutefois, nous avons recueilli quelques témoignages de cette pratique en Navarre et en Biscaye.

Première communion unique

En Alava, Biscaye et Navarre, la tradition la plus courante était d’effectuer une seule première communion. Les témoignages les plus anciens relevés dans nos enquêtes signalent la première communion était reçue à un âge précoce. En des temps plus modernes elle a été un peu reculée pour se produire aujourd’hui autour de 9 ans.

Dates de célébration de la première communion

De façon générale, les premières communions avaient lieu, et continuent à avoir lieu, le dimanche ou un jour férié du printemps, ordinairement aux mois de mai et de juin, en période pascale. Autrefois, elles étaient aussi célébrées les jours ouvrables.

Antan, il était commun de réserver quelques fêtes solennelles à cet évènement, comme l’Ascension du Seigneur, la Fête-Dieu ou une date spéciale pour la localité.

Rite de passage à l’adolescence

Dans de nombreux endroits, surtout là où la communion était tardive, la première communion avait une connotation qui n’était pas uniquement religieuse, l’enfant devenant alors un chrétien adulte, mais aussi profane, puisqu’elle marquait principalement le passage de l’enfance à l’adolescence. Autrefois, comme la communion solennelle avait souvent lieu entre 12 et 14 ans, en même temps que se terminait la période de scolarisation et que se produisait l’entrée pleine dans le monde du travail, elle prenait le caractère d’un rite de passage.

Le banquet de première communion

La première communion a aussi une dimension de véritable fête familiale et sociale. Au début, le repas de ce jour à la maison se distinguait à peine du repas ordinaire, si ce n’est par exemple par un dessert plus recherché. Il était aussi habituel d’organiser une distribution de chocolat chaud ou une petite collation après la cérémonie religieuse.

Vers les années 50, la célébration autour de la table familiale de midi s’est répandue, avec un nombre réduit d’invités, dont les parrains de l’enfant.

Cadeaux de première communion

La généralisation des cadeaux à l’enfant à l’occasion de sa première communion coïncide dans le temps avec l’extension de la pratique d’inviter au banquet les parents et les amis étrangers à ceux qui vivent sous le même toit.

La confirmation

La confirmation, rite d’entrée dans la jeunesse

Depuis les temps anciens jusque dans les années soixante, la confirmation était reçue à un âge indéterminée et donc était dépourvue de ce caractère de rite de passage. De fait, comme il s’agissait d’un sacrement réservé en exclusivité à l’évêque, ce dernier l’administrait quand visitait la localité, évènement qui se produisait rarement.

À partir de la fin des années soixante, à la suite des changements introduits par le concile Vatican II, on a voulu donner un autre caractère à la confirmation et on l’a repoussée à l’âge de 16-18 ans en la soumettant à une période de catéchèse sérieuse et prolongée.

Travaux domestiques réalisés par les enfants

Au moment de décrire l’assistance scolaire, nous avons signalé combien, dans le monde rural, elle était conditionnée par les exigences du travail aux champs. La collaboration des enfants aux travaux agricoles, à l’élevage du bétail ou aux tâches proprement domestiques avait ordinairement lieu avant et surtout après la journée d’école et pendant les vacances. Toutefois, dans quelques villages, il a été observé que cette aide se produisait également pendant l’horaire scolaire, ce qui provoquait un absentéisme, de préférence lors des périodes de beau temps et quand il fallait s’occuper de travaux exigeant une main-d’œuvre abondante. Certains enfants, comme le montrent les enquêtes, aimaient participer à certaines tâches domestiques plutôt que d’aller à l’école, qui les ennuyait, et cette attitude était tolérée par les parents.

Tâches communes à garçons et filles

Dans de nombreux endroits, il apparaît que les premières tâches d’aide domestique étaient exécutées indistinctement par les garçons, les filles ou par les deux ensemble, par exemple s’il s’agissait de frères et sœurs. Au fur et à mesure qu’ils grandissaient, les garçons se spécialisaient dans les tâches généralement plus rudes, plus exigeantes en efforts physiques et plus tournées vers les champs, tandis que les filles se centraient plutôt sur la maison pour seconder la mère dans les tâches domestiques.