Introducción

Revisión del 10:59 21 nov 2017 de Admin (discusión | contribuciones) (Página creada con «Compte tenu de la disparité des critères adoptés dans la collecte de matériaux ethnographi­ques en ce qui concerne les termes basques, la transcription de mots dans ce...»)
Otros idiomas:
Español • ‎Francés

L’œuvre que nous vous présentons constitue l’une des volumes qui composent l’Atlas Ethnographique du Pays Basque dont l’objectif est d’effectuer un enregistrement systématique des faits qui caractérisent la culture traditionnelle de cette région européenne. Nous avons déjà eu l’occasion de publier les tomes consacrés à L’Alimentation Domestique (1990, réédition 1999), aux Jeux enfantins (1993), aux Rites Funéraires (1995) et aux Rites de la naissance au mariage (1998), ces deux derniers volumes offrant une vision complète des rites de passage. Le présent tome, inti­tulé Élevage et Activités pastorales,consiste en la description des multiples facettes que présente un mode de vie dont la tradition remonte à une époque bien éloignée.

La structure de l’Atlas Ethnographique, ainsi que la méthodologie adoptée à la fois pour la recherche sur le terrain et lors du processus postérieur d’élaboration des matériaux collectés, sont exposées en introduction des volumes édités. Chaque tome constituant une unité thémati­que, nous signalerons ici quelques-uns des concepts qui y sont développés.

Contenido de esta página

La proposition d’un Atlas Ethnographique

C’est en 1968, à l’occasion du Ier Congrès National des Arts et des Coutumes Populaires (Saragosse) que le renommé investigateur José Miguel de Barandiaran (1889-1991), qui oeuvrait depuis les années vingt à l’ethnographie basque, présente une communication intitulée Esquisse d’un Atlas Ethnographique du Peuple Basque[1]. Il y réalisait un inventaire des recherches ethnograp­hiques effectuées jusqu’alors dans l’aire basque et en dressait un bilan critique qui pointait les carences et les déficiences les plus importantes en la matière.

L’année suivante, en 1969, à l’occasion des Vèmes Journées d’Etudes Folkloriques Aragonaises, il soumet une nouvelle communication intitulée Critères généraux pour une recherche ethnographique sur les Peuples Pyrénéens[2]. Celle-ci s’accompagnait d’un questionnaire ethnographique refondu selon le plan que la Conférence Internationale d’Ethnologie Européenne avait formulé en 1965.

Ceux-ci sont les points programmatiques exposés dans ces deux communications?:

1. Dans la plupart de nos publications ethnographiques, le matériel collecté est exclusivement celui que la tradition populaire a permis d’arriver jusqu’à nous. Mais notre culture actuelle ne se compose pas seulement de l’ensemble des vécus qui nous viennent de phases révolues du processus historique de notre peuple, mais incorpore aussi les nouveaux vécus, en pro­venance des quatre points cardinaux, qui sont acceptés par la communauté basque auprès de laquelle nous effectuons nos enquêtes.
2. Une grande partie de nos études et de nos publications est formée de descriptions statiques et presque exclusivement morphologiques des faits. Leurs auteurs ont relevé dans le com­plexe culturel certains matériels pour les présenter comme des données pures, imitant en cela le naturaliste qui isole et décrit les faits de sa spécialité. Mais alors que ceux-ci ont en eux-mêmes une signification, les faits culturels sont des signes qui nous renvoient à des neu­tralités différentes de celle de l’observateur. Les désintégrer, les substantiver et les manipu­ler comme le fait le naturaliste dans son laboratoire avec ses propres éléments d’étude est donc une erreur. En les isolant de leur contexte humain et en les objectivant, nous les pri­vons de leur authentique réalité.
3. Nous ne pouvons appréhender la culture en nous limitant à observer les symboles. Il s’agit de vivre la réalité à laquelle ceux-ci se réfèrent, au contact avec des hommes qui interagis­sent avec le milieu et leurs semblables. En ethnologie, ce qui n’a pas été vécu ne peut être correctement compris.
4. La description de l’objet ne doit donc pas être purement statique. Dans une société, dans un village, chaque élément joue un rôle non seulement à cause de ses caractéristiques phy­siques —dimensions, poids, volume, couleur—, mais aussi en raison de son sens: il suggère des gestes, des conduites, des modes de vie parce qu’il est humanisé et qu’il comporte une signification culturelle. Sa vision évoque les gestes de ceux qui l’ont fabriqué et de ceux qui l’utilisent. Il s’agit du signe visible d’un univers d’intentions, de notions et d’idées que les hombres cultivent autour d’eux. Ainsi, ni dans les études ethnologiques ni dans les études historiques nous ne devons perdre de vue la primauté de l’invisible en tant que critère d’in­terprétation.
5. Dans nos publications, nous devons enregistrer l’indice de vitalité du matériel collecté ou le degré d’acceptation qu’il possède socialement. Il convient également d’indiquer l’ex­tension de l’aire géographique oil se distribuent les éléments de culture, au sein du pays ou au-delà.
6. Au Pays Basque, nombreuses sont les zones qui n’ont pas encore été étudiées par un eth­nographe. Dans ces zones et dans d’autres, le contact avec le machinisme est en passe de faire disparaître les modes traditionnels d’existence. Nous devons être attentifs au phé­nomène du machinisme mais aussi aux phases antérieurs du processus.
7. Parmi les tâches à peine esquissées figure la description du processus d’acculturation des individus les mieux enracinés et modelés par le savoir populaire dans chaque district. Pour compléter la connaissance d’un peuple, il importe de comprendre comment les éléments de sa culture se sont progressivement inscrits dans des personnes dont le comportement personnel est profondément révélateur.
8. Tout ceci nous pousse à croire qu’il est urgent d’entreprendre un travail méthodique par le biais d’équipes bien formées aux techniques de la recherche ethnographique. Il convient donc d’organiser, au Pays Basque, des recherches systématiques sous forme d’enquêtes à réaliser dans des localités choisies parmi tous les districts, jusqu’à obtenir pour chacune d’entre elles une monographie qui couvre les principaux thèmes de la vie culturelle de ses habitants.

Le Projet Etniker

Les difficultés pratiques qu’entraînait l’élaboration d’un Atlas culturel étaient faciles à com­prendre, bien que dans quelques milieux restreints, une atmosphère favorable à ce projet se fût créée. L’élaboration, toutefois, de nombreuses monographies ethnographiques était nécessaire et il s’agissait de former un corps de collaborateurs distribués dans toute l’aire géographique de l’Atlas.

La matérialisation d’un programme si ambitieux a adopté la forme du Projet Etniker, projet qui a pour but la collecte systématique de matériaux ethnographiques. Il s’agit d’étudier le système de normes, structures et fonctions qui a caractérisé le mode de vie connu dans la région tradi­tionnellement appelée Euskalerria, Vasconia ou Pays Basque.

La poursuite de cet objectif sur un espace vaste et divers exigeait une structuration régionale. A cette fin et, à l’initiative du propre Barandiaran, en commençant par la Navarre, des équipes de recherche ethnographique dénommés Groupes Etniker ont été formées et associées à des ins­titutions pré-existantes dans chaque province. Ainsi, le groupe navarrais a été rattaché au Département d’Archéologie de l’Université de Navarre (1969); celui du Gipuzkoa, à la Société Scientifique Aranzadi de Saint-Sébastien (1972); celui de la Biscaye au Département d’Ethnographie de l’Institut Labayru de Bilbao (1973); celui de l’Alava, actuellement au Séminaire d’Ethnographie d’Alava (1974) et celui d’Iparralde —qui comprend le territoire bas­que du département français des Pyrénées-Atlantiques— à l’Association Lauburu de Bayonne (1986). Ces groupes de travail sont collectivement dénommés Groupes Etniker Euskalerria et sont composés de collaborateurs, universitaires de formation, qui ont suivi des cours de méthodolo­gie ethnographique sur les enquêtes de terrain. Chacun de ces groupes est formé de plusieurs collaborateurs coordonnés par un responsable de groupe régional.

La première réunion conjointe des groupes Etniker a eu lieu le 5 juin 1976 au Sanctuaire d’Aralar (Navarre) et, dans ses Actes, José Miguel de Barandiaran définit le projet en ces termes:

«Etniker est un terme qui signifie ‘recherche ethnique’. Dans notre cas, il s’agit de l’étude de la culture traditionnelle du peuple basque et son processus d’évolution contemporain. Bien que cette tâche ait débuté vers 1921 à Vitoria, nous pouvons dire que, sous son nom actuel et avec cette méthode, elle a démarré en 1964, dans le cadre de la chaire d’Ethnologie Basque qu’ac­cueille l’Université de Navarre sous la protection de l’ Institution ‘Príncipe de Viana’»[3].

Stratégie ethnographique

La stratégie adoptée par les Groupes Etniker lors de leurs enquêtes ethnographiques est fon­dée sur les critères suivants:

1. La recherche dans la localité sélectionnée est réalisée par un collaborateur qui y est né ou qui y est lié par des liens familiaux. Cette condition facilite la relation avec les informateurs locaux, ainsi que l’accès au monde interne de ceux-ci.
2. Il s’agit de faire connaître la vie d’un village ou d’un noyau de population par le biais de tous les éléments qui composent sa culture et en appliquant la même méthodologie et le même questionnaire.
3. Le chercheur connaît la langue habituelle pratiquée dans la localité, y compris ses varian­tes dialectales ou sous-dialectales. Cette connaissance est indispensable pour réaliser une interprétation correcte et une transcription fidèle à la fois de la terminologie utilisée et des récits recueillis.
4. La collecte de données ne se limite pas à la pure morphologie des objets et des faits eth­nographiques mais couvre également leur fonction et leur signification dans le contexte culturel.
5. Les données ethnographiques sont recueillies dans toute l’extension de la mémoire des informateurs et enregistrées avec leur indice de vitalité ou degré d’acceptation sociale. Dans le même ordre des choses sont aussi consignés les nouveaux faits qui, en se substituant aux anciens, marquent la transition culturelle en cours.
6. Le labeur réalisé dans la localité étudiée est analysé et révisé au cours de séminaires de tra­vail faisant appel à d’autres membres du Groupe Etniker régional et centrés sur les thèmes spécifiques de l’enquête.

Le questionnaire ethnographique

Comme il a été indiqué plus haut, toutes les personnes impliquées dans le Projet Etniker utili­sent pour leur travail de terrain un seul et unique questionnaire qui leur sert de guide. Ce critè­re est essentiel pour la réalisation d’un travail homogène. Élaboré par Barandiaran, ce ques­tionnaire a été plusieurs fois réédité sous le titre de Guide pour une enquête ethnographique. Il com­prend 850 questions au total, regroupées en neuf grands chapitres.

Ces chapitres sont:

0. Données géographiques des villages ou localités.
1. Le groupe domestique: La maison. L’alimentation. L’habillement. La famille. Les relations matrimoniales.
2. Us du groupe domestique: Equipement mobilier. Repos et hygiène. Jeux d’adultes. Jeux d’en­fants. Les maladies et leur traitement. Vie religieuse. Rites de passage: naissance et baptê­me, fiançailles, mariage et noce, mort.
3. Groupes d’activité: Elevage et activités pastorales.
4. Groupes d’activité: Navigation et pêche.
5. Groupes d’activité: Exploitation agricole.
6. Groupes d’activité: Artisanat et autres professions.
7. Groupe territorial: Voisinage et village. Droit et constitutions populaires.
8. Culture: Maison. École. Religion. Culte. Fêtes. Calendrier populaire. Arts. Superstitions. Contes et légendes.

Biographies ethnographiques: Données personnelles. Formation. Niveau de vie. Contacts sociaux. Statut du biographié. Changements culturels. Rites de passage.

Planification des recherches

Pour mener à bonne fin cette élaboration de l’Atlas Ethnographique du Pays Basque, les Groupes Etniker, qui y travaillent de façon coordonnée depuis 1976, ont procédé en octobre 1987 à une refonte du plan de travail et à une restructuration de leurs organes dirigeants. Il se crée également à cette occasion un Secrétariat Technique chargé de coordonner les travaux de terrain et de mettre en œuvre la rédaction des volumes qui compléteront l’Atlas Ethno gra - phique. Ce Secrétariat est rattaché au Département d’Ethnographie de l’Institut Labayru à Derio (Biscaye) et dispose pour son travail de l’appui d’une bibliothèque spécialisée dans les questions ethnographiques.

En ce qui concerne la planification des recherches, il a été alors décidé que, dorénavant, les Groupes Etniker synchroniseraient leurs travaux de terrain en abordant chaque année de façon conjointe un seul et même thème de l’Enquête Générale.

Le programme relatif au premier quinquennat s’est ainsi donné pour objectif la séquence thé­matique suivante: L’alimentation traditionnelle dans le cadre domestique et les rituels autour de l’alimentation (année 1988). Le monde du divertissement et des enfants: Jeux et chansons (année 1989). Rites de passage: Rites liés à la naissance, à l’enfance, à l’adolescence, au mariage et à la mort (années 1990-1993). Médecine populaire (année 1994).

Une fois achevé ce programme de recherche, un nouveau calendrier a été élaboré autour des questions suivantes: L’habillement (année 1995). Élevage et activités pastorales (années 1996-1997). La maison (année 1998). Objets et mobilier domestique (année 1999). Famille et parentèle (années 2000-2001).

Toutes les campagnes de terrain programmées ont été réalisées dans les délais prescrits. Ce bon rythme a ainsi permis de clôturer les chapitres relatifs au groupe domestique (I et II) et de lancer la recherche sur le Groupe d’activité (I), Élevage et activités pastorales.

Les Groupes Etniker vont poursuivre leurs travaux de terrain en abordant les questions sui­vantes: L’exploitation agricole (années 2002-2003). Navigation et Pêche (année 2002). Le voisinage (année 2003). Droit et constitutions populaires, (année 2004).

Le calendrier d’ensemble de l’Atlas Ethnographique du Pays Basque, qui s’élabore par thèmes de recherche, est donc le suivant:

1. Introduction et généralités.
2. La maison: objets, mobilier et habillement. (Travail de terrain réalisé).
3. L’alimentation domestique. (Édité: 1990).
4. Famille et parentèle. (En cours de recherche).
5. Jeux et chansons des enfants. (Édité: 1993).
6. Médecine populaire pour les hommes et les animaux. (Travail de terrain réalisé).
7. Rites de passage. 2 Vols.: Rites funéraires. (Édité: 1995). Les rites de la naissance au maria­ge. (Édité: 1998).
8. Élevage et activités pastorales. (Édité: 2000).
9. Pêche et navigation.
10. Agriculture.
11. Professions et artisanat.
12. Voisinage, village, droit et institutions coutumières.
13. Religion populaire et calendrier des fêtes.
14. Contes, légendes et mythologie.
15. Cartographie. Bibliographie. Index divers.

Distribution des travaux de terrain

Les matériaux utilisés dans l’élaboration de chaque tome proviennent essentiellement d’en­quêtes ethnographiques de terrain. C’est ce travail ardu et coûteux qui donne son caractère ori­ginal à l’œuvre.

En ce qui concerne ce présent tome, Élevage et Activités pastorales, les travaux de terrain ont été menées à bien dans diverses localités et zones montagneuses de la Communauté Autonome Basque, de la Communauté de Navarre et dans une partie du département français des Pyrénées­Atlantiques. Leurs caractéristiques physiques et démographiques sont décrites au chapitre inti­tulé «Données géographiques des localités et zones montagneuses étudiées» et leur localisation géographique figure sur la carte qui accompagne ce même chapitre. Ces données révèlent des différences notables en ce qui concerne l’orographie et le climat, ce qui marque tant l’élevage que l’activité pastorale d’un sceau qui caractérise chaque région naturelle.

L’objectif, au départ, était d’offrir une représentation équilibrée des différentes régions qui composent cette aire territoriale traditionnellement appelée Euskalerria, Vasconia ou Pays Basque; ce but toutefois n’a pas toujours été atteint en raison de la difficulté à trouver des colla­borateurs capables et disposés à réaliser des travaux de terrain.

Une liste complète des localités étudiées ainsi que des zones montagneuses qui ont connu une activité pastorale apparaît sur la carte illustrant ce chapitre consacré aux données géographi­ques.

Comme il a été indiqué plus haut, l’un des critères de la recherche organisée par les Groupes Etniker est l’acceptation du modèle d’enquête ethnographique défini dans le Guide pour une enquête ethnographique. Ce questionnaire a servi d’instrument pour l’exécution du travail de terrain. Les données collectées dans ce cas sont issues des réponses fournies aux questions (1-55) énoncés au chapitre consacré a l’Élevage et aux Activités pastorales.

Une enquête ouverte

Précisons d’abord brièvement la méthodologie qui a été adoptée à l’occasion de la collecte des données sur le terrain. Il convient, pour commencer, d’indiquer que le questionnaire ne sert pas à obtenir de simples réponses sur l’existence ou l’inexistence de certains faits ou à solliciter les dénominations locales de ces mêmes faits.

Il a été signalé plus haut que les questions formulées dans le Guide pour une enquête ethnograp­hique possèdent un caractère indicatif et qu’elles situent le chercheur face à une réalité qu’il est chargé d’observer et sur laquelle il doit se renseigner.

Le chercheur de terrain n’est pas, dans notre cas, un simple enquêteur. Il doit s’introduire dans le groupe qu’il va étudier : il doit observer sa vie, être en relation avec des informateurs, soupeser et vérifier les données. Une fois en possession de cette information et des faits que lui­même a vécu, il lui faut alors élaborer un mémoire ethnographique en respectant l’ordre numé­rique des questions suggérées dans le questionnaire.

L’information recueillie grâce à cette méthode d’enquête ouverte est plus riche et permet de détecter des nuances qui vont au-delà de la pure littéralité du questionnement. Barandiaran sou­lignait que les faits ne peuvent être circonscrits à des questionnaires pré-fixés; la réalité humai­ne présente une dimension qui déborde nos interpellations.

En contrepartie, l’information ainsi obtenue est inégale et, naturellement, plus subjective. Ce fait, d’une part, complique l’élaboration des textes qui composent l’œuvre mais, de l’autre, enri­chit son contenu par des apports imprévus qui élargissent le champ de vision.

Les matériaux nécessaires à l’élaboration de l’œuvre

Le texte de ce tome est fondamentalement issu des matériaux collectés lors des enquêtes de terrain réalisées au cours des années 1996-1997. La liste des enquêteurs ainsi que celle des loca­lités et zones montagneuses où s’est effectuée l’enquête figurent dans les premières pages du volume.

La structure de recherche conçue par José Miguel de Barandiaran sous la forme du Projet Etniker a donné lieu à partir de 1970 à des recherches ethnographiques ponctuelles inspirées du découpage thématique du questionnaire général; ces travaux ont été fondamentalement publiés dans les revues suivantes: Anuario de Eusko Folklore, Cuadernos de Etnología y Etnografía de Navarra, Etniker-Bizkaia et Ohitura.

Certains membres des Groupes Etniker ont même mené à bien l’application intégrale de l’en­quête, dans tous ses chapitres, et publié des monographies ethnographiques sur les localités enquêtées. Francisco Javier et José Ángel Zubiaur sont les auteurs, en 1980, de celle correspon­dant à San Martín de Unx (Navarre); les recherches réalisées par Luciano Lapuente dans les années 1971-1979 ont débouché sur son œuvre relative à la zone des Améscoas, parue en 1990; Jesús Ruiz de Larramendi a publié son étude ethnographique sur la ville de Salvatierra-Agurain (Alava) en 1994 et José Zufiaurre celle relative à Beasain (Gipuzkoa) en 1998.

Dans le cadre de ce plan initial de collecte de matériaux ethnographiques pour un Atlas Ethnographique de Vasconia, les Groupes Etniker ont effectué entre 1983 et 1987 des recherches collectives qui ont bénéficié des Bourses José Miguel de Barandiaran accordées par Eusko­Ikaskuntza/Société des Études Basques. Ces recherches ont donné pour résultat les publications suivantes: Contribución al Atlas Etnográfico de Euskalerria. Investigaciones en Bizkaia y Gipuzkoa (1987), Contribución al Atlas Etnográfico de Vasconia. Investigaciones en Álava y Navarra (1990), Contribution à l´étude ethnographique de la mort en Pays Basque Nord (1997).

La rédaction de ce tome, ainsi que des volumes précédents, a pris en compte les apports qui figurent dans tous ces travaux de terrain, réalisés dans le cadre du projet Etniker et basés sur le questionnaire ethnographique de Barandiaran.

D’autres auteurs qui, en dehors du projet Etniker, ont effectué des recherches sur les thèmes traités ici sont ponctuellement mentionnés en note de pied de page. Citons en particulier à cette occasion les collaborateurs du Séminaire d’Ethnologie de la Société Aranzadi, qui ont publié dans les Anuarios de Eusko Folklore des années 1955 et 1956 le résultat des recherches dirigées par José Miguel de Barandiaran sur la «Vie pastorale au Pays Basque».

Pour le Pays Basque continental, outre les travaux de terrain actuelles dans le cadre du Projet Etniker, nous avons fait appel à celles réalisées par Barandiaran au cours des années quarante et cinquante dans les localités de Sara (Labourd), Donaixti-Ibarre, Uharte-Hiri (Basse-Navarre) et Liginaga (Soule). Ces recherches ont été publiées dans les revues Ikuska et Anuario de Eusko Folklore.

Les photographies qui illustrent le texte ont été pour la plupart apportées par les chercheurs eux-mêmes, ainsi que croquis et dessins. Dans la mesure oil il s’agit de photographies anciennes, certaines proviennent d’archives publiques ou privées et d’autres ont été récupérées dans diver­ses publications; dans tous les cas, leur provenance est fidèlement indiquée.

Contenu de l’œuvre

Cette œuvre verse sur la description de l’élevage et de l’activité pastorale traditionnelles.

Il convient d’indiquer que nos travaux de terrain — et, par là, le contenu de ce volume — se sont attachées à étudier les différentes modalités de l’activité pastorale et de l’élevage de bétail en liberté, de préférence à l’élevage stabulé à des fins de production et d’embouche, tel qu’il est compris aujourd’hui. Cette perspective obéit à la démarche même de l’enquête puisqu’il s’agit d’étudier un mode de vie dont la tradition remonte à des temps très anciens.

De fait, il a été constaté que nombreuses sont les institutions anciennes qui survivent dans le régime actuel d’exercice de l’activité pastorale ; cet antique mode de vie pastoral, avec toutes les adaptations nécessaires, perdure actuellement, même si son importance sociale et économique a fortement décru.

Il convient également de signaler que l’élevage traditionnel est partie prenante de l’activité agricole. Citons à ce propos, et à titre d’exemple, le ramassage de l’herbe destinée à l’alimenta­tion du bétail, l’emploi du fumier comme engrais ou l’utilisation des bêtes pour les travaux des champs. Toutes ces questions seront abordées dans le volume consacré à l’agriculture.

Quant aux questions concernant les maladies des animaux domestiques et leurs traitements, elles seront étudiées dans un prochain volume de l’Atlas, actuellement en cours d’élaboration, qui aura pour titre Médecine populaire pour les hommes et les animaux au Pays Basque.

Les premiers chapitres de ce tome (I-IV) sont consacrés à l’étude de l’élevage, aux types et races de bétail, ainsi qu’au traitement que celui-ci reçoit de la part de ceux qui s’en occupent. Il convient de mentionner la différence qui apparaît entre les versants atlantique et méditerrané­en, aussi bien au niveau du type de bétail élevé que de l’habitat de celui-ci.

Les trois chapitres suivants (V-VII) traitent de la répartition du gros et du petit bétail dans les étables et les enclos, de leur alimentation et de leur reproduction. Sur le versant atlantique, l’é­table fait partie de la demeure, tandis que dans la zone méditerranéenne, l’enclos est séparé de celle-ci.

Les chapitres centraux (VIII-XIV) s’attachent au bétail qui pâture en montagne, soit libre­ment, soit sous la garde d’un berger. L’accès aux pâturages de montagne y est longuement décrit, ainsi que les établissements des bergers et leurs caractéristiques, les marques d’identifi­cation apposés sur les animaux et les différents types de transhumance à la recherche de pâtu­rages.

Les chapitres suivants (XV-XVIII) sont centrés sur la figure du berger: ses différentes classes selon le régime pastoral, l’habillement nécessaire pour supporter les intempéries, le mobilier de la cabane ou refuge, ses activités artisanales et la chasse des animaux nuisibles pour le troupeau.

Une longue section, qui regroupe les chapitres XIX-XXIII est consacrée aux produits de l’ac­tivité pastorale: le lait et ses dérivés, la laine, le sacrifice d’animaux et leur vente; elle s’achève sur une description des foires où le bétail s’échange pour renouveler les troupeaux.

Le chapitre suivant (XXIV) aborde l’apiculture dans la mesure où cette activité, dans l’univers traditionnel, est comprise dans l’élevage.

Finalement, les derniers chapitres (XXV-XXVI) traitent des croyances et des symboles liés à la protection des animaux domestiques; ils se terminent sur une brève incursion dans le monde du divertissement des bergers (XXVII).

Nous sommes conscients des limites que nous impose un travail de cette envergure. De nom­breuses questions sont ainsi simplement ébauchées, dans l’attente d’une recherche plus exhaus­tive. Nous espérons donc que de futures monographies locales viendront enrichir le corpus cul­turel qui nous a été légué par ce mode de vie.

Rédaction

Comme il est dûment précisé à l’endroit correspondant, un Comité de Rédaction dont les membres appartiennent aux différents Groupes Etniker régionaux est intervenu tant au niveau de la formulation du plan d’ensemble de l’œuvre que dans l’élaboration des textes qui la com­posent. Parmi les membres de ce comité dont les noms sont cités par ailleurs, mentionnons tout particulièrement le rôle de Luis Manuel Peña qui joint à ses diplômes en Biologie son expé­rience en tant qu’éleveur de bétail en activité.

En ce qui concerne la réalisation de la publication, il convient de mentionner l’intervention décisive qu’ont effectuée les collaborateurs du Département d’Ethnographie de l’Institut Labayru, sous la direction et la coordination de Gurutzi Arregi. Chargés de la difficile tâche de mettre en forme une œuvre volumineuse et complexe, ils ont dû reclasser l’ensemble du matériel collecté sur le terrain, revoir et, parfois, ré-élaborer les textes, explorer la bibliographie corres­pondante, réaliser les traductions, procéder aux ajustements lexicaux, sélectionner les illustra­tions et mener à bien tous les travaux liés à la préparation et à la mise au point de l’édition.

Critères adoptés dans la transcription des termes basques

Le présent ouvrage n’a aucun but philologique ou linguistique. Ceci explique le traitement donné aux expressions en langue basque ou aux termes populaires exprimés dans les différen­tes variantes locales de l’espagnol, qui a visé essentiellement à rendre l’ouvrage le plus accessi­ble possible au lecteur moyen.

Compte tenu de la disparité des critères adoptés dans la collecte de matériaux ethnographi­ques en ce qui concerne les termes basques, la transcription de mots dans cette langue peut s’avérer plurielle. En général, au cours de ces dernières années, les enquêteurs se sont efforcés de suivre au plus près la prononciation particulière de chaque localité, avec parfois une trans­cription des nuances phonétiques les plus mineures, soit par manque de références normalisé­es en basque, soit par méconnaissance de la graphie courante dans cette langue. L’Atlas reflète cette tendance et d’éventuelles contradictions sont donc susceptibles d’apparaître.

A pesar de ello hemos tratado de organizar el material de las encuestas y de las diversas fuen­tes bibliográficas actualizándolo en la medida de lo posible, si bien no hasta el punto de arries­garnos a falsear los datos genuinos de las memorias remitidas.

Las palabras y expresiones euskéricas empleadas para dar título a las diversas secciones y enca­bezamientos de los capítulos se escriben según los dictados de las reglas de ortografía normali­zada.

En los casos en que se reproducen listas de denominaciones de un elemento concreto trata­mos de agrupar las formas lingüísticas recogidas según variantes de origen común, sin tener en cuenta las diferenciaciones que puedan ocasionar fenómenos de vocalismo. Esta notación, si bien pierde la referencia concreta de cada localidad, es sin embargo a nuestro parecer más clara a la hora de dar cuenta de las diversas denominaciones, tanto euskéricas como castellanas. Hemos intentado también estandarizar al máximo las frases y textos de origen dialectal en len­gua vasca, para evitar al lector actual problemas de comprensión. Se ha pretendido guardar siempre, sin embargo, las características morfológicas y sintácticas propias de la variedad lin­güística de cada lugar.

Por último hay que indicar que nos hemos atenido al resultado de las recogidas concretas, y que el hecho de que no aparezcan todas las designaciones de un objeto o de un hecho deter­minado, no indica que se hayan descartado o no aparezcan en otras fuentes bibliográficas, sino que simplemente no se han consignado entre nuestros materiales de información en las pre­guntas del cuestionario etnográfico utilizado que hacen referencia al tema.

Advertencias al lector

Referencia a las localidades: Cada vez que en el texto se menciona una localidad o sierra, su nom­bre se acompaña de una indicación en abreviatura del territorio en el que se emplaza. Las pobla­ciones de Vasconia continental se registran bajo las siglas siguientes: (L) Lapurdi, (BN) Baja Navarra y (Z) Zuberoa. Las empleadas para los territorios de Vasconia peninsular son: (A) Álava, (B) Bizkaia, (G) Gipuzkoa y (N) Navarra.

La ubicación de las poblaciones o sierras donde se ha realizado la encuesta puede consultarse en el mapa de localización geográfica de las localidades encuestadas que figura en este capítulo introductorio.

Distribución geográfica de los datos: Dado el carácter de la publicación, los datos consignados están referidos a aquellas localidades o sierras donde su existencia ha sido verificada mediante la encuesta. Es obvio interpretar que tales hechos no se ciñen a estas poblaciones; en el conjun­to geográfico la referencia de lugar tiene un carácter indicativo de un área más extensa.

Datación de los hechos culturales: El lector podrá observar que a lo largo de la publicación se indi­ca la vigencia o el desuso de prácticas y técnicas vinculadas al modo de vida pastoril. En ocasio­nes se hace una aproximación cronológica indicando la década o se toman como referencia acontecimientos de gran transcendencia como la Guerra Civil de 1936 para Vasconia peninsular o la Guerra Mundial (1940-45) e incluso la Gran Guerra (1914-1918) para el País Vasco conti­nental. No creemos que esto implique una indeterminación respecto a la datación, porque cual­quiera que fuere la fecha aplicada tanto al inicio como a la desaparición de los hechos cultura­les sería inexacta.

Nuestra obra es de carácter etnográfico y no histórico, si bien recoge usos y conductas que se emplazan en el presente siglo XX, hasta allá donde alcanza la memoria de nuestros informan­tes.

Agradecimientos

Esta obra que hoy presentamos ha contado con la ayuda y el patrocinio del Gobierno Vasco; en nombre de los Grupos Etniker Euskalerria queremos expresar aquí nuestro agradecimiento a la Consejera de Cultura D.ª M.ª Carmen Garmendia, al Viceconsejero D. Imanol Agote y al Director de Patrimonio del mismo Departamento, D. Eduardo Estrade. Hacemos extensible el agradecimiento al Consejero de Educación y Cultura del Gobierno de Navarra, D. Jesús Laguna Peña, y al Director General de Cultura, D. Juan Ramón Cortas Mauleón. Expresamos así mismo nuestra gratitud a M. Alain Rousset, Président du Conseil Régional d’Aquitaine, por la acogida que dispensó en su día a nuestro proyecto de investigación.

También queremos mostrar nuestro reconocimiento al Consejero de Agricultura del Gobierno Vasco D. Iñaki Gerenabarrena y al Viceconsejero D. Jon Arruti, así como a los Diputados de Agricultura de las Diputaciones Forales de Alava, Bizkaia y Gipuzkoa, D. Gabriel Chinchetru, D. Patxi Sierra-Sesumaga y D. Mikel Murua, por su aportación económica a la edición de esta obra. Así mismo, hacemos extensible nuestra gratitud a D. Juan Celaya, Presidente de Euskal Fundazioa de Oñati, y a Caja Laboral-Euskadiko Kutxa.

Han pasado muchos años desde que D. José Miguel de Barandiaran propusiera la realización de un Atlas Etnográfico de Vasconia. Los que nos consideramos sus discípulos estamos persua­didos de la importancia cultural de este proyecto. Con el patrocinio institucional con el que esperamos seguir contando y con nuestro empeño, los Grupos Etniker Euskalerria estamos haciendo realidad aquel ambicioso proyecto que, como legado de su larga y fecunda vida de investigador, nos ha dejado nuestro maestro: la elaboración del Atlas Etnográfico de Vasconia que «posibilitará un conocimiento en profundidad de la cultura tradicional de nuestro pueblo y de las transiciones que se están produciendo y será, a la vez, un seguro punto de vista para inte­grar la etnografía de los vascos en un estudio comparativo de las culturas».

Ander Manterola
Derio, diciembre de 2000

 
  1. José Miguel de BARANDIARAN.OO.CC BARANDIARAN. OO.CC. Tome VI. Bilbao, 1974, pp. 351-355.
  2. Ibidem, pp. 357-383.
  3. V. Actes des Groupes Etniker Euskalerria. ADEL.