XI. ÉQUIPEMENT MOBILIER DU FOYER ET DE LA CUISINE

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Équipement du foyer

Les instruments qui s'utilisaient dans l'âtre sont similaires d'un village à l'autre, mais leurs noms peuvent varier. La plupart d'entre eux ont connu le même sort que le feu bas, autrement dit ils ont disparu, sauf ceux qui ont été conservés comme souvenir ou comme élément décoratif.

Mobilier de la cuisine

Bancs à dossier et autre sièges

Il était commun, dans nombre de villages, de trouver, juste à côté du foyer, un banc à table pliante et dossier haut en bois et des chaises à assise de chanvre ou de bois. À la hauteur normale du dossier, qui est haut, sont fixés des supports sur lesquels tournent les articulations de la table qui, en position verticale, est retenue par un loquet.

Buffet, placards et planches à suspendre

Dans les localités étudiées, ils disent de façon générale que, jadis, le mobilier de la cuisine était très limité. À titre d'exemple, à Pipaón (A), ils signalent qu'il était constitué du banc-table à dossier et de la table-pétrin, de l'égouttoir et de planches où suspendre couvercles et couverts. Certaines maisons avaient de petites armoires où étaient rangées les pots en terre cuite, l’huilier et la salière, ainsi que le mortier.

À Portugalete (B), ils disent qu'il y avait une armoire pour ranger les aliments et les ustensiles, et des étagères ouvertes d'une ou deux hauteurs. Dans la Ribera Alta (A), le buffet en bois comportait deux portes en haut et deux autres en bas, qui étaient sculptées, et le dessin que faisait le bois recevait le nom de panales.

À Hondarribia (G), sur l'´évier était disposé l'égouttoir, en bois, et dans certaines maisons peint en blanc. Une armoire pour ranger les bouteilles et les produits alimentaires, une table et quelques chaises complétaient le mobilier. On y trouvait aussi une grande radio et le chasse-mouche en papier collé suspendu au plafond.

Les armoires qui, sous différents noms, sont décrites ci-après étaient très similaires et me se distinguaient que par le nombre d'étagères, le fait d'avoir une ou deux portes dans le bas et autres détails de ce type. De plus, ce meuble pouvait parfois se trouver, non pas dans la cuisine qui était peu équipée, mais dans la salle à manger ou une pièce proche de la cuisine.

Le garde-manger et son évolution

Le garde-manger était une boîte en bois, suspendue ou placé à côté d'une fenêtre dans un endroit frais de la maison, si possible sur son côté nord, protégé par une maille, un treillis métallique ou de petits rideaux devant de façon à permettre la circulation de l'air et éviter que les mouches et autres insectes ne touchent les aliments. On y gardait le lait et les autres produits périssables. Une pièce fraîche, de même que la cave de la maison, pouvait aussi faire fonction de garde-manger.

Équipement de la cuisine

Descriptions de l'équipement

Dans les paragraphes qui suivent est décrit l'équipement de différentes époques et diverses localités représentatives de la zone étudiée. En premier lieu, examinons les pièces de l'ancien équipement d'une cuisine tel qu'il a été recueilli dans la localité de Beasain (G) :

1. Eltzea ou lapikoa. Pot en terre cuite où mijotait le ragoût quotidien, remplacé plus tard par les marmites métalliques émaillées.

2. Lurrontzia. Plat large en terre cuite pour cuisiner les viandes et les sauces.

3. Pertza. Chaudron métallique d'environ 35 cm de diamètre et 22 de hauteur, à anse rabattable en forme d'arc. La plupart étaient en fer forgé et s'utilisaient, pour les plus vieux, pour cuire les navets et les betteraves destinés aux cochons, et les meilleurs pour cuire le lait tiré des vaches. Il pouvait y en avoir aussi un en cuivre qui servait à confectionner des desserts, comme le riz au lait, etc.

4. Errada. Récipient à forme tronconique en bois qui servait à rapporter l'eau de la fontaine à la ferme. La base d'environ 30 cm de diamètre se rétrécissait vers la bouche, de quelque 20 cm, et ses pièces étaient tenues en place par trois ou quatre cercles de cuivre. Elle comportait deux petites anses latérales, mais en l'absence d'anse pour la porter suspendue, elle se transportait sur la tête.

5. Zartagia. Poêle ronde métallique à long manche utilisée pour les fritures.

6. Txokolate-ontzia. Récipient en cuivre rond, à base sphérique, trois pieds et manche en bois qui sert à préparer le chocolat.

7. Burruntzalia. Louche demi-sphérique à long manche, entièrement en métal, pour servir la soupe et les légumes secs.

8. Pitxarra ou txarroa. Cruche en céramique pour servir les boissons - eau, cidre, vin - à table. Elle servait aussi pour que les enfants y rapportent de l'eau de la fontaine.

9. Antoisina. Récipient individuel métallique émaillé avec anse, pour boire divers liquides. Il n'y en avait pas un par personne, mais tout le monde s'arrangeait avec trois ou quatre. L'utilisation de ce récipient avec le même nom a été constatée dans la campagne de Deba-Mutriku, Itziar, Elosua et Zerain (G).

10. Katilua. Grand bol en céramique qui s'utilisait, presque exclusivement pour boire du lait en y trempant des galettes de maïs, tant au petit-déjeuner qu'au dîner.

11. Erretilua ou plater handia. Grand plat rond d'environ 35 cm qui s'utilisait pour servir à table les ragoûts, dans lequel chacun des convives plongeait sa cuillère jusque dans les années quarante, quand s'est généralisé l'usage d'assiettes individuelles.

12. Platera. Assiette individuelle en céramique.

13. Gatzontzia. Salière en bois, à forme généralement cubique, avec couvercle, d'environ 22 cm de côté, où était gardé le sel de cuisine.

14. Kafe-errota. Petit moulin à café manuel constitué d'une boîte cubique en bois, de 15 ou 18 cm de côté, renfermant un mécanisme à manivelle extérieure pour moudre les grains. Le café en grain s'introduisait par la bouche supérieure et le café moulu était recueilli dans un petit tiroir au fond.

15. Lisakina ou plantxa. Fer à repasser en fonte, avec récipient, couvercle et cheminée. À l'intérieur on y mettait des braises pour la maintenir chaude tout en repassant le linge.

16. Erratza. Il existait trois types de balais : un en branches de bruyère et à manche en bois pour balayer le porche ; un autre, plus fin, pour la cuisine, constitué d'une botte de joncs, iek, sans manche ; et un troisième qui était utilisé dans les chambres, formé d'une botte de menthe liée à un manche long, qui laissait une odeur agréable tout en désinfectant l'atmosphère en balayant.