VI. FONDATIONS ET MURS

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Fondations

Le terme de fondations a deux acceptions, la partie du bâtiment qui se trouve sous terre et sur laquelle repose toute la construction, et le terrain sur lequel repose le propre bâtiment.

En général, nous pouvons dire des fondations que pour les préparer il est nécessaire de creuser le sol sur 70 cm à un mètre, en cherchant un substrat de roche ou d'argile dure, et qu'essentiellement elles sont en pierre, même si l'emploi de bois existe pour les sols très humides.

Murs extérieurs

Les murs extérieurs de la maison ont pour objet, avec le toit, de fermer un espace où les habitants puissent se sentir en sécurité et à l'abri des intempéries. De plus, ils servent de support à la toiture[1].

Matériaux de construction

Les matériaux employés dans la construction des murs extérieurs des maisons ont été la pierre, le bois et la terre, cuite en forme de brique ou non cuite comme dans le pisé ou le torchis.

Toutefois, Urabayen, dès la fin des années 20 du XXe siècle, remarque que les facilités de communication vont populariser peu à peu l'emploi d'autres matériaux comme le ciment et l'acier, ou celui des matériaux précédents là où il n'était pas facile d'en disposer auparavant[2].

Murs à colombages

La présence de colombages est une caractéristique qui trahit l'ancienneté du bâtiment, car dans l'évolution qui va des antiques constructions intégralement en bois vers les suivantes où tout le bardage est en pierre, les maisons à colombages supposent une étape intermédiaire.

Murs en pierre de taille

La pierre de taille représente la modalité de construction la plus coûteuse, car tailler la pierre demande de grands efforts et donc plus d'argent. Mais en même temps le mur en pierre de taille est aussi le plus solide. C'est pourquoi ce type de murs apparaît dans les bâtiments où règne une volonté d'ostentation ou de durabilité.

Mortiers

Un élément crucial pour dresser un mur est le mortier utilisé pour joindre les pierres. À une époque plus récente, le matériau utilisé pour cette tâche a été le béton, mais autrefois, quand il était inconnu, d'autres mortiers étaient employés.

L'habitat troglodyte

Les habitations troglodytes sont de simples excavations dans la terre divisées en compartiments qui forment les différentes pièces. Celles qui se trouvent dans le sud de la Navarre se distinguent de la plupart de celles construites en Aragon par le fait d'être creusées dans une falaise, alors les secondes le sont dans le sol.

La zone occupée par les habitations de ce type est relativement étendue en Navarre et se trouve située là où dominent la brique et le pisé.

Charpente en bois

Usage généralisé du bois

L'opinion générale est que les fermes les plus anciennes sont celles où l'usage du bois est prépondérant, non seulement au niveau de la charpente, mais aussi comme bardage. Ceci est signalé par divers auteurs, comme Caro Baroja en ce qui concerne le Gipuzkoa, mais peut être généralisé au reste du territoire.

Le bois entre dans de nombreux éléments de la maison, surtout dans la zone la plus septentrionale du territoire étudié, là où la disponibilité d'arbres était plus importante, comme support des tuiles, plancher des étages supérieurs, principale et souvent unique composante des escaliers, partie essentielle de portes, fenêtres, et voire même balcons dans certains cas. Il a aussi servi de matériau principal pour fabriquer le mobilier traditionnel.

La pierre d'appui

Normalement, les poteaux prennent appui sur le mur qui ferme le rez-de-chaussée de façon à éviter leur pourriture par l'humidité s'ils partent du sol.

Le montage est le même avec les piliers de la structure intérieure en bois qui part du rez-de-chaussée. Ils ne prennent pas appui sur la terre ou sur la roche, mais sur une pierre en forme généralement de pyramide tronquée qui en isole la base de l'humidité du sol et, dans une bonne mesure, comme il s'agit du niveau où se trouve l'étable, de l'action du fumier. Le nom que reçoit cette pièce est celui de poyal.

Structure

En ce qui concerne la structure, le plus courant est que des poteaux de bonnes dimensions partent du rez-de-chaussée pour soutenir de grosses poutres qui parcourent toute la longueur du bâtiment et sur lesquelles sont disposées les solives qui reçoivent le plancher et les cloisons. À partir de là partent d'autres poteaux à la verticale qui soutiennent un deuxième niveau, s'il existe, puis la charpente du toit qui, comme nous l'avons vu, est en bois.

Murs intérieurs et cloisons

Dans certains localités du Gipuzkoa, nous avons pu constater l'existence de murs intérieurs qui divisaient la ferme en deux de façon à isoler les alcoves du reste du logement.

Dans de vastes zones de la Biscaye et du Gipuzkoa, il était courant que la ferme soit divisée par leur milieu en suivant l'axe qui va de la façade au mur arrière, de façon à pouvoir être habitée par deux familles différentes. Cette division était réalisée au moyen d'un mur mitoyen.

Dans la zone sud du territoire, un élément amplement utilisé, surtout autrefois, a été le pisé.

Escaliers

Escaliers intérieurs

Dans la parte méridionale du territoire étudié, la construction des escaliers a recouru à des matériaux comme le plâtre et la brique, tandis que plus au nord, ce sont les planches qui ont été employées. En tout état de cause, la pierre se trouve également présente, et ce d'autant plus si les escaliers d'accès à la maison sont extérieurs.

Escaliers extérieurs

Un cas particulier d'escalier est constitué par celui extérieur au bâtiment qui permet d'accéder à l'étage depuis la rue. Il peut être disposé latéralement ou apparaître sur la façade de la maison, comme c'est le cas général à Zeanuri (B), où il conduit au balcon, et de là à l'intérieur du logement. Il est appelé patín.

Plafonds

Plafonds en planches

Dans la zone la plus septentrionale de Vasconia, où le bois est abondant, il était habituel dans les fermes que le sol en planches soit en même temps le plafond de la pièce située dessous.

Le recours au faux-plafond pour améliorer l'aspect esthétique des pièces tout en leur donnant plus de luminosité, était répandu. Il s'agit là probablement de l'une des premières améliorations qui ont été apportées au plafond dans les fermes.

Provenance des matériaux de construction

Pierre

Une des sources les plus importantes de pierre pour la construction a été constituée par les carrières proches de chaque village.

Parfois aussi, la pierre provenait de la rivière lorsque la construction se faisait à base de galets.

Chaux et plâtre

La chaux a joué un grand rôle, tant comme composante du mortier qui, autrefois remplissait une fonction équivalente à celle que maintenant remplit le béton, que pour blanchir murs, cloisons et plafonds.

Bois

Le bois le plus apprécié dans la construction de maisons pour sa résistance et son endurance a été le bois de chêne[3], sans oublier le fait qu'il est aussi le plus abondant.

Comme pour le reste des matériaux de construction, le bois était traditionnellement tiré de l'environnement le plus proche.


 
  1. URABAYEN, La casa navarra, op. cit., p. 74.
  2. URABAYEN, La casa navarra, op. cit., pp. 79-80.
  3. Nous pouvons supposer que ceux utilisés ont été de différents types, puisqu’ils existent dans la zone étudiées, bien qu’aucun ne couvre tout le territoire, et que de tous ceux employés dans la construction, comme il va de soi, ont été ceux exploitables : au nord le chêne pédonculé (Quercus robur), dans les zones montagneuses centrales, de plus haute altitude, le chêne sessile (Quercus petraea) et au sud le chêne faginé (Quercus faginea).