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Dans ce chapitre, nous recueillons les croyances en rapport avec la naissance d’un enfant, ainsi qu’avec les périodes immédiatement antérieures et postérieures, c’est-à-dire pendant la période qui va de la grossesse à celle qui précède et suit immédiatement le baptême. À côté du phénomène connu des envies, figure un bon nombre de conjectures pour deviner le sexe du fœtus à une époque où les moyens techniques nécessaires n’existaient pas.

Les envies. Influence sur l’enfant

Un groupe important de croyances est constitué par celles liées à la gestation. Parmi elles, celles en rapport avec les envies que la femme expérimentait pendant cette période étaient très courantes. Traditionnellement, on pensait que ne pas satisfaire les désirs et les caprices qui assaillaient la femme enceinte pouvait affecter l’enfant. Selon les informateurs de certains villages, l’enfant naissait mort ou avec des défauts, selon d’autres il présentait une marque sur la peau ressemblant à l’objet d’envie de la mère. Ces marques, pour leur part, étaient appelées antojos (envies) dans certains lieux.

Conjectures sur le sexe de l’enfant

La préoccupation de deviner le sexe de l’enfant avant sa naissance, quand les moyens techniques nécessaires n’existaient pas, était aussi répandue autrefois qu’aujourd’hui, à en juger par les nombreux procédés utilisés pour le déterminer.

Forme du ventre maternel

À Gatzaga (G), si le ventre de la mère se gonflait vers l’avant, aurreruntz, cela annonçait la naissance d’une fille, tandis que s’il s’ouvrait vers les deux côtés, atzeruntz, ce serait un garçon[1].

Signes sur le visage de la mère

Les taches sur le visage ou chloasma que montrent certaines femmes enceintes pendant la grossesse servaient aussi autrefois à prédire le sexe de l’enfant. Quand les taches étaient très abondantes, elles prenaient le nom de manto à Pipaón (A) et on était sûr que l’enfant serait un garçon. À Gatzaga (G) si le visage de la femme se fonçait et des taches apparaissaient dessus, cela signifiait qu’elle aurait un garçon, et par contre, si son visage restait propre, une fille[2].

Influence de la lune et du temps sur la conception

Il existait divers procédés pour déterminer le sexe du futur enfant sans avoir à attendre que la grossesse soit avancée, simplement en sachant à quel moment s’était produite la conception.

On pensait autrefois que la femme qui tombait enceinte en lune croissante allait accoucher d’un garçon, tandis que l’enfant engendré en lune décroissante serait une fille (Abadiano-B ; Zerain-G ; Lezaun-N).

Choix du sexe

D’autres pratiques ont été constatées pour conditionner à l’avance le sexe d’un futur enfant. Dans ce domaine, nous avons vu précédemment que le moment de la conception pouvait être déterminant. À Ezkio (G), on disait qu’il fallait tenir compte de la position de la lune, car pour un garçon, la conception devait se produire dans un quartier descendant et, pour une fille, à la lune neuve.

Croyances diverses sur la grossesse et l’accouchement

Cette brève section recense des croyances de nature diverse, mais toutes en rapport avec la période de la grossesse et l’accouchement.

À Caparroso (N), la femme devait éviter de dévider des écheveaux pendant la grossesse car, suite à cette activité, le cordon ombilical pouvait s’enrouler au cou du bébé et compliquer l’accouchement[3].

Médiation des saints pour un bon accouchement

Les informateurs font état de diverses pratiques de nature religieuse qui étaient réalisées avant la date de l’accouchement ou pendant que celui-ci se déroulait, afin de garantir un bon terme à la grossesse.

Nombreuses sont celles liées à des saints, et en particulier à San Ramón Nonato[4] (saint Raymond Nonnat) auquel, traditionnellement, on offrait des neuvaines pendant la grossesse et des cierges pendant que la parturiente donnait le jour, soit dans des chapelles ou des églises où on lui rendait culte ou devant une image du saint placée dans la chambre de la femme enceinte ou dans une autre pièce de la maison ; on buvait aussi de "l’eau bénite de San Ramón", on lui offrait des messes ou on portait une médaille avec son image.

L’enfant saludador

Les saludadores, salutadoreak[5], selon la croyance populaire, étaient des êtres dotés de pouvoirs extraordinaires conférés par une circonstance particulière de leur naissance.

Azkue a recueilli que le septième garçon d’affilée d’un couple, sans aucune fille intercalée, portait une croix sous la langue et on lui attribuait la vertu de guérir certaines maladies, surtout la rage. Il recevait le nom de salutadorea, saludador (donneur de santé).

Préventions avant le baptême

Antan, les enfants étaient baptisés très vite après la naissance, de crainte qu’ils ne meurent avant d’avoir reçu ce sacrement. Le but était d’éviter que leur âme aille aux limbes. Le délai s’allongeait si on voyait que l’enfant était plein de santé, mais de toute façon il ne dépassait pas en général une semaine; quand l’enfant avait l’air faible, on le faisait baptiser dès que possible.

Si, après l’accouchement, la vie du nouveau-né était menacée, un des assistants pouvait le baptiser pour éviter qu’en mourant son âme n’aille aux limbes.

Ne pas embrasser le nouveau-né

La principale précaution à prendre avec l’enfant avant son baptême dont se souviennent les informateurs était de ne pas l’embrasser.

Amulettes

Les moyens de protection étaient pour la plupart de nature religieuse, même si les informateurs se souviennent de l’existence d’autres rites qui n’avaient pas cette origine et qui sont probablement antérieurs dans le temps.

Le recours le plus répandu était l’usage d’amulettes ou kutunak, consistant en de petits sachets remplis de divers matériels. On les agrafait au linge de l’enfant et on leur attribuait la vertu de le protéger du mauvais œil.

Eau bénite

Parmi les pratiques de nature religieuse qui étaient réalisées avant le baptême du nouveau né, plusieurs en rapport avec l’eau bénite ont été constatées.

Amulettes religieuses

Parmi les éléments de prévention contre le mauvais œil, ceux de nature religieuse étaient les plus répandus. Plus précisément on utilisait les evangelios, de petits sachets renfermant un morceau de papier avec des fragments des évangiles. Leur usage était si généralisé que dans de nombreux endroits du domaine bascophone le mot d’ebanjelioak a déplacé celui de kutuna. On les plaçait sur le bébé dans ses langes, suspendus à son cou, agrafés aux vêtements, dans le berceau ou dans la poussette.

Guérison du mauvais œil

Jusqu’ici, nous avons vu les remèdes pour éviter que les bébés ne soient victimes du mauvais œil, mais quand celui-ci se manifestait on avait recours à divers remèdes pour ramener les enfants à leur état normal. Les premiers qui sont recueillis sont de nature religieuse et consistaient à visiter un lieu de culte avec une image à laquelle était attribuée la qualité de guérir le mauvais œil et les maléfices.


  1. Pedro M' ARANEGUI. Gatzaga; una aproximación a la. vida de Salinas de Léniz a comienzos del siglo XX . San Sebastián, 1986, p. 44.
  2. Pedro M' ARANEGUI. Gatzaga; una aproximación a la. vida de Salinas de Léniz a comienzos del siglo XX . San Sebastián, 1986, p. 44.
  3. EAM, 1901 (ed. 1990) 1, 1, p. 100.
  4. Le terme non-né fait référence à un bébé non né naturellement, mais extrait du ventre maternel ou né par césarienne. Selon la tradition, ce saint reçu le qualificatif de nonnat après avoir été extrait du sein de sa mère déjà morte. Il est donc considéré comme un saint protecteur des accouchements, notamment par le biais de l’eau bénite et du cierge dit de San Ramón.
  5. Les saludadores présentaient certains particularités physiques caractéristiques, comme une croix sous la langue, sur le plancher buccal ou sur le voile du palais ; sa salive avait la vertu de guérir certaines maladies, notamment la rage en outre, ils pouvaient résister à la chaleur sans se brûler. Ils pouvaient aussi éteindre le feu avec leur souffle et introduire les mains dans de l’huile bouillante sans souffrir aucun dommage. La principale fonction du saludador était de guérir de la rage, ce pourquoi il suçait la blessure causée par le chien afin de la nettoyer, puis il la cautérisait avec de l’huile bouillante qu’il gardait un moment dans la bouche avant de la pulvériser avec force.