XXII. LA DENTITION. L’ÉNURÉSIE. LES PROBLÈMES DE PAROLE ET DE NERFS

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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La dentition

La première dentition, lehenengo txantxurrak

En d’autres temps, divers procédés étaient utilisés pour stimuler la croissance des dents chez les enfants, comme leur suspendre au cou des amulettes, à savoir des petits sachets contenant des dents de hérisson, de chat sauvage ou de cheval (Llodio-A, Larrabetzu et Bedia-B); on employait aussi à cette fin des défenses de sanglier ou des molaires de ruminants portées en sautoir[1]. À Legazpi (G) l'emploi de dents de taupe a été attesté[2]. Azkue a également constaté cette pratique à Arratia, Markina, Otxandiano (B) et à Olaeta (A). Selon ce même auteur, à Yuslapeña (N), ils cousaient un sachet avec des griffes de taupe pour le suspendre au cou de l’enfant[3].

En Vasconia continentale, si les dents d’en bas sortaient avant celles d’en haut on disait que l’enfant ne vivrait pas longtemps[4].

Dans la plupart des localités étudiées, il était habituel de leur suspendre ou de leur donner un os ou un objet dur pendant la période de dentition. La but était qu’en les mordant ils soulagent la gêne causée par l’inflammation des gencives, facilitent la sécrétion et l’expulsion de la salive, voire même qu’ils provoquent leur ouverture et contribuent à l’éclosion des dents.

Une coutume plus ancienne que celle de mordre une croûte de pain semble avoir été celle d'utiliser une couenne de lard, dont témoigne une information pour le début du XXe siècle à Aoiz (N). L'emploi de la couenne est également attesté à Zeberio (B). À Sangüesa (N), on avait recours à un morceau de jambon bien sec, “por tener sal” (car bien salé).

Plus récemment, dans les années soixante, des objets durs en caoutchouc ou en plastique ont commencé à être commercialisés, parfois en forme d'anneau avec une poignée, parfois en forme d'os, pour qu'ils les mordent (Agurain, Berganzo, Bernedo-A ; Durango-B ; Aoiz, San Martín de Unx-N). On les appelle chupadores (Artajona-N), mordedores (Aoiz) ou masticadores (Obanos-N) et certains contiennent de l'eau de sorte qu'on peut les mettre au réfrigérateur pour qu'en les mordant le froid soulage le bébé. À Bermeo (B), ils disent qu'on achetait un os associé à un grelot que l'on suspendait par un ruban au cou de l'enfant afin qu'il puisse s'en saisir et le porter à sa bouche pour le mordiller.

L'énurésie

Les enfants apprennent à contrôler la miction pendant la première étape de leur vie à force de les mettre souvent sur le pot jusqu'à ce qu'ils parviennent à le demander aux adultes. Mais certains continuent à mouiller le lit en dormant pendant un temps supérieur à celui considéré normal.

À Mendiola (A), ils disent que le meilleur remède pour empêcher qu'ils se mouillent est de les habituer à uriner, tant de jour que de nuit, en les mettant sur le pot même si parfois ils n'en ont pas besoin. La nuit, si nécessaire, on les réveille et on les lève pour leur créer l'habitude (Agurain, Apodaca, Mendiola-A ; Beasain-G).

Dans la Ribera Alta (A) et à Gorozika (B), on les mettait souvent sur le pot jusqu'à ce que eux-mêmes s'habituaient à le demander. À Murchante (N), on les habituait et on les habitue à faire pipi à certaines heures.

Dans la Ribera Alta (A), la nuit, on leur mettait une couche jusqu'à ce que l'on observe que le lendemain elle était sèche. À ce moment on la supprimait et on laissait un pot dans la chambre. Quand l'enfant avait envie, il appelait sa mère, qui le mettait sur le pot sans avoir à descendre à l'étable où les adultes faisaient leurs besoins.

Les problèmes de parole. Gorrak, mutuak

Remèdes

Quelques rares pratiques sont été recueillies pour résoudre ce type de problèmes, en dehors de la section du frein lingual comme il a été signalé auparavant, l'assistance à des centres spécialisés dans le cas des enfants sourds pour qu'ils apprennent à parler et l'éducation des bègues pour qu'ils parviennent à prononcer sans trébucher. Les seules pratiques curatives auxquelles on avait parfois recours étaient de nature croyancielle.

À Abadiano et à Durango (B), quand un enfant avait du mal à parler, on lui donnait du “pain des pauvres”, autrement dit, le pain que recevaient les mendiants quand ils demandaient l'aumône dans les maisons. Dans la Montagne d'Alava, pour que l'enfant commence à parler tôt, on pensait qu'il était bon de lui donner à manger du pain ayant été recueilli par un mendiant[5].

À Carranza (B), quand un miséreux arrivait dans une maison où il y avait des enfants on échangeait son pain et on donnait le sien aux enfants pour qu'ils parlent sans effort et sans fourcher[6].

À Izurdiaga (N), pour que les enfants commencent à parler, on leur mouillait la bouche avec l'eau bénite le Samedi saint que toutes les maisons conservaient dans leur bénitier.

Les spasmes nerveux, tirtikinak

Remèdes contre les convulsions

À Mendiola (A), on essaie de calmer l'enfant avec des paroles, des bains tièdes ou des tranquillisants. Dans d'autres cas, simplement on leur mouille le visage avec un linge ou un mouchoir imbibé d'eau.

À Moreda (A), parfois on ne fait rien, si ce n'est attendre que cela leur passe. À d'autres occasions, pour qu'ils reviennent à eux on leur jette un peu d'eau. Les bains d'eau froide ou tiède et les médicaments ont aussi été employés. À Aoiz (N), on les baigne dans de l'eau à température ambiante. À Elosua (G), on humectait un mouchoir avec du vinaigre et on le lui déposait sur le front. À Viana (N), on lui donnait de l'air avec un éventail.

À Tiebas (N), quand il faisait une crise de rage on lui donnait une claque. Une autre solution consistait à le plonger dans de l'eau froide.

À Abadiano (B), on appelle les rages qui parfois saisissent les enfants kasketa. On considère qu'il vaut mieux les ignorer, car souvent elles sont pour but d'attirer l'attention des adultes et s'ils voient qu'ils n'en tirent rien ils cessent d'y recourir.


  1. José Miguel de BARANDIARAN. “Creencias y cultos megalíticos” in El mundo en la mente popular vasca. Tome I. San Sebastián : 1960, pp. 180-181
  2. Recueilli par José Miguel de BARANDIARAN: LEF. (ADEL).
  3. Resurrección Mª de AZKUE. Euskalerriaren Yakintza, I. Madrid: 1935-1947, p. 71
  4. Juan THALAMAS LABANDIBAR. “Contribución al estudio etnográfico del País Vasco continental” in Anuario de Eusko-Folklore. Tome XI. Vitoria : 1931, p. 26.
  5. Gerardo LÓPEZ DE GUEREÑU. “Folklore de la Montaña Alavesa” in Anuario de Eusko Folklore. Tome IX. San Sebastián. 1963-1964, p. 26.
  6. Recueilli par José Miguel de BARANDIARAN: LEF. (ADEL).