Diferencia entre revisiones de «DISTRIBUCION Y ROTACION DE CULTIVOS. CALENDARIO AGRICOLA/fr»

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== Considérations d'ordre général ==
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== Considérations générales ==
  
 
Dans cette première section, nous avons regroupé une série de savoirs populaires en rapport avec les cultures, et plus précisément avec les périodes recommandables pour effectuer les semis ou les repiquages et l'influence attribuée aux phases de la lune. Les dictons qui traitent de ces sujets sont recueillis en annexe. La première partie consacrée aux périodes jugées les plus propices aux cultures sera traitée plus amplement dans la section relative au calendrier agricole.
 
Dans cette première section, nous avons regroupé une série de savoirs populaires en rapport avec les cultures, et plus précisément avec les périodes recommandables pour effectuer les semis ou les repiquages et l'influence attribuée aux phases de la lune. Les dictons qui traitent de ces sujets sont recueillis en annexe. La première partie consacrée aux périodes jugées les plus propices aux cultures sera traitée plus amplement dans la section relative au calendrier agricole.
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Il était commun que les diverses espèces cultivées soient distribuées en fonction des différents types de sols. Ainsi, dans les parcelles les plus grandes et les plus éloignées de la ferme ou du village, les espèces cultivées étaient celles destinées à la consommation du bétail, ou à la vente dans le cas des villages à caractère agricole marqué, tandis que les légumes, qui constituaient une part importante de l’alimentation des membres de la maisonnée, poussaient dans des parcelles plus proches du foyer, voire même contiguës, et en général de dimensions plus réduites.
 
Il était commun que les diverses espèces cultivées soient distribuées en fonction des différents types de sols. Ainsi, dans les parcelles les plus grandes et les plus éloignées de la ferme ou du village, les espèces cultivées étaient celles destinées à la consommation du bétail, ou à la vente dans le cas des villages à caractère agricole marqué, tandis que les légumes, qui constituaient une part importante de l’alimentation des membres de la maisonnée, poussaient dans des parcelles plus proches du foyer, voire même contiguës, et en général de dimensions plus réduites.
  
== Rotation des cultures ==
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== Rotation des cultures ==
  
 
La rotation des cultures était autrefois une pratique habituelle visant à préserver la fertilité de la terre ou du moins à ne pas l'épuiser au point de compromettre la culture des espèces agricoles.
 
La rotation des cultures était autrefois une pratique habituelle visant à préserver la fertilité de la terre ou du moins à ne pas l'épuiser au point de compromettre la culture des espèces agricoles.
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– ''Bildilla'', octobre, est le mois de la récolte du maïs et des fruits (pommes, châtaignes), également appelé ''urrilla'' car c'est l'époque des noisettes ; ou ''lastailla'', le mois de la paille. Et après la récolte, les travaux de labour reprennent.
 
– ''Bildilla'', octobre, est le mois de la récolte du maïs et des fruits (pommes, châtaignes), également appelé ''urrilla'' car c'est l'époque des noisettes ; ou ''lastailla'', le mois de la paille. Et après la récolte, les travaux de labour reprennent.
  
== Les graines. Haziak ==
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== Les graines ==
  
 
Le souci ne se bornait pas au choix des graines, mais s'étendait aussi à leur bon stockage afin d'en préserver la capacité germinative. Et non seulement d'une année à l'autre, mais dans la mesure du possible pendant une période plus longue, car, comme mesure de précaution, on conservait toujours plus de graines de chaque culture que celles nécessaires. De cette façon, si une année donnée cette culture échouait et ne donnait pas le rendement nécessaire pour en conserver des graines ou si celles-ci étaient défectueuses, la réserve stockée garantissait les semailles de l'année suivante. Et comme il pouvait également arriver que les propres semailles échouent et qu'il faille les répéter, il fallait disposer de suffisamment de graines.
 
Le souci ne se bornait pas au choix des graines, mais s'étendait aussi à leur bon stockage afin d'en préserver la capacité germinative. Et non seulement d'une année à l'autre, mais dans la mesure du possible pendant une période plus longue, car, comme mesure de précaution, on conservait toujours plus de graines de chaque culture que celles nécessaires. De cette façon, si une année donnée cette culture échouait et ne donnait pas le rendement nécessaire pour en conserver des graines ou si celles-ci étaient défectueuses, la réserve stockée garantissait les semailles de l'année suivante. Et comme il pouvait également arriver que les propres semailles échouent et qu'il faille les répéter, il fallait disposer de suffisamment de graines.
  
=== Préparations en vue du semis ===
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=== Préparation des grains pour le semis ===
  
 
La semence de blé était préparée avant le semis pour éviter la maladie fongicide appelée carie du blé. Cette préparation était communément connue sous le nom d’''encalado ''(chaulage, mais c’est en réalité un sulfatage).
 
La semence de blé était préparée avant le semis pour éviter la maladie fongicide appelée carie du blé. Cette préparation était communément connue sous le nom d’''encalado ''(chaulage, mais c’est en réalité un sulfatage).
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Aujourd'hui, les graines sont généralement achetées aux semenciers déjà prêtes et bonnes à semer. Ce sont eux qui, dans leurs entrepôts, s'occupent de nettoyer, désinfecter et ''encalar'' les semences. Mais il y a plus d'un demi-siècle les propres paysans se chargeaient, dans le grenier de la ferme, de cet ''encalado'', en particulier le blé, et ils le faisaient à l'aide de sulfate de cuivre (de couleur bleue) acheté sous forme de pierre, puis écrasé avec des maillets. Ce même sulfate de cuivre servait à traiter la vigne contre le mildiou. La poudre de sulfate était diluée dans l'eau, puis chauffée et enfin versée sur le blé qui était alors brassé. Cette pratique était réservée au blé et réalisée la veille ou le matin même des semailles avant d'aller au champ.
 
Aujourd'hui, les graines sont généralement achetées aux semenciers déjà prêtes et bonnes à semer. Ce sont eux qui, dans leurs entrepôts, s'occupent de nettoyer, désinfecter et ''encalar'' les semences. Mais il y a plus d'un demi-siècle les propres paysans se chargeaient, dans le grenier de la ferme, de cet ''encalado'', en particulier le blé, et ils le faisaient à l'aide de sulfate de cuivre (de couleur bleue) acheté sous forme de pierre, puis écrasé avec des maillets. Ce même sulfate de cuivre servait à traiter la vigne contre le mildiou. La poudre de sulfate était diluée dans l'eau, puis chauffée et enfin versée sur le blé qui était alors brassé. Cette pratique était réservée au blé et réalisée la veille ou le matin même des semailles avant d'aller au champ.
  
=== Préparation de pépinières ou de planches de semis ===
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=== Préparation de pépinières ou de lits de semis ===
  
 
Bien qu'il existe des graines qui sont directement semées dans la terre où les plantes qui naissent vont dérouler tout leur cycle vital, à d'autres occasions il est nécessaire de les semer dans des planches où elles bénéficient de conditions favorables et contrôlées qui facilitent leur germination. Ensuite ce sont les plants ainsi obtenus qui sont repiqués à leur emplacement définitif.
 
Bien qu'il existe des graines qui sont directement semées dans la terre où les plantes qui naissent vont dérouler tout leur cycle vital, à d'autres occasions il est nécessaire de les semer dans des planches où elles bénéficient de conditions favorables et contrôlées qui facilitent leur germination. Ensuite ce sont les plants ainsi obtenus qui sont repiqués à leur emplacement définitif.
  
 
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Considérations générales

Dans cette première section, nous avons regroupé une série de savoirs populaires en rapport avec les cultures, et plus précisément avec les périodes recommandables pour effectuer les semis ou les repiquages et l'influence attribuée aux phases de la lune. Les dictons qui traitent de ces sujets sont recueillis en annexe. La première partie consacrée aux périodes jugées les plus propices aux cultures sera traitée plus amplement dans la section relative au calendrier agricole.

Influence de la lune

Autrefois, et encore aujourd'hui, les gens considéraient qu'une bonne part des opérations qui sont réalisées en agriculture devait tenir compte des cycles lunaires.

Ainsi, la lune décroissante est la meilleure pour effectuer la plupart des semis. Les semis pour obtenir des plants de laitue, poireau et autres légumes doivent être faits en phase décroissante pour qu'après le repiquage les plants ne montent pas en graine, c'est-à-dire fleurissent et soient inutiles comme aliment. Quand les plants qui montent en graine ont été achetés au marché, l'explication qui est donnée est que ceux qui ont préparé les semis l'ont fait en “mauvaise lune”.

Une fois que les plants ont poussé, leur mise en place définitive s'effectue également en lune décroissante pour cette même raison.

Distribution des cultures dans les différents types de parcelles

Il était commun que les diverses espèces cultivées soient distribuées en fonction des différents types de sols. Ainsi, dans les parcelles les plus grandes et les plus éloignées de la ferme ou du village, les espèces cultivées étaient celles destinées à la consommation du bétail, ou à la vente dans le cas des villages à caractère agricole marqué, tandis que les légumes, qui constituaient une part importante de l’alimentation des membres de la maisonnée, poussaient dans des parcelles plus proches du foyer, voire même contiguës, et en général de dimensions plus réduites.

Rotation des cultures

La rotation des cultures était autrefois une pratique habituelle visant à préserver la fertilité de la terre ou du moins à ne pas l'épuiser au point de compromettre la culture des espèces agricoles.

Elle consiste à ne pas répéter la même culture sur une parcelle afin d'éviter son épuisement, et ce d'autant plus s'il s'agit d'une plante bien connue pour ses importantes exigences nutritionnelles. Cette préoccupation étant d'autant plus grande que la terre de labour était moins productive et aussi moindre la disponibilité de fertilisants d'origine animale pour rétablir sa fertilité.

Calendrier agricole

Les noms de mois en basque font clairement référence aux principaux travaux agricoles, à savoir les semailles, le sarclage et la récolte. Plusieurs auteurs se sont penchés sur ce sujet. Nous joignons un exemple.

Comme l'ont étudié Barandiaran et Caro Baroja[1], le calendrier basque se fait écho des différentes tâches agricoles :

Azaroa, azilla, novembre, le mois des semis, ou gorotzilla (L), le mois de la fertilisation ou du fumier.

Lotazilla, mois de la germination, décembre, ou de l'hiver par excellence, negilla. C'est l'époque de l'abattage du cochon. Avec janvier et février, c'est un mois pour travailler le lin (arracher, rouir, teiller et filer).

Ilbeltza est le mois noir, janvier ; ou de l'année, urtarrilla ; ou du gel, izotzilla.

Otsailla, février, est le mois du loup.

Epailla est mars, le mois de la taille (ebaki) des vignes et des plantes en général.

Jorrailla, avril, est le mois du sarclage de cultures comme le blé et le seigle, et aussi du semis du millet

Orrilla, ostoilla, mai, est le mois des feuilles.

Garagarrilla (dialectes du Gipuzkoa et haut-navarrais), le mois de l'orge et bagilla (B), le mois des fèves, qui est juin.

Garrilla, juillet, le mois du blé ou de la moisson en général, uztailla, uzta. Le moment de sarcler le maïs et de faucher l'herbe pour l'hiver.

Agorrilla, août, est le mois de la sécheresse. Fin août est la période de semis du maïs.

Garoilla ou irailla, septembre, est le mois de la fougère, ou de tête, buruilla, car dans certains endroits le comptage des mois de l'année débutait à ce moment. C'est la période de récolte du millet d'avril.

Bildilla, octobre, est le mois de la récolte du maïs et des fruits (pommes, châtaignes), également appelé urrilla car c'est l'époque des noisettes ; ou lastailla, le mois de la paille. Et après la récolte, les travaux de labour reprennent.

Les graines

Le souci ne se bornait pas au choix des graines, mais s'étendait aussi à leur bon stockage afin d'en préserver la capacité germinative. Et non seulement d'une année à l'autre, mais dans la mesure du possible pendant une période plus longue, car, comme mesure de précaution, on conservait toujours plus de graines de chaque culture que celles nécessaires. De cette façon, si une année donnée cette culture échouait et ne donnait pas le rendement nécessaire pour en conserver des graines ou si celles-ci étaient défectueuses, la réserve stockée garantissait les semailles de l'année suivante. Et comme il pouvait également arriver que les propres semailles échouent et qu'il faille les répéter, il fallait disposer de suffisamment de graines.

Préparation des grains pour le semis

La semence de blé était préparée avant le semis pour éviter la maladie fongicide appelée carie du blé. Cette préparation était communément connue sous le nom d’encalado (chaulage, mais c’est en réalité un sulfatage).

Aujourd'hui, les graines sont généralement achetées aux semenciers déjà prêtes et bonnes à semer. Ce sont eux qui, dans leurs entrepôts, s'occupent de nettoyer, désinfecter et encalar les semences. Mais il y a plus d'un demi-siècle les propres paysans se chargeaient, dans le grenier de la ferme, de cet encalado, en particulier le blé, et ils le faisaient à l'aide de sulfate de cuivre (de couleur bleue) acheté sous forme de pierre, puis écrasé avec des maillets. Ce même sulfate de cuivre servait à traiter la vigne contre le mildiou. La poudre de sulfate était diluée dans l'eau, puis chauffée et enfin versée sur le blé qui était alors brassé. Cette pratique était réservée au blé et réalisée la veille ou le matin même des semailles avant d'aller au champ.

Préparation de pépinières ou de lits de semis

Bien qu'il existe des graines qui sont directement semées dans la terre où les plantes qui naissent vont dérouler tout leur cycle vital, à d'autres occasions il est nécessaire de les semer dans des planches où elles bénéficient de conditions favorables et contrôlées qui facilitent leur germination. Ensuite ce sont les plants ainsi obtenus qui sont repiqués à leur emplacement définitif.

  1. José Miguel de BARANDIARAN. Curso monográfico de Etnología Vasca. Édition Mª Amor BEGUIRISTAIN. Ataún (Gipuzkoa): 2000, p. 50. Les textes sont dictés pendant l'année 1973-1974.