Diferencia entre revisiones de «DUELO DOMESTICO Y AYUDA VECINAL/fr»

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Les relations de voisinage s’intensifient à l’occasion de la mort, car les voisins ont de nombreuses et diverses fonctions à exercer pendant que la maison du défunt est en deuil.
 
Les relations de voisinage s’intensifient à l’occasion de la mort, car les voisins ont de nombreuses et diverses fonctions à exercer pendant que la maison du défunt est en deuil.
  
Nous détaillons dans cette section les différentes formes d’organisation du voisinage, ''auzoa, kartierra. ''Signalons, comme il a été indiqué auparavant, qu’il n’existait pas partout une hiérarchisation nette. La façon la plus singulière de l’organiser a été en fonction de la proximité entre maisons et, parfois, en raison de la position par rapport à l’église. Aujourd’hui, rares sont les lieux où cette distribution a été conservée car, au moment de s’entraider, les liens d’amitié prévalent généralement sur ceux de voisinage.
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Nous détaillons dans cette section les différentes formes d’organisation du voisinage, ''auzoa'', ''kartierra''. Signalons, comme il a été indiqué auparavant, qu’il n’existait pas partout une hiérarchisation nette. La façon la plus singulière de l’organiser a été en fonction de la proximité entre maisons et, parfois, en raison de la position par rapport à l’église. Aujourd’hui, rares sont les lieux où cette distribution a été conservée car, au moment de s’entraider, les liens d’amitié prévalent généralement sur ceux de voisinage.
  
 
=== Aides prêtées par les voisins ===
 
=== Aides prêtées par les voisins ===
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L’aide des voisins est essentielle quand un décès se produit au sein du groupe domestique. En réalité, le voisinage commence à collaborer dès la période d’agonie et poursuit sa collaboration même après l’ensevelissement du cadavre. Les voisins se chargent d’avertir et d’accompagner le curé, pour l’administration du viatique et de l’extrême-onction, ainsi que le médecin ; quand le décès survient, d’envelopper le cadavre dans le linceul et d’aménager la pièce mortuaire, de participer à la veillée du cadavre et de diriger les prières pendant celui-ci, de s’occuper des tâches domestiques, de communiquer l’évènement aux parents qui vivent tant dans le village que loin de lui, de vérifier l’état du chemin que va emprunter le cortège funèbre jusqu’à l’église et l’aménager si nécessaire ; d’aider à la levée du corps et à sa conduite en portant par exemple le cercueil, l’offrande qui ouvre le cortège et parfois la croix paroissiale, ainsi que les cierges qui accompagnent la bière ; réaliser des offrandes de lumières et de pains, et aussi de messes à la mémoire du défunt; dans certains villages, d’ouvrir la fosse et de réaliser la mise en terre puis, au retour du cortège, de brûler le matelas, préparer le repas funéraire et aménager la salle du banquet.
 
L’aide des voisins est essentielle quand un décès se produit au sein du groupe domestique. En réalité, le voisinage commence à collaborer dès la période d’agonie et poursuit sa collaboration même après l’ensevelissement du cadavre. Les voisins se chargent d’avertir et d’accompagner le curé, pour l’administration du viatique et de l’extrême-onction, ainsi que le médecin ; quand le décès survient, d’envelopper le cadavre dans le linceul et d’aménager la pièce mortuaire, de participer à la veillée du cadavre et de diriger les prières pendant celui-ci, de s’occuper des tâches domestiques, de communiquer l’évènement aux parents qui vivent tant dans le village que loin de lui, de vérifier l’état du chemin que va emprunter le cortège funèbre jusqu’à l’église et l’aménager si nécessaire ; d’aider à la levée du corps et à sa conduite en portant par exemple le cercueil, l’offrande qui ouvre le cortège et parfois la croix paroissiale, ainsi que les cierges qui accompagnent la bière ; réaliser des offrandes de lumières et de pains, et aussi de messes à la mémoire du défunt; dans certains villages, d’ouvrir la fosse et de réaliser la mise en terre puis, au retour du cortège, de brûler le matelas, préparer le repas funéraire et aménager la salle du banquet.
  
L’importance des voisins apparaît clairement exprimée dans les expressions populaires comme : ''Hobe duzu aizoekilan untsa izaitea, edozoin jedekeekin baino. ''(Mieux vaut que tu t’entendes bien avec les voisins qu’avec n’importe qui de la famille - litt., qu’avec toute autre personne) (Mithiriña-BN).
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L’importance des voisins apparaît clairement exprimée dans les expressions populaires comme : ''Hobe duzu aizoekilan untsa izaitea, edozoin jedekeekin baino'' (Mieux vaut que tu t’entendes bien avec les voisins qu’avec n’importe qui de la famille —litt., qu’avec toute autre personne) (Mithiriña-BN).
  
 
== La croix paroissiale dans la maison mortuaire ==
 
== La croix paroissiale dans la maison mortuaire ==

Revisión actual del 10:54 28 oct 2019

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Ce chapitre est consacré aux signes de deuil par lesquels une famille manifeste sa douleur pour la mort de l’un de ses membres pendant la période qui s’écoule entre le trépas et le moment où le cadavre est sorti de la maison pour être conduit à l’église.

Signes de deuil de la maison mortuaire

Dans cette première section sont traitées les manifestations de deuil qui sont adoptées dans la maison mortuaire. N’oublions pas que le décès survient au sein d’une maison et que c’est donc elle qui est le principal sujet du deuil.

Miroirs couverts

Une des manifestations les plus répandues et qui est maintenant tombée en désuétude a été de couvrir les miroirs de la pièce mortuaire. Comme c’est souvent le cas, le rite a perduré plus longtemps que les raisons qui l’expliquaient, mais certains informateurs se souviennent des causes qui conduisaient à agir de cette façon. À Berganzo (A), on disait que s’il y avait une armoire avec miroir dans la chambre, on le couvrait pour éviter « la représentation du mort » dans celle-ci.

Autres biens couverts

Outre couvrir les miroirs, dans divers endroits on cherchait à cacher tout objet remarquable.

Selon un informateur d’Azkaine (L), dans la chambre du défunt on couvrait tout ce qui attirait l’attention. Selon un autre, on ne couvrait pas spécialement les miroirs mais plutôt ce qui gênait au mur, comme par exemple les tableaux. On utilisait pour cela des tentures ornées de branches de laurier fixées par des épingles.

Murs couverts

Un cas extrême a été d’occulter complètement les murs de la pièce au moyen de tentures ou de draps de façon à en entourer le cadavre, voire même de couvrir le plafond. Cette coutume a pu être observée surtout au Pays basque continental, même si elle a été aussi détectée dans la zone péninsulaire.

Fermeture des fenêtres

Dans certains lieux, il était habituel de les garder fermées, voire avec les volets entrebâillés, pour manifester le deuil familial.

Cette pratique était relativement commune en lparralde. À Beskoitze (L) et lzpura (BN), les volets de la maison étaient à demi fermés et le restaient jusqu’au retour des obsèques. Ensuite, après les avoir rouverts, on priait à nouveau dans la chambre du mort autour d’un cierge allumé.

À Gamboa (A), un des signes de deuil les plus évidents était de fermer toutes les ouvertures de la maison.

Signes de deuil à l’extérieur de la maison

Dans certaines localités, il était habituel de disposer dans la maison où était survenu un décès un crêpe noir à l’entrée de la porte principale ou à un certain endroit de la façade.

Au début du siècle, dans les familles riches de Laguardia (A), on nouait au balcon un crêpe noir. Et au fur et à mesure que le siècle a avancé, cette coutume s’est répandue jusqu’à ceux qui, pendant la guerre civile, avaient exercé une fonction honorifique.

Intervention des voisins pendant le deuil

Une fois que l’un des membres du groupe domestique est décédé, le reste de ses membres suspend ses travaux. L’arrêt de l’activité pendant que le cadavre est présent est la plus importante manifestation de deuil. À titre d’exemple, à Ahuzti (L), on disait que la famille vivait comme cloîtrée. Dans ce village, si entre le décès et le jour des funérailles survenait un dimanche la famille ne quittait la maison ni pour aller à la messe.

Voisinage, voisins et leur relation avec la maison mortuaire

Les relations de voisinage s’intensifient à l’occasion de la mort, car les voisins ont de nombreuses et diverses fonctions à exercer pendant que la maison du défunt est en deuil.

Nous détaillons dans cette section les différentes formes d’organisation du voisinage, auzoa, kartierra. Signalons, comme il a été indiqué auparavant, qu’il n’existait pas partout une hiérarchisation nette. La façon la plus singulière de l’organiser a été en fonction de la proximité entre maisons et, parfois, en raison de la position par rapport à l’église. Aujourd’hui, rares sont les lieux où cette distribution a été conservée car, au moment de s’entraider, les liens d’amitié prévalent généralement sur ceux de voisinage.

Aides prêtées par les voisins

L’aide des voisins est essentielle quand un décès se produit au sein du groupe domestique. En réalité, le voisinage commence à collaborer dès la période d’agonie et poursuit sa collaboration même après l’ensevelissement du cadavre. Les voisins se chargent d’avertir et d’accompagner le curé, pour l’administration du viatique et de l’extrême-onction, ainsi que le médecin ; quand le décès survient, d’envelopper le cadavre dans le linceul et d’aménager la pièce mortuaire, de participer à la veillée du cadavre et de diriger les prières pendant celui-ci, de s’occuper des tâches domestiques, de communiquer l’évènement aux parents qui vivent tant dans le village que loin de lui, de vérifier l’état du chemin que va emprunter le cortège funèbre jusqu’à l’église et l’aménager si nécessaire ; d’aider à la levée du corps et à sa conduite en portant par exemple le cercueil, l’offrande qui ouvre le cortège et parfois la croix paroissiale, ainsi que les cierges qui accompagnent la bière ; réaliser des offrandes de lumières et de pains, et aussi de messes à la mémoire du défunt; dans certains villages, d’ouvrir la fosse et de réaliser la mise en terre puis, au retour du cortège, de brûler le matelas, préparer le repas funéraire et aménager la salle du banquet.

L’importance des voisins apparaît clairement exprimée dans les expressions populaires comme : Hobe duzu aizoekilan untsa izaitea, edozoin jedekeekin baino (Mieux vaut que tu t’entendes bien avec les voisins qu’avec n’importe qui de la famille —litt., qu’avec toute autre personne) (Mithiriña-BN).

La croix paroissiale dans la maison mortuaire

Cette section aborde la coutume observée dans certaines localités qui consiste en ce qu’un voisin porte la croix de l’église jusqu’au domicile mortuaire après un décès.

Ce rite a été largement répandu en Iparralde, où le voisin qui allait à l’église chercher la croix paroissiale était généralement le premier voisin par rapport à la maison où s’était produit le décès. Après l’avoir apporté au domicile mortuaire, il la déposait dans la pièce où reposait le cadavre.