I. LE PAYSAGE AGRAIRE

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Dans la description des paysages agraires des différents territoires qui composent Vasconia, nous avons respecté tant la vision des chercheurs que le style qu'ils ont employé pour les décrire, ce qui explique les divers regards qui sont posés sur eux. Dans le territoire pris dans son ensemble, nous mettons toujours l'accent sur la particularité paysagère la plus remarquable, celle qui concerne les versants, soit atlantique, soit méditerranéen, qui différencie tant le paysage que le type de cultures. L'Álava participe des deux paysages et en Navarre nous pouvons même en compter trois : la Montagne, la Navarre moyenne et la Ribera.

S'agissant, dans les cas de l'Álava et de la Navarre, de deux territoires où l'agriculture maintient une présence plus accusée, nous avons jugé bon d'ouvrir les descriptions qui suivent par celles de ces régions.

Le paysage agraire en Álava

Bien qu'il s'agisse d'une zone au relief moins accidentée, l'érosion superficielle nous a laissé de petites collines ou buttes alors le reste du territoire est constitué de plaines alluviales sédimentaires qui coïncident avec les meilleures terres agricoles.

La pression des principaux noyaux de population sur l'agriculture est très forte, l'expansion urbaine et industrielle constituant d'ailleurs un frein à l'activité agricole en raison de la perte des meilleures terres.

La production est principalement céréalière, sans irrigation, en alternance avec quelques cultures fourragères comme le maïs, les féveroles, les haricots, la pomme de terre et la betterave qui, dans ces derniers cas, ont profité de l'introduction de l'irrigation. Au cours de ces dernières décennies, quelques agriculteurs se sont lancé dans la culture intensive et à grande échelle de légumes.

Le paysage agraire en Navarre

Les paysages créés par la combinaison d'ager et de saltus, d'habitat et de voies de circulation, sont en Navarre très variés, selon le géographe Alfredo Floristán, autant que le sont son relief, son climat et les différentes agricultures qui y ont été pratiquées, ce qui explique l'existence de quatre grandes zones bioclimatiques:

1. Vallées cantabriques de la Navarre humide du nord-ouest. Les champs clôturés de haies ou de murets de pierres plates ainsi que l'habitat dispersé constituent les éléments distinctifs de ce paysage rural. L'espace cultivé y est peu de chose par rapport aux terrains incultes et la prédominance des prés de fauche sur les cultures dans le premier souligne le rôle essentiel que joue ici l'élevage, tant bovin qu'ovin. Les cultures sont surtout tributaires de cet élevage : maïs et haricots-maïs avec rangs de navets intercalés.
2. Vallées pyrénéennes. Dans les zones les plus hautes du nord-est de la Navarre, nous pouvons observer un paysage rural dont les aspects distinctifs sont l'échelonnement bioclimatique, la transhumance, l’exploitation forestière avec trains de bois flotté et l'agriculture de montagne.
3. Bassins prépyrénéens. La campagne ouverte (openfield) peuplée d'exploitations agricoles de plus de 20 ha et de petits villages, domine dans les bassins de Lumbier-Aoiz et de Pamplona, dans le sud des vallées pyrénéennes et le nord de la Zone Moyenne, autrement dit, approximativement dans toute la Navarre bioclimatiquement subméditerranéenne. L'orge et le blé occupent chaque année quasiment tout l'espace cultivé.
4. Paysages méditerranéens. Ce sont ceux intensément travaillés depuis l'Antiquité, par les Romains, puis par les Arabes, dans le sud de la Navarre, conformément aux caractéristiques de leur régime pluviométrique : faible quantité annuelle, distribution intermensuelle anarchique des pluies et surtout été sec.

Le paysage agraire en Biscaye

Le paysage naturel a été défini comme l'expression synthétique des conditions et des circonstances physiographiques et géologiques qui se rassemblent sur un territoire. Mais l'intervention de l'homme et des animaux l'a transformé en un paysage humanisé.

Notre paysage traditionnel était constitué de grandes masses arborées, dont une partie a été convertie en terres de labour et surtout en prairies. Le propre paysage forestier, autrefois composé de diverses essences de chênes, de châtaigniers, etc., a été transformé par les plantations de pin et d'eucalyptus qui parfois vont jusqu’à la porte de la ferme.

De même, les cultures traditionnelles de céréales (blé et maïs), navets et betteraves ont peu à peu reculé jusqu'à la disparition de certaines, comme le blé au milieu du XXe siècle. Les prés ont pris la place de ces cultures, ce qui a entraîné une forte augmentation de la surface consacrée aux plantes fourragères et de pâture. Dès les années 1970, on signale d'ailleurs que l'agriculture en Biscaye se tourne de plus en plus vers l'élevage. Un autre secteur qui s'est renforcé est l'horticulture.

Le paysage agraire au Gipuzkoa

Le relief et le climat du Gipuzkoa et de la Biscaye sont similaires car les deux territoires correspondent à la zone atlantique de Vasconia. Ainsi, le paysage, les formes d'habitat et les modes de vie se ressemblent. Signalons pourtant une différence : la géographie du Gipuzkoa est bien plus accidentée, avec ses successions de montagnes et de dépressions qui laissent à peine place à la formation de plaines. Nous ne trouvons quelques rares vallées d'une certaine importance que près du littoral et au pied des chaînes montagneuses qui servent de lignes de division. Leurs sommets font office de limite méridionale avec le territoire de l'Álava tout en signalant la division des eaux atlantiques et méditerranéennes.

Par son orographie et sa surface réduite, le Gipuzkoa est un territoire à faibles ressources agricoles. L'agriculture y a toujours été difficile en raison du manque de plaines et les terres ont été gagnées aux dépens de la forêt. De Hondarribia à Mutriku, la zone côtière, avec ses sols favorables aux cultures, est plus propice à cette activité sans oublier, à côté d'elle, le poids d’une activité de pêche de longue tradition. De même, au sein du secteur primaire, l'élevage occupe une grande place.

Les principaux produits exploités sont les plantes fourragères pour l'alimentation du bétail, la pomme de terre, les légumes et le maïs. La vigne était surtout concentrée dans la zone de Getaria. Un modèle d'agriculture récent est celui des serres consacrées aux légumes et aux fleurs.