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== Les espaces domestiques pour les outils agricoles, les produits et le bétail ==
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== Le cadavre pendant les obsèques ==
  
Les cultures en plein champ, pour des raisons climatiques, sont saisonnières et ainsi, en fonction de la saison dont il s'agit, certains outils de travail sont plus nécessaires à un moment ou à un autre. Ceux qui ne sont pas employés pendant la période où ils ne sont pas nécessaires sont rangés dans différents dépens de la maison et ceux qu'il faut garder sous la main dans d'autres. De plus, dans cette section sont décrits les dépens domestiques ou écartés où sont conservées la nourriture des animaux domestiques et les herbes pour préparer les litières.
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Selon le Rituel romain, l'acte central des obsèques était et reste la messe célébrée en présence du corps du défunt au milieu de l'église.
  
=== Le porche et l'entrée. Atariko tresneria ===
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Tout le long du XIXe siècle, une série de dispositions civiles ont finit par interdire, pour des raisons d'hygiène, que les cadavres puissent être introduits dans les églises pour la célébration des obsèques dites en présence du corps<ref>''Boletín Oficial de la Provincia de Vizcaya''. Nº 126. Bilbao, le 20 octobre 1849.</ref>.
  
En Álava, dans plusieurs villages, divers témoignages indiquent que sous les porches il y avait des remises à grain. C'était ainsi le cas à Abezia (A), il a été constaté que sous les porches il était habituel de voir de grandes remises, appelées ''comportos'', qui montaient jusqu'au plafond et qui disposaient d'une petite trappe en bas pour extraire le grain. Pour y introduire le grain, certains comportaient une trappe au plafond, tandis que dans d'autres cas quelques planches de la propre remise servaient de couvercles qui se retiraient ou se plaçaient en fonction des besoins. À côté du ''comporto'' se situait la table d'abattage et la porte du ''cuartico''. Sous certains porches il existait des mangeoires fixes pour les cochons.
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Dans de nombreux endroits, le cercueil était déposé sous le porche devant la porte de l'église, pendant que le cortège funèbre entrait à l'intérieur du temple avaient lieu l'office des défunts et la messe de funérailles. À l'issue de cette dernière, le curé suivi du cortège sortait sous le porche pour donner l'absolution au défunt. Ensuite le cortège partait pour le cimetière où avait lieu l'inhumation.
  
Dans d'autres villages, il a été signalé que c'était des outils de travail et agricoles en rapport avec les tâches propres à la maison qui étaient gardés sous le porche. C'était ainsi le cas à Bedarona (B), où la plupart des fermes disposaient d'un grand porche où on trouve en général les éléments suivants : un établi et des outils de menuisier, le char à bœufs et un tas de bois. Au mur, un râtelier où sont suspendus les râteaux, les fourches, les faux et les bêches. Dans certaines fermes où on cultivait du tabac, on mettait les feuilles à sécher sous le porche suspendues au plafond.
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Dans certains villages, cette interdiction des obsèques en présence du corps a donné lieu à une autre pratique. Le corps était conduit jusqu'au porche de l'église paroissiale. Là, le prêtre récitait une prière et donnait l'absolution solennelle au défunt, puis le cortège ou une partie de celui-ci poursuivait son chemin jusqu'au cimetière pour l'inhumation avant de revenir immédiatement à l'église pour la célébration des funérailles. Dans quelques rares localités, le cadavre était directement conduit de la maison au cimetière, puis avait lieu la messe de funérailles.
  
À Allo (N), les petites maisons utilisaient l'entrée comme magasin improvisé pour l'aliment des animaux ou on y gardait divers éléments comme les bêches, les louchets, les besaces, les bâts, etc. Les maisons plus vastes avaient une entrée pavée de briques cuites ou de galets où on disposait quelque chaise, voire un fauteuil. Il s'agissait en général de meubles résistants, à dossier incurvé et assise en paille. Parfois, on y installait une table à rallonges, collée au mur pour qu'elle occupe le moins de place possible.
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== Disposition du deuil familial à l'église ==
  
=== Le grenier, ganbara ===
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Le cortège funèbre entre dans le temple en gardant le même ordre. Au cours de ce siècle, il convient de distinguer deux époques clairement différenciées pour la disposition du deuil à l'église, ainsi que d'autres situations de transition jusqu'à parvenir aux temps actuels.
  
De façon générale, signalons que les greniers étaient, comme leur nom l'indique, l'endroit l'on gardait le grain. Il servait aussi de réserve et de séchoir pour les produits domestiques horticoles et les fruits. C'est là qu'on suspendait, pour qu'ils sèchent, les produits de l'abattage du cochon et d'autres animaux. Dans certaines maisons, une partie du grenier servait à garder le foin et la paille, mais il était plus courant de les garder dans un autre endroit, le fenil. On gardait aussi au grenier des outils agricoles et autres peu utilisés ou à l'époque où ils ne sont pas employés. Il est courant qu'il serve d'endroit où on laisse les vieux objets devenus inutilisables. Dans certains villages, il a été signalé qu'occasionnellement une chambre pouvait être aménagée au grenier.
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L'époque précédente était conditionnée par la propre distribution du plan du temple pour assurer les fonctions religieuses. Les bancs ou les tribunes étaient réservés aux hommes et les chaises sur les sépultures familiales étaient occupées par les femmes. Cette période correspond aux temps où le cadavre restait pendant les obsèques sous le porche ou avait déjà été conduit directement au cimetière pour son enterrement. Le deuil masculin se situait sur le banc ou les bancs réservés à cette fin, appelés « bancs de deuil », qui autrefois se trouvaient aux derniers rangs de bancs à partir du presbytérium ; plus tard les bancs de deuil sont devenus ceux les plus proches de l'autel. Au Pays basque continental, le deuil masculin occupait sa place correspondante dans les tribunes de l'église, puis il s'est déplacé en bas, sur les bancs de devant.
  
=== L'étable, korta, ikuilua ===
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Dans la Vasconia péninsulaire, les femmes prenaient place dans la nef, généralement à l'arrière, sur des chaises-prie-Dieu, chacune sur la sépulture correspondant à sa maison ; les femmes du deuil féminin occupaient donc la leur. En Vasconia continentale, le deuil féminin se plaçait sur le devant, près du cercueil.
  
L'étable en général fait partie du bâtiment principal de la maison et c'est là qu'étaient gardés, dans des espaces séparés, le bétail bovin, équin et ovin, le cochon et les poules. Anciennement, son sol était en terre battue sur laquelle on répandait du foin ou de la fougère pour faire la litière du bétail, à renouveler périodiquement, puis on l'utilisait comme fumier en l'empilant dans un coin de l'étable.
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Les autres assistants se disposaient dans l'église à divers endroits, mais en respectant jusqu'à une époque récente la coutume de séparer les hommes et les femmes et que chaque personne soit dans son groupe et à sa place selon sa catégorie.
  
Au fil des années, le sol a été bétonné pour faciliter son nettoyage et les tas de fumier ont été évacués à l'extérieur. Lorsqu'il était contre un mur ou dans un coin, il était très fréquent de placer dessus une sorte d'échelle suspendue à l'horizontale au plafond et calée contre le mur que faisait fonction de poulailler. Les poules y grimpaient par une planche étroite striée pour qu'elles puissent s'y accrocher en montant.
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.Pour le Pays basque continental, Barandiarán a réalisé une description de la disposition commune du cortège dans l'église. Lorsque le cortège arrivait au temple paroissial, les hommes occupaient les galeries de l'église pendant les obsèques et les femmes se situaient en bas, sur un côté du cercueil. Le cercueil était déposé sur une table au centre de l'église, près de la sainte table, où il restait pendant toute la cérémonie funéraire<ref>José Miguel de BARANDIARAN. ''El mundo en la mente popular vasca''. Tome II. San Sebastián : 1966, pp. 67-68.</ref>.
  
Il pouvait exister aussi des dépens, séparés ou non des maisons, pour loger le bétail. Elles comportaient habituellement deux niveaux : le rez-de-chaussée servant d'étable, de bûcher et d'entrepôt pour les outils agricoles, et un étage supérieur destiné à la paille et au foin.
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Au fur et à mesure de la suppression des sépultures<ref>Anastasio ARRINDA. ''Euskalerria eta Eriotza''. Tolosa : 1974, pp. 83-84.</ref> et du remplacement des chaises par des bancs dans la nef, le deuil familial, tant masculin que féminin, a commencé à occuper les bancs les plus proches de l'autel. Généralement les femmes d'un côté et les hommes de l'autre, conformément à la tradition existante dans chaque localité. Puis les deux groupes ont commencé à se mélanger et aujourd'hui, habituellement, le deuil familial collectif d'hommes et femmes se place des deux côtés de la nef sur les bancs de devant.
  
== Les constructions complémentaires ==
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Entre la première époque et la seconde il s'est produit une transition dans certains endroits avec le maintien d'une sépulture collective après la disparition des sépultures individuelles.
  
=== Généralités ===
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{{DISPLAYTITLE: XIV. LES OBSÈQUES. HILETAK}} {{#bookTitle:Rites Funéraires au Pays Basque|Ritos_funerarios_en_vasconia/fr}}
 
 
Dans nombre de maisons, à l'intérieur, généralement à l'étable, il existait une distribution pour que les différents animaux puissent occuper leur espace sans se mélanger. C'était aussi un peu le cas avec le tas de fumier et les outils nécessaires pour travailler avec les animaux. En raison du manque d'espace, d'une question d'hygiène, de la nécessité d'avoir des espaces mieux rangés et indépendants, de la croissance ou de la diminution de l'activité agricole ou d'élevage, diverses constructions complémentaires sont venus entourer la maison. Parfois adossées ou séparées, mais toujours proches de la maison, et à d'autres occasions séparées et adossées. Dans d'autres exemples, ces constructions complémentaires ont formé un tout avec la maison dès le départ.
 
 
 
À noter que bien souvent ces petites constructions ne répondent pas à une seule finalité mais qu'elles ont plusieurs emplois. Ainsi par exemple la remise du four à pain peut accueillir d'un côté la soue ou le poulailler, et de l'autre un espace pour garder les outils agricoles et le bûcher ; ou alors il peut s'agir d'une construction sur deux niveaux avec le tas de fumier en bas et le fenil en haut. La maison, en tant qu'élément vivant, élargit constamment son espace avec de nouveaux bâtiments à proximité d'elle, adaptés aux besoins qui surgissent.
 
 
 
Sur le versant atlantique, l'espace, tant de la maison que des édifices complémentaires, est ouvert, tandis que sur le versant méditerranéen les constructions annexes sont tournées vers l'intérieur et généralement fermées autour d'une cour.
 
 
 
Quant à la distribution géographique, signalons que dans les villages à habitat concentré les édifications complémentaires se situent à la périphérie, tandis que dans ceux à habitat dispersé ils se trouvent autour ou près de la maison.
 
 
 
La maison possède généralement des terrains où il existe aussi des constructions ou des cabanes. Il s'agit là d'un mode de colonisation du territoire et au fil du temps certaines de ces cabanes ont été converties en maisons. Les vignes disposent également d'une cabane de surveillance. Elle est la conséquence d'un principe logique qui veut qu'au fur et à mesure que la terre est éloignée de la maison principale, il doit y avoir une présence de celle-ci à cet endroit.
 
{{DISPLAYTITLE: XIV. LES ESPACES POUR LES TÂCHES AGRICOLES ET LES CONSTRUCTIONS COMPLÉMENTAIRES}} {{#bookTitle:Rites Funéraires au Pays Basque|Ritos_funerarios_en_vasconia/fr}}
 

Revisión actual del 11:31 12 nov 2019

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Le cadavre pendant les obsèques

Selon le Rituel romain, l'acte central des obsèques était et reste la messe célébrée en présence du corps du défunt au milieu de l'église.

Tout le long du XIXe siècle, une série de dispositions civiles ont finit par interdire, pour des raisons d'hygiène, que les cadavres puissent être introduits dans les églises pour la célébration des obsèques dites en présence du corps[1].

Dans de nombreux endroits, le cercueil était déposé sous le porche devant la porte de l'église, pendant que le cortège funèbre entrait à l'intérieur du temple où avaient lieu l'office des défunts et la messe de funérailles. À l'issue de cette dernière, le curé suivi du cortège sortait sous le porche pour donner l'absolution au défunt. Ensuite le cortège partait pour le cimetière où avait lieu l'inhumation.

Dans certains villages, cette interdiction des obsèques en présence du corps a donné lieu à une autre pratique. Le corps était conduit jusqu'au porche de l'église paroissiale. Là, le prêtre récitait une prière et donnait l'absolution solennelle au défunt, puis le cortège ou une partie de celui-ci poursuivait son chemin jusqu'au cimetière pour l'inhumation avant de revenir immédiatement à l'église pour la célébration des funérailles. Dans quelques rares localités, le cadavre était directement conduit de la maison au cimetière, puis avait lieu la messe de funérailles.

Disposition du deuil familial à l'église

Le cortège funèbre entre dans le temple en gardant le même ordre. Au cours de ce siècle, il convient de distinguer deux époques clairement différenciées pour la disposition du deuil à l'église, ainsi que d'autres situations de transition jusqu'à parvenir aux temps actuels.

L'époque précédente était conditionnée par la propre distribution du plan du temple pour assurer les fonctions religieuses. Les bancs ou les tribunes étaient réservés aux hommes et les chaises sur les sépultures familiales étaient occupées par les femmes. Cette période correspond aux temps où le cadavre restait pendant les obsèques sous le porche ou avait déjà été conduit directement au cimetière pour son enterrement. Le deuil masculin se situait sur le banc ou les bancs réservés à cette fin, appelés « bancs de deuil », qui autrefois se trouvaient aux derniers rangs de bancs à partir du presbytérium ; plus tard les bancs de deuil sont devenus ceux les plus proches de l'autel. Au Pays basque continental, le deuil masculin occupait sa place correspondante dans les tribunes de l'église, puis il s'est déplacé en bas, sur les bancs de devant.

Dans la Vasconia péninsulaire, les femmes prenaient place dans la nef, généralement à l'arrière, sur des chaises-prie-Dieu, chacune sur la sépulture correspondant à sa maison ; les femmes du deuil féminin occupaient donc la leur. En Vasconia continentale, le deuil féminin se plaçait sur le devant, près du cercueil.

Les autres assistants se disposaient dans l'église à divers endroits, mais en respectant jusqu'à une époque récente la coutume de séparer les hommes et les femmes et que chaque personne soit dans son groupe et à sa place selon sa catégorie.

.Pour le Pays basque continental, Barandiarán a réalisé une description de la disposition commune du cortège dans l'église. Lorsque le cortège arrivait au temple paroissial, les hommes occupaient les galeries de l'église pendant les obsèques et les femmes se situaient en bas, sur un côté du cercueil. Le cercueil était déposé sur une table au centre de l'église, près de la sainte table, où il restait pendant toute la cérémonie funéraire[2].

Au fur et à mesure de la suppression des sépultures[3] et du remplacement des chaises par des bancs dans la nef, le deuil familial, tant masculin que féminin, a commencé à occuper les bancs les plus proches de l'autel. Généralement les femmes d'un côté et les hommes de l'autre, conformément à la tradition existante dans chaque localité. Puis les deux groupes ont commencé à se mélanger et aujourd'hui, habituellement, le deuil familial collectif d'hommes et femmes se place des deux côtés de la nef sur les bancs de devant.

Entre la première époque et la seconde il s'est produit une transition dans certains endroits avec le maintien d'une sépulture collective après la disparition des sépultures individuelles.

  1. Boletín Oficial de la Provincia de Vizcaya. Nº 126. Bilbao, le 20 octobre 1849.
  2. José Miguel de BARANDIARAN. El mundo en la mente popular vasca. Tome II. San Sebastián : 1966, pp. 67-68.
  3. Anastasio ARRINDA. Euskalerria eta Eriotza. Tolosa : 1974, pp. 83-84.