XIII. LES JEUX D'IMITATION, DE MISE EN SCÈNE ET DE MIMIQUE

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Dans la rubrique Jeux d'imitation ont été rassemblés tous les jeux dans lesquels les enfants, incités par leur propre créativité et spontanéité, représentent des scènes, des situations, des travaux ou des activités propres aux adultes ou confiés à des adultes. Les Jeux de mise en scène et de mimique renvoient plutôt à des parodies que les enfants exécutent à base de mouvements et de gestes, parfois en suivant les consignes données dans une chanson, mais toujours en suivant un scénario ou une histoire qui sert de fil conducteur et qui est plus ou moins défini.

Les jeux d'imitation

A mamás y a papás (Aux papas et aux mamans). Uzandraka

Il s'agit d'un jeu très courant et propre aux filles, même si parfois des garçons y participent. Le jeu consiste à imiter les activités des mères en soignant les poupées et en travaillant comme elles voient leurs mères le faire à la maison. Pour cela, elles se déguisent quelquefois avec de vieux habits afin de ressembler à de grandes personnes.

A tiendas (La marchande). Dendaketan

Jouer «A tenderitas» est un divertissement qui a été et reste très populaire chez les les filles. En l'absence de jouets, on utilisait des plantes, des couvercles de boîtes de cirage, des papiers et des planches pour représenter la boutique et les produits qui y étaient vendus. C'était un jeu à l'air libre, avec certaines joueuses feignant être les marchandes et d'autres les acheteuses.

A comiditas (La dinette). Sukaldetan

C'est un jeu de filles très commun, dans lequel en utilisant des «cacharritos» (dinettes) les joueuses cuisinent en imitant les tâches domestiques de la maîtresse de maison. Il est souvent complémentaire du précédent et les deux jeux se pratiquent simultanément.

A enfermeras y médicos (A l'infirmière et au médecin). Medikutara

Le jeu consiste à imiter la profession médicale avec les joueurs dans le rôle du médecin ou du malade qui se rend chez le docteur pour consulter sur sa santé. Il est extrêmement répandu géographiquement et les enfants y jouent depuis toujours.

Les jeux de mise en scène et de mimique

Antón Pirulero

Ce jeu est extrêmement répandu. Il se joue de la façon suivante : une ama ou mère, assise, préside un groupe de garçons et de filles, assis en cercle, et attribue à chacun un métier ou, comme cela se fait à Amézaga de Zuya (A), un instrument musical. Chaque membre du cercle doit imiter avec des gestes les tâches du métier qui lui a été attribué, tandis que l'ama se frotte le menton avec le pouce et chante. La partie finale de la chanson comporte des variantes selon les villages.

À un moment quelconque de la chanson, l'ama cesse de se frotter le menton avec le pouce (à Elgoibar et à Hondarribia (G), le nez avec l'index) pour réaliser les gestes de l'un des métiers et l'enfant auquel il a été attribué doit se mettre à exécuter ce qu'a fait l'ama. S'il n'a pas fait attention ou s'il se trompe, il a un gage. Au troisième gage il est éliminé. À la fin, les gages sont réglés. Ils consistent en de petits châtiments comme frapper à la porte d'une maison, embrasser quelqu'un, apporter une pierre, etc.

José Iñigo Irigoyen[1] a recueilli en Álava une version différente de ce jeu. Il existe un amo du jeu qui se charge d'attribuer un métier à chaque joueur : tailleur, cordonnier... Ils saisissent tous d'une main les bords d'un grand mouchoir qu'ils tirent pour bien le tendre. L'autre main reste libre pour, au moment opportun, simuler l'exercice du métier attribué. L'amo imite en chantant et à son gré les métiers imposés.

Activités guerrières. Gerraka

Dans de nombreux villages il était courant d'organiser des batailles entre les quartiers en jouant à ce qui était appelé «A guerras». On utilisait pour cela des arcs, des flèches, des lance-pierres, des pierres, voire même les poings, ce qui faisait que bien souvent le combat se terminait «a puñetazos» (à coups de poing). Aujourd'hui les enfants se servent de pistolets en plastique comme armes, en imitant avec la voix le bruit des tirs.

La représentation de romances

Bien souvent il n'est pas facile de tracer une ligne de division entre les jeux car certains relèvent de plusieurs catégories. C'est ainsi le cas des histoires appelées romances, car les enfants les ont utilisées pour réciter ou pour mettre en scène, mais aussi pour sauter à la corde, jouer en cercle et même les adultes les ont chantées aux enfants comme berceuses.

La représentation de romances par les enfants était fréquente et l'un des héros les plus appréciés était Don Juan Tenorio.


  1. José IÑIGO IRIGOYEN. Folclore Alavés. Vitoria, 1949, p. 103.