XI. JEUX DE MAINS ET DOIGTS

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Selon l’information apportée par les personnes sondées, il semble qu’autrefois les jeux avec des fils et des cordelettes étaient très enracinés, mais aujourd’hui ils sont tombés dans l’oubli. Ce chapitre s’ouvre sur l’un de ces jeux, appelé «A hacer cunas», qui était très populaire, d’après les témoignages recueillis, accompagné d’un glossaire des figures qui pouvaient être exécutées et que nous avons établi à partir des données recueillies.

Il est suivi par plusieurs jeux de filles qui consistent à se passer des cailloux au rythme d’une chanson, après avoir réalisé avec eux certains mouvements.

La troisième section concerne quelques jeux faciles à exécuter et très courants dans lesquels il s’agit d’attraper ou de frapper les mains, de transmettre un message ou de projeter des ombres au mur à l’aide des mains.

Le chapitre se termine sur des jeux de battement des mains, dont certains réalisés en formant un cercle et qui ont beaucoup en commun avec ceux du même type décrits pour les enfants du premier âge. Ils concernent des enfants un peu plus grands qui peuvent donc jouer entre eux sans l’aide d’adultes comme dans l’autre cas.

Les cunas. Kumak

Le jeu appelé «A hacer cunas» (faire des berceaux - jeu de la ficelle) qui apparaît dans la plupart des localités étudiées est pratiquement le seul, parmi les jeux de fils et cordelettes, dont nous disposons d’information, bien que parfois peu fiable et exacte. En effet, bien qu’il ait été constaté dans de nombreux endroits, rares sont les informateurs qui détaillent les étapes à suivre pour entrelacer la ficelle avec les mains et créer ainsi les différentes figures.

À l’origine, il s’agissait probablement de jeux réalisés individuellement, même si aujourd’hui la collaboration de deux personnes est nécessaire. Le jeu consiste à créer diverses figures avec une ficelle, un fil de laine ou une cordelette en utilisant les mains des joueurs, et jusqu’à leur bouche, pour éviter que la construction ne se défasse.

«A hacer cunas» est le nom général qui recouvre des modalités de jeu avec lesquelles il est possible de former non seulement des berceaux, mais aussi des figures comme « le grill », « les bougies », « l’enveloppe », et bien d’autres.

Pour jouer à la ficelle, on utilise divers types de ficelles, cordelettes ou fils de laine. Dans certains villages, on utilisait aussi la lice (Laguardia-A) et dans d’autres une tresse ou un galon noir, galartzu beltza (Bidegoian-G).

Jeux avec les mains

Jeu de l’oie

Les participantes se mettent en cercle, avec les bras étendus et les mains ouvertes, paume vers le haut. Chacun pose sa main droite sur la main gauche de la voisine placée à droite et tout le monde chante :

Al juego de la oca, (Au jeu de l’oie)
de cua, cua, cua, (du coua, coua, coua)
levanta le ala (lève l’aile)
y esconde, esconde, esconde (et cache, cache, cache)
le pre-mi-o. (le prix)

Au rythme de la chanson, une fille frappe avec sa main droite la même main de celle placée sur sa gauche, qui répète le même mouvement avec la suivante et ainsi de suite. En moment de dire "pre-mi-o", on donne trois coups consécutifs. Celle sur laquelle tombe le "o" essaie de frapper celle à sa gauche avant qu’elle ne retire sa main et sans la tenir par le poignet. Si elle y parvient, elle l’élimine ; sinon, c’est elle qui est éliminée.

Le jeu se poursuit jusqu’à ce qu’il ne reste que deux participantes. Alors elles se prennent par les mains et, au rythme de la chanson, tournent jusqu’à terminer la strophe. À ce moment, elles ouvrent les mains, en les laissant en contact par les paumes. La fille dont le dos des sienne est resté tourné vers le bas doit parvenir, par un mouvement rapide, à frapper le dos des mains de l’autre. Si elle échoue, elles inversent la position des mains et celle qui vient d’esquiver le coup essaie à son tour. Elles continuent ainsi, en alternant les changements d’orientation des paumes et les essais de vaincre l’adversaire, jusqu’à ce que l’une parvienne à frapper l’autre.

Ce jeu mixte, bien que pratiqué de préférence par les filles, a été recueilli avec de petites variantes à Amézaga de Zuya, Moreda (A), Bilbao, Gernika, Leioa, Portugalete et Zamudio (B).

Jeux de battement des mains

Dans de nombreux villages, il a été recueilli des jeux dans lesquels un ou plusieurs participants, généralement des filles, placées les unes en face des autres, battent et croisent les mains entre elles. Il existe diverses variantes et règles sur la façon de battre les mains des camarades, comme par exemple, frapper les cuisses, épaules, etc., en suivant un ordre préétabli qui se répète. Le jeu s’accompagne souvent de couplets dont le rythme s’accélère jusqu’à ce que se produite une perte de coordination chez les joueuses. Certains de ces jeux, qui se caractérisent tous par une grande simplicité, présentent quelques particularités.

En la calle 24 (dans la rue 24)

Les joueuses forment un cercle avec les bras étendus sur les côtés, avec une paume tournée vers le haut et l’autre vers le bas, de sorte que les paumes des joueuses contiguës se touchent. En battant des mains et en faisant d’autres mouvements, elles chantent :

En la calle, lle-lle (1) (Dans la rue, rue, rue)
veinticuatro, tro-tro (2)(vingt-quatre, tre, tre)
habido, do-do (3)(il y a eu, eu, eu)
un asesinato, to-to (4)(un assassinat, nat, nat)
una vieja, ja-ja (5) (une vieille, eille, eille)
mata un gato, to-to (tue un chat, at, at)
con la punta, ta-ta (avec la pointe, te, te)
du zapato, to-to.(du soulier, lier,lier)
Pobre vieja, ja-ja (6) (pauvre vieille, eille, eille)
pobre gato, to-to (pauvre chat, at,at)
pobre punta, ta-ta (pauvre pointe, te, te)
du zapato, to-to. (du soulier, lier, lier)

Chaque fois l’une «hace mala» (se trompe), elle est éliminée jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une qui gagne. On s’efforce de jouer à plusieurs pour prolonger le jeu.