XVI. JEUX DIVERS. LES COLLECTIONS

De Atlas Etnográfico de Vasconia
Revisión del 10:42 16 jul 2019 de Admin (discusión | contribuciones) (Texto reemplazado: «Les Jeux des Enfants au Pays Basque» por «Jeux d'Enfants au Pays Basque»)
(dif) ← Revisión anterior | Revisión actual (dif) | Revisión siguiente → (dif)
Saltar a: navegación, buscar
Otros idiomas:
Inglés • ‎Español • ‎Euskera • ‎Francés

Le principal problème que posent la collecte et l'organisation postérieure des données liées à l'activité ludique des enfants consiste précisément à pouvoir effectuer une classification cohérente de celles-ci. Celle présentée dans ce volume tente de s'adapter le plus possible à la formule d'enquête élaborée par José Miguel de Barandiaran, puisque la compilation du présent matériel ethnographique a été réalisée selon ce critère.

Le problème réside dans le fait que chaque jeu enfantin est une entité complexe composée de nombreux éléments qui entrent simultanément dans plusieurs catégories. Toutefois, nous avons tenté d'organiser les données, avec plus ou moins de fortune, parce que cette organisation est nécessaire au travail de synthèse et afin de faciliter la tâche de les localiser dans l'ouvrage.

Il existe cependant un ensemble de jeux, de divertissements et d'amusements qui, bien qu'ayant leur propre entité, sont si hétérogènes et diffèrent tellement de ceux exposés dans les chapitres précédents qu'il serait arbitraire de les classer parmi eux. Ce sont ces jeux qui sont analysés ci-dessous.

Tres en raya (marelle). Artzain-jokoa

Le jeu se pratique sur une figure de forme carrée divisée par deux lignes croisées dont chacune rejoint le milieu d'un côté avec son correspondant du côté opposé, et deux autres sous la forme d'une croix qui court le long des diagonales de la figure. À chaque point d'intersection des lignes, il était d'usage de tracer parfois un petit cercle.

Deux joueurs y participent, avec chacun trois petits objets qui peuvent être un grain ou autre et plus généralement de simples petits cailloux. À Narvaja (A) et à Eugi (N), les informateurs se souviennent d'avoir joué avec trois petits bâtons à la place de cailloux. Les pièces de chaque participant doivent être différentes d'aspect ou de taille pour qu'il n'y ait pas de confusion pendant le jeu. Celui qui commence le jeu est tiré au sort selon l'un des procédés habituels. Ce participant place son premier caillou au centre du carré, là où se croisent toutes les lignes. Cette pièce est la seule qui ne va plus être déplacée. L'autre place les siennes dans l'une quelconque des huit positions restantes et ainsi de suite jusqu'à ce que les six soient en place. Le jeu consiste à déplacer tour à tour les pièces en essayant de les aligner et d'empêcher que l'autre joueur ne termine le premier. Le vainqueur se charge de commencer la nouvelle partie.

Les jeux de table. Mahai jokoak

Jeux de cartes. Kartetan

Lorsque les enfants jouent aux cartes, ils pratiquent les mêmes jeux que les adultes : ceux très répandus comme la brisca, le tute, les seises, le siete et media, etc. ; d'autres, en revanche, jouent à des versions à caractère local. Ils s'amusent également avec des jeux considérés comme exclusivement enfantins, même si parfois des adultes leur font compagnie en y participant. Traditionnellement, la période de l'année la plus appropriée pour jouer aux cartes est l'hiver et surtout la Noël.

Les jeux de lutte. Gatazkak

Nous incluons dans cette section les jeux avec lesquels les participants testent leur force, généralement par paire et au moyen de diverses modalités de bras de fer. De même qu'au moyen de combats, réglementés autant que possible, et de bagarres, dans ce cas sans règles et qui finissent souvent par dégénérer en d'authentiques batailles, menés corps à corps ou incluant le lancer d'objets comme armes de jet. La façon la plus fréquente de se battre entre les bandes d'un village ou avec celles d'un autre village a été précisément de le faire à coups de pierres.

La procédure la plus courante pour le bras de fer commence avec deux enfants assis à une table ou sur les côtés d'une surface plus ou moins plate, qui posent un coude dessus et qui saisissent la main de leur adversaire. Une fois que l'ordre est donné, chacun repousse le bras de son adversaire pour essayer d'abattre sa main sur la surface de la table. Il est interdit de s'accrocher à la table avec l'autre main et de se lever.

Les jeux avec du sable, de l'eau et dans la mer

Un des divertissements qui plaisent le plus aux enfants consiste à jouer avec de la terre, et encore plus avec du sable. Profitant des tas de ce matériau utilisé pour les chantiers, les enfants y creusent des tunnels et des trous, construisent des maisons, des châteaux, des murailles, etc. S'il s'agit de sable de plage, les possibilités se multiplient et de plus ils ne se salissent pas autant.

Un autre plaisir pour les enfants est de construire des barrages avec de la terre, des pierres, des bâtons et d'autres matériaux pour retenir l'eau des ruisseaux qui se forment quand il pleut.

Les enfants qui vivent dans les villages côtiers disposent d'un autre espace de jeu : la mer. Les enfants de l'intérieur des terres peuvent pratiquer ce type de divertissement dans les rivières, les lacs de retenue et, plus récemment, dans les piscines, mais ces milieux n'offrent jamais autant de possibilités que la plage ou le port.

Les collections

Le plaisir de collectionner commence chez l'enfant de façon rudimentaire et aveugle. Puis au fil du temps, il prend corps et l'enfant se concentre sur des classes d'objets spécifiques. A l'adolescence, des manifestations plus systématiques apparaissent, telles que la collection de timbres, de pièces de monnaie ou de cartes postales.

D'après les résultats des enquêtes, on constate que le goût des enfants pour la constitution de collections s'est progressivement compliqué au cours du siècle et une bonne part d'entre elles ci ont été entreprises vers le milieu de celui-ci.

L'évolution de ce sujet est similaire à celle que connaissent les jouets. En effet, au départ ils étaient constitués d'éléments simples, parfois extraits de la propre nature ou, dans le cas de produits manufacturés, ils ne présentaient guère de complexité.

Les enfants collectionnent pratiquement tout ce qui, appartenant à une même catégorie, présente une certaine variation.

Mais il convient de distinguer les objets qui sont simplement accumulés de ceux qui font l'objet d'une collection. Les premiers sont généralement identiques ou très semblables les uns aux autres et sont utilisés dans les jeux où le perdant en est souvent privé et doit donc les récupérer. Il s'agit des iturris ou capsules de bouteilles, des billes, des galles de chêne, etc. Les seconds, en revanche, sont réunis dans le seul but de leur possession.

Les objets qui sont accumulés servent de monnaie d'échange et il est donc impératif d'en conserver une certaine quantité. Ils sont utilisés pour payer les camarades quand on perd au jeu. Pour continuer à jouer, il était nécessaire d'en disposer et les garçons consacraient donc une partie de leur paie hebdomadaire à l'achat de ces objets.

Une claire différenciation sexuelle peut être observée dans les collections enfantines. Garçons et filles ne réunissent pas toujours le même type d'objets. Dans certains cas, en particulier quand les éléments accumulés servent à des jeux donnés, il existe plusieurs différences. Par exemple, les garçons préfèrent les billes ou les iturris tandis que les filles conservent des découpures de vêtements de poupée ou de petites images.

Même dans les collections d'images, cette influence est perceptible dans une certaine mesure. Les garçons choisissent celles de footballeurs, de cyclistes ou autres, tandis que leurs amies sont attirées par celles d'animaux, de vêtements, de motifs floraux, etc.