XVI. MÉCANISATION DE L'AGRICULTURE

Introduction

Aujourd'hui l'activité agricole est entièrement mécanisée. Ce n'est plus que dans le potager familial que sont réalisées des tâches manuelles ou avec des outils semblables à ceux qui étaient employés autrefois.

La mécanisation comprend deux facettes. Elle n'est pas seulement présente dans les grandes exploitations agricoles que nous trouvons sur le versant méditerranéen du territoire étudié, mais aussi dans les petits jardins familiaux. Nous pouvons voir ainsi des tracteurs de grande puissance qui traînent des charrues multisocs et en même temps de petits motoculteurs qui préparent une surface minuscule où va être semée ou plantée une culture destinée à la consommation domestique. L'autre facette est que pour toute activité agraire, aussi petite soit-elle, nous pouvons trouver sur le marché un outil mécanique qui remplace le travail humain ou le facilite.

Le résultat de ces transformations est le déplacement de l'effort physique humain. Ceci est d'autant plus évident que l'exploitation agricole est importante. La mécanisation a permis de couvrir des extensions de culture qui exigeaient auparavant le travail de tous les habitants du village et aussi d'intensifier la production. De fait, l'augmentation de puissance des tracteurs et des outils qu'ils traînent est associée à un phénomène de grande propriété (même si celle-ci est le résultat de l'affermage de terres aux voisins qui n'ont pas pu poursuivre leur activité agraire). Elle est aussi possible quand le terrain à cultiver est plus ou moins plat. Sur le versant atlantique, surtout dans les zones montagneuses, la mécanisation a été possible grâce aux tracteurs plus petits, mieux adaptés aux irrégularités du terrain.

Certaines machines peuvent remplir plusieurs fonctions. Le tracteur est une pièce essentielle car on peut y atteler toutes sortes de machines pour réaliser des travaux divers.

Outils utilisés dans le cycle agricole

Le degré de mécanisation est si élevé que les travaux avec des animaux de trait ont totalement disparu et que les tâches manuelles avec des houes ou des haches se limitent au jardin ou aux endroits où ne peuvent pas accéder les machines. Et même le travail manuel à ces endroits est adouci par l'emploi de machines de type motoculteurs, scies mécaniques ou débroussailleuses.

Préparation de la terre

Les travaux agricoles dans les fermes sont exécutés à l'aide du tracteur auquel sont attelées différentes machines. Le type de tracteur utilisé, de différentes puissances et dimensions, dépendra du travail à réaliser. Le labour est effectué avec le tracteur le plus puissant que possède un agriculteur (qui a deux à trois tracteurs différents) pouvant traîner une charrue polisurcos (multisocs) à double vertedera (versoir) tournant. Le plus courant est l'emploi de charrues trisocs ou quatrisocs, mais les tracteurs les plus puissants parviennent à traîner des charrues à cinq socs.

Les semailles

Selon la culture dont il s'agit, les semoirs utilisés relèvent de plusieurs types. Les céréales se sèment avec une machine attelée au tracteur et qui comporte une trémie allongée allant d'un côté à l'autre du tracteur et de petits tubes (de l'ordre de 18 à 30) qui pénètrent dans la terre pour y déposer les graines en rangées très serrées au fur et à mesure que le tracteur avance. Le tournesol, le maïs, les haricots ou la betterave exigent un semoir équipé de six petites trémies pour un nombre similaire de sillons où sont déposées les graines à une distance régulière. La pomme de terre se sème avec un semoir à deux ou quatre sillons où le plant est déposé à partir d'une grande trémie.

Après le semis, il est nécessaire d'attendre que les graines germent pour pouvoir réaliser les travaux mécanisés suivants. Toutefois, si le travail avec la herse n'a pas été complètement satisfaisant, dans le cas des céréales, avant que les graines ne germent, on peut passer un rouleau brise-mottes pour finir d'aplanir le terrain.

Les laitues, les scaroles et d'autres légumes se présentent sous forme de petits plants qui arrivent en caisses et qui sont plantés par des machines spéciales, tirées par le tracteur, sur lesquelles s'assoient plusieurs opérateurs qui répartissent les plants dans la terre.

Entretien des cultures

La tâche de répandre l'engrais, sous forme de petites billes solides, est réalisée avec un épandeur accouplé à l'arrière du tracteur qui distribue l'engrais, contenu dans une grande trémie, à travers un ou deux disques tournant au même rythme.

Par ailleurs, quand le produit à appliquer aux cultures est un herbicide, un fongicide ou un insecticide, on utilise une cuve dotée de rampes articulées et extensibles perpendiculairement aux sillons, qui comportent plusieurs buses pour arroser les les plantes de produit. Certaines cuves déposent des tas de mousse blanche qu'elles expulsent à l'extrémité de leurs rampes. Elles laissent ainsi derrière elles des traces de mousse qui guident l'agriculteur pour savoir où arrivent ces rampes et ne pas épandre le produit là où il est déjà passé. Les cuves sont en général accouplées au tracteur, mais dernièrement ont fait leur apparition sur le marché des désherbeuses automotrices. Quoi qu'il en soit, avant et chaque fois que la cuve se vide, il faut recueillir de l'eau à partir des bouches d'irrigation pour la mélanger au produit chimique acheté dans des commerces spécialisés.

Pour en finir avec les mauvaises herbes, les cultures semées en sillons comme la pomme de terre ou la betterave, même si l'emploi d'herbicides s'est généralisé, on continue à utiliser des cultivateurs tirés par des tracteurs, généralement à trois socs, qui tout en éliminant les mauvaises herbes aèrent la terre.

Machines en société et en propriété collective

Anciennement, quand la mécanisation de l'agriculture a débuté, il était plus fréquent qu'aujourd'hui d'acheter des machines entre plusieurs personnes ou collectifs pour affronter la cherté des équipements. Ensuite, avec l'amélioration de la situation financière des gens et aussi en raison du fait qu'on a besoin des machines au même moment, ce mode d'achat a disparu et chacun achète ce dont il a besoin. Actuellement, il est plus fréquent de recourir à un prestataire de services qui font le travail en échange d'une certaine somme.