VIII. LÉSIONS ET IRRITATIONS DE LA PEAU

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En ce qui concerne les maladies de peau, comme l'observation peut se faire directement, elles se sont toujours plus prêtées à l'action des différentes formes de médecine populaire. On dit que comme l'homme souffre plus par l'âme que par le corps, en dermatologie, fréquemment il se produit souvent une somatisation de processus purement psychiques[1].

Les bains de mer et prendre le soleil avec modération ont été recommandés comme remède général pour les maladies cutanées. Dans certaines localités, ils se rappellent qu'on prenait aussi d'autres bains, comme par exemple de boue (Muskiz-B) et d'eaux sulfureuses (Abadiano-B; Aoiz, Murchante, San Martín de Unx-N). La guérison des maladies cutanées est associée au sang (Agurain-A).

Dans les chapitres consacrés aux maladies de peau, nous décrivons les plus communes ainsi que les remèdes appliqués qui ont été recueillis dans nos enquêtes. Comme une même maladie reçoit souvent divers noms selon les localités, il se produit une confusion entre les dénominations et les descriptions de la teigne et de la gale: gale, eczéma et herpès; eczéma et psoriasis; urticaire et psoriasis, boutons et furoncles... Comme le signale Ángel Goicoetxea, les maladies cutanées sont l'une des spécialités médicales dans lesquelles le nombre de synonymes pour une même maladie est le plus élevé et comme ces maladies se caractérisent en outre par une grande similitude entre elles, il est difficile, même pour le spécialiste, de les distinguer les unes des autres[2].

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Lésions cutanées

De façon générale, il convient de signaler que les lésions cutanées présentent une grande similitude entre elles en raison des dommages, des dégâts et des marques qu'elles causent à la peau et ceci est valable aussi pour les traitements appliqués qui sont également très semblables. Ainsi, nous constatons que l'eau, le savon, l'huile et le saindoux, l'oignon et même les plantes qui s'utilisent comme remèdes servent indistinctement pour les blessures, les brûlures, les coupures ou les gerçures de la peau.

Brûlures, erreak

On considère qu'une fois que la brûlure s'est produite, elle pénètre, cunde, progressivement dans les tissus pendant les neuf jours suivants, à l'issue desquels elle commence à guérir[3] (Carranza-B, Telleriarte-G). L'enquête de Bermeo (B) a aussi recueilli d'une informatrice de Laukiz (B) que les brûlures ou les cloques "sortent" ou émergent au neuvième jour. De même, une pratique qui semble de l'ordre de la croyance a été constatée qui consiste laisser les brûlures guérir seules au bout de neuf jours (Berganzo-A).

Comme la plupart des brûlures sont d'origine domestique, elles n'étaient pas trop graves et on pouvait leur appliquer un traitement maison. Après l'accident, on intervient très rapidement pour soulager la douleur et éviter la formation de cloques ou ampolas (Carranza-B).

Gerçures. Itzebakiak

Causes et dénominations

La peau se gerce, surtout celle des mains, quand elle est soumise à de forts contrastes de température ou en effectuant des travaux durs. La gerçure des lèvres et les morreras, qui sont une sorte de fièvre ou de lésion des lèvres, apparaît quand on est enrhumé (Amézaga de Zuya-A).

À Allo (N), on appelle quebrazas les gerçures qui se forment sur la peau des zones les plus exposées aux intempéries comme les mains et les genoux, qu'avaient généralement les garçons pendant l'hiver. À Apodaca (A) et à Muskiz (B), ils mentionnent les cercles de peau brûlée par le soleil. À Nabarniz (B), le terme recueilli pour les gerçures est ebaiak; à Bedarona (B) epaiak; à Elosua (G) la gerçure de la peau des doigts produite par le froid est dénommée itzebaia; à Ataun (G) les gerçures des mains sont connues sous le nom de itzautsiak et à Hondarribia (G) celles des mains dues au froid sont appelées artasia.

Cors, callosités, maskurrak

Causes

Le cor est un épaississement localisé de l'épiderme, accompagné de la cornification de la masse centrale, avec un clou ou œil qui s'enfonce à l'intérieur du tissu qui l'entoure et qui est douloureux à la pression (Arrasate-G). Il est différent de l'“ojo de gallo” (œil -de-perdrix) et de la verrue plantaire. À Hondarribia (G), ils disent que le cor est de la peau vieille qui affleure à l'extérieur par amoncellement d'autres couches plus jeunes. À Berganzo (A) et à Berastegi (G), ils signalent que les cors ne guérissent pas qu’au bout d'un certain temps, ils réapparaissent.

À Carranza (B), les callosités qui se forment dans la paume de la main en travaillant avec des outils sont considérées bénéfiques, car une fois qu'elles se sont formées les mains cessent d'être douloureuses en travaillant et il ne se forme plus d'ampoules. En outre, dans les campagnes, avoir des “manos de señorito” (mains de fils à papa) équivaut pratiquement à être considéré comme un fainéant. Les informateurs disent que le type d'ampoule indique si une personne a ou non des mains appropriées pour travailler. Si ce sont des ampoules remplies d'eau, les mains sont parfaites pour exercer une tâche manuelle, mais si elles sont remplies de sang, elles trahissent des mains molles, impropres à ces travaux.

Les informations recueillies dans les enquêtes concernent en général les cors et ce problème est attribué au port de chaussures inadaptées et plus précisément à la dureté et à la friction des chaussures.


  1. Ángel GOICOETXEA. Las enfermedades cutáneas en la medicina popular vasca. Bilbao : 1982, pp. 9-11.
  2. Ángel GOICOETXEA. Las enfermedades cutáneas en la medicina popular vasca. Bilbao : 1982, pp. 11-12. La même idée est également exprimée dans Antón ERKOREKA. Análisis de la medicina popular vasca. Bilbao : 1985, p. 205.
  3. Elle rappelle le vieux mythe, selon lequel la foudre, oneztarri, en frappant la terre, s'y introduit jusqu'à la profondeur de sept états ; ensuite elle remonte d’un état chaque année jusqu'à ce qu'au bout de sept ans elle arrive à la surface et à partir de ce moment elle a la vertu de protéger la maison où elle se trouve contre la foudre. Cf. José Miguel de BARANDIARAN. Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca. Bilbao : 1972.