XVII. LES JOUETS. L'ARTISANAT DES ENFANTS

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Dresser une liste exhaustive des jouets qu'utilisent actuellement les enfants dans leurs jeux ou qui constituent un jeu en eux-mêmes serait une tâche trop ardue et complexe. Ces derniers ont connu une diversification progressive au fil du siècle. Cette complexité a souvent entraîné une baisse de participation et de créativité chez les enfants, mais n'oublions pas que d'autres types de jeux, comme les jeux de société et les jeux éducatifs, ont également connu un essor important. On ne peut pas non plus leur reprocher d'avoir diminué les capacités manuelles des enfants, car ceux-ci disposent maintenant de meccanos sophistiqués et de jeux de construction.

Dans ce chapitre, nous n'aborderons pas les jouets d'aujourd'hui, ni ceux qui, même s'ils sont utilisés depuis plusieurs décennies, quoique dans des versions quelque peu primitives, ont une composante mécanique si importante qu'ils ne sont pas sortis des mains des enfants. Nous ne parlerons donc que de ceux qui font partie de la culture enfantine traditionnelle, et de préférence de ceux qui sont faits à la main par les propres enfants.

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L'évolution du jouet : recul de sa fabrication artisanale

Les enfants dans la société traditionnelle, tant urbaine que rurale, ne connaissaient pratiquement aucun jouet autre que ceux qu'ils se fabriquaient eux-mêmes. Les raisons fondamentales de cette absence sont à chercher dans la faible économie familiale et dans le fait que l'offre de ceux-ci était beaucoup plus limitée en quantité et en variété qu'aujourd'hui.

Le jouet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, était exceptionnel. Maintenant, les jouets qui prédominent sont ceux qui contiennent eux-mêmes des jeux. Dans la société d'antan, le jeu l'emportait sur le jouet, qui n'était qu'un support du jeu.

Dans cette société à peine mécanisée, la fabrication d'instruments de jeu faisait partie du divertissement qu'ils offraient. Cette activité développée par les propres enfants était donc un jeu en soi. Fabriquer l'instrument offrait un plaisir aussi ou plus important que le fait de l'utiliser.

Cette culture artisanale propre aux enfants reflétait de plus un monde où régnait l'artisanat. L'émergence ultérieure d'une culture plus mécanisée a eu pour conséquence que les jouets de la société enfantine actuelle ont également été mécanisés et que, ces derniers temps, ils sont de plus en plus influencés par le monde de l'électronique.

C'est surtout dans les zones rurales que certaines techniques artisanales issues de la culture pastorale ont persisté dans le monde de l'enfance, d'où la fabrication de frondes, de pièges, etc.

Parfois, la fabrication d'instruments recelait des éléments d'une plus grande complexité dépassant les capacités des enfants, qui devaient recourir aux adultes. Ces derniers s'impliquaient également dans la fabrication de jouets simples pour les petits enfants qui, en raison de leur jeune âge et donc de leur manque de dextérité manuelle, n'étaient pas capables de les fabriquer.

À Apodaca (A), par exemple, les informateurs se souviennent que dans la plupart des foyers habitait quelqu'un qui était passé par l'atelier du menuisier, soit pour l'aider, soit pour apprendre le métier, ou pour réparer la charrette ou réaliser d'autres réparations. C'est pourquoi il existait dans toutes les maisons un établi de menuisier et des outils pour travailler le bois. Lors des jours consacrés à la réparation des outils agricoles, les planches et les clous restants étaient mis à profit pour fabriquer un cheval, un chariot, des patins ou d'autres jouets pour les enfants.

Bien souvent les éléments qu'utilisaient les enfants de cette époque pour leurs jeux n'étaient pas à proprement parler des jouets, mais des cordes, des bâtons, des pierres, des boîtes, etc., c'est-à-dire du matériel de rebut ou inutile pour remplir leur fonction d'origine. Aujourd'hui, ils s'amusent avec des engins beaucoup plus sophistiqués, mais la capacité de l'enfant à imaginer un jouet à partir de n'importe quel matériau ne s'est pas perdue.

Les propres enfants se chargeaient alors de se procurer ces matériaux et de nombreux autres qu'ils utilisaient pour leurs jeux, soit dans l'état où ils les trouvaient, soit après leur avoir fait subir une légère transformation. Ces autres objets pouvaient être des capsules de bouteille, des osselets, des boîtes d'allumettes, une simple boîte en carton ou de fer blanc, voire même les rafles des épis de maïs. Ces derniers recevaient à Carranza (B) le nom de carollos, à Galdames (B) celui de garuchos, à Zeanuri (B) celui de txorokil et ils étaient employés par les enfants pour dresser des tours et d'autres constructions.

À cette époque, le couteau, kanabeta, représentait un magnifique cadeau pour les enfants, car avec un couteau en poche ils pouvaient fabriquer n'importe quel objet à partir d'un morceau de bois.

Au fil des années, les jouets achetés ont peu à peu acquis de l'importance. La fête des Rois était le moment où les parents faisaient un effort financier pour offrir à leurs enfants un petit jouet simple. Auparavant ils ne recevaient que quelques friandises.

Ces derniers temps, tout évènement est approprié pour offrir aux enfants un jouet. Les cadeaux restent toutefois concentrés sur la période de Noël, mais maintenant le nombre de jours de cadeaux a augmenté. Jusqu'à il y a quelques années le matin du six janvier était le grand jour où les enfants recevaient leurs cadeaux ; actuellement, la fête de Noël a pris de l’importance à l'occasion de l'Olentzero et dans une moindre mesure sous l'influence d'autres mythes anglo-saxons. La réception des jouets ce dernier jour permet aux enfants de s'amuser avec eux pendant la période des vacances. Toutefois, en ce qui concerne le Pays basque péninsulaire, loin d'avoir déplacé les Rois Mages, elle semble contribuer à ce que les enfants reçoivent des cadeaux aux deux dates.

L'achat accru de jouets fabriqués industriellement a démarré dans les années soixante.

L'offre de jouets s'est diversifiée et élargie depuis cette décennie. Tout en se modernisant, ils ont commencé à souffrir d'effets de mode, de sorte que chaque année un nouveau jouet fait fureur, puis disparaît presque complètement au profit d'un autre.

En dépit de l'énorme marché qui s'est créé autour des jouets la quantité de ceux-ci que possède chaque enfant continue à dépendre essentiellement, comme antan, des possibilités financières de la famille à laquelle il appartient.