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Le terme le plus utilisé pour se référer aux animaux domestiques, et plus précisément aux bovins ou au grand bétail dans la zone bascophone du pays, est ''abere''. Les chercheurs rapprochent ce terme du latin ''habere'', dans son acception de « hacienda » ou de « propriété », consigné dans nombre de ses dérivés avec le même sens de tête de grand bétail ou d’animal de troupeau<ref>Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (I)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXII-1 (1988) pp. 282-283.</ref>. Nombre des façons de nommer ces animaux adoptent cette forme (''abere''- ou ''abre''-) ou celle de l’élément ''abel''-, qui en est issue. Pour la dénomination générale du bétail, on relève également des formes proches de l’espagnol comme ''ganadu ''et ''animaliak''.
 
Le terme le plus utilisé pour se référer aux animaux domestiques, et plus précisément aux bovins ou au grand bétail dans la zone bascophone du pays, est ''abere''. Les chercheurs rapprochent ce terme du latin ''habere'', dans son acception de « hacienda » ou de « propriété », consigné dans nombre de ses dérivés avec le même sens de tête de grand bétail ou d’animal de troupeau<ref>Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (I)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXII-1 (1988) pp. 282-283.</ref>. Nombre des façons de nommer ces animaux adoptent cette forme (''abere''- ou ''abre''-) ou celle de l’élément ''abel''-, qui en est issue. Pour la dénomination générale du bétail, on relève également des formes proches de l’espagnol comme ''ganadu ''et ''animaliak''.
  
En consonance avec d’autres langues de notre environnement culturel, ''aberats ''désigne la personne riche ou fortunée, autrement dit, détentrice de biens considérables. Et précisément le mot « hacienda » a donné lieu à un autre des noms du bétail bovin ou ovin très répandu en basque : ''azienda''<ref>Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (I)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXIII-2 (1989) pp. 516-517.</ref>. De là proviennent les dénominations ''azienda larri, ''pour le bétail ou la tête de grand bétail, et ''azienda xehe, ''pour le petit bétail<ref>Julio CARO BAROJA. ''Etnografía histórica de Navarra''. Tome I. Pamplona, 1971, p. 270.</ref>. Une classification semblable est celle d’''abere nagusi ''et d’''abere txiki'', termes qui se réfèrent respectivement au grand bétail<ref>La considération dont jouissait ce type de grand bétail dans le monde traditionnel semble produire des phénomènes linguistiques de grande portée historique et sémantique, comme le signale Julio Caro Baroja : « Un trait très caractérisé du basque de Salazar et de Roncal était d’employer le mot ''gende ''= gente, pour parler d’une certaine classe de animaux. Ainsi, ''abregende ''est le bétail équin dans son ensemble; ''ilagende'', l’ovin ; ''bilagende'', le caprin ; ''cherrigende'', le porcin. Cet emploi est semblable de celui que faisait déjà Virgile qui, en parlant des chevaux, utilisait le mot latin ''gens ''pour exprimer l’idée de ''race ''en général ». Ibidem, p. 270.</ref> et au petit bétail.
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En consonance avec d’autres langues de notre environnement culturel, ''aberats ''désigne la personne riche ou fortunée, autrement dit, détentrice de biens considérables. Et précisément le mot « hacienda » a donné lieu à un autre des noms du bétail bovin ou ovin très répandu en basque : ''azienda''<ref>Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (V)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXIII-2 (1989) pp. 516-517.</ref>. De là proviennent les dénominations ''azienda larri, ''pour le bétail ou la tête de grand bétail, et ''azienda xehe, ''pour le petit bétail<ref>Julio CARO BAROJA. ''Etnografía histórica de Navarra''. Tome I. Pamplona, 1971, p. 270.</ref>. Une classification semblable est celle d’''abere nagusi ''et d’''abere txiki'', termes qui se réfèrent respectivement au grand bétail<ref>La considération dont jouissait ce type de grand bétail dans le monde traditionnel semble produire des phénomènes linguistiques de grande portée historique et sémantique, comme le signale Julio Caro Baroja : « Un trait très caractérisé du basque de Salazar et de Roncal était d’employer le mot ''gende ''= gente, pour parler d’une certaine classe de animaux. Ainsi, ''abregende ''est le bétail équin dans son ensemble; ''ilagende'', l’ovin ; ''bilagende'', le caprin ; ''cherrigende'', le porcin. Cet emploi est semblable de celui que faisait déjà Virgile qui, en parlant des chevaux, utilisait le mot latin ''gens ''pour exprimer l’idée de ''race ''en général ». Ibidem, p. 270.</ref> et au petit bétail.
  
 
Le bétail peut aussi être désigné par sa couleur. ''Abelgorri ''(''abere gorri ''ou ''azienda gorri'') se réfère ainsi généralement aux bovins. Des exemples parallèles sont relevés en espagnol, comme l’expression ''vacas royas ''(Améscoa, San Martín de Unx-N). Le terme ''abere beltz ''est relativement répandu pour le bétail porcin.
 
Le bétail peut aussi être désigné par sa couleur. ''Abelgorri ''(''abere gorri ''ou ''azienda gorri'') se réfère ainsi généralement aux bovins. Des exemples parallèles sont relevés en espagnol, comme l’expression ''vacas royas ''(Améscoa, San Martín de Unx-N). Le terme ''abere beltz ''est relativement répandu pour le bétail porcin.
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Et au sein de chacune des espèces, les façons de désigner ses membres varient beaucoup en fonction tant de la zone que de la plus ou moins grande activité traditionnelle et d’exploitation dont chaque type de bétail a fait l’objet. La profusion de termes associés aux élevages de bétail ovin, bovin ou porcin est frappante, alors les expressions relevées pour les canards ou les lapins sont très limitées et communes<ref>À côté d’autres propriétés de la maison ou de la communauté comme la maison même, les terres, les monts et les montagnes, les champs de labour, le pain, le vin, etc., le bétail ovin et bovin, avec le chien, l’âne ou le chat, est la propriété la plus citée dans les études effectuées sur les répertoires du parler populaire basque. Cf. Patxi JUARISTI''. Ondasunekiko harremanak Justo Mokoroaren ''Répertoire de locutions du parler populaire basque ''esaera bilduman''. Leioa, 1995, p. 122. Thèse doctorale inédite.</ref>.
 
Et au sein de chacune des espèces, les façons de désigner ses membres varient beaucoup en fonction tant de la zone que de la plus ou moins grande activité traditionnelle et d’exploitation dont chaque type de bétail a fait l’objet. La profusion de termes associés aux élevages de bétail ovin, bovin ou porcin est frappante, alors les expressions relevées pour les canards ou les lapins sont très limitées et communes<ref>À côté d’autres propriétés de la maison ou de la communauté comme la maison même, les terres, les monts et les montagnes, les champs de labour, le pain, le vin, etc., le bétail ovin et bovin, avec le chien, l’âne ou le chat, est la propriété la plus citée dans les études effectuées sur les répertoires du parler populaire basque. Cf. Patxi JUARISTI''. Ondasunekiko harremanak Justo Mokoroaren ''Répertoire de locutions du parler populaire basque ''esaera bilduman''. Leioa, 1995, p. 122. Thèse doctorale inédite.</ref>.
  
Les animaux sauvages, par opposition aux animaux domestiques, sont désignés en basque par le mot ''piztiak'', même si ce terme est aussi parfois utilisé de façon expressive pour les animaux stabulés. En revanche, le mot ''basabere ''peut aussi faire allusion à l’animal à l’état sauvage. Dans certaines zones de Biscaye, les animaux domestiques en général sont appelés ''patariak''. Ce groupe d’animaux est appelé ''kabale''<ref>''Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (VI)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXVII-2 (1993) p. 647.''</ref> (peut-être d’après une origine béarnaise, ''cabale ''et donc du latin ''capitale'') en Vasconia continentale. Cette forme, de même que dans d’autres cas précédents, peut s’utiliser dans des expressions qui indiquent le degré de fortune d’un propriétaire.
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Les animaux sauvages, par opposition aux animaux domestiques, sont désignés en basque par le mot ''piztiak'', même si ce terme est aussi parfois utilisé de façon expressive pour les animaux stabulés. En revanche, le mot ''basabere ''peut aussi faire allusion à l’animal à l’état sauvage. Dans certaines zones de Biscaye, les animaux domestiques en général sont appelés ''patariak''. Ce groupe d’animaux est appelé ''kabale''<ref>Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (VI)» in ''Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», ''XXVII-2 (1993) p. 647.</ref> (peut-être d’après une origine béarnaise, ''cabale ''et donc du latin ''capitale'') en Vasconia continentale. Cette forme, de même que dans d’autres cas précédents, peut s’utiliser dans des expressions qui indiquent le degré de fortune d’un propriétaire.
  
 
== Dénominations selon l’espèce, l’âge et le sexe ==
 
== Dénominations selon l’espèce, l’âge et le sexe ==
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Revisión actual del 10:36 16 jul 2019

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Le terme le plus utilisé pour se référer aux animaux domestiques, et plus précisément aux bovins ou au grand bétail dans la zone bascophone du pays, est abere. Les chercheurs rapprochent ce terme du latin habere, dans son acception de « hacienda » ou de « propriété », consigné dans nombre de ses dérivés avec le même sens de tête de grand bétail ou d’animal de troupeau[1]. Nombre des façons de nommer ces animaux adoptent cette forme (abere- ou abre-) ou celle de l’élément abel-, qui en est issue. Pour la dénomination générale du bétail, on relève également des formes proches de l’espagnol comme ganadu et animaliak.

En consonance avec d’autres langues de notre environnement culturel, aberats désigne la personne riche ou fortunée, autrement dit, détentrice de biens considérables. Et précisément le mot « hacienda » a donné lieu à un autre des noms du bétail bovin ou ovin très répandu en basque : azienda[2]. De là proviennent les dénominations azienda larri, pour le bétail ou la tête de grand bétail, et azienda xehe, pour le petit bétail[3]. Une classification semblable est celle d’abere nagusi et d’abere txiki, termes qui se réfèrent respectivement au grand bétail[4] et au petit bétail.

Le bétail peut aussi être désigné par sa couleur. Abelgorri (abere gorri ou azienda gorri) se réfère ainsi généralement aux bovins. Des exemples parallèles sont relevés en espagnol, comme l’expression vacas royas (Améscoa, San Martín de Unx-N). Le terme abere beltz est relativement répandu pour le bétail porcin.

Au sein de chaque type de bétail, un des critères de classification des animaux est l’âge. En langue basque, les témoignages recueillis dans notre enquête indiquent le grand usage des composés de -eme (femelle) et -ar (mâle) pour désigner les animaux adultes en fonction de leur sexe, face aux noms terminés en -(k)ume qui sont donnés, en général, aux petits qui n’ont pas encore atteint l’âge fertile.

Et au sein de chacune des espèces, les façons de désigner ses membres varient beaucoup en fonction tant de la zone que de la plus ou moins grande activité traditionnelle et d’exploitation dont chaque type de bétail a fait l’objet. La profusion de termes associés aux élevages de bétail ovin, bovin ou porcin est frappante, alors les expressions relevées pour les canards ou les lapins sont très limitées et communes[5].

Les animaux sauvages, par opposition aux animaux domestiques, sont désignés en basque par le mot piztiak, même si ce terme est aussi parfois utilisé de façon expressive pour les animaux stabulés. En revanche, le mot basabere peut aussi faire allusion à l’animal à l’état sauvage. Dans certaines zones de Biscaye, les animaux domestiques en général sont appelés patariak. Ce groupe d’animaux est appelé kabale[6] (peut-être d’après une origine béarnaise, cabale et donc du latin capitale) en Vasconia continentale. Cette forme, de même que dans d’autres cas précédents, peut s’utiliser dans des expressions qui indiquent le degré de fortune d’un propriétaire.

Dénominations selon l’espèce, l’âge et le sexe

[7]

La classification des noms des animaux au sein de chaque espèce donne lieu à deux grands groupes: les petits et les adultes ; au sein du premier, les noms suivent, en principe, un ordre ascendant selon l’âge de l’animal, et dans les deux apparaissent en premier lieu les mots recueillis en basque, puis en castillan. Toutefois, les différences ne sont pas toujours claires et il existe des mots des deux langues mélangées en raison de la similitude qu’elles présentent et aussi, dans la même section, des noms d’animaux adultes et jeunes.

Par ailleurs, il convient de signaler que des dénominations identiques enregistrées dans différents villages répondent à des contenus différents et sont appliquées à des animaux de différent âge, autrement dit que les noms utilisés n’ont pas de sens univoque. Nous constatons également que les noms attribués aux animaux, surtout avant l’âge adulte, ne correspondent pas à un âge précis et que la période qu’ils couvrent peut fortement varier.


  1. Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (I)» in Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», XXII-1 (1988) pp. 282-283.
  2. Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (V)» in Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», XXIII-2 (1989) pp. 516-517.
  3. Julio CARO BAROJA. Etnografía histórica de Navarra. Tome I. Pamplona, 1971, p. 270.
  4. La considération dont jouissait ce type de grand bétail dans le monde traditionnel semble produire des phénomènes linguistiques de grande portée historique et sémantique, comme le signale Julio Caro Baroja : « Un trait très caractérisé du basque de Salazar et de Roncal était d’employer le mot gende = gente, pour parler d’une certaine classe de animaux. Ainsi, abregende est le bétail équin dans son ensemble; ilagende, l’ovin ; bilagende, le caprin ; cherrigende, le porcin. Cet emploi est semblable de celui que faisait déjà Virgile qui, en parlant des chevaux, utilisait le mot latin gens pour exprimer l’idée de race en général ». Ibidem, p. 270.
  5. À côté d’autres propriétés de la maison ou de la communauté comme la maison même, les terres, les monts et les montagnes, les champs de labour, le pain, le vin, etc., le bétail ovin et bovin, avec le chien, l’âne ou le chat, est la propriété la plus citée dans les études effectuées sur les répertoires du parler populaire basque. Cf. Patxi JUARISTI. Ondasunekiko harremanak Justo Mokoroaren Répertoire de locutions du parler populaire basque esaera bilduman. Leioa, 1995, p. 122. Thèse doctorale inédite.
  6. Manuel AGUD; Antonio TOVAR. «Materiales para un diccionario etimológico de la lengua vasca (VI)» in Anuario del Seminario de Filología Vasca «Julio de Urquijo», XXVII-2 (1993) p. 647.
  7. Par la suite, nous répertorions les termes, recueillis lors de nos enquêtes de terrain, utilisés sur tout le territoire de Vasconia, pour désigner les différents types de bétail selon le critère de l’âge et du sexe. Il ne s’agit pas d’une liste détaillée des divers usages qui peuvent être attestés dans toute la documentation sur le sujet, car nous nous limitons à mentionner uniquement les formes apportées par les informateurs qui ont répondu à la question qui leur était explicitement posée dans l’enquête ethnographique, ou les expressions tirées du matériel ethnographique considéré comme un matériel de base pour cet atlas. Le travail a essayé de regrouper les noms par familles reliées lexicalement ou, quand l’information sur le mot n’était pas suffisamment étoffée, par groupes d’âge. Enfin, toutes les informations relatives à des groupes d’animaux sur lesquels seules ont été recueillies des informations fragmentaires sont présentées ensemble dans le cadre d’un chapitre final.