IX. LES FIANÇAILLES

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Formules de déclaration. Babarrunak jan

Le mode le plus courant qu'a utilisé le garçon pour se déclarer à une jeune fille a été le mode verbal, en recourant parfois à des formules explicites et à d'autres occasions à des expressions moins directes comme insinuer qu'il mangerait bien un plat qu'elle lui préparerait. La déclaration écrite au moyen de cartes et de lettres a aussi été utilisée.

De plus, des formules gestuelles ou l'offre de cadeaux ou de pièces d'habillement servaient aussi à se déclarer et leur acceptation signifiait le consentement à une relation.

La formalisation des fiançailles. Ezkongaiak

Valeur des fiançailles et rupture

La valeur qui est attribuée aux fiançailles et donc à la rupture de la relation a varié au fil du siècle. Autrefois, l'interruption des fiançailles était plus rare et provoquait de nombreux problèmes.

Quand un couple cessait sa relation au bout d'un temps de fiançailles, dans certaines zones bascophones, fondamentalement de la Biscaye et du Gipuzkoa, la personne qui se jugeait offensée demandait à un bertsolari de composer quelques vers contant les évènements survenus et les motifs de la rupture. Ces couplets, appelés ezkontza galdutakoak, étaient imprimés sur une feuille volante où figurait le nom de l'imprimerie mais pas celui de l'auteur. Le bertsolari touchait une belle somme pour son travail et les feuilles se vendaient à bon prix. Poussés par une curiosité malsaine, les habitants du village où avait eu lieu la rupture ou ceux des localités environnantes achetaient les feuilles et plus loin, là où on ne connaissait pas les personnes concernées, on les achetait quand les vers montraient un certain degré d'ingéniosité et de qualité littéraire. De cette façon, la partie qui se croyait la plus lésée retrouvait son honneur. Mais dans certains cas, la personne attaquée dans les vers répondait en faisant publier les siens où elle exposait ses raisons[1].

Les rendez-vous des fiancés

Actuellement, les couples se voient fréquemment, mais autrefois ce n'était pas le cas. Le plus courant était qu'ils se voient le dimanche après-midi à l'occasion du bal. Les endroits habituels pour se retrouver étaient les mêmes que ceux qui servaient de lieux de rencontre.

Les relations des fiancés avec les amis célibataires

Une fois les fiançailles officialisées entre deux jeunes, leur relation avec leurs groupes d'amis respectif était diverse ; certains continuaient à les fréquenter comme avant de former un couple, mais d'autres s'en distançaient. Ces coutumes ne semblent pas suivre un patron local ou temporel, mais semblent obéir plutôt à des questions personnelles. Cependant, quelques grands traits communs sont perceptibles. Au début des fiançailles, il était courant qu'ils maintiennent leurs relations avec le reste des célibataires et, dans certains villages, jusqu'à pratiquement le moment du mariage.

Autrefois, et toujours aujourd'hui, il était habituel que la relation avec le groupe d'amis qui, au début, était la même relation que d’ordinaire, s'affaiblisse progressivement au fur et à mesure que les fiançailles se consolidaient. Malgré le maintien du contact avec les amis, l'expression "sortir seuls", largement répandue, reflétait cette consolidation des liens de fiançailles.

Étendue des fiançailles

Mariages consanguins

Dans la plupart des localités étudiées, il n'apparaît pas que les mariages consanguins aient été fréquents, mais leur nombre était toutefois supérieur à ce qui est le cas de nos jours.

Un des motifs de ce comportement a pu résider dans le plus grand isolement des villages et la faible mobilité de leurs habitants. Dans d'autres cas, les intérêts économiques primaient.

Le degré de parenté le plus fréquent entre conjoints consanguins était celui de cousins ou d'oncle et de nièce.

La principale raison avancée par les informateurs pour refuser les liaisons entre parents a été la crainte que la descendance souffre de tares génétiques.

L'endogamie locale

Les causes qui ont contribué au fort taux d'endogamie autrefois sont généralement similaires à celles qui expliquent les mariages consanguins. Le motif principal reste l'étroitesse du cadre spatial dans lequel les jeunes pouvaient nouer une relation, due à leur faible mobilité. Comme en l'absence de moyens de locomotion, ils se rendaient à pied aux bals et aux processions du propre village et des villages environnants, ils s'éloignaient à peine de leur lieu de résidence. Il était donc normal que les mariages se produisent entre personnes du même village ou des alentours.

Le tribut au fiancé étranger

Dans plusieurs villages ou bourgs, il a été constaté que les garçons qui venaient d'ailleurs et qui nouaient des relations de fiançailles avec des filles du lieu souffraient un certain harcèlement de la part des garçons locaux.

L’étranger se trouvait dans une situation plus critique quand sa fiancée était courtisée par un garçon local. Le procédé le plus répandu pour attaquer le fiancé étranger consistait plus précisément à lui jeter des pierres.


  1. Un certain nombre de ces vers ont été recueillis et publiés. Ainsi, dans la collection Auspoa dirigée par Antonio Zavala nous pouvons consulter l'ouvrage : Ezkontza galdutako bertsoak. San Sebastián, 1962. Dans les recueils de certains bertsolaris réputés figurent également des compositions de ce genre.