Diferencia entre revisiones de «PRESAGIOS DE MUERTE. HERIOTZAREN ZANTZUAK/fr»

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Asimismo se ha tomado por presagio de muerte el sonido anómalo de las campanas de la iglesia o la coincidencia del toque del reloj del campanario con el momento de la consagración durante la misa; también la coincidencia al pesar, medir o pagar algo con la cantidad solicitada; los crujidos o ruidos extraños en la casa y otros sucesos de diferente naturaleza.
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Por último, del propio hecho de la muerte se pueden extraer indicios que pronostiquen el fallecimiento próximo de alguno de los familiares del finado. El peor de los agüeros es que el muerto quede con los ojos abiertos, sobre todo tras intentar cerrárselos.
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Dans ce premier chapitre nous recensons tous les indicateurs de nature superstitieuse qui ont été interprétés traditionnellement comme le présage d’une mort proche.
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Les augures de mort les plus répandus sont ceux en rapport avec les animaux, généralement domestiques comme le chien et le coq, mais aussi sauvages, avec au premier rang certains rapaces de vie nocturne et les corvidés.
=== [[Presagios_relacionados_con_animales|Presagios relacionados con animales]] ===
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=== [[Presagios_relacionados_con_hechos_y_acontecimientos|Presagios relacionados con hechos y acontecimientos]] ===
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Par ailleurs, le son anormal des cloches de l’église ou la coïncidence de la sonnerie de l’horloge du clocher avec le moment de la consécration pendant la messe est également vu comme un présage de mort, de même que la coïncidence de peser, mesurer ou payer quelque chose avec la somme demandée ; les craquements ou les bruits bizarres dans la maison et d’autres évènements de différente nature.
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{{DISPLAYTITLE: I. PRESAGIOS DE MUERTE. HERIOTZAREN ZANTZUAK}} {{#bookTitle:Ritos funerarios en Vasconia | Ritos_funerarios_en_vasconia}}
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== Présages liés aux animaux ==
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Parmi les présages se détachent ceux associés au comportement anormal de certains animaux domestiques, principalement des chiens et des coqs, mais aussi des vaches et des chats ; ou la présence près de la maison, parfois accompagnée de chants, de chouettes, d’autres rapaces nocturnes ou de corvidés. Quant au vol dans une pièce d’insectes comme certaines grosses mouches ou papillons noirs, il annonce aussi la mort.
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=== Hurlement du chien ===
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Le présage de mort le plus connu est celui qui fait référence au hurlement du chien.
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À Bermeo (B), par exemple, la croyance générale est que les chiens ont un pouvoir spécial pour percevoir la proximité de la mort ; quand ils aboient sans trêve pendant la nuit, ils annoncent le décès de quelqu’un du voisinage. Ainsi, dans les années cinquante, à Atalde, alors qu’un chien avait aboyé dans un jardin pendant deux ou trois nuits consécutives, les femmes du voisinage commencèrent à dire que quelqu’un allait mourir. Et subitement une femme qui avait vécu près de ce jardin mourut, ce qui donna lieu à toute sorte de commentaires ; comme par exemple qu’elle avait beaucoup volé pendant sa vie et que pour cette raison le diable avait rôdé autour de sa maison au moment de ses derniers jours ; que les chiens avaient une qualité spéciale pour percevoir la présence du diable et ceci expliquait les aboiements.
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=== Chant du coq ===
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Le chant du coq, ''oilarraren kukurrukua, ''pendant la nuit ou à une heure intempestive est aussi interprété comme un présage de mort ou, du moins, comme un signe de mauvais augure. Pour annuler le mauvais présage, dans certains villages, ils sacrifiaient l’animal ou ils le vendaient ; d’autres aussi jetaient une poignée de sel dans le feu, de même que quand ils entendaient le hurlement du chien. Des croyances similaires ont été constatées dans d’autres endroits en rapport avec les poules.
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=== Comportement du bétail et des chats ===
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Dans certains lieux, les gens croient que quand une mort va se produire le bétail de la maison se montre nerveux. À Apodaca (A), on dit cela des bœufs. À Aramaio (A), on dit aussi que le bétail se comporte bizarrement, qu’il est triste, qu’il saute, etc. À Berganzo (A), que le bétail agité annonce la mort ou le mauvais temps. À Berastegi (G), certains pensent que les vaches à l’étable mugissent différemment. À Aoiz (N), ils disent la même chose des bœufs.  
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=== Cri de la chouette ===
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Le chant de certains rapaces nocturnes, et parfois leur simple présence, était considéré comme annonciateur de mort. Cette croyance, très répandue, a probablement été liée dans de nombreux endroits à la chouette, mais en réalisant l’enquête nous avons constaté des imprécisions en ce qui concerne les termes populaires employés pour désigner ces animaux, de sorte qu’il est parfois difficile de déterminer de quelles chouettes parlent les informateurs, effraie, chevêche ou hulotte, ou s’ils parlent d’autres rapaces impliqués dans cette croyance comme les hiboux.
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=== Présence de corbeaux et d'autres oiseaux ===
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Outre les rapaces nocturnes, quelques autres oiseaux ont été perçus comme des oiseaux de mauvais augure, notamment les corvidés. Comme pour les espèces citées au paragraphe précédent, l’augure de mort a été interprété tant à partir de leur chant que de leur simple présence.
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À Mélida (N), les gens croient que l’apparition d’un corbeau près de la maison annonce la mort et disent : « Quant le corbeau tourne autour d’une maison, la viande est tout près ».
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=== Présence d’insectes ===
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La présence de certains insectes, et surtout de grosses mouches et de papillons noirs, a été associée à une prémonition de mort.
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À Berganzo (A), si une mouche à viande tourne autour d’une personne, c’est qu’elle pressent sa mort. Les informateurs de San Martín de Unx (N) ont entendu dire que quand une grosse mouche noire entre dans une pièce, cela signifie qu’une mort va se produire, mais ils considèrent qu’il s’agit d’un racontar.
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== Présages en rapport avec des faits et des évènements ==
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Tous les présages de mort ne sont pas liés aux animaux, il en existe d’autres de diverse nature comme ceux détaillés ci-dessous.
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=== Son des cloches ===
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La croyance la plus répandue concerne dans ce cas le son anormal des cloches.
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À Berganzo (A), le fait que la cloche sonne plus gravement que d’habitude était assimilé à une annonce de mort. À San Román de Campezo (A), quand on entendait les cloches de l’église d’Apellániz, on pensait que quelqu’un allait mourir à San Román. Et on disait aussi que quand la cloche ou l’horloge faisait entendre un son soutenu quelqu’un du village allait mourir.
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=== Payer, mesurer ou peser juste ===
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Dans cette section il est fait mention d’une nouvelle coïncidence interprétée comme un présage de mort. Dans ce cas, le mauvais augure retombe sur celui qui, face à une demande d’argent ou de tout autre produit, paie, mesure ou pèse avec exactitude la quantité demandée. Paradoxalement, l’interprétation est parfois opposée, de sorte que c’est cette personne qui est assurée de vivre pendant une période de temps donnée.
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=== Bruits et autres coïncidences ===
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Divers augures de mort sont d’une nature autre que ceux traités jusqu’ici. Le plus courant est celui qui associe les bruits soudains ou bizarres à la mort.
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L’interprétation des bruits comme présage de mort est liée à la croyance qui les suppose causés par les âmes errantes<ref>Cf. le chapitre ''Aparecidos y ánimas errantes.''</ref>. Ainsi, à Pipaón (A) quand une personne était malade dans la maison et on entendait des bruits bizarres, ou la chute d’objets sans explication, on disait que c’était les âmes errantes qui annonçaient au malade et à la famille qu’il allait mourir bientôt.
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=== Présages liés à l’acte de mourir ===
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Parfois, c’est l’aspect que montre le défunt après son décès qui est pris comme une prémonition de morts futures.
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À ce propos, la situation la plus significative est que le cadavre reste avec les yeux ouverts. On disait alors que ceci était le signe annonciateur d’une autre mort prochaine (Lecároz-N)<ref>Azkue, ''Euskalerriaren Yakintza, ''I, op. cit., p. 217.</ref>, peut-être même dans la famille du défunt. De là le souci d’essayer de les fermer rapidement (Bermeo, Kortezubi-B).
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{{DISPLAYTITLE: I. PRÉSAGES DE MORT}} {{#bookTitle:Rites Funéraires au Pays Basque|Ritos_funerarios_en_vasconia/fr}}

Revisión actual del 10:35 17 sep 2019

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Dans ce premier chapitre nous recensons tous les indicateurs de nature superstitieuse qui ont été interprétés traditionnellement comme le présage d’une mort proche.

Les augures de mort les plus répandus sont ceux en rapport avec les animaux, généralement domestiques comme le chien et le coq, mais aussi sauvages, avec au premier rang certains rapaces de vie nocturne et les corvidés.

Par ailleurs, le son anormal des cloches de l’église ou la coïncidence de la sonnerie de l’horloge du clocher avec le moment de la consécration pendant la messe est également vu comme un présage de mort, de même que la coïncidence de peser, mesurer ou payer quelque chose avec la somme demandée ; les craquements ou les bruits bizarres dans la maison et d’autres évènements de différente nature.

Présages liés aux animaux

Parmi les présages se détachent ceux associés au comportement anormal de certains animaux domestiques, principalement des chiens et des coqs, mais aussi des vaches et des chats ; ou la présence près de la maison, parfois accompagnée de chants, de chouettes, d’autres rapaces nocturnes ou de corvidés. Quant au vol dans une pièce d’insectes comme certaines grosses mouches ou papillons noirs, il annonce aussi la mort.

Hurlement du chien

Le présage de mort le plus connu est celui qui fait référence au hurlement du chien.

À Bermeo (B), par exemple, la croyance générale est que les chiens ont un pouvoir spécial pour percevoir la proximité de la mort ; quand ils aboient sans trêve pendant la nuit, ils annoncent le décès de quelqu’un du voisinage. Ainsi, dans les années cinquante, à Atalde, alors qu’un chien avait aboyé dans un jardin pendant deux ou trois nuits consécutives, les femmes du voisinage commencèrent à dire que quelqu’un allait mourir. Et subitement une femme qui avait vécu près de ce jardin mourut, ce qui donna lieu à toute sorte de commentaires ; comme par exemple qu’elle avait beaucoup volé pendant sa vie et que pour cette raison le diable avait rôdé autour de sa maison au moment de ses derniers jours ; que les chiens avaient une qualité spéciale pour percevoir la présence du diable et ceci expliquait les aboiements.

Chant du coq

Le chant du coq, oilarraren kukurrukua, pendant la nuit ou à une heure intempestive est aussi interprété comme un présage de mort ou, du moins, comme un signe de mauvais augure. Pour annuler le mauvais présage, dans certains villages, ils sacrifiaient l’animal ou ils le vendaient ; d’autres aussi jetaient une poignée de sel dans le feu, de même que quand ils entendaient le hurlement du chien. Des croyances similaires ont été constatées dans d’autres endroits en rapport avec les poules.

Comportement du bétail et des chats

Dans certains lieux, les gens croient que quand une mort va se produire le bétail de la maison se montre nerveux. À Apodaca (A), on dit cela des bœufs. À Aramaio (A), on dit aussi que le bétail se comporte bizarrement, qu’il est triste, qu’il saute, etc. À Berganzo (A), que le bétail agité annonce la mort ou le mauvais temps. À Berastegi (G), certains pensent que les vaches à l’étable mugissent différemment. À Aoiz (N), ils disent la même chose des bœufs.

Cri de la chouette

Le chant de certains rapaces nocturnes, et parfois leur simple présence, était considéré comme annonciateur de mort. Cette croyance, très répandue, a probablement été liée dans de nombreux endroits à la chouette, mais en réalisant l’enquête nous avons constaté des imprécisions en ce qui concerne les termes populaires employés pour désigner ces animaux, de sorte qu’il est parfois difficile de déterminer de quelles chouettes parlent les informateurs, effraie, chevêche ou hulotte, ou s’ils parlent d’autres rapaces impliqués dans cette croyance comme les hiboux.

Présence de corbeaux et d'autres oiseaux

Outre les rapaces nocturnes, quelques autres oiseaux ont été perçus comme des oiseaux de mauvais augure, notamment les corvidés. Comme pour les espèces citées au paragraphe précédent, l’augure de mort a été interprété tant à partir de leur chant que de leur simple présence.

À Mélida (N), les gens croient que l’apparition d’un corbeau près de la maison annonce la mort et disent : « Quant le corbeau tourne autour d’une maison, la viande est tout près ».

Présence d’insectes

La présence de certains insectes, et surtout de grosses mouches et de papillons noirs, a été associée à une prémonition de mort.

À Berganzo (A), si une mouche à viande tourne autour d’une personne, c’est qu’elle pressent sa mort. Les informateurs de San Martín de Unx (N) ont entendu dire que quand une grosse mouche noire entre dans une pièce, cela signifie qu’une mort va se produire, mais ils considèrent qu’il s’agit d’un racontar.

Présages en rapport avec des faits et des évènements

Tous les présages de mort ne sont pas liés aux animaux, il en existe d’autres de diverse nature comme ceux détaillés ci-dessous.

Son des cloches

La croyance la plus répandue concerne dans ce cas le son anormal des cloches.

À Berganzo (A), le fait que la cloche sonne plus gravement que d’habitude était assimilé à une annonce de mort. À San Román de Campezo (A), quand on entendait les cloches de l’église d’Apellániz, on pensait que quelqu’un allait mourir à San Román. Et on disait aussi que quand la cloche ou l’horloge faisait entendre un son soutenu quelqu’un du village allait mourir.

Payer, mesurer ou peser juste

Dans cette section il est fait mention d’une nouvelle coïncidence interprétée comme un présage de mort. Dans ce cas, le mauvais augure retombe sur celui qui, face à une demande d’argent ou de tout autre produit, paie, mesure ou pèse avec exactitude la quantité demandée. Paradoxalement, l’interprétation est parfois opposée, de sorte que c’est cette personne qui est assurée de vivre pendant une période de temps donnée.

Bruits et autres coïncidences

Divers augures de mort sont d’une nature autre que ceux traités jusqu’ici. Le plus courant est celui qui associe les bruits soudains ou bizarres à la mort.

L’interprétation des bruits comme présage de mort est liée à la croyance qui les suppose causés par les âmes errantes[1]. Ainsi, à Pipaón (A) quand une personne était malade dans la maison et on entendait des bruits bizarres, ou la chute d’objets sans explication, on disait que c’était les âmes errantes qui annonçaient au malade et à la famille qu’il allait mourir bientôt.

Présages liés à l’acte de mourir

Parfois, c’est l’aspect que montre le défunt après son décès qui est pris comme une prémonition de morts futures.

À ce propos, la situation la plus significative est que le cadavre reste avec les yeux ouverts. On disait alors que ceci était le signe annonciateur d’une autre mort prochaine (Lecároz-N)[2], peut-être même dans la famille du défunt. De là le souci d’essayer de les fermer rapidement (Bermeo, Kortezubi-B).


  1. Cf. le chapitre Aparecidos y ánimas errantes.
  2. Azkue, Euskalerriaren Yakintza, I, op. cit., p. 217.