V. LA TOITURE
La couverture est une partie essentielle du bâtiment, la plus affectée par les facteurs climatiques et la plus difficile à construire. Originellement, il s'agit de la première structure de la maison, antérieure aux murs, aux fondations et aux autres éléments constructifs, au point que le toit, avec le feu, définit la maison et d'une certaine façon la résume dans le langage quotidien ; ainsi les gens utilisent l'expression "estar bajo techo" (avoir un toit), ou appellent ceux qui sont dépourvus d'un lieu où se réfugier les "sin techo" (sans toit - SDF).
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Relation de la façade avec la toiture
Le toit, teilatua; etxegaina (Aria, Aurizberri-N); hegatza (Liginaga-Z), présente en général une structure à deux pans. Au sein de ce modèle, qui est amplement généralisé, deux variantes peuvent être distinguées : celle qui présente le faîtage perpendiculaire à la façade et celle qui le dispose parallèlement à celle-ci. La toiture à faîtage perpendiculaire constitue une réponse évidente aux impératifs climatiques. Ce type d'habitation, orienté presque toujours dans le sens de la plus forte insolation offre l'avantage de présenter au soleil la plus large extension de façade. En revanche, dans les régions pluvieuses, où le besoin de soleil est si grand, la maison maintient la façade sur l'un des pignons pour les utiliser comme séchoirs des matières conservées au grenier.
Types de toit
Degré d'inclinaison
La pente d'un toit est directement liée aux conditions climatiques de la zone où se trouve le bâtiment, et notamment au régime de pluie et de neige. Un autre facteur conditionnant important est la nature du matériau employé pour la couverture ; selon qu'il s'agisse de tuile, du type de tuile, de lauzes, de bardeaux ou autres, il est nécessaire de maintenir un compromis entre la nécessité d'incliner le toit et de maintenir en place ces matériaux sans qu’ils glissent.
Forme et nombre de versants
Le nombre de versants d'un toit, et donc sa forme, dépend de différents facteurs comme les conditions climatiques, le degré de regroupement des maisons, l'existence ou non de constructions annexes et le propre plan du bâtiment ; par ailleurs il reflète le statut de la famille qui l'a fait construire et en ce sens les constructions à caractère communautaire de chaque village ont généralement des toits qui les distinguent des maisons plus humbles.
Matériaux de couverture
Support en bois
Le bois a été le principal matériau, si ce n'est le seul, avec lequel ont été construites les charpentes des toits. Ce n'est qu'au fur et à mesure que le béton a envahi la construction qu'il a été remplacé par lui.
La tuile
La tuile a constitué le principal moyen utilisé pour couvrir les toits, du moins au cours du XXe siècle. En basque elle est appelée teila.
Autrefois, elle était fabriquée dans le village même et son aspect était uniforme. Aujourd'hui elles sont disponibles dans le commerce et il existe beaucoup plus de variétés.
Couverture en bois
Bien que nous ayons commencé cette section par la tuile, qui est le matériau le plus fréquent, autrefois, du moins dans une partie du territoire étudié, d'autres ont été utilisés, comme le bois et la pierre, qui étaient aussi des éléments disponibles dans le milieu environnant et facilement accessibles. Signalons que l'emploi de bardeaux était courant dans le domaine pyrénéen où abondaient les hêtres, à partir duquel ils étaient fabriqués.
Les toits de bardeaux, avec ceux de lauzes, sont probablement les plus primitifs. Ces matériaux ont été remplacés par la tuile et relégués aux cabanes ou aux constructions pour le bétail.
Couverture en pierre
Autrefois, la pierre était un autre matériau important pour couvrir le toit des maisons. Au fil des décennies, il a été relégué aux couvertures de dépens et de moindre importance.
Nouveaux matériaux
Ces dernières décennies, l'emploi d'autres matériaux, manufacturés et étrangers à l'endroit où s'effectue la construction, s'est généralisé. Les nouveaux temps se caractérisent par une plus grande disponibilité d'alternatives, un éloignement des ressources propres locales et une multiplication de la large diversité des toits qui souvent suppose une perte de l'harmonie traditionnelle.
Quelques-uns de ces matériaux ont été introduits depuis des décennies, comme c'est le cas du fibro-ciment, plus connu sous le nom commercial d'uralite. Après une période d'essor, son utilisation a été restreinte à la couverture de bâtiments mineurs.
Structure du toit
Généralités
Le toit le plus traditionnel et répandu est celui construit en bois. La partie la plus extérieure de la charpente est constituée par les arbalétriers, sur lesquels est fixé le lattis mince et de basse qualité qui sert d'appui aux tuiles.
Charpentes appuyées sur poteaux
Il s'agit là de la façon la plus commune de construire un toit. En général, comme le niveau d'habitation de la maison est trop étendu, ce n'est qu'au moyen de murs de décharge que peut tenir la structure du toit. Il est donc nécessaire d'utiliser des poteaux qui, depuis le sol du rez-de-chaussée, s'élèvent jusqu'au faîtage pour soutenir la charpente.
Charpentes en treillis
Le recours au treillis pour la construction d’un toit permet d'appuyer le poids de celui-ci sur les murs de décharge tout en obtenant une vaste surface d'habitation sans avoir à utiliser des poteaux. Son usage n'était cependant pas très répandu.
Claies et voûtes en plâtre
La plupart des descriptions antérieures concernent la zone la plus septentrionale de Vasconia et se caractérisent par le fait que le support de la tuile est constitué d'un lattis fixé aux arbalétriers. Mais en Navarre, dans la zone moyenne et surtout dans le sud, d'autres procédés ont été utilisés pour remplacer le bois par d'autres matériaux, essentiellement des claies et des voûtes en plâtre.
Sortie vers le toit. La cheminée
Une structure bien connue pour accéder au toit est le comble. Un autre mode d'accès, plus récent, est la lucarne.
En ce qui concerne la cheminée, jusqu'à tout récemment elle a été un élément indispensable et en même temps un marqueur des différents modèles typologiques d'habitation rurale. La disparition de certaines, ainsi que le mauvais état de conservation d'autres, est la conséquence de la suppression, dans une bonne part des maisons rurales, des cuisines à foyer ouvert ou de la cuisinière à bois. Le matériau employé dans leur construction a été dans la plupart des cas la brique.