XIII. TRANSHUMANCE ET TRANSTERMINANCE

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La pâture itinérante

Le déplacement périodique des troupeaux et des bergers est un des évènements marquants de la vie pastorale. Sous toutes les latitudes la recherche de pâturages a été une nécessité impérieuse, si importante que les frontières n’ont jamais véritablement constitué un obstacle pour elle.

Pour de nombreux chercheurs de notre domaine —José Miguel de Barandiaran le premier d’entre eux— le pastoralisme itinérant, et notamment la transhumance, est aussi ancien que le propre élevage. Il plonge ses racines dans la période préhistorique qui démarre au Néolithique et sa trace est perceptible dans la relation géographique de la culture pastorale traditionnelle avec le phénomène mégalithique (coïncidence des zones de pâture et des voies de pacage avec certaines manifestations mégalithiques)[1].

Sa raison d’être réside dans le fait que les pâturages disponibles dans une zone géographique donnée ne parviennent pas toujours à couvrir les besoins du cheptel pendant toute l'année. Plusieurs facteurs, énoncés ci-dessous, contribuent à cette impossibilité :

Le climat et son influence sur la végétation à partir de ses principaux éléments comme l’humidité, les pluies, le froid, la neige, les gelées, la chaleur et le vent. Les us et coutumes agraires régionaux et leur impact sur la disponibilité et la possibilité d’accès aux pâturages. L'accessibilité aux pâturages en fonction de leur régime juridico-administratif, c’est-à-dire, essentiellement, s’ils sont privés ou communaux (appartenant à villages et vallées, facerías ou parzonerías et, en Navarre, les anciennes montagnes de l’État et les Bardenas Reales). Le type de bétail : le bétail ovin est le mieux adapté aux grands déplacements, car il permet de former des très gros troupeaux susceptibles d’une exploitation commerciale; de plus, il ne lui faut revenir au village qu’à certaines périodes de l'année et non pas obligatoirement. D'autres cheptels, bovin, porcin et équin, exigent des conditions de nature différente.

Toutes les bêtes ne passent pas par les cycles qui sont décrits ci-après. En règle générale, seul le bétail de vie, celui destiné à l'élevage, est transhumant. Le bétail à piquer, ou élevé pour la consommation directe de viande dans la localité, et celui de trait, qui collabore aux tâches domestiques, restent stabulés, transterminants et/ou ne se déplacent que dans les pâturages d'une même juridiction.

Il existe une tendance généralisée à considérer comme transhumance tout déplacement cyclique des bétails, indépendamment de la distance qui sépare l’origine et la destination, des conditions dans lesquelles elle s’effectue et des circonstances qui la motivent. C’est pourquoi ont proliféré les classifications avec lesquelles on cherche à différencier divers groupes selon la nature de ces pratiques transhumantes. Rien d'étonnant alors si nous trouvons dans la bibliographie[2] des expressions comme grande transhumance, transhumance moyenne, transhumance de moindre ampleur, transhumance mixte et transhumance locale, transhumance courte ou similaires, dans une tentative pour cataloguer les trois grands cycles itinérants qui existent en Vasconia.

L'itinérance aux`pâturages d'hiver

Avec l'arrivée des premières neiges, dont la chronologie varie d'une montagne à l'autre et aussi selon les années, la descente vers des zones plus tempérées s'impose pour de nombreux cheptels, car l'herbe vient à manquer et les rares pâturages qui restent se couvrent de neige. Le moment vient alors pour les brebis de descendre de la montagne en quête de pacages d'hiver dans les fonds de vallée, les prés de la côte atlantique ou les terres lointaines des Bardenas et de la vallée de l'Èbre.

L'itinérance aux pâturages d'été

L'itinérance vers les pâturages d'été est par nature en Vasconia un mouvement de courte portée, de la vallée à la montagne proche, avec la particularité des chaînes montagneuses navarraises d'Urbasa et Andia. La modération des températures et la persistance de l'humidité pendant les mois d'été font que l'herbe sur les hauteurs de l'intérieur trouve de bonnes conditions pour le déroulement de son cycle végétatif, y compris en été. Toutefois, l'altitude, le relief, l'orientation et la distance par rapport à la mer introduisent un facteur de diversité qui laisse des traces dans le pastoralisme.

La vie dans les pâturages d'hiver

En règle générale, les conditions de vie et de travail des pasteurs itinérants, si précaires, n'ont jamais été à leur goût, éloignés comme ils l’étaient de la ferme et de la famille. Ces circonstances s'aggravaient dans le cas de la grande transhumance hivernale. Toutefois, il convient de tenir compte du fait que les situations qui se présentent diffèrent beaucoup d'une zone à l'autre et qu'elles ont aussi considérablement évolué au fil des années. Ce changement pivote sur deux circonstances : le passage des anciens bergers salariés à la condition de propriétaires et l'introduction des commodités que procure la motorisation.

Disponibilité des pâturages hivernaux

Comme il a déjà été signalé, l'arrivée de la froidure hivernale paralyse le cycle végétatif des pâtures de montagne, les couvre de neige et oblige les bergers à transférer les troupeaux aux zones plus basses, où ils s'alimentent dans les prés de la ferme ou dans des prés loués. Ce mouvement présente une double direction :

— Dans la zone pyrénéenne-navarraise, le bétail descend aux pâtures de l'intérieur méditerranéen, où il se nourrit d’herbe et de chaumes.

— Dans la zone océanique, la descente se fait vers les côtes de la Biscaye et du Gipuzkoa et en territoire pyrénéen de la Vasconia continentale aux vallées atlantiques.


  1. José Miguel de BARANDIARAN. «Contribución al estudio de los establecimientos humanos y zonas pastoriles del País Vasco» in AEF, VII (1927) p. 141.
  2. Julio CARO BAROJA. Los Vascos. San Sebastián: 1949, pp. 220 et ss. Fermín LEIZAOLA. «Aspectos de la vida pastoril y trashumancia en el País Vasco» in Primera Semana Internacional de Antropología. Bilbao: 1971, pp. 535-536. Alfredo FLORISTÁN. La Merindad de Estella en la Edad Moderna: los hombres y la tierra. Pamplona: 1982, pp. 219-221. Théodore LEFÈBVRE. Les modes de vie dans les Pyrénées atlantiques orientales. Paris : 1933, pp. 478 et ss.