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Il y a d'abord la mort qui est le terme naturel d'une longue vieillesse. Le vieillard deviendra un temps un sujet d'inquiétude, une préocupation. Le prêtre vient le voir plus souvent, les premiers voisins demandent des nouvelles, font des visites. Chacun se prépare a l'issue fatale. Et puis il y a la mort qui frappe là où l'on ne l'attend pas, au moment imprévu. On évoque ici une sorte de résignation, de destin (''jin beharra, gertatu beharra zen'') comme si notre aventure était déjà écrite. Aggravant cette conception, le suicidé nous montre qu'il y a en nous quelque chose qui nous dépasse; c'est ce que dit ce dicton bien connu: ''odolak baduela hamar idi parek baino indar gehiago''. Il y a enfin ''Herioa'' qui vient nous chercher et contre lequel on lutte: celui qui est affaibli sera facilement emporté. Ce combat sera suivi avec inquiétude par la communauté (surtout si le malade est jeune) qui parlera volontiers de vaincu, d'attaque, de rémission, de force, etc. En marge de ce contexte, dont le discours d'église devra s'accommoder, il y a une «lecture de signes».
Enfin, nous avons quelques raisons de croire que pour beaucoup de nos compatriotes des «temps anciens», les morts poursuivaient quelque activité parmi nous sous forme d' ''arima erratiak''. Véritables êtres intermediaires, ces âmes errantes, toujours actives, habitant l'ombre mais aussi l'éclat fugitif, le souffle profondément expiré, rentraient difficilement dans l'antichambre que l'église leur préparait afin d'ettendre ce grand jugement qu'elle prétendait être dernier. Nous avons quelques raisons de croire que si les morts partaient, ils ne disparaissaient pas pour autant. Dans le fond, l'église ne pouvait pas contredire cette idée mais la recontrer, lui donner un sens particulier (ainsi, de l'enfant mort Dieu faisait un ange).