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LOS RITOS FUNERARIOS EN IPARRALDE/fr

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== Présages et signes, agonie ==
Il y a d'abord la mort qui est le terme naturel d'une longue vieillesse. Le vieillard deviendra un temps un sujet d'inquiétude, une préocupation. Le prêtre vient le voir plus souvent, les premiers voisins demandent des nouvelles, font des visites. Chacun se prépare a l'issue fatale. Et puis il y a la mort qui frappe là où l'on ne l'attend pas, au moment imprévu. On évoque ici une sorte de résignation, de destin (''jin beharra'', ''gertatu beharra zen'') comme si notre aventure était déjà écrite. Aggravant cette conception, le suicidé nous montre qu'il y a en nous quelque chose qui nous dépasse ; c'est ce que dit ce dicton bien connu: ''odolak baduela hamar idi parek baino indar gehiago''. Il y a enfin ''Herioa'' qui vient nous chercher et contre lequel on lutte: celui qui est affaibli sera facilement emporté. Ce combat sera suivi avec inquiétude par la communauté (surtout si le malade est jeune) qui parlera volontiers de vaincu, d'attaque, de rémission, de force, etc. En marge de ce contexte, dont le discours d'église devra s'accommoder, il y a une « lecture de signes ».
Ces derniers sont essentiellement de deux types : (1) des événements incongrus, hors-norme (des coïncidences, des « contre-temps » surtout de nuit) ; (2) des avertissements donnés par la nature elle-meme et plus particulièrement par les animaux. Le signe prévient celui qui sait le comprendre : ''laster norbait hilen da''. Dans cette optique il est essentiel de savoir lire le signe de l'envoûtement, la malédiction que jete ''belhagilea'' et autre ''konjuratze'' qui désirent la mort de tel ou tel d'entre nous, ''herioa desiratzea''.
Un nouveau personnage entre en scène, dans bien des endroits il reste un ordonnateur de la pompe funèbre, c'est le charpentier. C'est lui avec un de ses aides, ou avec le premier voisin, qui met le mort dans le cercueil qu'il a confectionné en hâte. La famille ne doit pas manipuler le corps ni assister à sa disparition en principe. En principe le mort est roulé dans un linceul, parfois sa tête reposera sur un petit coussin ; il est habillé avec son plus beau costume ou sa robe. Souliers aux pieds et béret sur la tête, il part en voyage. Nous sommes la veille ou le matin des obsèques.
Le cercueil est alors présenté dans un lieu décoré, tendu de draps piqués de verdure. En Basse-Navarre, le charpentier a confectionné dans l<nowiki>'</nowiki>''eskaratze'', contre la porte d'entrée, une petite « chapelle » de draps que les voisines (plus ou moins couturières) décorent avec de la verdure (buis, laurier). Le drap du fond est spécial (il y a plusieurs sortes de draps que nous nous sommes attachés à décrire), c'est ''hil mihisia''. Le charpentier pose le cercueil sur deux chaises au centre de l'enclos. De chaque côté il dispose des cierges dans des bougeoirs donnés par la famille ou collectés par la voisine (chaque maison y écrit son nom sur le socle afin de pouvoir le récupérer). Deux objets symboliques font leur apparition : un crucifix de marbre acheté par le premier voisin (et que l'on fixera sur le monument funéraire) ainsi que l<nowiki>'</nowiki>''ezko'' de la maison (cire de deuil utilisée à l'église lors des messes offertes pour les morts).
En principe la première voisine, flanquée de son mari, accueille les visiteurs à l'entrée de l'''eskaratze''. Elle conduit la famille à la cuisine où se tiennent les membres de la maisonnée.
== Le cortège funèbre ==
Le charpentier met de l'ordre dans le cortège qui quitte la maison; il distribue les cierges et fleurs. A priori le premier voisin ouvre le cortège, il tient à la main la croix funéraire de l'église. Suivi par le clergé qui précède le mort porté par ses quatre « premiers voisins » Les femmes sont conduites par la première voisine qui fait office d<nowiki>'</nowiki>''argi zaina'', en Basse-Navarre, en portant les ''ezko'' des premiers voisins dans un grand panier rond.
En principe le cortège se développe sur une seule file ; la famille suit le mort, hommes et femmes séparées. Le reste de l'assistance peut s'y joindre en cours de route et se met en queue, sans ordre particulier.
Ce thème est d'une très grande complexité, il recouvre des réalités de pays: il y a comme des façons de faire que l'on retrouve dans toute la Soule, d'autres, très bigarrées, font de la Basse-Navarre une mosaïque de particularismes. Cependant, partout le voisinage forme le fonde au sein duquel s'organise et se déploie le faste de ce cortège dans lequel l'église a sa place, mais rien que sa place.
Cette belle mise en scène du drame et de la douleur vécus en commun dans la condition d<nowiki>'</nowiki>''auzo'', évoque les fastes des XVII-XVIII siècles.
== Les funérailles ==
A la sortie de l'''etxe'', en Basse Navarre au moins, le charpentier ordonne le cortège. A l'entrée de l'église ''andere serora'' l'accueille. Le premier signifie une communauté qui célèbre l'un des siens, la seconde signifie cette même communauté qui l'accueille en un lieu où, par la liturgie, l'église donnera le véritable sens de la mort et donc celui de la vie.
La messe d'enterrement offre peu de variété. Les traits les plus remarquables sont à porter au crédit d'une sorte de religion «domestique»« domestique ». Ils sont nets au niveau: 1) de l'importance de l'an''dere andere serora'' qui peu être comme un «maître « maître de cérémonie»cérémonie » ; 2) du rôle et de la présence active de la première voisine; 3) de l'emplacement des gens et en particulier de celui des femmes dans la tradition la plus (?) ancienne; 4) dans la manipulation des types de lumières, dans leur nature même (''ezko'', ''xirio'').
== Offrandes ==
Il semble que la coutume la plus ancienne voulut qui seul le premier voisin accompagné des autres voisins porteurs du cercueil (ceux là même qui ont en général creusé la fosse) accompagnent le prêtre et procèdent à l'ensevelissement. Puis, la fosse revouchée, le premier voisin vient chercher la famille et l'assistance pour les conduire sur la tombe. Un dernier recueillement et l'on se disperse.
== La maison et le «''banquet funéraire''» ==
En Basse-Navarre le retour à la maison peut être marqué par un temps d'arrêt devant un feu allumé devant la porte : tous en rond, les gens se recueillent. Le repas avait lieu dans l'''eskaratze'' aménagée par le charpentier qui fera le service du pain, du vin et du café eventuellement. En effet, ce repas peut être modeste mais prendre également les allures d'un véritable banquet.
En principe la prière, amorcée par le chantre ou le premier voisin, voire le curé s'il est invité, y met un terme. On peut l'adresser pour le défunt seulement mais on peut y associer les morts de sa maison, ''etxetik atera diren arimentzat'', ainsi que le premier de l'assistance qui va mourir. Dans ces deux derniers cas on voit bien comment s'affirme à la fois une solidarité et une chaîne entre l'ici et le maintenant d'une part et cet ailleurs investi par nos âmes.
Tout ceci se déroulait "« dans la maison" » : un cycle se bouclait.
== Le deuil ==
== Légendes sur la mort ==
Il n'y a pas à proprement parler de « légendes sur la mort » dans ce pays, tout au plus quelques histoires stéréotypées sur ''arima erratiak'' ainsi que des clichés et des pratiques échappant à tout rationalité. Il est rare qu'<nowiki>'</nowiki>''Herioa'' soit perçue comme une entité et qu'on nous le décrive. Un puissant rituel funéraire a tôt fait d'assimiler l'issue fatale et nous faire regagner, par l<nowiki>'</nowiki>''etxe'', la demeure où nous sommes appelés de toute éternité. Loin de toute peur et solidaires de toute sorte de vie. {{DISPLAYTITLE: XXV. LES RITES FUNERAIRES EN PAYS BASQUE NORD}} {{#bookTitle:Rites Funéraires au Pays Basque|Ritos_funerarios_en_vasconia/fr}}
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