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Les bergers sont conscients du fait que le retrait de la protection implique un changement thermique important sur le corps de la brebis et donc, au cours des premières semaines, ils veillent à ce que les animaux ne se refroidissent pas.
En Tierra de Ayala (A), les informateurs se souviennent du risque que présentait la tonte avant juin car comme le bétail était moins bien alimenté et soigné qu'aujourd'hui, il pouvait prendre froid et mourir. C'est pour cette même raison qu'on choisissait pour cette tâche une bonne journée chaude. Par mesure de précaution, certains bergers maintenaient sur les brebis la dernière laine qu'elles avaient produite pour qu'elles soient mieux protégées, car ainsi, en cas de pluie, elles pouvaient se secouer l'eau et avoir plus chaud. Leur enlever ainsi la laine était appelé «dejarlas « dejarlas en camiseta» camiseta » (les laisser en maillot de corps), tandis que les tondre complètement était «dejarlas « dejarlas en pelotas» pelotas » ou «dejarlas « dejarlas en cueros» cueros » (les laisser à poil). De plus, les tondeurs suivaient un certain ordre dans la tâche en passant d'abord les brebis sans agneau par les ciseaux, puis le reste du troupeau.
=== Les tondeurs, ardi-moztaileak ===
== Le fumier de brebis, ardi-zimaurra ==
Dans la vie pastorale basque d'autrefois, le fumier produit par les brebis revêtait une grande importance ; il était utilisé comme engrais et pour payer la location des pâturages. À l'époque où était pratiquée la transhumance d'hiver à la recherche d'herbe pour le troupeau, le système le plus courant pour louer les pâturages consistait à verser, à côté d'une certaine somme d'argent, une rétribution en espèce, les bergers cédant ainsi aux agriculteurs le fumier de leurs brebis comme engrais et le petit-lait pour nourrir les cochons<ref>José Miguel de BARANDIARAN. «Vida « Vida pastoril vasca: Albergues veraniegos. Trashumancia intrapirenaica» intrapirenaica » in OO.CC. Tome V. Bilbao : 1974, p. 397.</ref>.
Leoncio de Urabayen offre une information de poids. Dans la deuxième décennie du XXe siècle –indique-t-il– dans le bassin de Pamplona, le pastoralisme m'était pas une bonne affaire et «seule « seule l'obtention de fumier l'a fait perdurer»perdurer ». Certains témoignages de nos enquêtes vont dans le même sens. À Roncal (N), il a été recueilli de la bouche d'un berger qu'autrefois, quand à la fin du printemps ils quittaient les Bardenas et sortaient des pâturages, avec la vente du ''sirrio'' ou fumier et du fromage ils obtenaient parfois plus d'argent qu'avec la vente des agneaux. À Bernedo (A), il a été signalé que vers la Saint-Michel, le 29 septembre, le fumier du parc et des rues du village était mis aux enchères. À Bajauri, Obécuri et Urturi (A), le fumier de brebis était considéré comme le meilleur. Un berger de Nabarniz (B) se souvient qu'autrefois ce produit était vendu comme engrais.
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