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=== La médecine populaire ===
<div class="mw-translate-fuzzy">La médecine populaire est un volet de la culture traditionnelle peu étudié sous l’angle ethnographique, de sorte que la bibliographie relative à l’information originelle, autrement dit les savoirs populaires recueillis oralement, est assez pauvre. En revanche, il existe des recueils, certains de bonne qualité, qui effectuent une relecture de ces informations d’un point de vue médical. Ces travaux sont en général réalisés par des professionnels de la médecine intéressés par ce champ d’études. Le plus exemplaire de ces travaux, en ce qui concerne la Vasconia est peut-être celui réalisé par le Docteur Barriola au milieu du siècle dernier<ref>Ignacio M.ª Mª BARRIOLA. ''La medicina popular en el País Vasco''. San Sebastián: 1952.</ref>. Quelques années plus tard, notre collaborateur, le Docteur Anton Erkoreka, réalisa à Bermeo, sa ville natale, une enquête à partir du questionnaire Etniker et l’utilisa pour sa thèse de médecine<ref>Anton ERKOREKA. ''Análisis de la medicina popular vasca''. Bilbao: 1985.</ref>.</div>
L’œuvre majeure dans ce domaine est sans doute ''Folk-Medicine, ''publiée à Londres par William G. Black en 1883, et traduite en espagnol par Antonio Machado y Álvarez, “Demófilo”, en 1889. Dans la présentation de sa réédition en espagnol, Jordi Pablo i Grau écrit:
Populairement, l´élément qui désigne la maladie de la façon la plus claire est la fièvre, avant même que la douleur. La fièvre indique une maladie plus importante, généralement un certain type d’infection qui, à une époque où les antibiotiques étaient inconnus, pouvait compromettre sérieusement la santé. Une fièvre importante était considérée comme signe d’une maladie grave mais les fièvres insidieuses ou récurrentes constituaient aussi une source d’inquiétude. Deux méthodes ont été utilisées pour contrecarrer la fièvre, car, selon son habitude, la médecine traditionnelle n’essaie pas de remédier aux causes qui la provoquent mais de l’enrayer. La première méthode consistait à stimuler la transpiration et la deuxième à frictionner le corps. Tout le long de cet ouvrage, nous pouvons trouver de nombreux traitements pour soigner l’infection. A ce propos, la découverte et la diffusion des antibiotiques est considérée par les gens comme la principale découverte du vingtième siècle, comme l’atteste le grand nombre de rues et de places dans notre pays qui portent le nom d’Alexander Fleming.
<div class="mw-translate-fuzzy">[[File:5.1_Hierbas_medicinales_de_la_botica_de_Obanos_Primera_edad_del_siglo_XX.png|frame|Hierbas medicinales de la botica de Obanos (N), primera mitad del s. XX. Fuente: M.ª <sup>a</sup> Amor Beguiristáin, Grupos Etniker Euskalerria.]]</div>
Malgré le progrès et l’extension de la médecine scientifique, des éléments magiques perdurent encore dans la mentalité populaire. L’un d’entre eux, amplement répandu, consiste à appliquer un traitement pendant un nombre déterminé de jours, toujours impair. Un autre exemple est constitué par les pratiques pour éliminer les verrues ou les hémorroïdes avec des plantes, des graines ou de petits fruits représentant les verrues, que l’on dissimule ou l’on porte sur le corps de sorte qu’en séchant les verrues aussi s’assèchent. Ces pratiques largement connues sont encore utilisées par certains de nos informateurs d’un certain âge. Ceci est encore plus évident avec certaines croyances à caractère religieux. La coutume de porter le cordon de San Blas, par exemple, reste aujourd’hui amplement répandue.
Il y a lieu de se demander ce que cache l’augmentation des visites chez les médecins généralistes de la part de personnes qui se sentent seules, la fréquence des consultations aux urgences hospitalières pour des problèmes bénins ou les dépenses croissantes en médica ments qui transforment de nombreux foyers en petites pharmacies. Quelle part de la perception de la maladie correspond à un versant oublié par la médecine actuelle si technicisée? Quelle est la relation humaine? Qui se charge d’écouter la souffrance pendant des consultations alors que le temps consacré à chaque patient est calculé au plus juste? La famille et l’entourage le plus proche du malade sont ceux qui continuent à suppléer à ce type de carences, mais au fur et à mesure que les modèles sociaux et de la famille changent, ce type d’assistance va aussi se trouver compromis. Les médecins eux-mêmes reconnaissent que, lorsqu’ils sortent de la consultation, les patients sont en partie déjà guéris et l’existence d’un effet placebo, dont il doit être tenu compte au moment de valider les médicaments, est admis.
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Malgré l’abandon progressif de la médecine traditionnelle, une résurgence de ces pratiques peut être observée ces derniers temps, même si elles se manifestent sous d’autres formes. L’intérêt pour les connaissances médicales originaires d’Orient grandit. Certains aussi préfèrent recourir aux plantes médicinales, qu’elles soient cueillies en plein champ ou en montagne, près de chez eux, ou qu’elles soient vendues dans une herboristerie. Cet intérêt croissant pour ces plantes peut avoir son origine dans le fait qu’elles sont considérées plus naturelles que les médicaments de synthèse et qu’elles ne présentent donc pas d’effets secondaires. Cette tendance actuelle est exploitée par les médias et les maisons d’édition, qui offrent à la vente une information toujours plus abondante sur ces remèdes en insistant sur le fait qu’«ils proviennent de nos ancêtres».
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