Atlas Ethnographique du Pays Basque

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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L’Atlas Ethnographique de Vasconia est un projet de recherche ethnographique développé par José Miguel de Barandiaran dans le but d’étudier la culture traditionnelle du peuple basque et son évolution.

La nécessité d’élaborer un atlas culturel basque surgit en 1962. L’après-guerre avait ralenti les bouleversements sociaux qui s’annonçaient dans les années trente, mais au début des années soixante une transformation générale s’amorce dans tous les ordres de la vie.

En 1965, la Conférence internationale d’ethnologie européenne de Stockholm, face aux mutations en cours dans toute l’Europe, recommande instamment la réalisation d’atlas ethnographiques au moyen d’enquêtes de terrain afin de recueillir les caractéristiques culturelles des groupes humains et des sociétés traditionnelles.

En 1968, Barandiaran présente une communication intitulée Bosquejo de un atlas etnográfico del pueblo vasco à un congrès organisé à Saragosse.

Avec l’expérience acquise après des décennies de publications ethnographiques et trois enquêtes préalables réalisées en équipe, lors de la XIIe Réunion générale des Groupes Etniker réalisée dans le village d’Ataun (Gipuzkoa) en 1987, les assistants proposent d’entreprendre l’élaboration de l’Atlas Ethnographique. Pour ce faire, un comité de direction interrégional formé par les responsables de chaque groupe territorial est créé afin d’organiser l’enquête et la rédaction. Par ailleurs, les différents groupes territoriaux s’associent dans une structure de rang supérieur baptisée Groupes Etniker Euskalerria.

Le processus d’enquête

Le comité de direction détermine quelle va être la campagne d’enquête de la ou des années à venir et remet le questionnaire à suivre à tous les membres. Les responsables de chaque groupe régional programment les enquêtes à mener dans les localités des différentes zones du territoire. Des réunions sont organisées périodiquement afin de résoudre les difficultés apparues pendant la campagne.

Chaque tome de l’Atlas exige d’enquêter dans 70 localités en moyenne et de soumettre le questionnaire à quelque 450-500 informateurs.

Chaque membre réalise l’enquête dans sa localité et élabore un mémoire de terrain. Les responsables de chaque groupe territorial évaluent les résultats obtenus.

L’information réunie concerne non seulement le passé mais aussi la situation actuelle et les transformations qui se sont produites.

Le processus de rédaction et d’édition

L’élaboration des différents tomes de l’Atlas exige de disposer d’un secrétariat technique doté du personnel et des moyens nécessaires pour mener à bien ce travail. Dès le départ, il a été assuré par le département d’Ethnographie de Labayru Fundazioa, à Derio (Bizkaia), qui offre les locaux nécessaires au travail de rédaction, ainsi qu’une vaste bibliothèque sur le monde basque et une autre spécialisée en ethnographie. Depuis 1988, l’équipe de rédaction y travaille en contact avec les responsables territoriaux et les divers chercheurs. Il se charge aussi de recevoir les mémoires ethnographiques de toutes les localités étudiées ainsi que le matériel graphique qui les accompagne.

Dans la mesure où le processus d’enquête et de collecte des données s’effectue plus rapidement que l’élaboration du tome correspondant, les deux processus sont temporellement déliés. Ceci a permis de compléter pratiquement toutes les grandes thématiques du questionnaire Etniker, de sorte que ce matériel se trouve en attente d’élaboration. Une autre raison plus importante qui justifie l’avance de l’enquête de terrain est l’âge des informateurs. En effet, compte tenu de l’importance accordée aux connaissances des informateurs les plus âgés, tout retard dans les enquêtes peut donner lieu à une substantielle perte de données.

Une fois que commence l’élaboration d’un tome de l’Atlas, ces matériels sont préalablement classés et ordonnés. En même temps toute la bibliographie en rapport avec le tome en préparation est répertoriée. Ici, les publications antérieures à la réalisation de la campagne d’enquête et qui empruntent une méthodologie similaire jouent un rôle important car il convient de ne pas oublier que la collecte ethnographique défendue par Barandiaran a commencé au début du siècle dernier avec la publication de l’Annuaire d’Eusko Folklore en 1921.

Le processus de rédaction est laborieux en raison de l’importance de chaque volume et du nombre élevé de mémoires à synthétiser. Pour l’édition du tome, il se produit un travail de sélection du matériel graphique, tant de celui apporté par les enquêteurs que celui d’origine bibliographique.

Huit tomes ont été édités :

  • L’alimentation domestique. 1990
  • Les jeux d’enfant. 1993
  • Les rites funéraires. 1995
  • Les rites de la naissance au mariage. 1998
  • Élevage et pastoralisme. 2000
  • La médecine populaire. 2004
  • La maison et la famille. 2011
  • L’agriculture. 2017