Cambios

Parmi les rites précédant le moment de la mort se détachent les sacrements de l’eucharistie et de l’extrêmel’Extrême-onction que prescrit, avec celui de pénitence, l’Église catholique pour tous les chrétiens qui se trouvent gravement malades.

L’eucharistie qui est donnée au moribond est appelée viatique « Viatique », qui signifie originellement « aliment pour le chemin ». Sa réception fait allusion au chemin que doit parcourir celui qui va mourir pour parvenir à la vie qui est au-delà de la mort.

Quand les deux sacrements étaient donnés au malade en un seul acte, ils recevaient le nom de ''últimos sacramentos Últimos Sacramentos''en espagnol et ''derniers sacrements '' « Derniers Sacrements » en français.

En basque, le terme le plus commun pour les désigner était celui d’''Elizakoak /, Eleizakoak, '', qui est enregistré pratiquement dans toute la zone bascophone péninsulaire.

Au Pays basque continental, le terme de ''Sakramenduak '' (''Azken Sakramenduak'', ''Erien Sakramendua ''ou ''Hilen Sakramendua) '') (Lekunberri-BN, Beskoitze, Sara-L, Urdiñarbe-Z) est plus répandu et par ailleurs nous avons recueilli la formule ''Ostia Saindua ''(Lekunberri-BN) comme métonymie de ce sacrement.

== La réception des derniers sacrements Derniers Sacrements ==

Une pratique très courante consistait en ce que le curé rende visite au malade quelques jours à l’avance pour le préparer à la réception de ces sacrements et entendre la confession de ses péchés. Lors de cette visite il choisissait avec le propre malade et sa famille le jour et l’heure du viatique Viatique et de l’onctionl’Onction. Normalement, les sacrements dits derniers étaient reçus par le malade quand il se trouvait encore en plein usage de ses facultés. Dans certains cas, c’était le propre malade qui demandait la présence du prêtre pour que ce dernier le réconcilie avec Dieu et lui apporte les secours spirituels.

Ainsi qu’il a été constaté dans tous les lieux étudiés, autrefois le viatique Viatique était apporté en grande solennité. Le curé revêtu de ses atours se faisait accompagner par les acolytes ou le sacristain. Au moment de sortir de l’église la cloche sonnait pour annoncer le viatique Viatique à toute la paroisse. Dans les villes et les villages à habitat concentré il se formait un cortège d’habitants qui, cierges en main, accompagnaient le saint-sacrement jusqu’à la maison du malade.

=== Le viatique Viatique ===

La pratique d’apporter en grande solennité le viatique Viatique aux malades a commencé à décliner dès le milieu du siècle, comme le relèvent les enquêtes d’Izurdiaga, Viana (N) et Izpura (BN). Dans la plupart des endroits, elle a perduré quelques années de plus jusqu’à ce que dans les années soixante-dix elle s’éteigne dans tout le territoire de Vasconia.

Toutefois, les faits liés à l’antique coutume ont laissé des traces dans le souvenir des informateurs. Les apports sur ce sujet qui ont été recueillis dans les lieux étudiés laissent entendre que l’administration du viatique Viatique à un malade représentait autrefois tout un évènement dans la vie locale.

Ces villages offrent un modèle de procession avec le saintSaint-viatique qui suit ce schéma : les habitants sont convoqués à l’église par la sonnerie des cloches. De là part la procession du viatique Viatique ; les participants portent des cierges en main ; parfois les confréries locales avec leurs bannières y prennent part ; une fois chez le malade, le cortège reste dehors, tandis que le curé, la famille et les proches accèdent à la chambre du malade ; puis après l’administration du sacrement au malade, la procession revient à l’église.

Un autre modèle est décelable dans les villages et villes en habitat dispersé. Là, une importance particulière est accordée au rite de réception du viatique Viatique dans la maison du malade. Le chef de famille, homme ou femme, cierge allumé en main, sort à la porte de la maison à la rencontre du curé qui arrive avec le saint-sacrement, ''Gure Jauna, '', et s’agenouille devant lui avant de le conduire dans la chambre du malade.

=== L’extrêmeL’Extrême-onction ===

Quand l’extrêmel’Extrême-onction était administrée sans le viatiqueViatique, l’assistance était moindre et se limitait aux membres de la famille et à quelques voisines.

Autrefois, pendant l’administration de l’extrêmel’Extrême-onction, le fait de découvrir les pieds du malade pour que le prêtre puisse les oindre revêtait une solennité particulière. Un membre de la maisonnée, de préférence une femme, se chargeait de cette opération.