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Le manque d’intérêt dont ont fait preuve les ethnographes vis-à-vis de la médecine populaire vient peut-être du fait qu’ils ont abordé ce domaine comme s’il s’agissait d’obtenir une ordonnance: à chaque maladie son remède, généralement lié à une espèce végétale, et qui s’applique d’une manière déterminée. Aujourd’hui même, lorsque les médias s’intéressent à ces pratiques traditionnelles, c’est sous l’angle de l’ordonnance, qui a peu à voir avec le savoir populaire. Dans cette forme de retour en arrière se cache une tendance très récente, celle de l’intérêt pour tout ce qui est naturel. Quoi de plus naturel en effet que de recourir à une plante, surtout si on va la cueillir soi-même dans la montagne, par rapport à l’habitude plus fréquente d’acquérir le médicament équivalent dans une pharmacie?
Mais la médecine populaire recèle une sagesse qui dépasse de loin le médicament en lui même. La majeure partie de notre ouvrage est le résultat des connaissances amassées par nos informateurs, connaissances que nous pourrions désigner comme de nature empiriqueempirique. Néanmoins, en partie grâce aux personnes personnes interrogées et en partie grâce aux rares ouvrages sur le sujet publiés ces dernières décennies, nous avons pu constater une série de faits qui nous permettent d’entrevoir une manière de comprendre la santé et la maladie –c’est-à-dire en définitive le corps humain– différente de la perception actuelle.
Pour notre part, en tant qu’ethnographes nous sommes conscients, sans toutefois disposer encore de preuves suffisantes pour le démontrer, que certaines pratiques et certains savoirs populaires observés s’inscrivent dans un passé très lointain. Déjà Barandiaran publiait dans les années vingt du siècle dernier un article intéressant sur ce thème<ref>José Miguel de BARANDIARAN. “Paletnografía vasca” in ''Euskalerriaren Alde'', X (1920) pp. 182-190, 224-252 y 253-470.</ref>.