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:“...la médecine populaire comprise dans toute son amplitude est un reflet et une synthèse de la vision du monde contenue dans chaque culture et un exemple de l’extraordinaire perméabilité et diffusion de ses savoirs”<ref>Jordi PABLO i GRAU. “La medicina popular de Black un siglo después” in William G. BLACK. ''Medicina popular''. Barcelona: 1982.</ref>.
Le manque d’intérêt dont ont fait preuve les ethnographes vis-à-vis de la médecine populaire vient peut-être du fait qu’ils ont abordé ce domaine comme s’il s’agissait d’obtenir une ordonnance: à chaque maladie son remèderemède, généralement lié à une espèce végétale, et qui s’applique d’une manière déterminée. Aujourd’hui même, lorsque les médias s’intéressent s’intéressent à ces pratiques traditionnelles, c’est sous l’angle de l’ordonnance, qui a peu à voir avec le savoir populaire. Dans cette forme de retour en arrière se cache une tendance très récente, celle de l’intérêt pour tout ce qui est naturel. Quoi de plus naturel en effet que de recourir à une plante, surtout si on va la cueillir cueillir soi-même dans la montagne, par rapport à l’habitude plus fréquente d’acquérir le médicament médicament équivalent dans une pharmacie?
Mais la médecine populaire recèle une sagesse qui dépasse de loin le médicament en lui même. La majeure partie de notre ouvrage est le résultat des connaissances amassées par nos informateurs, connaissances que nous pourrions désigner comme de nature empirique. Néanmoins, en partie grâce aux personnes interrogées et en partie grâce aux rares ouvrages sur le sujet publiés ces dernières décennies, nous avons pu constater une série de faits qui nous permettent d’entrevoir une manière de comprendre la santé et la maladie –c’est-à-dire en définitive le corps humain– différente de la perception actuelle.