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Revisión del 11:30 28 jun 2019

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Temps et lieu de la noce

Les noces dans l'année

Selon le Rituel romain en vigueur jusqu'à la réforme liturgique du Concile Vatican II, il était possible de se marier à n'importe quelle période et moment ; mais ce même rituel indiquait aussi que les solennités nuptiales étaient supprimées à l'époque de l'Avent et pendant le Carême. En langage populaire, on disait que pendant ces deux périodes de l'année "estaban cerradas las velaciones". Les velaciones ou solennités nuptiales, dont nous reparlerons plus avant, comprenaient les bénédictions, la remise symbolique de l'épouse au cours de la messe nuptiale ainsi que la célébration du banquet.

Cette prescription, avec quelque assouplissement, est restée en vigueur jusque dans les années soixante-dix. C'est pourquoi, autrefois, très rares étaient les mariages célébrés à ces périodes liturgiques, qui coïncidaient avec le mois de décembre —Avent— et avec le début du printemps —Carême—. Au moment de choisir la date du mariage, on tenait compte de ces époques de l'année au cours desquelles l'Église interdisait les velaciones ou solennités nuptiales.

Quelques exceptions pouvaient être faites en raison de motif extraordinaire comme celui de devoir émigrer en Amérique ou la grossesse de la fiancée, cas qui exigeaient un mariage en urgence.

Pour le reste, selon les enquêtes, aucune époque de l'année n'est particulièrement préférée pour se marier. On s'efforçait simplement de faire en sorte que cet évènement familial ne coïncide pas avec les périodes d'activité plus intense, à savoir autrefois le battage, la vendange, la cueillette des olives ou les époques de pêche, selon le mode de vie.

En revanche, on aimait que les noces coïncident avec les fêtes religieuses, soit patronales, soit de pèlerinage, avec les foires ou avec des évènements familiaux à caractère festif comme les anniversaires, etc.

Le cortège nuptial

Jusqu'au milieu de ce siècle, les parents et les invités à la noce formaient un petit cortège qui se déplaçait à pied pour accompagner les fiancés à l'église. En Vasconia continentale, avant d'accéder à l'église on se rendait à la mairie, Herriko Etxea.

Le matin même de la noce, la fiancée recevait chez elle ses amies et d'autres invités qui entraient dans la pièce où elle était en train de se préparer.

Une collation était servie aux invités et aux voisins qui se rendaient chez le fiancé ou chez la fiancée. Cette coutume de régaler les voisins et les invités quelques heures avant la cérémonie reste en vigueur dans le monde rural.

La cérémonie religieuse. Eliz-ezkontza

Au Pays basque péninsulaire, la célébration du sacrement du mariage était réalisée selon les rubriques du Manuel Tolédan[1] tandis qu'au Pays basque continental on suivait le Rituel romain. La principale différence entre les deux rites réside dans le fait que le second ne contient pas la bénédiction et remise des arrhes. Le rite du mariage se composait de trois parties :

- Le consentement mutuel.

- La bénédiction des arrhes et des anneaux.

- La messe cérémoniale.

Félicitations, hommage et cadeaux

Simultanément, dans le porche même, les nouveaux mariés, ezkonberriak sont salués par des acclamations et des pétards ; dans certains lieux, des amandes sont lancées aux enfants et, selon une coutume plus récente, les fiancés reçoivent une pluie de grains de riz, de pétales de rose, de confettis, etc.

L'hommage qui leur est rendu est particulièrement brillant quand, à la sortie de l'église, dantzaris et hilanderas arborant leurs tenues de danse typiques, forment une allée par où passent les fiancés, les parrains et les invités sous l'arc qu'ils forment avec leurs épées, bâtons, arceaux ou foulards. Ensuite, les nouveaux époux, avec leurs accompagnateurs proches, se disposent en rang devant l'église et un dantzari exécute une danse rituelle, aurresku, en leur honneur. L'aurresku peut être suivi de l'exécution d'autres danses folkloriques.

Les photos de mariage

Jusqu'au milieu du siècle, les nouveaux époux se rendaient chez un photographe professionnel pour qu'il réalise le portrait officiel du mariage, qui, une fois encadré, était placé à un endroit central de la salle principale ou d'une autre pièce de la maison. Des tirages de cette photo, marouflés sur papier, étaient envoyés comme souvenir aux parents et aux proches.

Lors des décennies qui ont suivi, et même si le photographe se rend toujours à l'église et au banquet, les fiancés vont généralement, immédiatement après la cérémonie et avant le banquet, chez le photographe pour obtenir une photographie prise le jour même de la noce. Ceux qui appartenaient à une famille aisée payaient un photographe pour qu'il vienne chez la fiancée et tire son portrait dans le salon principal.

Le mariage civil. Ezkontza zibila

En Vasconia péninsulaire, trois situations se sont succédé au cours du siècle. À l'époque de la IIe République (1931-1936), le mariage devait avoir lieu devant le juge chargé de l’état-civil pour qu'il soit juridiquement valable, indépendamment de la célébration du mariage religieux. Pendant le régime de Franco (1939-1975), le mariage religieux avait des effets civils et a été pratiquement le seul pratiqué. Pour pouvoir se marier civilement, il fallait prouver la condition de non catholique, chose énormément difficile dans la pratique. Une nouvelle période s'est ouverte en 1981 avec la loi sur le divorce qui a instauré deux formes de mariage, civil et religieux.

Selon la législation en vigueur, le mariage civil est réalisé devant le juge de première instance chargé du registre d'état-civil ou devant le maire ou son délégué. Le mariage religieux peut être célébré selon le rite de l'une quelconque des confessions religieuses reconnues par l'État, avec envoi obligatoire d'une attestation au registre pour que le mariage prenne civilement effet.


  1. Le Manuel Tolédan est un livre liturgique originaire du siège épiscopal de Tolède. Bien que rédigé en latin à partir de l'édition de 1582, il offre en langue vernaculaire (castillan) les instructions qui s'adressent aux fidèles et les répons de ces derniers. Cet ouvrage a été repris comme "manuel" par de nombreux diocèses d'Espagne et d'Amérique et au XVIIe siècle il a été incorporé en annexe au Rituel romain publié par Paul V en 1614 après la réforme liturgique du Concile tridentin. Des éditions en basque de ce manuel ont été utilisées. Ainsi, Manuale Sacramentorum. Euskeraz. Bateoa ta Ezkontza. Zornotza: 1934.