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Revisión del 20:50 17 nov 2019
L'herbe dans la culture traditionnelle
Dans la société agraire traditionnelle, il existait un plus grand équilibre entre les espèces de bétail dont disposait chaque ferme - et les effectifs de chacune- et les surfaces de pâturage disponibles. En d'autres termes, ce que nous appelons aujourd'hui la la densité de cheptel correspondait mieux aux disponibilités en herbe. Et même si la quasi-totalité des animaux domestiques se nourrissaient d'herbe, s'agissant d'herbivores, il convient de mettre l'accent sur le rôle des vaches et des brebis dont l'importance numérique est bien supérieure.
Les villages situés sur la corniche cantabrique bénéficient d'une saisonnalité qui, bien que moins contraignante que celle du versant méditerranéen, limite tout de même le cycle végétatif du pâturage.
La plus forte croissance se produit à partir du printemps et au début de l'été, de sorte que la production des prés dépasse la capacité de consommation du bétail de la ferme, soit par pâture, soit après fauchage de l'herbe et son transport aux mangeoires. Cet excédent est stocké pour nourrir les animaux pendant la période de l'année où l'herbe ne croît plus ou à peine, qui est toujours à la fin de l'automne et en hiver, surtout si les conditions atmosphériques sont défavorables et, dans une moindre mesure, en été lors des années de sècheresse intense et prolongée.
Jusqu'à l'incorporation de la nouvelle technique de l'ensilage à la fin des années soixante du siècle dernier, la seule façon de conserver cet excédent était la fenaison en profitant du fait que sa croissance maximale coïncidait avec la période de plus forte insolation. De plus, à l'époque, l'herbe était fauchée à son arrivée à maturation, de sorte que les tâches de séchage se déroulaient en juin et surtout en juillet, mois très chaud, avec peu de précipitations mettant en danger ce processus de séchage et de rares rosées nocturnes.
Autrefois, le travail de fenaison s'étendait sur une période relativement longue, en correspondance avec l'époque où l'élevage laitier a connu une hausse en nombre de têtes. Les journées de travail étaient épuisantes, car souvent très longues et parce qu'une part importante des travaux devait être réalisée au soleil.
C'est pourquoi les jours de pluie, malgré le préjudice que celle-ci pouvait causer en mouillant l'herbe en train de sécher dans les prés, constituaient tout un soulagement. Il était également très important de pouvoir compter avec suffisamment de main-d'œuvre à la maison et de recevoir de l'aide, surtout des parents partis vivre en ville qui mettaient à profit les vacances d'été pour “donner un coup de main” à la famille.
Transformation des années 1960
C'est à la fin de cette décennie que se produit le remembrement qui a permis de mettre frein, en formant des parcelles de plus grande taille, à la fragmentation considérable que connaissait la propriété privée et qui supposait une barrière. N'oublions pas que c'est aussi à cette époque que débute la spécialisation de l'élevage, lié à l'abandon progressif des cultures. Dans ce contexte, la petite surface des prés à l'intérieur des llosas compliquait sa gestion selon les nouveaux paramètres.
Avec le remembrement, non seulement les parcelles gagnent en taille, mais aussi de nouvelles voies de circulation suffisamment larges sont ouvertes qui permettent d'accéder à tous les terrains. Le tout a favorisé l'introduction d'engins agricoles, et notamment des tracteurs à remorque, qui ont rapidement supplanté la paire de bœufs et les traditionnelles charrettes.
Mais la plus profonde mutation s'est produite avec l'arrivée d'une nouvelle façon de conserver l'herbe : l'ensilage. Cette méthode a permis de stocker l'herbe verte en maintenant la plupart de ses qualités et sans dépendre de l'ensoleillement, ce qui a représenté un progrès important compte tenu du climat local.
Dans la réalisation de quelques-uns des changements cités, comme le remembrement et l'ensilage, et d'un autre qui a été crucial dans l'augmentation de l'élevage dans la vallée de Carranza, à savoir la formation de coopératives d'aliments pour le bétail, la participation des curés locaux a été déterminante. En effet, ils ont exercé un important travail de sensibilisation en organisant des réunions qui avaient lieu dans les sacristies des nombreuses paroisses de la vallée.