Diferencia entre revisiones de «ALIMENTACION DEL GANADO ESTABULADO/fr»

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Parmi les animaux qui étaient élevés dans les étables, le plus courant était de disposer de vaches pour leur lait et de veaux pour les engraisser. Le cochon était indispensable dans toutes les maisons et les volailles, telles que poules et poulets, outre les lapins, étaient présents dans la plupart des étables pour en tirer viande et œufs. Et en dehors de ce bétail, il était aussi habituel d’élever des animaux de charge comme les bœufs, ânes, mulets et chevaux, qui aidaient au labour et à transporter outils, fourrages et récoltes. De même, chiens et chats partageaient étable et maison.
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== Alimentation du bétail à la maison ==
  
== L'étable traditionnelle ==
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Ce chapitre est consacré à l’alimentation que les différentes espèces de bétail domestique recevaient pendant la période où elles restaient à l’étable. Elle correspond aux mois d’hiver, pendant lesquels les conditions climatiques empêchent la croissance de l’herbe et, de toute façon, compliquent la sortie du bétail dans les prés ou dans les pâturages de montagne. Certaines espèces étaient stabulées en permanence, indépendamment du passage des saisons. D’autres animaux étaient maintenus constamment à l’étable en fonction de l’usage qui allait en être fait.
  
=== Étables situées dans la ferme même ===
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=== Bœufs ===
  
La taille de l’étable et sa relation avec le reste de l’habitation étaient fonction des différents types de fermes.  
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L’alimentation des bœufs était quelque peu particulière par rapport à celle des autres bovins. Comme ils servaient de force de trait pendant les travaux agricoles, leur alimentation était plus soignée afin qu’ils puissent travailler dur sans tomber malades. De plus, il était habituel qu’une paire de bœufs de belle allure fasse la fierté de son propriétaire et certains, surtout s’ils en avaient les moyens, gavaient ces animaux afin de susciter l’admiration et l’envie de leurs voisins.
  
Les données recueillies signalent qu’il était commun que les étables se trouvent dans la propre maison, au rez-de-chaussée. Que l’étable soit ainsi disposée supposait pour la famille installée à l’étage immédiatement supérieur l’avantage d’une sorte de chauffage à partir de la chaleur dégagée par les animaux domestiques.
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=== Cheptel équin ===
  
=== Étables séparées de la maison ===
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Avec l’alimentation du cheptel équin, il se passait à peu près la même chose que pour le bétail bovin, mais sur le versant méditerranéen elle se basait sur les céréales et les légumes secs et, côté atlantique, sur l’herbe.
  
À Agurain (A), outre l’étable (cuadra), ainsi appelée quand elle occupait une partie du rez-de chaussée de la maison, il existait des bâtiments annexes construits en auvent, parfois adossés à la maison et parfois éloignés d’elle. Ils servaient surtout à abriter les animaux qui, pendant les mois chauds, paissaient dans les communaux, c’est-à-dire principalement les brebis et les chèvres. Dans les années quatre-vingt-dix, il a été interdit aux habitants de garder le bétail dans l’étable des maisons du centre-ville.
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=== Brebis et chèvres ===
  
=== Mangeoires ===
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À Carranza (B) actuellement, pendant l’époque hivernale les troupeaux paissent dans les prés du fond de la vallée et se mettent à l’abri le soir dans les étables et les cabanes où ils reçoivent du foin en complément. Les brebis agnelées sont gardées à l’étable de novembre à mai. De novembre à mars, elles reçoivent deux rations quotidiennes d’aliment, une le matin après la traite et l’autre le soir avant celle-ci ; pendant le mois d’avril, une ration le soir avant la traite.
  
Les premières mangeoires étaient fabriquées en bois et en planches, mais aussi en pierre ou avec une combinaison des deux matériaux. Au fil du temps, le béton a fait son apparition, d’abord associé au bois et à la pierre, puis il a fini par s’imposer comme principal matériau pour leur construction.
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=== Porcs ===
  
=== Le fumier ===
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L’alimentation des cochons était similaire sur tout le territoire étudié. Dans sa composition prédominaient les betteraves ou les navets hachés et les patates, accompagnés de légumes mélangés à de la farine de céréale délayée dans l’eau chaude. Ces animaux étaient aussi lâchés dans la montagne pour s’alimenter de glands et de faînes, voire même pour profiter du petit-lait dans les zones de pâturage où l’on fabriquait des fromages dans les cabanes.
  
Le sol des étables, qui était en terre battue, se recouvrait principalement de fougère, de paille ou d’herbe sèche. Cette opération, appelée à Beasain (G) ''azpiak egin, ''à Ajuria et Ajangiz (B) ''azpigarria bota ''et à Apodaca et Urkabustaiz (A) ''cambiar ''ou ''echar la cama'', permettait de garder au sec le sol où restait le bétail et, de plus, facilitait l’empilage et le ramassage du fumier, ainsi que la fermentation des excréments. À Larraun (N), cette litière était appelée ''kamaiña.''
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=== Poules et autres volailles ===
  
== Les étables modernes. transformations opérées ==
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Dans la plupart des villages, les poules s’alimentaient librement dans la rue en picorant. De plus, leur alimentation était complétée par du grain et parfois par de la farine et des pommes de terre cuites à l’eau.  
  
Ce n’est que lors des dernières décennies du XXe siècle, soit parce que l’exploitation intensive du bétail l’exigeait, soit pour des raisons d’hygiène, qu’a commencé la construction de bâtiments plus vastes et mieux équipés, qui en outre ont été éloignés des habitations.
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=== Lapins ===
  
À Araia (A), l’étable est actuellement une construction moderne, ample, hygiénique, éloignée de la ferme ou de la maison et qui ne ressemble que peu ou en rien à celles que ces mêmes éleveurs possédaient au milieu du siècle.
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Les lapins étaient les principaux consommateurs d’herbes sauvages parmi lesquelles se détache une plante souvent citée, le ''lechocino ''ou ''gardabera. ''Il s’agit d’une plante de la famille des laiterons (''Sonchus'')''.''
  
== Enclos pour l'élevage d'animaux domestiques ==
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== Alimentation des petits ==
  
=== Porcheries ===
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Tous les animaux passent par une période de leur élevage, au début de leur vie, où ils font l’objet de soins spéciaux. De leur naissance jusqu’à atteindre un âge où ils commencent à se nourrir comme leurs parents, ils sont alimentés différemment. Et dans la mesure où la plupart des animaux domestiques sont des mammifères, ils passent par une période d’allaitement, puis leur alimentation est modifiée peu à peu afin qu’ils s’habituent à ce qui va être leur régime alimentaire d’adultes. De plus, ils reçoivent d’autres types de soins visant à pallier la fragilité qui leur est attribuée pendant cette première étape de leur vie.
  
À Améscoa (N), la porcherie était une enceinte construite en planches de chêne. L’ouverture de l’entrée se fermait avec une grosse planche appelée ''taca''. Près de là, reposant par terre, se trouvait la ''gamella'' pour l’aliment. Comme les autres mangeoires, celle-ci était un tronc de hêtre ou de chêne évidé à la hache et l’herminette.
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=== Veaux ===
  
=== Poulaillers ===
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À Astigarraga (G), veaux et génisses sont alimentés avec du lait quand ils sont petits, puis avec de l’aliment mélangé à du foin pour les engraisser.
  
Les poules étaient élevées dans un poulailler ou dans l’étable de la maison, où elles partageaient l’espace avec les autres animaux, que ce soit du grand ou du petit bétail, de type lapins et canards.
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=== Agnelles ===
  
Elles étaient généralement libres de se promener dans la rue ou sur l’aire de battage pendant la journée, avant de se réfugier à l’étable le soir (Agurain, Bernedo, Moreda, Ribera Alta, Treviño, Urkabustaiz-A ; Carranza, Orozko, Urduliz, Zeanuri-B ; Astigarraga-G ; Izal-N). À Elosua (G) elles passaient la journée à l’air libre en été tandis qu’en hiver elles restaient au poulailler.
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À Carranza (B), la période d’allaitement dure environ jusqu’au mois de juin ; mais on ne laisse téter les agnelles que jusqu’à début mai, moment où elles sont sevrées afin de profiter du lait pour faire du fromage.
  
=== Clapiers ===
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== Alimentation du bétail au champ ==
  
Dans de nombreux villages étudiés, les informateurs signalent que les lapins étaient élevés dans des cages en planches, sortes de caissons avec la partie frontale fermée par un grillage, que certains connaissent d’ailleurs sous le nom de grillage à lapins, qui étaient placés le long d’un mur de la maison, à l’étable ou sous un abri séparé.
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En général, on lâche les animaux domestiques qui ont passé l’hiver à l’étable à l’abri des intempéries au début du printemps, dans les prés autour de la ferme ou du village, avant d’envoyer les troupeaux en montagne à la fin du printemps ou à l’entrée de l’été, quand les conditions climatiques s’améliorent et l’herbe recommence à pousser. À l’inverse, ils redescendent à l’automne de la montagne pour pâturer dans les prés tant que le climat le permet.
  
À Urduliz (B), ils étaient installés à l’étable ou sous un auvent dans des caisses en bois appelées ''konejerak''. Aux périodes où l’on n’utilisait pas la ''txabola ''du four, on les y gardait là. Le clapier était une caisse en bois d’environ 70x70 cm. S’il était plus long, il était divisé en deux compartiments, avec le mâle d’un côté et la femelle de l’autre. Le devant de la caisse pouvait être en bois ou en grillage. Parfois la base aussi était en grillage. Le sol de la caisse se recouvrait d’une litière d’herbe sèche, qui se changeait de temps à autre une fois qu’elle était salie par les excréments et les restes de nourriture.
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=== Versant méditerranéen ===
  
=== Pigeonniers ===
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On peut observer une distinction nette entre le versant atlantique et le versant méditerranéen lorsqu’il s’agit de soigner le bétail qui pâture près des villages. Sur le versant méditerranéen, il était habituel d’embaucher un berger qui s’occupait du troupeau constitué par le bétail de tous les habitants du village.
  
Souvent, les pigeonniers étaient installés au grenier. À Allo (N), certaines maisons disposaient leur petit pigeonnier dans le haut de la maison, dans une partie du grenier. L’élevage de ces oiseaux n’a jamais été habituel dans le village, mais il y a toujours eu des familles qui en avaient. Le pigeonnier comportait toujours une petite fenêtre à l’extérieur qui pouvait être fermée avec un grillage ou complètement ouverte pour permettre la sortie des oiseaux. Dans ce cas, on plaçait un vieux pichet de porcelaine ou un pot à lait en aluminium suspendu à un bâton pour qu’il oriente les oiseaux<ref>Toutefois, à certaines occasions la sortie des pigeons était interdite, comme le rappelle un article des ''Ordonnances municipales ''de 1917: « Les propriétaires de pigeons doivent les tenir enfermés pendant les mois d’octobre et novembre, et du 15 juin au 15 août, pour éviter qu’ils n’attaquent les semis. Toute infraction sera punie d’une amende conformément aux dispositions en vigueur ».</ref>.
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=== Versant atlantique ===
  
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Sur le versant atlantique, autrefois, il était courant de confier aux enfants la surveillance du bétail dans les prés proches de la maison, à une époque où il n’était pas fréquent de clôturer les terrains. Il arrivait assez souvent que les enfants aient à abandonner l’école dès qu’ils avaient appris à lire pour qu’ils commencent à s’occuper de cette tâche et d’autres appropriées pour leur âge.
  
{{DISPLAYTITLE: V. ÉTABLES ET ENCEINTES POUR L’ÉLEVAGE DES ANIMAUX}} {{#bookTitle:Élevage et Activités Pastorales au Pays Basque|Ganaderia_y_pastoreo_en_vasconia/fr}}
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=== Contrôle des animaux dans les prés ===
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Avant la généralisation des clôtures pour séparer les prés et empêcher que les animaux n’en sortent, il était nécessaire de les surveiller pour qu’ils ne s’échappent pas.
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Quand il n’était pas possible de surveiller les animaux, on les gardait attachés dans le pré pour qu’ils ne s’échappent pas ou on utilisait un dispositif pour les empêcher de s’éloigner ou d’entrer dans les semis.
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{{DISPLAYTITLE: VI. ALIMENTATION DU BÉTAIL EN STABULATION}} {{#bookTitle:Élevage et Pastoralisme au Pays Basque | Ganaderia_y_pastoreo_en_vasconia/fr}}

Revisión actual del 13:34 6 feb 2020

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Alimentation du bétail à la maison

Ce chapitre est consacré à l’alimentation que les différentes espèces de bétail domestique recevaient pendant la période où elles restaient à l’étable. Elle correspond aux mois d’hiver, pendant lesquels les conditions climatiques empêchent la croissance de l’herbe et, de toute façon, compliquent la sortie du bétail dans les prés ou dans les pâturages de montagne. Certaines espèces étaient stabulées en permanence, indépendamment du passage des saisons. D’autres animaux étaient maintenus constamment à l’étable en fonction de l’usage qui allait en être fait.

Bœufs

L’alimentation des bœufs était quelque peu particulière par rapport à celle des autres bovins. Comme ils servaient de force de trait pendant les travaux agricoles, leur alimentation était plus soignée afin qu’ils puissent travailler dur sans tomber malades. De plus, il était habituel qu’une paire de bœufs de belle allure fasse la fierté de son propriétaire et certains, surtout s’ils en avaient les moyens, gavaient ces animaux afin de susciter l’admiration et l’envie de leurs voisins.

Cheptel équin

Avec l’alimentation du cheptel équin, il se passait à peu près la même chose que pour le bétail bovin, mais sur le versant méditerranéen elle se basait sur les céréales et les légumes secs et, côté atlantique, sur l’herbe.

Brebis et chèvres

À Carranza (B) actuellement, pendant l’époque hivernale les troupeaux paissent dans les prés du fond de la vallée et se mettent à l’abri le soir dans les étables et les cabanes où ils reçoivent du foin en complément. Les brebis agnelées sont gardées à l’étable de novembre à mai. De novembre à mars, elles reçoivent deux rations quotidiennes d’aliment, une le matin après la traite et l’autre le soir avant celle-ci ; pendant le mois d’avril, une ration le soir avant la traite.

Porcs

L’alimentation des cochons était similaire sur tout le territoire étudié. Dans sa composition prédominaient les betteraves ou les navets hachés et les patates, accompagnés de légumes mélangés à de la farine de céréale délayée dans l’eau chaude. Ces animaux étaient aussi lâchés dans la montagne pour s’alimenter de glands et de faînes, voire même pour profiter du petit-lait dans les zones de pâturage où l’on fabriquait des fromages dans les cabanes.

Poules et autres volailles

Dans la plupart des villages, les poules s’alimentaient librement dans la rue en picorant. De plus, leur alimentation était complétée par du grain et parfois par de la farine et des pommes de terre cuites à l’eau.

Lapins

Les lapins étaient les principaux consommateurs d’herbes sauvages parmi lesquelles se détache une plante souvent citée, le lechocino ou gardabera. Il s’agit d’une plante de la famille des laiterons (Sonchus).

Alimentation des petits

Tous les animaux passent par une période de leur élevage, au début de leur vie, où ils font l’objet de soins spéciaux. De leur naissance jusqu’à atteindre un âge où ils commencent à se nourrir comme leurs parents, ils sont alimentés différemment. Et dans la mesure où la plupart des animaux domestiques sont des mammifères, ils passent par une période d’allaitement, puis leur alimentation est modifiée peu à peu afin qu’ils s’habituent à ce qui va être leur régime alimentaire d’adultes. De plus, ils reçoivent d’autres types de soins visant à pallier la fragilité qui leur est attribuée pendant cette première étape de leur vie.

Veaux

À Astigarraga (G), veaux et génisses sont alimentés avec du lait quand ils sont petits, puis avec de l’aliment mélangé à du foin pour les engraisser.

Agnelles

À Carranza (B), la période d’allaitement dure environ jusqu’au mois de juin ; mais on ne laisse téter les agnelles que jusqu’à début mai, moment où elles sont sevrées afin de profiter du lait pour faire du fromage.

Alimentation du bétail au champ

En général, on lâche les animaux domestiques qui ont passé l’hiver à l’étable à l’abri des intempéries au début du printemps, dans les prés autour de la ferme ou du village, avant d’envoyer les troupeaux en montagne à la fin du printemps ou à l’entrée de l’été, quand les conditions climatiques s’améliorent et l’herbe recommence à pousser. À l’inverse, ils redescendent à l’automne de la montagne pour pâturer dans les prés tant que le climat le permet.

Versant méditerranéen

On peut observer une distinction nette entre le versant atlantique et le versant méditerranéen lorsqu’il s’agit de soigner le bétail qui pâture près des villages. Sur le versant méditerranéen, il était habituel d’embaucher un berger qui s’occupait du troupeau constitué par le bétail de tous les habitants du village.

Versant atlantique

Sur le versant atlantique, autrefois, il était courant de confier aux enfants la surveillance du bétail dans les prés proches de la maison, à une époque où il n’était pas fréquent de clôturer les terrains. Il arrivait assez souvent que les enfants aient à abandonner l’école dès qu’ils avaient appris à lire pour qu’ils commencent à s’occuper de cette tâche et d’autres appropriées pour leur âge.

Contrôle des animaux dans les prés

Avant la généralisation des clôtures pour séparer les prés et empêcher que les animaux n’en sortent, il était nécessaire de les surveiller pour qu’ils ne s’échappent pas.

Quand il n’était pas possible de surveiller les animaux, on les gardait attachés dans le pré pour qu’ils ne s’échappent pas ou on utilisait un dispositif pour les empêcher de s’éloigner ou d’entrer dans les semis.