IX. LA MONTÉE EN MONTAGNE AVEC LE BÉTAIL

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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La montée avec le troupeau

Au printemps, les troupeaux de brebis étaient généralement envoyés aux pâturages d'altitude. La date de la montée était fonction de plusieurs facteurs. Parmi eux primaient les facteurs climatiques, déterminants pour la croissance de l'herbe, suivis de l'état du cheptel, c'est-à-dire de son âge et de la période d'allaitement.

Dans certains lieux, la croyance voulait qu'on ne fasse jamais monter les brebis aux pâturages hauts, ou les descendre, à certains jours de la semaine car on pensait que cela pouvait donner lieu à des accidents. Les jours concernés étaient en général le mardi et le vendredi.

La pâture de cycle journalier

Dans un bon nombre de localités, il était habituel que le berger reste vivre dans une cabane en montagne avec ses brebis. Mais ceci n'était pas le cas dans tous les villages étudiés, car parfois les pâturages étaient suffisamment proches de leur domicile pour qu'il puisse s’occuper du bétail et revenir chez lui tous les jours.

Dans certains endroits, si la visite du bétail était quotidienne, elle avait lieu à la fin de la journée pour traire, de sorte que le berger restait dormir en montagne et attendait la traite du matin pour revenir à la maison avec le lait.

La montée du berger seul ou accompagné

Dans la plupart des villages étudiés où il a existé un type d'exploitation pastorale dans laquelle que le berger vivait en permanence à la montagne dans une cabane ou du moins devait dormir à côté de ses brebis, il restait seul, ou au maximum en compagnie d'autres bergers, mais jamais de sa famille. Il s'ensuit que de temps à autre il se rendait chez lui pour s'approvisionner ou alors un parent montait à sa cabane pour le faire. Si dans quelques rares cas, il a été constaté que la famille au complet accompagnait le berger et vivait avec lui en montagne, il était un peu plus fréquent que quelques parents l'aident à monter les brebis aux pâturages d'altitude et parfois à aménager sa résidence temporaire, avant de revenir chez eux.

Mais même quand le berger restait seul avec son troupeau, il n'était pas complètement isolé car il devait revenir périodiquement à la maison chercher des provisions.

Le cortège animal du berger

Le berger montait avec son troupeau habituellement escorté par d'autres animaux qui facilitaient son travail, comme le chien pour guider et contrôler les brebis et la mule pour transporter les ustensiles et ramener les fromages et les provisions. Les cochons servaient pour mettre à profit le petit-lait issu de la transformation du lait en fromage qui, sinon, aurait été gaspillé. D'autres animaux plus petits, comme les poules, lui assuraient une provision en œufs. L'entretien de ces derniers dans les pâturages d'altitude présentait l'avantage pour le berger d'un minimum de frais puisque vivant à l'air libre ils obtenaient par leurs propres moyens de quoi se nourrir.

Les meilleurs pâturages pour le troupeau

Pâturages d'été ou estives

Dans la zone atlantique et dans les territoires du versant méditerranéen proches de la ligne de division des eaux, l'aliment principal du bétail est l'herbe. Celle qu'il apprécie le plus est celle qui pousse dans les zones hautes, et surtout sur les versants ensoleillés. Plus elle est fine et plus elle est considérée nourrissante.

Outre l’herbe fine des sommets, les brebis s'alimentaient aussi, en cas de pénurie de cette dernières, d'autres espèces végétales qui n'étaient pas des graminées.

Pâturages hivernaux ou de vallée

Les pâturages d'altitude ne pouvaient être mis à profit que pendant la période annuelle de beau temps. Dans la zone sous influence atlantique, pendant la période hivernale les brebis s'alimentaient dans les prés des vallées. L'alimentation était complétée par le fourrage fauché en vert et cultivé à cette fin, le foin ramassé pendant la période estivale, des céréales et des aliments pour animaux. Une courte transhumance ou transterminance était aussi parfois réalisée vers les localités côtières, à climat naturellement plus bénin.

Versant méditerranéen

Dans la zone méditerranéenne où les pâturages frais à base de graminées sont rares, les brebis se nourrissent de diverses plantes à port herbacé ou arbustif. Elles profitent également des jachères et des bordures non semées ainsi que des chaumes et des épis qui jonchent le sol après la moisson.

La descente du troupeau

Qu’ils exercent leur activité dans les zones pastorales où il était coutume de rester en altitude pour soigner les brebis pendant la période estivale ou qu’ils les surveillent au moyen de visites quotidiennes ou plus ou moins fréquentes, les bergers commençaient à faire descendre les troupeaux après avoir épuisé les pâturages de montagne ou quand les conditions climatiques s'aggravaient au point d'empêcher le séjour des bêtes en montagne.