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En la investigación que se ha llevado a cabo para este Atlas Etnográfico se constata que a lo largo del año hay dos momentos especiales en los que se practican ritos para la protección de los animales domésticos. Por una parte está la festividad invernal de San Antón Abad (17 de enero), invocado como protector de vacas, caballos y cerdos; y junto a él la de San Blas (3 de febrero). Por otra son numerosos los ritos que, utilizando diversos símbolos, se practican en el solsticio de verano para proteger los ganados; este solsticio coincide con la gran festividad de San Juan Bautista, tenido en algunos lugares como protector de pastores y rebaños de ovejas; en estos ritos hay que incluir las bendiciones del laurel, olivo o avellano que tienen lugar el Domingo de Ramos y el día de Santa Cruz de mayo.  
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Les animaux dont nous parlons dans cet ouvrage appartiennent au foyer, au cercle du feu domestique maîtrisé par l'homme, là où il exerce ses croyances et pratique ses rites. C'est pourquoi les bénédictions dont bénéficie le groupe humain s'étendent aussi aux animaux domestiques. Quand à Sara (L), le jour de la Chandeleur (2 février), la femme revenait à la maison avec les cierges bénis à l'église, la bénédiction touchait tous les membres de la famille ; pour cela, elle leur versait sur la tête ou sur les épaules quelques gouttes de cire de la chandelle bénie. Le lendemain, fête de la Saint-Blaise, l'homme de la maison prenait la même chandelle et allait à l'étable pour y bénir, une à une, ses bêtes stabulées - vaches, veaux, cochons, âne... - en versant sur leur tête un peu de cire bénite.
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Nos ethnologues situent ce rite de protection au dernier stade de l'évolution spirituelle ; antérieurement, d'autres symboles ont existé, « comme l'aubépine, le noisetier, le frêne, le mouton noir, la chèvre, le bouc, les ''hautsak'' (''autsak'') (ou esprits des ancêtres) et le Basajaun (ou génie des montagnes), qui étaient considérés comme autant d'éléments et génies protecteurs du bétail »<ref>José Miguel de BARANDIARAN. Mot «Oneztarri» in ''Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca. ''OO.CC. Tome I. Bilbao : 1972.</ref>.
=== [[San_Antonio_Abad_patrono_del_ganado|San Antonio Abad, patrono del ganado]] ===
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=== [[San_Blas|San Blas]] ===
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Dans les recherches qui ont été réalisées pour cet Atlas Ethnographique, il a pu être constaté qu'au cours de l'année il existe deux grands moments où étaient pratiqués divers rites pour la protection des animaux domestiques. Nous avons d'une part la festivité hivernale de la Saint-Antoine Abbé (17 janvier), invoqué comme protecteur des vaches, des chevaux et des porcs, et avec lui celle de la Saint-Blaise (3 février). Et de l'autre abondent les rites qui, utilisant divers symboles, sont pratiqués au solstice d'été pour protéger le bétail ; ce solstice coïncide avec la grande fête de la Saint-Jean, considéré à certains endroits comme un protecteur des bergers et des troupeaux de brebis ; à ces rites il faut ajouter les bénédictions du laurier, de l'olivier ou de noisetier qui ont lieu le Dimanche des Rameaux et le jour de la Sainte Croix de mai.
=== [[San_Juan_Bautista_protector_de_los_rebaños|San Juan Bautista, protector de los rebaños]] ===
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=== [[Simbolos_protectores_contra_el_rayo|Símbolos protectores contra el rayo]] ===
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== Saint antoine abbé, patron du bétail ==
=== [[Bendiciones_rituales|Bendiciones rituales]] ===
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=== [[Ofrendas|Ofrendas]] ===
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Les villages des zones où l'élevage constituait le socle du mode de vie considèrent ''San Antonio Abad'', populairement ''San Antón'', comme le principal protecteur de la santé et de la fertilité des animaux, de leurs étables et des troupeaux. Sa fête, le l7 janvier, était d'une grande importance religieuse.
=== [[Amuletos|Amuletos]] ===
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=== Un jour de fête pour les animaux ===
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Le caractère le plus significatif de la Saint-Antoine est que ce jour-là est férié pour les animaux domestiques ; aucun type de bétail ne travaille ; il était interdit d'atteler les bœufs et autres animaux de trait car ils devaient respecter la fête. Dans la vallée d'Urraúl Alto (N), on ne mettait même pas le bât aux équins (la ''salma'') et en d'autres endroits on laissait le bétail paître librement pendant toute la journée de son saint patron. Les meuniers ne travaillaient donc pas ce jour-là car les ânes ne pouvaient pas porter les sacs de grain au moulin. À Lanzasagudas-Carranza (B), il a aussi été relevé que ce jour-là les animaux recevaient une ration supplémentaire. La coutume de ne pas faire travailler le bétail le jour de la Saint-Antoine, ou de la Saint-Blaise, a été explicitement recueillie dans les villages d'Agurain, Apellániz, Apodaca, Okariz, Onraita, Otazu et Treviño en Alava, d'Arraioz-Baztan, Aristu et San Martín de Améscoa en Navarre, à Carranza pour la Biscaye et à Sara pour le Labourd.
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== Symboles protecteurs contre la foudre ==
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L'orage, et notamment la foudre, est un motif de souci pour le berger qui soigne le troupeau. Certains informateurs signalent que c'est au mois de juin que se produisent généralement les épisodes les plus funestes. Quand il pleut intensément, le troupeau cherche à s'abriter sous les arbres, mais ceux-ci attirent la foudre, qui est une source de malheur et de pertes de bétail.
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Pour empêcher la chute de la foudre, mais pas uniquement pour cela, le matin de la Saint-Jean on plaçait à la porte des étables et des granges des bouquets et des fleurs. Mais en dehors de ce rite ponctuel, le recours aux symboles protecteurs est permanent. Dans la zone humide de Vasconia, parmi ces symboles dominent l'aubépine et le laurier.
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On attribue à l'aubépine un pouvoir spécial pour protéger la maison et la propriété de l'orage et de la foudre. Le laurier doit être béni le Dimanche des Rameaux. Les deux symboles partagent la protection contre les dangers de la foudre.
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Citons aussi, parmi ces symboles protecteurs, les croix en noisetier bénies à la Croix de mai (le 3 de ce mois) et les bougies de la Chandeleur (2 février).
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== Les amulettes ==
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Tant les sonnailles que les cloches étaient censées avoir la vertu d'éloigner les maléfices qui portent malheur au bétail. Antan, leur emploi pour protéger celui-ci du mauvais œil était général. Selon Barandiaran, à l'Âge du Bronze, les cloches servaient d'amulettes protectrices des animaux<ref>José Miguel de BARANDIARAN. «Creencias y cultos megalíticos» in EF. Mat''. ''y Cuest''., ''XLVII (1924) p. 42.</ref>.
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Barandiaran suggère que la coutume de bénir les cloches que doivent porter les animaux, telle qu'elle se pratique encore au sanctuaire d'Urkiola, obéit probablement au dessein de l'Église d'enseigner aux fidèles que la vertu de protéger les animaux est due à Dieu par l'intermédiaire de saint Antoine et non pas à la force magique des cloches.
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Revisión actual del 10:36 16 jul 2019

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Les animaux dont nous parlons dans cet ouvrage appartiennent au foyer, au cercle du feu domestique maîtrisé par l'homme, là où il exerce ses croyances et pratique ses rites. C'est pourquoi les bénédictions dont bénéficie le groupe humain s'étendent aussi aux animaux domestiques. Quand à Sara (L), le jour de la Chandeleur (2 février), la femme revenait à la maison avec les cierges bénis à l'église, la bénédiction touchait tous les membres de la famille ; pour cela, elle leur versait sur la tête ou sur les épaules quelques gouttes de cire de la chandelle bénie. Le lendemain, fête de la Saint-Blaise, l'homme de la maison prenait la même chandelle et allait à l'étable pour y bénir, une à une, ses bêtes stabulées - vaches, veaux, cochons, âne... - en versant sur leur tête un peu de cire bénite.

Nos ethnologues situent ce rite de protection au dernier stade de l'évolution spirituelle ; antérieurement, d'autres symboles ont existé, « comme l'aubépine, le noisetier, le frêne, le mouton noir, la chèvre, le bouc, les hautsak (autsak) (ou esprits des ancêtres) et le Basajaun (ou génie des montagnes), qui étaient considérés comme autant d'éléments et génies protecteurs du bétail »[1].

Dans les recherches qui ont été réalisées pour cet Atlas Ethnographique, il a pu être constaté qu'au cours de l'année il existe deux grands moments où étaient pratiqués divers rites pour la protection des animaux domestiques. Nous avons d'une part la festivité hivernale de la Saint-Antoine Abbé (17 janvier), invoqué comme protecteur des vaches, des chevaux et des porcs, et avec lui celle de la Saint-Blaise (3 février). Et de l'autre abondent les rites qui, utilisant divers symboles, sont pratiqués au solstice d'été pour protéger le bétail ; ce solstice coïncide avec la grande fête de la Saint-Jean, considéré à certains endroits comme un protecteur des bergers et des troupeaux de brebis ; à ces rites il faut ajouter les bénédictions du laurier, de l'olivier ou de noisetier qui ont lieu le Dimanche des Rameaux et le jour de la Sainte Croix de mai.

Saint antoine abbé, patron du bétail

Les villages des zones où l'élevage constituait le socle du mode de vie considèrent San Antonio Abad, populairement San Antón, comme le principal protecteur de la santé et de la fertilité des animaux, de leurs étables et des troupeaux. Sa fête, le l7 janvier, était d'une grande importance religieuse.

Un jour de fête pour les animaux

Le caractère le plus significatif de la Saint-Antoine est que ce jour-là est férié pour les animaux domestiques ; aucun type de bétail ne travaille ; il était interdit d'atteler les bœufs et autres animaux de trait car ils devaient respecter la fête. Dans la vallée d'Urraúl Alto (N), on ne mettait même pas le bât aux équins (la salma) et en d'autres endroits on laissait le bétail paître librement pendant toute la journée de son saint patron. Les meuniers ne travaillaient donc pas ce jour-là car les ânes ne pouvaient pas porter les sacs de grain au moulin. À Lanzasagudas-Carranza (B), il a aussi été relevé que ce jour-là les animaux recevaient une ration supplémentaire. La coutume de ne pas faire travailler le bétail le jour de la Saint-Antoine, ou de la Saint-Blaise, a été explicitement recueillie dans les villages d'Agurain, Apellániz, Apodaca, Okariz, Onraita, Otazu et Treviño en Alava, d'Arraioz-Baztan, Aristu et San Martín de Améscoa en Navarre, à Carranza pour la Biscaye et à Sara pour le Labourd.

Symboles protecteurs contre la foudre

L'orage, et notamment la foudre, est un motif de souci pour le berger qui soigne le troupeau. Certains informateurs signalent que c'est au mois de juin que se produisent généralement les épisodes les plus funestes. Quand il pleut intensément, le troupeau cherche à s'abriter sous les arbres, mais ceux-ci attirent la foudre, qui est une source de malheur et de pertes de bétail.

Pour empêcher la chute de la foudre, mais pas uniquement pour cela, le matin de la Saint-Jean on plaçait à la porte des étables et des granges des bouquets et des fleurs. Mais en dehors de ce rite ponctuel, le recours aux symboles protecteurs est permanent. Dans la zone humide de Vasconia, parmi ces symboles dominent l'aubépine et le laurier.

On attribue à l'aubépine un pouvoir spécial pour protéger la maison et la propriété de l'orage et de la foudre. Le laurier doit être béni le Dimanche des Rameaux. Les deux symboles partagent la protection contre les dangers de la foudre.

Citons aussi, parmi ces symboles protecteurs, les croix en noisetier bénies à la Croix de mai (le 3 de ce mois) et les bougies de la Chandeleur (2 février).

Les amulettes

Tant les sonnailles que les cloches étaient censées avoir la vertu d'éloigner les maléfices qui portent malheur au bétail. Antan, leur emploi pour protéger celui-ci du mauvais œil était général. Selon Barandiaran, à l'Âge du Bronze, les cloches servaient d'amulettes protectrices des animaux[2].

Barandiaran suggère que la coutume de bénir les cloches que doivent porter les animaux, telle qu'elle se pratique encore au sanctuaire d'Urkiola, obéit probablement au dessein de l'Église d'enseigner aux fidèles que la vertu de protéger les animaux est due à Dieu par l'intermédiaire de saint Antoine et non pas à la force magique des cloches.


  1. José Miguel de BARANDIARAN. Mot «Oneztarri» in Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca. OO.CC. Tome I. Bilbao : 1972.
  2. José Miguel de BARANDIARAN. «Creencias y cultos megalíticos» in EF. Mat. y Cuest., XLVII (1924) p. 42.