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De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Une grande partie de l'activité ludique enfantine dans la société traditionnelle se déroulait dans ce qu'aujourd'hui, avec une certaine résonance encyclopédique, nous appelons nature. Mais pour l'enfant d'autrefois les choses étaient plus simples. La nature était la rivière peuplée de poissons ou du moins de grenouilles et de ''sapaburus'' (têtards), les champs où chantaient les grillons en été et poussaient les fleurs au printemps, les murs de pierre où se cachaient les lézards, les avant-toits où se réfugiaient les chauve-souris, les chemins bordés de haies de mûres, les grottes pleines de silence, les arcades où s'abriter de la pluie, la montagne pour les grandes expéditions, les roches du littoral avec leurs viviers de chapeaux chinois ou de bulots et les arbres où les oiseaux construisaient leurs nids.
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Vers les six ou sept ans, l'enfant commence à se détacher de la protection materno-familiale, jusqu'à alors permanente. Dans son monde intérieur, un changement s'opère avec l'apparition des premiers traits de la pensée logique, autrefois couramment connue comme « âge de raison », avec ses multiples manifestations. Le monde fantastique laisse place à une perception plus réaliste et l'enfant est capable d'établir des relations entre différentes idées et de formuler des catégories. En parallèle se développe la conscience qu'il ne se suffit pas pour répondre aux besoins qu'il éprouve et, instinctivement, il tend à s'intégrer dans un groupe avec des garçons ou des filles du même âge.
  
Cette ambiance n'était pas réservée aux enfants qui vivaient dans les communautés rurales. Tout village ou ville renfermait ou disposait tout près d'éléments de la nature invitant les enfants, qui passaient moins de temps avec les travaux scolaires que maintenant, à exercer des activités de collecte, de chasse ou pour le moins d'exploration.
+
L'enfant participe à la création de la société enfantine. Cette socialisation trouve son expression maximale dans le groupe d'amis qui durera jusqu'au seuil de la puberté.
  
Pendant ces activités, les enfants établissaient des relations de très diverse nature avec les animaux. Avec certains d'entre eux, comme la coccinelle et les hirondelles, ils étaient respectueux, mais la plupart du temps, ils cherchaient à tuer, mutiler ou blesser l'animal.
+
Autour du groupe ou de la bande va se développer une véritable microsociété avec toute la complexité et la richesse de nuances imaginables.
  
== La relation avec les animaux ==
+
D'emblée, chaque groupe d'enfants particulier et tous en général ont des règles de coexistence rigides, voire inexorables. Certains individus, surtout grâce à leurs prouesses physiques ou à leurs habiletés, s'imposent à la tête du groupe avec l'assentiment de tous. Pour entrer dans le groupe, il faut remplir certaines conditions et, une fois qu'on en est membre, des secrets inviolables sont partagés. La fidélité est un élément essentiel et tout manquement peut être un motif d'expulsion ou de rupture du groupe.
  
=== La coccinelle. Marigorringoa ===
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Des lieux de réunion sont mis en place et l'aspiration suprême d'une bande va être la construction ou l'aménagement de la ''txabola'' comme siège permanent des rencontres, lieu de confidences et de refuge les jours de mauvais temps.
  
L'enfant qui trouve une coccinelle la prend avec la main et la laisse parcourir la paume, le dos ou les doigts. Quand elle arrive sur le bord ou au bout du doigt, en général elle s'envole et il faut donc, pour jouer le plus longtemps possible avec l'insecte, tourner la main de façon à ce qu'il ait toujours une surface plane où se déplacer.
+
Inévitablement, la société enfantine traditionnelle s'articule en groupes différenciés par sexes. Cette différenciation des groupes admet quelques nuances. Dans la plupart des villages, la séparation est habituellement rigide. Si un garçon joue avec des filles, il sera méprisé et considéré efféminé, ''marichica'' et, à l'inverse, la fille qui préfère les jeux des garçons est appelée ''marimutil'' dans la zone bascophone et ''marichico'' ou ''marimacho'' dans la plus grande partie du territoire castillanophone.
  
=== Chasser les grillons. Txirtxiletara ===
+
Dans les villes et les noyaux urbanisés certains jeux mixtes de garçons et filles sont possibles. Mais même dans ce cas, il existe certaines activités qui sont interdites à l'autre sexe. En tout état de cause, les garçons optent pour des jeux dont la caractéristique prédominante est la manifestation de la force sous forme de sauts, de course, de poursuites, de lancers et de luttes, tandis que les filles développent surtout des jeux plus sédentaires dans lesquels prime l'habileté dans la manipulation d'objets avec les mains (osselets) ou avec les pieds (''Truquemé''), outre d'autres jeux de mouvements rythmiques ou de représentations, ainsi que de langage.
  
Aller à la chasse aux grillons est une activité propre au printemps et à l'été à laquelle participent surtout les garçons, sans exclusion toutefois des filles.
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La société enfantine, à l'instar de celle des adultes, constitue donc un corps organisé. Parmi ses activités, les formules rituelles, comme celle recueillies ci-dessous, occupent une place importante.
  
Pour localiser la cachette du grillon, il faut d'abord faire attention à la provenance de son chant. Une fois que le trou où il se cache a été trouvé, il s'agit de l'en faire sortir.  
+
== Échanges. Trukez truk ==
  
=== Escargots et limaces ===
+
Si un enfant reçoit d'un autre un objet qui, au bout d'un certain temps, lui est réclamé, il réplique en récitant une formule, dont la version la plus brève et la plus répandue a été recueillie à Pipaón (A), Barakaldo, Durango, Getxo, Trapagaran (B) et Sangüesa (N); cette formule est la suivante :
  
Ramasser les escargots est en elle-même une activité ludique propre aux enfants des deux sexes. Le moment le plus propice à la récolte est après un orage d'été. On les ramasse pour les rapporter à la maison et les consommer ou souvent, simplement, dans le but de les utiliser comme jouets.
+
:''Santa Rita, Rita,''
 +
:''lo que se da no se quita.''
  
Quand on trouve un escargot réfugié dans sa coquille, pour l'encourager à sortir, on lui chante avec insistance une chanson très répandue géographiquement et plutôt uniforme dans sa structure :
+
== Trouvailles. Gauzak aurkitu ==
  
''Caracol, miricol/biricol,''
+
Quand un enfant trouve un objet et pense qu'il appartient à l'un de ses camarades, il annonce à voix haute la trouvaille sans préciser de quoi il s'agit. La formule utilisée pour cette annonce, recueillie avec de légères variantes à Apellániz, Salvatierra (A), Durango, Getxo, Trapagaran (B), Allo, Artajona et Tudela (N) est celle-ci :
  
''Caracol, col, col''
+
:''Una cosa me he encontrado cuatro veces lo diré''
 +
:''si no aparece el dueño para mí me la quedaré.''
  
''saca los cuernos al sol ''
+
En entendant cette annonce, les membres du groupe fouillent leurs poches pour vérifier si l'objet trouvé leur appartient. S'il ne manque à personne, celui qui l'a trouvé le garde et, au bout de quatre ou cinq annonces, il ne peut plus être réclamé.
  
''que tu madre y tu padre ''
+
== Rupture et rétablissement de l'amitié. Hasarreak eta konpontzeak ==
  
''también los sacó.''
+
La rupture de l'amitié entre enfants fait aussi l'objet d'une certaine ritualisation.
  
=== La pêche ===
+
Quand un enfant de Bermeo (B) se fâche avec un autre, pour rompre la relation, il lui dit «''Urrun da fitx''» (littéralement « loin et c'est fini »). Ceci équivaut à l'expression castillane « Cruz y raya ». Après ces mots, il crache par terre et écrase la salive avec le pied. Parfois, l'autre enfant lui répond «''Betiko ta betiko''», qui peut se traduire par « por siempre y para siempre » (à jamais).
  
La pêche dans les rivières avait une fonction essentiellement ludique, mais parfois aussi les pièces obtenues étaient rapportées à la maison pour les consommer.
+
Puis, les deux se tournent le dos et chacun s'en va de son côté.
  
=== Chercher des nids. Txori-ikasten ===
+
== L'acceptation des règles. Arauak ==
  
Parmi les activités de chasse ou de jeu en rapport avec le monde animal, il en existe une qui se détache par sa complexité, à savoir la recherche de nids.  
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Pendant l'enfance, l'enfant apprend surtout à se conduire selon certaines règles. Les jeux commencent généralement par un tirage au sort par lequel sont répartis les rôles ou l'ordre de participation est mis en place. La première leçon à apprendre est qu'il faut accepter le résultat du tirage au sort.
  
Avec l'arrivée du printemps, les oiseaux commencent leur activité reproductrice. Dans les villages et les zones rurales, chez les enfants d'antan, intégrés dans un système scolaire moins absorbant qu’aujourd'hui, la nature éveillait leurs instincts cachés de chasseurs. Toutefois, ce désir avait un caractère plus ludique que cynégétique, même si la consommation des petits oiseaux n'est pas à exclure.
+
De plus, les jeux sont règlementés. Leurs règles peuvent être d'une grande complexité et prévoient toutes les situations possibles.
  
== Activités en rapport avec les végétaux ==
+
Ces règles sont acceptées par tous. Des variantes, décidées en groupe et qui n'affectent habituellement pas le noyau du jeu, peuvent être introduites. Certaines de ces variantes peuvent devenir permanentes au sein du groupe ou du lieu et seront transmises à la génération suivante. De là naissent les différences que pour un même jeu nous pouvons observer d'un quartier à un autre, d'un village à un autre ou d'une zone à l'autre.
  
Un autre ensemble important d'activités enfantines ludiques sont celles liées au monde végétal. Si celles que les enfants ont avec les animaux sont plus propres aux garçons, celles qui suivent sont préférées par le sexe opposé, bien que cela ne soit pas toujours le cas. Le ramassage et le vol de fruits sont réalisés par des groupes mixtes et quant à l'utilisation de certains produits végétaux comme tabac, elle est plus propre aux garçons, mais à ces âges précoces les filles aussi y participent.
+
Les jeux avec des règles sont LE jeu par excellence dans le monde enfantin. Ils engagent toutes les ressources de la personnalité et se servent des objets les plus variés pour être exécutés. La gamme des instruments utilisable va des plus rudimentaires, comme une écorce d'orange, aux plus élaborés comme un ''iturri''. Parfois aussi aucun instrument n'est nécessaire. Il existe des jeux pour les grands espaces ou pour les espaces réduits, pour le beau temps et pour les jours de pluie. Certains relèvent de l'habileté, d'autres de la force. D'autres réunissent les deux qualités. Il y en a de hasard, de langage, rituels et magiques, de devinettes, de cache-cache et intellectuels.
  
=== L'activité de collecte. ===
+
Les jeux d'enfant ont leurs règles bien définies qui sont conservées dans la mémoire de l'enfant et qui sont transmises oralement.
  
Une activité enfantine importante est la cueillette de fruits sauvages. Ils servent souvent à la consommation et au jeu des propres enfants, mais parfois ils sont rapportés à la maison pour le profit de tous.
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Communément, quand l'un des participants croit qu'une de ces règles a été violée, il montre son désaccord en criant : «arrenuncio».
  
=== Fabrication d'ornements ===
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== Formules enfantines. Haurren esaldiak ==
  
Une spécialité estivale des filles a été la confection de colliers, bracelets, pendentifs, couronnes et autres ornements avec différents éléments végétaux servant de parure. Inconstestablement, les plus utilisés ont été les têtes de marguerite et avec elles les fruits de l'églantier ou gratte-cul.
+
Ordinairement, l'enfant dès ses premières années montre sa tendance à la sociabilité et, dans la fréquentation des camarades et des amis, se nouent des relations de la nature la plus variée. Certaines sont liées aux jeux, mais la plupart concernent toutes les facettes de la coexistence.
  
=== Devinettes avec fleurs et fruits ===
+
Naturellement, la palette de traitements est très large. Leur structure peut être élémentaire, simple ou complexe ; mais, solennels ou railleurs, ils revêtent presque toujours un aspect quasiment liturgique qui se traduit par une petite formule rituelle.
 
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{{DISPLAYTITLE: III. TRAITEMENTS, RÈGLES ET FORMULES ENFANTINES}} {{#bookTitle:Jeux d'Enfants au Pays Basque|Juegos_infantiles_en_vasconia/fr}}
Une coutume très fréquente et répandue consiste à ''effeuiller'' la marguerite en posant à chaque pétale la question classique « m'aime-t-il » ou « m'aime-t-il pas » jusqu'à les arracher tous. Le dernier pétale donnera la réponse définitive.
 
{{DISPLAYTITLE: II. LA NATURE COMME ESPACE LUDIQUE}} {{#bookTitle:Les Jeux des Enfants au Pays Basque|Juegos_infantiles_en_vasconia/fr}}
 

Revisión actual del 10:42 16 jul 2019

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Vers les six ou sept ans, l'enfant commence à se détacher de la protection materno-familiale, jusqu'à alors permanente. Dans son monde intérieur, un changement s'opère avec l'apparition des premiers traits de la pensée logique, autrefois couramment connue comme « âge de raison », avec ses multiples manifestations. Le monde fantastique laisse place à une perception plus réaliste et l'enfant est capable d'établir des relations entre différentes idées et de formuler des catégories. En parallèle se développe la conscience qu'il ne se suffit pas pour répondre aux besoins qu'il éprouve et, instinctivement, il tend à s'intégrer dans un groupe avec des garçons ou des filles du même âge.

L'enfant participe à la création de la société enfantine. Cette socialisation trouve son expression maximale dans le groupe d'amis qui durera jusqu'au seuil de la puberté.

Autour du groupe ou de la bande va se développer une véritable microsociété avec toute la complexité et la richesse de nuances imaginables.

D'emblée, chaque groupe d'enfants particulier et tous en général ont des règles de coexistence rigides, voire inexorables. Certains individus, surtout grâce à leurs prouesses physiques ou à leurs habiletés, s'imposent à la tête du groupe avec l'assentiment de tous. Pour entrer dans le groupe, il faut remplir certaines conditions et, une fois qu'on en est membre, des secrets inviolables sont partagés. La fidélité est un élément essentiel et tout manquement peut être un motif d'expulsion ou de rupture du groupe.

Des lieux de réunion sont mis en place et l'aspiration suprême d'une bande va être la construction ou l'aménagement de la txabola comme siège permanent des rencontres, lieu de confidences et de refuge les jours de mauvais temps.

Inévitablement, la société enfantine traditionnelle s'articule en groupes différenciés par sexes. Cette différenciation des groupes admet quelques nuances. Dans la plupart des villages, la séparation est habituellement rigide. Si un garçon joue avec des filles, il sera méprisé et considéré efféminé, marichica et, à l'inverse, la fille qui préfère les jeux des garçons est appelée marimutil dans la zone bascophone et marichico ou marimacho dans la plus grande partie du territoire castillanophone.

Dans les villes et les noyaux urbanisés certains jeux mixtes de garçons et filles sont possibles. Mais même dans ce cas, il existe certaines activités qui sont interdites à l'autre sexe. En tout état de cause, les garçons optent pour des jeux dont la caractéristique prédominante est la manifestation de la force sous forme de sauts, de course, de poursuites, de lancers et de luttes, tandis que les filles développent surtout des jeux plus sédentaires dans lesquels prime l'habileté dans la manipulation d'objets avec les mains (osselets) ou avec les pieds (Truquemé), outre d'autres jeux de mouvements rythmiques ou de représentations, ainsi que de langage.

La société enfantine, à l'instar de celle des adultes, constitue donc un corps organisé. Parmi ses activités, les formules rituelles, comme celle recueillies ci-dessous, occupent une place importante.

Échanges. Trukez truk

Si un enfant reçoit d'un autre un objet qui, au bout d'un certain temps, lui est réclamé, il réplique en récitant une formule, dont la version la plus brève et la plus répandue a été recueillie à Pipaón (A), Barakaldo, Durango, Getxo, Trapagaran (B) et Sangüesa (N); cette formule est la suivante :

Santa Rita, Rita,
lo que se da no se quita.

Trouvailles. Gauzak aurkitu

Quand un enfant trouve un objet et pense qu'il appartient à l'un de ses camarades, il annonce à voix haute la trouvaille sans préciser de quoi il s'agit. La formule utilisée pour cette annonce, recueillie avec de légères variantes à Apellániz, Salvatierra (A), Durango, Getxo, Trapagaran (B), Allo, Artajona et Tudela (N) est celle-ci :

Una cosa me he encontrado cuatro veces lo diré
si no aparece el dueño para mí me la quedaré.

En entendant cette annonce, les membres du groupe fouillent leurs poches pour vérifier si l'objet trouvé leur appartient. S'il ne manque à personne, celui qui l'a trouvé le garde et, au bout de quatre ou cinq annonces, il ne peut plus être réclamé.

Rupture et rétablissement de l'amitié. Hasarreak eta konpontzeak

La rupture de l'amitié entre enfants fait aussi l'objet d'une certaine ritualisation.

Quand un enfant de Bermeo (B) se fâche avec un autre, pour rompre la relation, il lui dit «Urrun da fitx» (littéralement « loin et c'est fini »). Ceci équivaut à l'expression castillane « Cruz y raya ». Après ces mots, il crache par terre et écrase la salive avec le pied. Parfois, l'autre enfant lui répond «Betiko ta betiko», qui peut se traduire par « por siempre y para siempre » (à jamais).

Puis, les deux se tournent le dos et chacun s'en va de son côté.

L'acceptation des règles. Arauak

Pendant l'enfance, l'enfant apprend surtout à se conduire selon certaines règles. Les jeux commencent généralement par un tirage au sort par lequel sont répartis les rôles ou l'ordre de participation est mis en place. La première leçon à apprendre est qu'il faut accepter le résultat du tirage au sort.

De plus, les jeux sont règlementés. Leurs règles peuvent être d'une grande complexité et prévoient toutes les situations possibles.

Ces règles sont acceptées par tous. Des variantes, décidées en groupe et qui n'affectent habituellement pas le noyau du jeu, peuvent être introduites. Certaines de ces variantes peuvent devenir permanentes au sein du groupe ou du lieu et seront transmises à la génération suivante. De là naissent les différences que pour un même jeu nous pouvons observer d'un quartier à un autre, d'un village à un autre ou d'une zone à l'autre.

Les jeux avec des règles sont LE jeu par excellence dans le monde enfantin. Ils engagent toutes les ressources de la personnalité et se servent des objets les plus variés pour être exécutés. La gamme des instruments utilisable va des plus rudimentaires, comme une écorce d'orange, aux plus élaborés comme un iturri. Parfois aussi aucun instrument n'est nécessaire. Il existe des jeux pour les grands espaces ou pour les espaces réduits, pour le beau temps et pour les jours de pluie. Certains relèvent de l'habileté, d'autres de la force. D'autres réunissent les deux qualités. Il y en a de hasard, de langage, rituels et magiques, de devinettes, de cache-cache et intellectuels.

Les jeux d'enfant ont leurs règles bien définies qui sont conservées dans la mémoire de l'enfant et qui sont transmises oralement.

Communément, quand l'un des participants croit qu'une de ces règles a été violée, il montre son désaccord en criant : «arrenuncio».

Formules enfantines. Haurren esaldiak

Ordinairement, l'enfant dès ses premières années montre sa tendance à la sociabilité et, dans la fréquentation des camarades et des amis, se nouent des relations de la nature la plus variée. Certaines sont liées aux jeux, mais la plupart concernent toutes les facettes de la coexistence.

Naturellement, la palette de traitements est très large. Leur structure peut être élémentaire, simple ou complexe ; mais, solennels ou railleurs, ils revêtent presque toujours un aspect quasiment liturgique qui se traduit par une petite formule rituelle.