XV. LES JEUX DE DEVINETTES.

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Il existe un grand nombre de jeux qui consistent à deviner le nom d'un objet, d'une personne, d'un métier, etc., proposé par un garçon ou une fille à ses camarades. Ils se pratiquent généralement dans des endroits fermés ou abrités, si le mauvais temps force les enfants à rester à l'abri, ou simplement quand ils n'ont rien de mieux à faire. Les deux sexes y participent en formant des groupes, même si ce sont généralement les filles qui se distinguent dans la mesure où il s'agit de jeux qui demandent de l'imagination et des réflexes très rapides.

Les jeux de devinettes généraux

Ikusi-makusi. Veo-veo

Un jeu connu et pratiqué partout en Euskal Herria. Il s'agit qu'un joueur pense à un objet visible par tous et que les autres le devinent en prenant comme indice la première lettre ou la première et la dernière lettre du mot sous lequel il est connu.

Quién te ha picado

Un des enfants reste assis et joue le rôle de l'ama, tandis que l'autre repose la tête sur lui avec une main dans le dos. Ce second enfant ne connaît pas le nom attribué (de fruit, d'animal, etc.) d'avance aux autres participants qui se placent à une certaine distance. L'ama en appelle un par son nom caché, comme par exemple : «Que venga la fresa». Celui-ci vient, pince la main de l'enfant qui a la tête penchée, et qui donc ne peut pas le voir, et revient à sa place. Celui qui a été pincé, en se redressant et en regardant le groupe, doit deviner de qui il s'agit.

Les jeux avec des aiguilles et autres objets

Dans certains villages, ce jeu reçoit le nom générique de «A alfileres» et dans d'autres il existe des noms spécifiques selon la modalité de jeu dont il s'agit.

Les variantes sont principalement au nombre de trois. Elles consistent à deviner la position, le nombre d'unités ou le lieu où elles se trouvent, le tout en respectant les règles du jeu et récitant parfois des formules rituelles prédéterminées.

Précisons que dans plusieurs localités navarraises étudiées les enfants ne distinguent pas les agujas des alfileres. Ceci est également le cas en basque puisque les personnes qui emploient indistinctement le mot orratzak pour s'y référer sont de plus en plus nombreuses.

Al florón. Al polvorón

Sous ces noms sont connus des jeux auxquels peuvent participer tant les garçons que les filles, bien qu'il soit plus courant de le voir chez les filles. Elles s'assoient par terre en formant un cercle et se passent un petit objet de l'une à l'autre, ou alors en tenant avec les mains une corde nouée à ses extrémités et par laquelle se déplace un anneau qui y a été glissé. Au centre, une joueuse doit deviner qui porte l'objet ou l'anneau. Si elle trouve, elle est remplacée par celui ou celle qui le cachait.

A frío-caliente (Au chaud-froid). Hotz-beroka

Un enfant cache un objet ou un gage quelconque et les autres doivent le trouver. Pendant qu'ils cherchent, on les aide en disant « chaud » s'ils sont près de l'objet ou « froid » s'ils en sont loin. Dans certains endroits, comme Artajona (N), il existe aussi la catégorie « tiède » pour indiquer que la direction prise pour trouver l'objet est la correcte, même s'il est encore loin, ou « tu brûles! » quand il touche pratiquement l'objet. Le premier à le trouver sera celui qui devra ensuite le cacher.

Les jeux avec les yeux bandés

Il s'agit de jeux qui, dans leurs diverses modalités, sont très répandus sur tout le territoire, même s'il existe quelques versions qui aujourd'hui sont tombées en désuétude. Pendant le jeu, les enfants s'amusent à bousculer et à égarer au moyen de faux indices le joueur qui doit rester, en provoquant des courses et des rires chez les autres joueurs.

A la gallinita ciega. Colin-maillard. ltsu-itsuka

À Bilbao, Durango, Galdames et Zamudio (B), Allo, Aria et dans la vallée de Roncal (N), on joue «A la gallinita ciega» en bandant les yeux d'un enfant et en le faisant tourner sur lui-même en chantant avant de le lâcher pour qu'il attrape un autre joueur et devine, par le toucher, de qui il s'agit. Nos informateurs signalent que ce jeu était déjà connu au début du siècle.

Devinettes. Igarkizunak, papaitak

Résoudre des devinettes est un jeu mental auquel participent les enfants, mais aussi les adultes, lors des veillées familiales. Ces devinettes, ainsi que certains jeux de divination et les jeux de mots font partie de la batterie de jeux verbaux que pratiquent les enfants à leurs moments de loisir ou quand ils se rendent à un endroit.

Les devinettes que nous présentons ici ont été recueillies dans les localités étudiées ; quelques-unes proviennent des archives du Laboratoire d'Eusko Folklore (LEF) et n'ont pas été publiées antérieurement. Le plus important recueil de devinettes en basque est incontestablement celui publié par Azkue[1]. De même, J.F. Cerquand a recueilli au siècle dernier un bon nombre d'entre elles dans la région de Zuberoa[2]. D'autres auteurs comme Garralda, Dámaso lntza, le P. Donostia ou Irigaray ont apporté des formules de devinettes recueillies dans différentes zones bascophones. Gerardo López de Guereñu dans «La vida infantil en Alava» a publié une vaste collection de devinettes recueillies par lui dans plusieurs villages de cette province.


  1. Resurrección María de AZKUE. Euskalerriaren Yakintza. Tome 111. Madrid, 1945, pp. 375-411.
  2. F. CERQUAND. Ipar Euskal Hemko Legendak eta lpuinak. Donostia, 1985, pp. 102-105.