V. JEUX DE COURSES

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Il existe une infinité de jeux dans lesquels la course, d'une façon ou d'une autre, joue un rôle important. Dans une première classification, nous pouvons regrouper d'une part les jeux dans lesquels l'objectif est la course proprement dite et, de l'autre, ceux dans lesquels la course est une composante de plus. Quoi qu'il en soit, il convient de signaler que même dans le cas des courses en tant que telles, celles-ci vont perdre leur caractère de compétition pour se borner à être de simples passe-temps à caractère ludique.

Les courses au sens strict. Lasterketak

La course de vitesse est un jeu courant dans pratiquement toutes les localités étudiées. Normalement ce sont les garçons qui la pratiquent mais elle ne leur est pas réservée. En général, les courses sont organisées pour voir qui court le plus depuis un point de départ jusqu'à un but prédéterminé, qui peut être une rue, une maison, certaine pierre pierre d'un mur, un arbre, etc.

Toutefois, il existe diverses modalités dans lesquelles sont introduites certaines difficultés pour rendre la course plus spectaculaire et en même temps plus amusante.

Les courses à cloche-pied sont également très communes. Elles consistent à atteindre un but en sautant sur un seul pied ; normalement le joueur qui touche le sol avec l'autre est disqualifié. Le jeu est autant pratiqué par les garçons que par les filles.

D'autres courses bien connues sont la «carretillas» (brouette) dans lesquelles un joueur tient par les chevilles un autre qui s’appuie sur ses mains. Les couples ainsi formés courent vers un but. Ensuite, parfois, les rôles sont échangés de sorte que celui a fait la brouette devient conducteur et vice-versa. Ces deux dernières modalités de courses à deux étaient habituelles parmi les jeux qui avaient lieu à l'occasion des fêtes populaires. Elles sont traitées plus en détail dans le chapitre consacré à ce type de jeux.

Souvent, les courses sont rendues plus difficiles en utilisant un objet qui peut être une simple boîte de conserve. Tel est le cas de la course appelée «Carrera de botes», une sorte de course sur échasses qui a dû exister jusque dans les années cinquante. Garçons et filles pouvaient y jouer. Il fallait disposer de deux boîtes de conserve percées d'un côté et par les orifices on passait deux cordes d'environ 50 cm de long. On montait ensuite dessus en tenant avec les mains les extrémités de la corde.

On traçait une raie sur le sol pour indiquer le point de départ et les joueurs se situaient derrière. Au cri de « un, deux et trois », la course commençait. Si un coureur chutait, il était disqualifié.

La pratique de ce jeu a été constatée dans de nombreuses localités étudiées, mais sous divers noms. Quoiqu'il en soit, on observe une prédominance de noms tels que de «zancos», «botes» et «latas» ou combinés et qui en découlent.

Un jeu de course original est celui appelé « Zapatos en montón ». Il consiste en ce que tous les coureurs, qui peuvent être nombreux et des deux sexes, se déchaussent et laissent leurs chaussures mélangés en tas. Une fois que le groupe s'est situé à une certaine distance, au signal donné, chacun court chercher les siennes, se chausse et revient au point de départ. Le gagnant est celui qui y parvient en premier.

Jeux comprenant une course. Lasterketa jokoak

Les jeux recueillis ici sont ceux dans lesquels courir est l'élément le plus significatif, mais dans leur matérialisation ils peuvent être différents les uns des autres comme nous allons le voir avec la description détaillée de chacun des jeux. On court parfois pour voir les autres joueurs mais souvent cela ne suffit pas et il faut toucher ou saisir les camarades de jeu, ou même dans certaines occasions les participants devront imprimer une grande vitesse à leur course pour éviter d'être touchés.

Harrapaketak. La tusa

Un tirage au sort entre tous les participantes permet de choisir celui qui va courir derrière les autres pour en attraper un et se sauver. À ce jeu participent autant les filles que les garçons et il est courant dans presque toutes les localités étudiées.

A guardias y ladrones / Aux gendarmes et aux voleurs. A lapur y mikelete

À Artziniega (A), le jeu est appelé «A policías y ladrones». Il consiste simplement en ce que ceux qui font les gendarmes, en se tenant par la main et au minimum par paires, partent d'un point donné à la recherche de ceux qui font les voleurs jusqu'à ce qu'ils puissent les toucher. Quand ils les attrapent, ils forment un trio jusqu'à toucher un autre joueur ; à ce moment-là le trio laisse place à deux paires, car il est plus facile de courir à deux qu'à trois ou plusieurs.

À ce moment, deux participants sont répartis, chacun dans une équipe. Et le jeu se poursuit ainsi jusqu'à que tous soient distribués.

A la cadeneta. Katean

Garçons et filles y jouent. Le meneur doit essayer d'attraper un de ceux qui courent. S'il y parvient, les deux se donnent la main et courent pour saisir quelqu'un d'autre et ainsi de suite jusqu'à que tous aient été attrapés et se retrouvent ainsi formant une chaîne.

A las cuatro esquinitas / Quatre coins. Kantoi-kantoika. Txokoketan

Un jeu très populaire et qui a été recueilli dans de nombreux villages étudiés est celui connu sous le nom de «A las cuatro esquinitas». Le jeu est autant pratiqué par les garçons que par les filles.

Quatre participants occupent leur position respective et un cinquième, celui qui paga (au centre) essaie d'occuper l'une d'elles quant les autres changent de place. Il peut aussi se jouer avec un plus grand nombre de joueurs, à condition que le nombre de coins reste inférieur à celui de joueurs.

Al pañuelito por detrás. Zapi zuria atzetik

Le nom du jeu provient de l'objet dont se servent les participantes. Les filles s'assoient par terre, en cercle. L'une d'elles fait fonction d’ama et se promène derrière le groupe en chantant une chanson qui, d'une certaine façon, dirige le jeu, en tenant derrière elle le mouchoir qu'elle va faire tomber en cachette derrière l'une d'elles. Celle-ci, quand elle se rend compte qu'elle l'a, le ramasse et part en courant derrière lama. Si elle parvient à la toucher avec le mouchoir, elle retrouve sa place, mais si lama l'atteint la première sans être touchée, elle paga (elle paie).