XVIII. LES JEUX ORGANISÉS DANS LES FÊTES POPULAIRES

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Les jeux organisés pour les enfants à l'occasion de certaines fêtes populaires n'ont pas toujours eu l'importance qu'ils ont aujourd'hui. Comme il s'agit de dates célébrées par les adultes, il n'y avait pas de place pour les plus jeunes dans le passé. Mais il convient de rappeler que les activités organisées par et pour les adultes étaient aussi bien loin d'être aussi abondantes et complexes que les activités actuelles.

À titre d'exemple, signalons que les enfants de Gamboa (A) s'amusaient le jour de la fête en courant de tous les côtés entre la musique, l’almendrero (vendeur d'amandes) et les plaisantins habituels. Pour l'occasion, ils recevaient quelques piécettes qu'ils dépensaient en bonbons, ballons gonflables et autres bricoles. Les activités organisées, qui se limitaient aux offices religieux, aux championnats de quilles ou de cartes et au bal, ne tenaient pas compte de la population enfantine. Les enfants qui venaient des fermes des alentours devaient revenir chez eux à l'heure des vêpres, vers huit heures du soir, mais ceux du village pouvaient s'amuser un peu plus longtemps. Actuellement, lors des fêtes d'Ullíbarri-Gamboa et de Landa, les jeux pour enfants occupent une place importante dans le programme festif. Dans le premier village cité, ils font en outre appel à des clowns professionnels qui viennent de Vitoria et qui font les délices des plus jeunes.

Traditionnellement, lors des fêtes populaires d'Artziniega (A), les jeux pour enfants n'avaient aucune importance, en d'autres termes, les fêtes ne prévoyaient rien pour les enfants. Actuellement, une journée du programme festif leur est consacrée et porte à juste titre le nom de «Jour des enfants».

Ce même phénomène se répète à Allo, Artajona, Monreal et Obanos (N), des villages où, jusqu'à tout récemment, la participation des enfants aux fêtes populaires était plutôt faible. Les fêtes se limitaient souvent aux cérémonies religieuses et les rares activités qui étaient organisées visaient à divertir et à occuper les jeunes et les adultes, à l'exclusion des personnes âgées et des enfants. Aujourd'hui, le collectif enfantin prend une part active aux fêtes et de nombreux jeux sont programmés en leur honneur, au point qu'il existe toujours un jour réservé aux plus jeunes, appelé « Jour des enfants ».

Au cours de cette journée se succèdent divers concours et compétitions couronnés par des prix pour inciter à la participation. Il existe aussi des goûters collectifs à base de chocolat chaud, etc. Bref, tout un ensemble d'activités conçues pour les occuper et les amuser.

Ces considérations faites à l'égard des localités d'Alava et de Navarre, où l'importance actuelle des enfants dans les fêtes villageoises a été confirmée, peuvent être étendues généralement à toute la géographie du pays, où aujourd'hui les fêtes patronales sont impensables si des divertissements ne sont pas prévus pour les enfants, un jour leur étant même consacré.

À Carranza (B), jusqu'au début des années soixante-dix environ, quand commence la concentration scolaire dans le chef-lieu de la vallée, il existait plusieurs écoles de quartier. Ces dernières se trouvaient suffisamment éloignées entre elles pour que les enfants qui y assistaient n'entrent jamais en contact. Pour pallier ce problème, chaque année avait lieu depuis longtemps une rencontre au cours de laquelle les enfants des différentes écoles pouvaient jouer ensemble et s'affronter pendant toute une journée. Ces rencontres étaient appelées Certámenes et les enfants y venaient avec leur repas, d'abord à pied, puis ces dernières années en autocar. Après la concentration scolaire cette coutume a perduré et aujourd'hui ils se réunissent sur la place jouxtant la chapelle consacrée à la sainte patronne de la vallée pour partager une journée de loisirs.

Les jeux les plus courants

Juego de las sillas. Chaises musicales. Aulki-kentzea

Ce jeu est appelé «Aulki-kentzea» à Zerain (G) et «Aulkixetara» à Elosua (G).

On y utilise des chaises disposées en cercle, avec le siège tourné par l'extérieur, dont le nombre est d'une unité inférieur à celui de participants. Au son d'une mélodie, les joueurs tournent autour des chaises. Brusquement, la musique s'arrête et chaque joueur doit essayer de s'assoir. Évidemment l'un d'entre eux reste debout et est éliminé. Il arrive souvent que deux enfants occupent le même siège. Dans ce cas, celui qui est éliminé est celui arrivé en second lieu. S'il est impossible de déterminer l'ordre, le perdant est celui qui occupe la moindre portion de chaise.

Les course de sacs. Zaku-karrerak

Chaque enfant se glisse dans le sien et le retient avec les mains à la hauteur de la ceinture. Puis tous les participantes se placent sur la ligne de départ et au signal donné commencent à courir en essayant de garder l'équilibre, ce qui fait qu'ils se déplacent en bondissant. Malgré cela, les chutes, fréquentes, provoquent en général l'hilarité des assistants. Celui qui tombe n'est pas éliminé mais peut reprendre la course et poursuivre le jeu. Le premier à franchir la ligne d'arrivée est le gagnant.

Les jeux où les mains sont remplacées par la bouche

Saisir des pièces avec la bouche dans un récipient plein d'eau. Uretan gauzak harrapatzea

Le jeu consiste à remplir d'eau un récipient et à jeter au fond quelques pièces de monnaie de différente valeur. Le récipient peut être un seau, une cuvette, une bassine ou une baignoire. Les enfants, tour à tour, mettent la tête dans l'eau pour essayer de ramasser tout l'argent qu'ils peuvent avec la bouche et les dents. Le temps qu'ils restent avec la tête sous l'eau pour y parvenir va dépendre de leur résistance. On leur autorise parfois un nombre donné de tentatives ou alors on leur accorde un certain temps.

Les jeux de course

Courses de vélos. Zinta-karrerak

Les compétitions cyclistes, dans lesquelles, plutôt que courir, l'habileté des concurrents est mise à l'épreuve en les obligeant à ramasser une série de rubans tout en maintenant leur équilibre, sont très typiques des activités festives.

Chaque participant, monté sur son vélo et sans s'arrêter, doit arracher un ruban suspendu à une corde en insérant une tige de métal ou de bois à travers un anneau fixé à son extrémité.

Le mât de cocagne

Un autre jeu typique de certaines festivités, du moins dans quelques-unes des localités étudiées, est le mat de cocagne. Il s'agit essentiellement de grimper à un poteau de plusieurs mètres de haut imprégné d'une substance qui le rend glissant, de sorte que celui qui parvient à monter à son extrémité obtient un prix. Ce divertissement s'adresse plus typiquement aux jeunes et aux adolescents qu'aux enfants.