VIII. JEUX DE BALANCEMENT

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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La plupart des jeux d'enfant se caractérisent par leur mobilité, mais ce n'est que dans quelques rares jeux, que nous appellerons de balancement, que le mouvement est répétitif et oscillant. Dans les premiers, le déplacement spatial est central dans leur exécution ; en revanche, dans les seconds, il constitue la fin même du divertissement.

Le mouvement dans ce cas est de deux types : pendulaire, autrement dit oscillant par rapport à la verticale et qui s'effectue en direction horizontale ; et de balancement, c'est-à-dire d'oscillation par rapport à un plan horizontal et effectué verticalement. Le premier mouvement s'obtient avec la balançoire classique, tandis que l'autre demande un madrier ou une planche reposant en son milieu sur un point d'appui. Le jeu qui se déroule avec un enfant qui monte sur le brancard d'un char à bœufs et les autres à l'arrière de celui-ci, est essentiellement le même que celui de la balançoire horizontale, dans lequel le système formé par l'essieu et les roues fait fonction de pivot.

Les balançoires. Gorgoinak

La façon la plus simple de préparer une balançoire consiste à attacher les deux bouts d'une corde à une branche d'arbre horizontale ou à une poutre, en les séparant à une distance légèrement supérieure à celle des épaules des enfants qui vont y jouer. La partie la plus basse de la corde, là où elle forme un «U», doit se trouver à une hauteur appropriée du sol afin que l'enfant, une fois assis, puisse toucher terre avec ses pieds pour se donner de l'élan.

Pour ne pas se blesser aux fesses avec la corde, il était habituel de disposer dessus un vêtement, un chiffon ou souvent un sac de ceux utilisés dans les tâches agricoles, bien plié et mis en forme. On a aussi utilisé une planche, mais dans de nombreux villages son usage a été postérieur.

Les propres enfants prennent part à la préparation de la balançoire, souvent aidés ou supervisés par un adulte qui se charge de vérifier que la fixation est correcte, car une mauvaise attache risque d'avoir des conséquences sérieuses. Quand ceux qui vont jouer sont trop petits, l'adulte les met sur la balançoire.

Pour se balancer, l'enfant monté sur la balançoire peut prendre lui-même son élan ou être poussé par un camarade. S'il joue seul, une fois assis, il se dresse vers l'arrière, puis, en soulevant les pieds du sol, il laisse son corps se déplacer vers l'avant. Dans cette phase de l'oscillation, il étire les jambes pour s'éloigner le plus possible du point de repos de la balançoire. En revanche, au retour il les garde pliées et, en arrivant au point le plus bas de la trajectoire, juste à la verticale, il se propulse en frappant le sol avec les pieds. Ainsi en quelques oscillations à peine il peut gagner une hauteur considérable. Ensuite, l'inertie et de légères impulsions lui permettent de maintenir le mouvement avec un minimum d'effort.

Quand l'enfant qui veut se balancer est aidé par un camarade, ce dernier n'a plus que le pousser dans le dos.

À ce jeu peuvent participer les enfants dès qu'ils sont capables de maintenir leur équilibre sur la balançoire, mais ils sont alors toujours aidés par un adulte. Dès qu'ils grandissent un peu, ils apprennent à prendre leur élan par eux-mêmes.

Quand plusieurs joueurs attendent pour se balancer, un ordre est établi et on compte le nombre de fois que chacun se balance.

La balançoire horizontale. Gorabehera

La balançoire horizontale consiste en une planche, un madrier ou un tronc, appuyé approximativement à son milieu sur un objet proéminent qui fait fonction de pivot. Pour cela, on utilise une pierre de bonne taille, un muret bas, le chevalet de sciage, un autre tronc ou un tas de terre.

Normalement, deux garçons ou filles, et parfois plusieurs, s'assoient face à face et à califourchon sur les deux extrémités de la planche. Le poids doit être équivalent d'un côté ou de l'autre du point d'appui pour faciliter le balancement. Il peut arriver que pour l'équilibrer un enfant de plus, menu, s'assoie à une extrémité.

Le brancard du char à bœufs. Kirrin-karranka burkaman

Le char à bœufs, burdi ou gurdi, a été utilisé comme balançoire dans un jeu auquel participaient simultanément plusieurs enfants. L'un d'eux s'asseyait à califourchon sur le brancard en se tenant aux clavettes et les autres montaient dans la caisse et se chargaient de faire monter et descendre le premier. Le jeu était accompagné de dialogues ou de chansons.

Ce divertissement, à la différence des précédents, a disparu peu à peu au fur et à mesure que le char à bœufs a été remplacé par les nouvelles machines agricoles.