XVII. OFFRANDES ET ORAISONS SUR LA SÉPULTURE. ARGIAK, OLATAK, HILOTOITZAK
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Sur la sépulture symbolique de l'église, devant les prie-Dieu ou les chaises dont la présidence est occupée par la maîtresse de maison, un napperon est disposé pour y déposer des offrandes. Ainsi, les sépultures ressemblent à des autels funéraires domestiques dont la caractéristique consiste précisément à pouvoir présenter des offrandes de lumières, de pains et de prières ; et autrefois d'animaux, de viandes et autres.
L'activité qui est réalisée pendant les offices religieux sur chacune des sépultures domestiques, et en particulier sur celle de la maison du défunt le jour des obsèques et pendant la période de deuil, est subordonnée à la cérémonie qui se déroule sur l'autel principal sous la direction du célébrant. Au cours de la messe, cette subordination entre ce qui se passe sur les deux « autels », le principal et le domestique, est patente. En ce qui concerne les offrandes, elle se manifeste au moment de l'offertoire de la messe quand les donateurs s'approchent des marches de l'autel pour remettre les offrandes au prêtre après avoir embrassé l'extrémité de l'étole ou du manipule. Sur la sépulture domestique, les représentants de chaque famille allument les lumières en l'honneur de leurs ancêtres et récitent des prières pour leur âme. Parfois aussi, c'est elle qui a servi de tumulus lors des funérailles sans cercueil.
Offrande de lumières
Une coutume profondément enracinée dans le village basque et qui a été pratiquée jusque dans les années soixante —réforme liturgique suite au Concile Vatican II— a été d'offrir de la lumière aux morts. Pendant la célébration des offices funèbres, autrefois, de nombreuses bougies et chandelles étaient allumées sur la sépulture que la maison possédait à l'église paroissiale et y restaient ainsi longtemps après les obsèques.
En principe, la tradition voulait que les lumières de la sépulture domestique restent allumées pendant la grand messe de la paroisse tout le long de l'année pour une durée indéterminée, mais c'était surtout les sépultures de maisons récemment endeuillées qui y veillaient particulièrement. Elles étaient aussi allumées pour la célébration des messes ou offices religieux dédiés à la commémoration des défunts et lors des grandes fêtes liturgiques.
Si normalement la sépulture domestique occupait le lieu qui lui revenait dans le temple, le jour des obsèques, il pouvait arriver parfois que pour mettre l'accent sur la sépulture de la maison du défunt, celle-ci soit disposée derrière le cercueil et c'est là que se plaçaient les femmes de la maison mortuaire.
L'activation de la sépulture pour l'offrande de lumières prenait un relief tout particulier quand il se produisait un décès. La sépulture de la maison du défunt et les sépultures proches d'elle offraient des lumières pendant les obsèques, lors des messes d'hommage, des neuvaines et des anniversaires. Certaines de ces offrandes étaient celles que la donneuse et d'autres femmes avaient portées dans le cortège funèbre, auxquelles s'en ajoutaient d'autres avant que ne commencent les offices religieux dans l'église.
Pendant la messe de funérailles avait lieu le rituel suivant au moment de l'offertoire : une des femmes de la sépulture domestique du défunt, ou la andere serora ou benoîte en son nom, se rapprochait de l'autel en portant l'offrande pour la remettre au prêtre avec, sur elle ou dans l'autre main, une lumière. Le prêtre descendait de l'autel pour recevoir l'offrande et lui faisait embrasser l'étole ou le manipule, après quoi tous deux revenaient à leur place.
Offrandes d'argent sur la sépulture
Responso est le nom communément donné aux petites aumônes qui étaient déposées sur la tombe ou à l'extérieur de l'église et que l'on donnait ensuite au curé pour qu'il fasse une prière pour l'âme du défunt. Pour désigner ce geste, mélange d'aumône et d'oraison, l'expression fréquemment employée était «sacar responsos».
Le curé, revêtu de son surplis ou aube et de son étole noire récitait une prière consistant en un Paternoster, puis effectuait l'aspersion de la sépulture avec de l'eau bénite ou la bénissait en faisant un signe de croix tout en récitant les invocations : Requiem aeternam dona ei Domine (...). Requiescat in pace.
À chaque oraison récitée (répons) correspondait une petite rétribution, de sorte que le nombre de prières dépendait de la somme donnée. Ces offrandes en argent ont peu à peu supplanté les pains qui auparavant étaient déposés sur la sépulture dans le même but.