VII. MALADIES DES OREILLES

De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Mal d'oreille, belarriko mina

Le terme le plus couramment utilisé en espagnol pour désigner les otites et autres problèmes de l'oreille accompagnés de douleur a été mal de oído ou mal de oídos (Agurain, Mendiola, Moreda-A ; Lezaun, Obanos-N) ou dolor de oídos (Amézaga de Zuya, Mendiola-A).

En basque, belarriko mina (Bermeo, Durango, Gorozika, Lemoiz, Nabarniz, Orozko-B; Beasain, Berastegi, Bidegoian, Elgoibar, Hondarribia, Oñati, Telleriarte, Zerain-G; Lekunberri-N); belarrietako miñak (Goizueta-N); beharriko mina (Sara-L, Donoztiri-BN); bearritako miña (Arraioz-N); belarri-mina (Eugi-N, Ataun-G).

À San Martín de Unx (N), un informateur se souvient que dans son enfance les otites suppuratives connues sous le terme de “reventones de oído” étaient relativement fréquentes.

Dans la plupart des cas, leur apparition est attribuée à un refroidissement (Agurain, Bernedo, Mendiola, Moreda-A; Astigarraga-G; Izal, San Martín de Unx-N). En ce sens, quand il fait froid, il est conseillé de se couvrir les oreilles avec une écharpe (Muskiz-B).

À Mendiola (A), on pense qu'elles sont dues à une infection et à Astigarraga (G) qu'elles sont causées par un bouton interne.

En ce qui concerne l'hygiène des oreilles, il était habituel de la réaliser avec une épingle à cheveux et un mouchoir (Allo-N), mais cette habitude est aujourd'hui déconseillée.

Les paragraphes qui suivent se penchent sur divers remèdes qui avaient pour but de guérir le mal d'oreilles, indépendamment, comme c'est souvent le cas des traitements de nature populaire, de son étiologie. Tous ont la particularité d'avoir été très connus et donc de présenter une vaste distribution géographique.

Huile d'olive

Une pratique très courante consistait à verser quelques gouttes d'huile dans l'oreille touchée, si possible tiède. Un autre remède similaire consistait à introduire dans l'oreille un coton imbibé d'huile.

Il était aussi habituel de frire quelques capitules de camomille dans de l'huile, puis de les appliquer sur l'oreille. Comme il a été décrit plus haut, le coton, outre qu'il servait à boucher le conduit auditif après avoir versé l'huile, a aussi été parfois utilisé comme compte-gouttes après l'avoir imbibé.

Bouchons de cire

Les bouchons de cire ne sont pas toujours douloureux, mais provoquent une gêne et des pertes temporaires d'audition. On essaie de résoudre les problèmes qu'ils causent avec un remède très connu et répandu, identique à celui mentionné plus haut: verser dans l'oreille quelques gouttes d'huile tiède pour faire fondre la cire accumulée, et autant de fois que nécessaire.

Lait de femme

Une pratique également très répandue consistait à verser dans l'oreille quelques gouttes de lait d'une femme en période d'allaitement. Normalement, ce remède était appliqué aux bébés et c'était la propre mère qui s'occupait de verser les petites gouttes de lait. Mais quand l'enfant était grand, il fallait recourir à une femme qui n'était pas la mère mais qui donnait le sein.

Remèdes avec végétaux. Belarri-belarra

Les espèces végétales qui ont été les plus employées pour calmer la douleur des oreilles se caractérisaient par leurs feuilles charnues de sorte qu'en les écrasant on pouvait obtenir facilement un liquide à verser dans l'oreille malade.

Une d'elles était le nombril de Vénus (Umbilicus rupestris), espèce courante qui pousse sur les murs et l'autre la joubarbe des toits qui se trouve sur les vieux toits (Sempervivum tectorum). Toutes deux appartiennent à la famille des crassulacées. Comme c'est habituellement le cas, les informateurs emploient souvent une seule dénomination populaire pour se référer aux deux espèces, dans ce cas belarri-bedarra, avec laquelle ils décrivent son emploi sans distinguer l'espèce dont il s'agit. Si nous ajoutons à cela que l'identification des plantes recueillies a été effectuée par les différents enquêteurs, il est compréhensible que l'information ne soit toujours des plus fiables.

Application de chaleur et autres remèdes

Dans quelques villages, la coutume voulait qu'on applique de la chaleur sur l'oreille malade comme remède pour calmer la douleur ou du moins l'atténuer (Beasain, Zerain-G; Obanos-N).

À Bernedo, Moreda (A) et Izal (N), on plaçait un linge chaud. À Carranza (B), on utilisait un cataplasme de lait chaud et de pain trempé. À Lemoiz (B), un emplâtre fait de farine et de vin cuits, enveloppé dans un mouchoir noué à la tête.

Bourdonnements ou sifflements, belarriko durundia

À Nabarniz (B), le bourdonnement d'oreille est appelé belarriko durundia.

À Mendiola (A), on considère que les bourdonnements ou les sifflements qui s'entendent momentanément dans les oreilles peuvent apparaître sans cause apparente, bien qu'ils soient associés aux changements d'altitude ou de pression. Ils se combattent en avalant sa salive, en mastiquant du chewing-gum, en inhalant un décongestionnant nasal ou en se pressant alternativement les oreilles avec la paume des mains.