Proemio
Dès la fin du siècle dernier, plusieurs essais, consacrés à la description des traditions en Euskalern'a, ont vu le jour; cependant, ici, on n’a pas entrepris d’investigaüons systématiques sur le contenu culturel de notre peuple, ceci étant la seule façon de connaitre un groupe humain en profondeur.
Ce peuple, qui garde encore la plupart des traits qui le caractérisent depuis des siècles, ne possède pas d’Atlas culturel qui puisse le définir et grâce auquel, les gens qui nous visitent ou qui tout simplement s’intéressent à notre vie et à notre histoire et qui voudraient les connaitre, puissent les distinguer et les étudier.
En 1965, on m’a confié la chaire de la culture basque, à l’Université de Navarre, où j’ai travaillé pendant dix sept ans. Comme complément à ce travail d’enseignement, j’ai organisé en Navarre, un groupe d’investigation que j’ai appelé ETNIKER, terme qui veut dire «investigation ethnique». Le groupe ETNIKER de Navarre a été assigné au Séminaire d’Arquéologie de cette Université. Peu de temps après, sous la protection de plusieurs institutions, d’autres groupes d’investigation se sont formés dans d’autres régions du Pays Basque: ETNIKER de Guipuzcoa dans la Société des Sciences Aranzadi, ETNIKER de Biscaye à l’Institut Labayru et ETNIKER d’Alava, actuellement assigné au Séminaire d’Ethnographie d’Alava. Plus récemment, on a organisé le Groupe ETNIKER d’Iparralde, dont le siège social se trouve à Bayonne, à l’Association Lauburu.
Tous ces Groupes ETNIKER, qui travaillent de façon fédéraüve, ont comme objectif, l’étude de la culture traditionnelle du Peuple Basque. Il s’agit de receuillir la culture matérielle, les us et coutumes ainsi que les valeurs, telles qu’elles apparaissent dans la vie de nos villages, en signalant également leur transition contemporaine.
C’est ainsi que peu à peu, on a mis en oeuvre, une de nos initiatives de 1921. En essayant de réaliser des études sur la culture basque, nous avons organisé notre labeur principale, c’est à dire un travail sur le terrain, au moyen de questionnaires, issus d’autres questionaires, utilisés par des Sociétes Ethnographiques de différents pays. Pour intensifier ces études et assurer leur continuité, j’ai cherché la formation de collaborateurs, en créant la Société Eusko Folklore. Nos recherches étaient, tout comme maintenant, orientées vers l’investigation des façons de penser, de sentir et d’agir des gens, surtout de ceux qui sont rattachés aux modes de vie traditionnels.
Avant qu’elles ne soient défigurées ou éliminées par les nouvelles façons de Vivre, il est absolument nécessaire et urgent d’enregistrer les manifestations de la vie traditionnelle. C’est pour cette raison que je considère qu’il est très important de publier des monographies basées sur des investigations systématiques, réalisées dans plusieurs régions du territoire basque. A cet effet, nous avons élaboré en 1969, le Guide pour une enquête ethnographique, conformément au plan formulé par la Conférence Internationale Européenne en 1965. C’est avec ce questionnaire que travaillent les Groupes ETNIKER dans tous les régions du Pays Basque.
Le matériel apporté dans cette publication,se rapporte à un fait important dans la vie humaine, tel que l’alimentation. D’autres publications suivront cette première, jusqu’à ce que nous ayons complété les tèmes formulés dans notre questionnaire ethnographique. Les Groupes ETNIKER du Pays Basque participent d’une manière planifiée, à l’élaboration de ces travaux, postérieurs, naturellement à une investigation sur le terrain.
L’ensemble de ces tèmes permettra de connaitre en profondeur la culture traditionnelle de notre peuple et les transitions qui dans la même se produisent actuellement. Il sera en même temps, un point de vue sûr afin d’intégrer l’ethnographie des basques dans une étude comparative des cultures.
Depuis 1921, date à laquelle nous avons commencé notre labeur, bien des années ont passé, cependant, avec le nom actuel et une nouvelle méthode, comme nous l’avons déjà signalé, nous l’avons repris en 1969. Aujourd’hui, grâce à l’assistance économique, apportée par le Gouvernement Basque, nous pouvons présenter ce premier volume de l’Atlas.
Afortunadamente los trabajos de investigación de campo son hoy más apreciados, promovidos y cultivados que antaño y por eso veo el futuro con optimismo. Considero que los estudios etnográficos para la realización de este proyecto del Atlas Etnográfico de Vasconia se están llevando a cabo muy bien. Nuestro plan se está realizando. Esto es debido al trabajo y al esfuerzo de los colaboradores de los Grupos ETNIKER extendidos por todo el territorio.
Lo básico de nuestro designio es el método de rebusca de hechos, el trabajo sobre el terreno, el conocimiento del contorno al que nos hallamos estrechamente ligados. Esta ha sido nuestra andadura etnográfica desde sus comienzos. Que progresen por ese camino es lo que les deseo a los continuadores de nuestros trabajos.
José Miguel de Barandiarán
Ataun, Mayo 1990