Arima herratua (âme errante) qui écrit sur un papier nu
Il y eut un décès. Ça c'est passé avant la guerre de 39, certainement. L'histoire se racontait dans la famille du vivant de ma tante. Il y avait donc eu un décès et puis, le soir, on entendait beaucoup de bruit au grenier. Le maïs qui descendait tout le long de l'escalier. La famille apeurée! [...]
Ils entendaient le maïs dégringoler. Ils entendaient surtout le bruit. Mais je ne sais pas, tiens, s'ils le voyaient. Je ne peux pas vous dire exactement.
Alors, le fils aîné de la maison avait dit:
– Ça ne peut pas durer. On va mettre un cierge sur la table de 1' ezkaratza et nous allons tous nous refugier dans la cuisine.
Ils le font. Ils allument le cierge et ils rentrent tous dans la cuisine, après avoir mis un papier nu et un crayon à côté, sur la table où il y avait le cierge.
Au bout d'un moment, le fils aîné qui prenait ça pour de la rigolade, dit à sa mère:
– Ecoutez, s'il doit écrire quelque chose, ça doit être déjà fait.
Ils ouvrent la porte... la lumière éteinte! Alors ils allument une lampe et ils vont voir. Sur le papier était écrit: Meza bat (une messe). Immédiatement, le lendemain matin, ma tante part trouver Monsieur le curé, lui raconte l'histoire:
– Voilà, il faut dire une messe! Je pense que celui qui est parti de chez nous a besoin d'une messe pour être «liberée».
Je ne sais pas... On a fait dire la messe et on n'a plus rien entendu. (Lekunberri-BN).