Le milieu naturel et humain

De Atlas Etnográfico de Vasconia
Saltar a: navegación, buscar

Les territoires qui composent actuellement la Vasconie sont situés à l'Occident de l'Europe, là où la chaîne des Pyrenées descend vers l'Océ­an Atlantique dans le golfe de Gascogne, occu­pant une aire qui s'étend entre deux fleuves, l' Adour au Nord et l'Ebre au Sud.

A cheval sur l'Espagne et la France, la Vasco-nie a éprouvé cette double influence dans son histoire. Au Sud des Pyrenées, la Vasconie pé­ninsulaire est intégrée dans l'Etat Espagnol, for­mant deux Administrations politiques: la Com­munauté Autonome du Pays Basque, qui comprend les territoires historiques d'Alava, Biscaye et Guipuzcoa, d'une part, et la Commu­nauté Forale de Navarre, d'autre part.

Au Nord, le Pays Basque continental, inclus dans le Département Français des Pyrenées Atlantiques, englobe les anciennes provinces de Lapurdi, Nafarroa Beherea et Zuberoa.

L'ensemble de ces territoires a reçu des noms divers: Euskal Herria, Zazpirak-Bat ou Sept Pro­vinces Basques, cette dénomination figurant sur la Carte Linguistique de l'Euscara, imprimée en 1863 par le Prince Louis-Lucien Bonaparte. Les territoires de la Vasconie péninsulaire ont aussi reçu le nom de Pays Basque-Navarrais, et ceux de la Vasconie continentale, celui d'Iparralde, en allusion à la position géographique de ce te­rritoire situé au Nord.

 

  Territoires Superficie (km2) Population (1990) Hab/km2
Communauté Autonome du Pays Basque Alava
Biscaye
Gipuzcoa
3.047
2.217
1.997
268.000
1.180.000
690.000
88
532
346
Communauté Forale de Navarre Navarre 10.421 527.318 49
Département des Pyrénées
Atlantiques (Iparralde)
Labourd
Basse-Navarre
Soule
800
1.264
785
191.000
27.900
17.900
239
22
23
  TOTAL VASCONIA 20.531 2.890.000 141

 

Orographie

La chaîne pyrénéenne du plissement alpin, étend ses contreforts au long de toute la Vasco-nie, suivant une ligne qui commence à la Mesa de los Tres Reyes, à 2.433 m, avançant vers l'Ouest en diminuant en hauteur; d'autres élé­vations importantes sont celle d'Otxogorrigaine (1.923 m) et celle d'Orhi (2.021 m), dans la limite avec Zuberoa.

A partir du col d'Ibaiieta, au pied de l'Or­tzanzurieta (1.570 m), la chaîne bifurque. L'u­ne des chaînes tourne vers le Nord-Ouest par Quinto Real et Baztan, jusqu'aux monts Artza­mendi (926 m) et Mondarrain (750 m), termi­nant à Larraun (898 m), au bord de la mer.

L'autre branche principale s'embranche par Azpiroz avec la Sierra d'Aralar (Irumugarrieta 1.427 m et Txindoki 1.341 m). Par la crête d'Al­tzania, elle rencontre la Sierra d'Aizgorri (1.551 m à Aitz Txuri), et vers Figea et Arlaban, se dirige vers l'Anboto par la crête d'Orisol.

La sierra d'Anboto (1.296 m) continue par le massif du Gorbea, auquel suit la Sierra Salvada et celle d'Arcena, en peu plus vers le Sud-Ouest.

Dans une autre chaîne, un peu plus vers le Nord, se trouve la Sierra d'Ordunte, avec le Za­lama (1.335 m) comme hauteur principale. En­core plus vers le Nord, près de la mer, les ro­chers de El Mazo, Ranero, Los Jorrios, Betaio et Castro Alén.

Considérés comme pré-pyrénéens, au Sud de l'axe précité, apparaissent deux alignements re­lativement parallèles. Le premier avance dans la Sierra de Leire ( Arangoiti, 1.355 m) à l'Est de Navarre, se dirigeant par Alaiz (1.169 m), Izko et El Perdôn, vers les Sierras d'Urbasa (1.153 m) et Andia (Beriain, 1.494 m), puis continue dans la province d'Alava par Entzia, Monts d'I­turrieta et Monts de Vitoria.

L'autre alignement venant des Améscoas, avec la Sierra de Lokiz, rattache la Sierra de Co­dés, pour terminer dans les Sierras de Cantabria et Toloirio, dans les dernières grandes hauteurs, au Sud-Ouest du territoire de la Vasconie.

Sont aussi à souligner les contreforts septen­trionaux des Pyrénées en Benabarra et Zube­roa, moins élevés et très ramifiés, notamment en Benabarra. Le Pic des Escaliers (1.478 m), le Massif d'Arbaille (1.000 à 1.200 m) et le Massif d'Ursuia-Baigura (650 à 900 m) sont les acci­dents les plus remarquables.

Les principales montagnes littorales sont ce­lles qui séparent les dépressions de l'Oria et de l'Ibaizabal du Golfe de Gascogne. C'est le cas des massifs de Hernio (1.072 m) et Izarraitz en Guipuzcoa et ceux d'Oiz (1.026 m) et Sollube (663 m) en Biscaye. Les monts Udalaitz (1.092 m), Urko (791 m), Kalamua (767 m) et Arno (612 m), de différente importance, restent iso­lés entre les deux provinces. De nombreuses hauteurs atteignant à peine 600 m, fragmentent le terrain avant d'arriver à la mer.

Hydrographie

Hydrographiquement parlant, le territoire se montre très divers car ses fleuves aboutissent à deux mers: le golfe de Gascogne et la Médité­rranée.

La ligne de partage des eaux de l'Est à Ouest commence dans les Pyrénées et continue par la Sierra d'Aralar, Arlaban, Anboto, Gorbea et Sal­vada, à l'extrémité Ouest. Au Nord, les fleuves se jettent dans le golfe de Gascogne, alors que ceux qui coulent au Sud sont tous des affluents de 1'Ebre et se jettent donc dans la Méditerra­née.

Les fleuves qui débouchent dans le golfe de Gascogne sont de cours tumultueux, courts et à grand débit. Ils franchissent des dénivellements importants en peu de kilomètres et leur par­cours provoque des vallées profondes, étroites et humides. Les plus importants sont les suivants : Adour, Saison, Nive, Bidassoa, Oyar­zun, Urumea, Oria, Urola, Deva, Artibay, Lea, Oka, Butrôn, Ibaizabal-Nerviôn-Cadagua, Somo­rrostro, Agüera, Carranza et Calera.

Le versant méditerranéen voit couler ses eaux calmément par des vallées le plus souvent lar­ges, et aussi fertiles car leur lente parcours a permis de conserver les terrasses de leurs an­ciennes alluvions. Parmis les fleuves de ce ver­sant sont à souligner les suivants: Zadorra, Ega, Arga, Aragôn, Ebre, Quelles, Alhama, Omecillo, Bayas, Mayor, Cidacos, Araquil, Ulzama, La­rraun, Irati, Urrobi, Esca et Salazar.

La Côte

Biscaye, Guipuzcoa et Laburdi se penchent au Golfe de Gascogne sur 225 Km de côte à peu près. La côte basque continentale est basse et sablonneuse, tandis que la partie péninsulaire est élevée et déchiquetée, comme c'est le cas des caps: Matxitxako, Huiguer et Saint-Martin et les pointes: Galea, Ogofio et Ratôn (Souris) de Getaria, entre bien d'autres d'une certaine importance. Il y a au moins 20 ports naturels entre l'Adour et l'Estuaire de Bilbao, les plages étant fréquentes aux embouchures des fleuves.

Le climat

Le climat est généralement doux; pluvieux et humide au Nord de la ligne de partage des eaux, à cause, sans doute, de l'influence de l'O­céan Atlantique, et plus sec et extrême sur le versant méditerranéen, au Sud de cette ligne.

La température moyenne annuelle des villes varie entre 11.°C et 14.°C. La pluviométrie est de 2.000 mm aux Pyrénées; entre 1.000 et 2.000 mm au versant atlantique; entre 500 et 1.000 sur la Plaine d'Alava et la Moyenne Navarre et envi­ron 500 mm sur la Ribera de Navarre et la Rioja d'Alava.

Le paysage naturel

La région septentrionale du Pays est en géné­ral couverte d'herbe et boisée, alternant avec des affleurements de roche à nu. Le paysage est accidenté et inégale, sillonné de cours d'eau, de sources et de montagnes dans toutes les direc­tions, alternant avec des vallons étroits et de ra­vins, ce qui forme un territoire labyrinthique. Bien que ce soit difficile à préciser, cette région coïnciderait avec les unités géographiques affec­tées par le climat océanique et sa diversité de montagnes. Nous nous référons au teritoire si­tué au Nord de la ligne de partage des eaux, comprenant toute Biscaye et Gipuzcoa, la terre d'Ayala et la Vallée d'Aramaio en Alava, la Mon­tagne Navarre et Iparralde.

Au Sud de cette ligne, le climat de transition tout d'abord, puis la diversité continentale mé­diterranéenne configurent un paysage bien dif­férent. Les fleuves coulent plus lentement tout en créant des vallées plus larges et fertiles. L'al­titude moyenne des terres est supérieure, mais leur aspect est bien plus plat, notamment au fur et à mesure qu'on avance par la grande vallée de l'Ebre. Les terrains boisés n'apparaissent pas comme une fôret mais comme un champ parse­mé de buissons et de berges ou limitant les pro­priétés.

C'est le paysage agricole celui qui domine ré­ellement en Alava sur les vallées de Campezo, Arana, Zuya, Rioja d'Alava, Plaine d'Alava et au­tres. Le vignoble, les céréales ou les légumes quadrillent les plaines cultivées d'Arga, Ega et Aragôn, sillonnant les champs de Los Arcos, Olite, Mendavia, Tudela et autant d'autres villa­ges de la Ribera de l'Ebre et de la Moyenne Navarre. Ce sont des horizons ouverts, parfois désolés à cause du manque d'eau (Las Barde­nas) où le soleil brille très souvent.

Le paysage humanisé

L'orographie, le sol, le régime pluvial et l'hy­drographie ont conditionné et conditionnent encore une grande partie de l'activité humaine, en particulier l'activité économique et les agglo­mérations.

La population. Au long de ce siècle, la tendan­ce démographique a été d'accroissement, mais avec des variations locales. En Biscaye et Gui­puzcoa, l'accroissement a été à un rythme accé­léré et même désordonné, recevant un grand contingent d'immigrants. La Navarre a subi un développement plus lent jusqu'à la décade des soixante où le rythme de croissance s'est fort élevé. En Alava on peut plutôt parler d'enlise­ment et de redistribution de la population, et en Lapurdi, Benabarra et Zuberoa la croissance a été très lente, ayant même décelé, en quel­ques périodes, des pertes de population impor­tantes. C'est dans la population urbaine, et no­tamment celle qui appartient aux secteurs industriel et de services, que l'accroissement a eu lieu. Dans les régions où il y a eu une impas­se ou une perte, la population est rurale et s'oc­cupe essentiellement de l'agriculture ou de l'é­levage.

Le peuplement. Dans la région d'Alava, le peu­plement tend à se concentrer en petits noyaux. Il faut faire exception de la Vallée d'Aramaio, où le peuplement semble très dispersé, et la Rioja d'Alava, où les agglomérations sont d'une taille moyenne et plus écartées les unes des au­tres. La capitale, Vitoria-Gasteiz, comptait sur 209.506 habitants en 1990.

En Guipuzcoa, le paysage apparaît parsemé de nombreuses maisons basques (caserios) et de petits villages ruraux distribués pal mis d'autres de taille moyenne, plutôt que de villes. Donostia - Saint-Sébastien, son Chef-lieu, avait 183.944 au rencensement de 1990.

En Biscaye, l'incidence des petits et moyens noyaux est un peu plus grande, sauf dans la zo­ne de l'estuaire de Bilbao, de forte aggloméra­tion urbaine, avec presque un million d'habi­tants. De ce chiffre, 383.798 habitants appar­tenaient à Bilbao en 1990.

La Navarre montre de grandes variations. Dans la contrée de la Ribera, les agglomérations sont grandes et se trouvent assez écartées. Dans la zone moyenne, elles sont plus petites, plus proches et plus nombreuses. Dans la Navarre humide ce sont plutôt de petits noyaux disper­sés et des maisons isolées. Le recensement de 1990 montre 183.525 habitants à Pampelune­Irufia.

Le Pays Basque continental présente une for­te densité de population sur la côte de Lapurdi, bien souvent d'un caracère résidentiel, et une tendance à la dépopulation à Benabarra et Zu­beroa où les peuplements se trouvent dispersés ou peu agglomérés. Les villes chef-lieu de ces territoires avaient, en 1990, la population suivante: Bayonne 40.091 habitants, Donibane Garazi 1.433 et Maule 3.536.

La langue basque

Un quart de la population qui habite dans ce pays parle l'euskara, la langue propre au groupe ethnique basque. Cependant, la proportion des bascophones diffère remarquablement d'un te­rritoire à l'autre. On estime que la population bascophone s'élève à 45% en Guipuzcoa et à 35% dans les provinces du Pays Basque conti­nental, ce taux étant plus petit en Biscaye (17%), Navarre (10%) et Alava (7%).

Tel qu'il apparaît sur les cartes linguistiques, la zone bascophone vient coïncider actuelle­ment avec la Vasconie humide, comprise entre l'Adour et le Nerviôn. Jusqu'à des époques en­cores récentes (XVIII-XIX siècles) l'aire où l'euskara était parlé se prolongeait davantage vers le Sud, couvrant la Plaine d'Alava et de lar­ges zones de la Moyenne Navarre.

Le témoignage de cette ancienne étendue de l'euskara est la toponymie basque qui, avec une intensité diverse, couvre pratiquement tout le territoire de la Vasconie, s'étendant même au-delà de ses limites actuelles.

Les communications

Routes. L'axe Madrid-Paris traverse la Vasco-nie par les routes N-1 et RN-10. La première traverse la province d'Alava de l'Ouest à l'Est, puis une extrémité de la Navarre, au bas du col d'Etxegarate, et la province de Guipuzcoa, re­liant Vitoria à Donostia - Saint-Sébastien.

A la frontière de la Bidassoa, elle rattache la RN-10 qui relie Bayonne à Bordeaux et à Paris.

De cet axe principal partent: la route N-634 qui relie Donostia à Bilbao; la N-240 reliant Bil­bao à Vitoria et à Pampelune par Barazar et tra­versant la Navarre de l'Ouest à Est; la N-121 de Pampelune à Tudela communiquant aussi avec celle qui se dirige vers Logrofio et Saragosse; la RN-117 qui partant de Bayonne vers Pau se diri­ge vers la Méditerranée, et la N-133 qui va de Mont-de-Marsan à Saint-Jean-Pied-de-Port. Il y a aussi une voie de communication directe entre Bayonne et Pampelune.

Ce réseau routier est completé des autoroutes Bilbao-Béhobie-Bayonne, Bilbao-Burgos, Bilbao-Saragosse et l'autoroute de Navarre qui relie cette dernière à la vallée de l'Ebre et à la Cata­logne.

Chemins de fer. La ligne Madrid-Irun Hendaye-Paris a des noeuds de communication à Miran­da de Ebro vers Bilbao, à Bayonne vers Pau et Toulouse, et à Alsasua vers Pampelune. Cette dernière voie se prolonge du Nord au Sud jus­qu'à Castejôn, près de Tudela.

Il y a aussi plusieurs lignes de Chemin de fer à voie étroite: Donostia-Hendaye, Bilbao-Donos­tia, Bermeo-Amorebieta et Bilbao-Santander.

Ports et Aéroports. Les ports maritimes les plus importants sont ceux de Bilbao, en Biscaye, Pa­sajes en Guipuzcoa et Bayonne en Lapurdi.

Guipuzcoa a un aéroport à Hondarribia, la Navarre en a un à Noain, Biscaye à Sondika, Alava à Foronda et Lapurdi à Parme.

Activités économiques

Agriculture. Il faut nous référer de nouveau au climat pour expliquer le paysage agricole du Pa­ys. Dans la Vasconie humide, océanique ou de versant atlantique, l'agriculture a été une activi­té essentielle jusquà la moitié de ce siècle. La transition vers l'élevage a entraîné une augmen­tation de prés et pâturages et de la production fourragère. C'est à souligner le navet, la bettera­ve et la luzerne, le maïs étant la céréale princi­pale.

Pour l'alimentation humaine on cultive un nombre de légumes assez important, générale­ment pour l'auto-consommation, et aux alen­tours des agglomérations urbaines cette culture est destinée à approvisionner de petits marchés. Entre les arbres fruitiers continuent à dominer le pommier et le poirier. Nous devons signaler un élément tout nouveau dans notre paysage physique et économique: la serre. La culture sous plastique, comme on l'a appelée, devient de plus en plus importante, en diversifiant la production. La polyculture a toujours une gran­de importance, le paysage se montrant ainsi parcellé et coloriste. Ce genre d'agriculture est localisé en Guipuzcoa, Biscaye, le Nord d'Alava et de Navarre, Lapurdi, Benabarra et Zuberoa.

C'est par contre bien différent le cas du ver­sant méditerranéen et la zone climatique vers ce versant. L'ancienne polyculture est de plus en plus remplacée par une tendance vers la spécia­lisation régionale, étant à souligner les céréales, mais ajoutant des fruitiers, vignobles et les te­rrains d'irrigation. La spécialisation et la mono­culture s'étendent vers le Sud jusqu'à atteindre la Rioja d'Alava et la Moyenne Navarre, son meilleur exemple. A la Ribera de l'Ebre, l'irriga­tion prend une grande importance et avec elle se produit aussi une nouvelle tendance vers la diversification des cultures à grande échelle avec une large production de maïs, betterave sucrière, fruitiers, asperges, tomates, artichaut et piments. La Plaine d'Alava, la Moyenne Nava­rre et les bassins d'Aoiz, Lumbier, Pampelune et la Ribera de l'Ebre sont les régions les plus im­portantes dans l'économie agricole.

L'élevage. En ce qui concerne l'élevage, le ver­sant océanique se montre bien doté. On y décè­le une régression du cheptel ovin et un accrois­sement du troupeau bovin. Dans le versant méridional, le secteur ovin est toujours le plus important. Il existe encore la transhumance, mais de court déplacement, à l'exception des troupeaux de la Vallée du Roncal en Navarre qui parcours encore de grandes distances.

Pour l'ovin c'est la Navarre qui est en tête, Biscaye l'étant pour le bovin, suivie de Guipuz­coa.

Aprés ces secteurs, c'est le cheptel porcin qui suit en importance. Le reste est composé de l'é­levage chevalin, caprin et asine. C'est aussi habi­tuel l'exploitation familiale de volailles et de la­pins.

La pêche. La plate-forme continentale, qui est la base de grands bancs de poissons, est courte dans nos côtes, ce qui a obligé depuis long­temps à une grande partie de la flotte de pêche à se déplacer à d'autres lieux de pêche, parfois très lointains. C'est l'activité connue comme pê­che en haute mer. Pasajes en Guipuzcoa, et On­darroa en Biscaye, sont les ports principaux où cette flotte va s'amarrer. La morue, le colin, la sole, la baudroie et le merlan sont les espèces d'un plus grand intérêt économique, recher­chées jusqu'à Terre-Neuve et Norvège, au Nord, et au Golfe de Guinée et Namibie sur l'Atlanti­que Sud.

La pêche côtière, dont la base principale est le port biscaïen de Bermeo, s'occupe des espè­ces vivant, en général, presque en surface, ou près du fond lorsqu'il est peu profond. Elle en­gage presque la moitié de l'équipage total de la flotte de pêche, mais seulement le cinquième de son tonnage. Les campagnes visent surtout aux thonidés et à l'anchoie, mais on ne peut pas oublier d'autres espèces prises comme le colin, la sardine, le maquereau ou chicharre. La pê­che de crustacés en casiers ou nasses est souvent comprise dans la pêche côtière.

Les mines. Le fer est le minérai associé par excellence au sous-sol de la Vasconie. Le miné-rai extrait massivement des gisements des monts de Triano en Biscaye, entre 1856 et 1920, était bien sût très abondant et de bon aloi. Mais il ne reste guère de ce splendeur minier d'autrefois. H en est de même pour le minérai originaire de Mondragôn (G) et Saint-Engrace (Ip) ou du plomb d'Oiartzun (G), ou du cuivre de Saint­Etienne de Baigorri (Ip) et Arrazola (B).

La tectonique si compliquée du Pays explique ce manque de minérai. Toutefois, on peut enco­re citer des exploitations de fer à Gallarta (B), de plomb et zinc à Legorreta (G), du spath fluor à Oiartzun (G), de magnésite à Eugi (N), d'asphalte à Maestu et Campez() (A) et quel­ques autres. Il y a en plus de nombreuses carriè­res d'où l'on extrait habituellement des calcai­res, marne, argiles et quartzites, en plus du sel gemme à Briscous (Lapurdi).

L'industrie. C'est la concentration d'entrepri­ses et de main-d'oeuvre ce qui prédomine, mais toutefois il est certain qu'il n'y a guère de zones sans activité industrielle. La tendance actuelle est vers l'occupation de régions moins conges­tionnées.

Les principales zones industrielles se trouvent dans le Grand Bilbao, bassin du Nerviôn, vallée de l'Ibaizabal, bassins du Deva et de l'Urola, ai­re de Donostia et zone de Bayonne.

Dans le Grand Bilbao, le port joue un rôle important, ainsi que l'activité sidérurgique, mé­tallurgique, chimique et les chantiers navals, en plus d'autres de moindre importance mais très diverses.

Dans le bassin du Nerviôn, on doit souligner le secteur sidérurgique et papetier. La vallée de l'Ibaizabal, de son côté, a servi pour dégager la saturation du Grand Bilbao et du bassin du De-va.

La plus importante des contrées de Guipuz­coa est celle de Donostia, tant pour le port de Pasajes que pour la proximité de la frontière française, ce qui est à l'origine d'une grande diversification industrielle, avec une prédomi­nance de la métallurgie de transformation.

Dans le bassin du Deva prédomine aussi cette métallurgie, alors que dans le bassin de l'Oria ce sont les secteurs papetier et textile. Dans l'U­rola, la diversification est plus importante.

Tant en Alava qu'en Navarre, le processus d'industrialisation devient important à partir de 1960. En Alava, c'est avec la création des Zones d'Activité Industrielle de Vitoria, qui s'éten­draient plus tard vers Salvatierra, Villarreal, etc. Dans le cas de Navarre, les zones d'industrialisa­tion de Pampelune ont été suivies des zones in­dustrielles de Tudela, Alsasua, Vera de Bidasoa, Estella et Lodosa.

Au Pays Basque continental, il n'est à remar­quer que l'aire de Bayonne et les zones industrie­lles d'Hendaye, Saint-Jean-de-Luz et Anglet, où prédominent la construction, la transformation, les industries alimentaires et l'électronique.

A présent, l'activité industrielle est le moteur principal de l'économie basque. La diversifica­tion de cette activité, bien qu'elle soit grande, présente quelques secteurs de spéciale impor­tance, soit pour le nombre d'entreprises y impli­quées, soit pour la quantité de main-d'oeuvre employée.

Par secteurs, c'est la sidérurgie celle qui vient occuper un tiers de toute l'activité industrielle. Biscaye apparaît ici en tête, suivie de Guipuzcoa et d'Alava ou plutôt de Vitoria, car près de 80% de la sidérurgie d'Alava se trouve dans les zones industrielles de la ville. Dans la partie continen­tale de la Vasconie, elle ne s'est guère dévelop­pée, sauf en Lapurdi, dans l'aire de Bayonne-Anglet.

Les autres secteurs suivant en importance sont ceux de la construction, l'industrie chimi­que, du bois et du papier. Dans les deux pre­miers cas, il s'agit d'entreprises avec un faible nombre de travailleurs (45% des entreprises ont moins de cinq employés). L'exception est peut-être le Lapurdi, où le secteur du ciment prend de l'importance grâce probablement aux changements subis par l'habitat rural et à l'a­bondance de carrières.

Dans le secteur du bois et du papier c'est de nouveau la Vasconie péninsulaire celle qui en­gage le plus grand nombre de personnes, no­tamment dans le sous-secteur du papier.

L'industrie navale s'est développée essentie­llement à Bilbao, au long de son estuaire. Tou­tefois, les chantiers navals de Pasajes en Guipuz­coa sont aussi importants. A présent, cette industrie se trouve dans une phase de régres­sion.

Les industries alimentaires présentent, de leur côté, une grande hétérogéneité, la Navarre étant ici en tête (farine, huiles, graisses, indus­trie vinicole et conserves végétales), suivie de Biscaye, Guipuzcoa et Alava. Les conserveries de poisson, ainsi que l'industrie de chocolats et de boissons rafraîchissantes, apparaissent comme des industries d'une certaine importance locale, mais présentant un faible poids spécifique sur la totalité du secteur.

D'autre part, les activités textile, du cuir, chaussures, verre ou céramique, entre d'autres très diverses, représentent un faible pourcenta­ge de la population active.