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De Atlas Etnográfico de Vasconia
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Tout le long de l’ouvrage, nous faisons réfé­rence à de nombreuses espèces végétales. Les enquêtes de terrain reflètent en effet la diver­sité botanique qui se déploie sur les deux ver­sants, atlantique et méditerranéen, de la Vas­conia. Et, chaque fois que cela a été possible, leur nom populaire est accompagné de la denomination scientifique. Mais nous devons constater que la fiabilité n’est pas totale. Les raisons en sont multiples: l’identification a été effectuée par l’enquêteur qui n’a pas toujours les connaissances botaniques suffisantes pour que ses avis soient justes. De même, les infor­mateurs ne sont pas absolument sûrs quand on leur demande de recueillir la plante dont ils parlent, surtout lorsqu’il s’agit d’une espè­ce qu’ils ont vu utiliser il y a très longtemps. Ce problème devient épineux si plusieurs espèces ont le même aspect. Souvent, pour réaliser ces identifications, nous associons au nom populaire la dénomination scientifique apparaissant dans les textes qui font référence à cette plante. Le problème est qu’une même espèce végétale peut avoir plusieurs désigna­tions populaires et qu’inversement un seul nom commun fait parfois référence à diffé­rentes espèces.
 
Tout le long de l’ouvrage, nous faisons réfé­rence à de nombreuses espèces végétales. Les enquêtes de terrain reflètent en effet la diver­sité botanique qui se déploie sur les deux ver­sants, atlantique et méditerranéen, de la Vas­conia. Et, chaque fois que cela a été possible, leur nom populaire est accompagné de la denomination scientifique. Mais nous devons constater que la fiabilité n’est pas totale. Les raisons en sont multiples: l’identification a été effectuée par l’enquêteur qui n’a pas toujours les connaissances botaniques suffisantes pour que ses avis soient justes. De même, les infor­mateurs ne sont pas absolument sûrs quand on leur demande de recueillir la plante dont ils parlent, surtout lorsqu’il s’agit d’une espè­ce qu’ils ont vu utiliser il y a très longtemps. Ce problème devient épineux si plusieurs espèces ont le même aspect. Souvent, pour réaliser ces identifications, nous associons au nom populaire la dénomination scientifique apparaissant dans les textes qui font référence à cette plante. Le problème est qu’une même espèce végétale peut avoir plusieurs désigna­tions populaires et qu’inversement un seul nom commun fait parfois référence à diffé­rentes espèces.
  
La información recopilada en este volumen ha sido transmitida oralmente. Se ha tenido cuidado de que los remedios relatados por nuestros informantes no hayan sido aprendi­dos en libros sobre la materia o escuchados en los medios de comunicación; aun así es obvio e inevitable que haya informaciones coinci­dentes.
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L’information recueillie dans ce volume a été transmise oralement et nous avons veillé à ce que les remèdes mentionnés par nos infor­mateurs n’aient pas été connus dans des livres traitant de ce thème ou relevés dans les médias. Il est cependant évident et inévitable qu’il y ait des informations qui coïncident.
  
 
Estos remedios, a pesar de que algunos de ellos se han aplicado durante generaciones, no tienen por qué ser eficaces desde una pers­pectiva médica. Incluso pueden resultar con­traproducentes según los conocimientos de los que hoy en día disponemos y las actuales normas de higiene.
 
Estos remedios, a pesar de que algunos de ellos se han aplicado durante generaciones, no tienen por qué ser eficaces desde una pers­pectiva médica. Incluso pueden resultar con­traproducentes según los conocimientos de los que hoy en día disponemos y las actuales normas de higiene.

Revisión del 10:36 4 dic 2017

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La médecine populaire

La médecine populaire est un volet de la cul­ture traditionnelle peu étudié sous l’angle ethnographique, de sorte que la bibliographie relative à l’information originelle, autrement dit les savoirs populaires recueillis oralement, est assez pauvre. En revanche, il existe des recueils, certains de bonne qualité, qui effec­tuent une relecture de ces informations d’un point de vue médical. Ces travaux sont en général réalisés par des professionnels de la médecine intéressés par ce champ d’études. Le plus exemplaire de ces travaux, en ce qui concerne la Vasconia est peut-être celui réali­sé par le Docteur Barriola au milieu du siècle dernier[1]. Quelques années plus tard, notre collaborateur, le Docteur Anton Erkoreka, réalisa à Bermeo, sa ville natale, une enquête à partir du questionnaire Etniker et l’utilisa pour sa thèse de médecine[2].

L’œuvre majeure dans ce domaine est sans doute Folk-Medicine, publiée à Londres par William G. Black en 1883, et traduite en espagnol par Antonio Machado y Álvarez, “Demófilo”, en 1889. Dans la présentation de sa réédition en espagnol, Jordi Pablo i Grau écrit:

“...la médecine populaire comprise dans toute son amplitude est un reflet et une synthèse de la vision du monde con­tenue dans chaque culture et un exemple de l’extraordinaire perméabilité et diffu­sion de ses savoirs”[3].

Le manque d’intérêt dont ont fait preuve les ethnographes vis-à-vis de la médecine populaire vient peut-être du fait qu’ils ont abordé ce domaine comme s’il s’agissait d’obtenir une ordonnance: à chaque maladie son remè­de, généralement lié à une espèce végétale, et qui s’applique d’une manière déterminée. Aujourd’hui même, lorsque les médias s’inté­ressent à ces pratiques traditionnelles, c’est sous l’angle de l’ordonnance, qui a peu à voir avec le savoir populaire. Dans cette forme de retour en arrière se cache une tendance très récente, celle de l’intérêt pour tout ce qui est naturel. Quoi de plus naturel en effet que de recourir à une plante, surtout si on va la cuei­llir soi-même dans la montagne, par rapport à l’habitude plus fréquente d’acquérir le médi­cament équivalent dans une pharmacie?

Mais la médecine populaire recèle une sagesse qui dépasse de loin le médicament en lui même. La majeure partie de notre ouvrage est le résultat des connaissances amassées par nos informateurs, connaissances que nous pourrions désigner comme de nature empiri­que. Néanmoins, en partie grâce aux person­nes interrogées et en partie grâce aux rares ouvrages sur le sujet publiés ces dernières décennies, nous avons pu constater une série de faits qui nous permettent d’entrevoir une manière de comprendre la santé et la maladie –c’est-à-dire en définitive le corps humain– différente de la perception actuelle.

Pour notre part, en tant qu’ethnographes nous sommes conscients, sans toutefois dispo­ser encore de preuves suffisantes pour le démontrer, que certaines pratiques et certains savoirs populaires observés s’inscrivent dans un passé très lointain. Déjà Barandiaran publiait dans les années vingt du siècle dernier un article intéressant sur ce thème[4].

Une fois collectées, ces informations sur le maintien de la santé et sur les soins nous per­mettent d’entrevoir un passé distinct du temps présent et difficile à décrire en détail par man­que d’information suffisante. Il nous est tou­tefois loisible de nous en approcher.

Dans la mentalité populaire, il existe une relation intime entre la santé et l’environne­ment naturel. On parle de l’influence de la lune et plus concrètement des phases lunaires sur plusieurs aspects en relation avec la mala­die et le cycle vital. On parle également de l’influence de l’environnement sur la santé, et pas uniquement de facteurs aussi évidents que la température mais aussi des vents ou de l’air nocturne. De la même façon, des vertus cura­tives étaient autrefois –et de nos jours encore dans certains cas– attribuées à un élément aujourd’hui considéré comme anodin, l’eau, en raison du simple fait d’avoir été obtenue dans un lieu déterminé ou un jour précis du cycle annuel. En définitive, beaucoup de ces pratiques reflètent une conception du corps vu non comme une entité isolée mais comme une entité pleinement insérée dans le monde qui l’entoure.

Pour la mentalité populaire, il existe aussi un lien entre certaines maladies et le monde végétal. On dit de certains maux ou signes d’altération de la santé qu’ils coïncident avec l’apparition et la chute des feuilles. La consis­tance du sang ou son degré de pureté est sou­mis à des oscillations annuelles équivalentes au flux de la sève des arbres. On dit que cer­taines maladies bourgeonnent –c’est le cas de la rougeole– ou que certains boutons ont des racines qu’il faut supprimer pour qu’ils ne res­sortent plus.

Dans la mémoire de certains informateurs subsistent encore des explications qui ont nécessairement une origine lointaine. On croit ainsi que certaines maladies telles que les maux d’oreilles ou les rages de dents sont cau­sées par une espèce de ver. Les pratiques de soins découlent donc de ces croyances. L’orei­lle est douloureuse parce que le ver qui s’y trouve a soif et remue, c’est pourquoi il con­vient d’apaiser cette soif avec quelques gouttes de lait pour que la douleur cesse. Dans le cas des rages de dents, l’alcool est utilisé pour tuer le ver.

Les traitements faisant appel à la magie constituent un autre aspect important. Nous avons recueilli de la bouche de nos informa­teurs des explications sur la maladie et les pra­tiques de soins dont le composant principal est de nature magique. Des exemples de trai­tements de ce type sont détaillés tout au long des différents chapitres, puis, en fin d’ouvra­ge, un chapitre entier est consacré aux malé­dictions et mauvais œil en tant que causes importantes de maladie.

Un autre chapitre complet est consacré aux pratiques de soins de nature religieuse. Pour remédier aux problèmes de santé comme pour prévenir leur apparition, il était habituel de se rendre dans certains lieux sacrés pour solliciter le secours de certains saints. Il est admis que chacun de ces saints est “spécialisé” dans la guérison d’une maladie. Il est intéressant de noter que ces lieux sacrés étaient majoritairement des chapelles rurales. Certes, il n’est pas dans les prétentions de cet ouvrage de vérifier combien de ces sites chrétiens occupent l’emplacement de sites antérieure­ment païens mais ce qui est certain, et cela se vérifie tout le long de l’ouvrage, c’est que l’a­nalyse des facteurs qui ont provoqué les mala­dies oriente fréquemment les informateurs vers les desseins divins. Devant la fatalité que suppose une maladie, surtout quand celle-ci met en péril la vie de celui qui la pâtit, il est toujours habituel d’avoir recours à une prière. Dans les grands hôpitaux, là où la maladie est cernée par la technologie la plus moderne et où est appliquée la science médicale la plus avancée, nous pouvons continuer à trouver une chapelle où prier.

Mais les remèdes ne sont pas tous de nature religieuse. Comme nous l’avons déjà indiqué plus haut, la majeure partie de l’information recueillie dans cet ouvrage fait référence à des pratiques dites empiriques, autrement dit à base matérielle. Dans l’ordre croissant d’im­portance, cette base peut être minérale, ani­male ou végétale mais les remèdes qui mettent en œuvre les espèces végétales sont majoritai­res. Ceci signifie avant tout que nos informa­teurs ont eu une vaste connaissance de leur environnement naturel. De nos jours, les tra­vaux qui recueillent les savoirs que les peuples dits primitifs tirent de leurs ressources nature­lles pour se guérir s’inspirent d’un intérêt non seulement anthropologique mais aussi phar­macologique puisqu’il s’agit aussi de recher­cher de nouveaux médicaments. Dans ce con­texte, le peu d’intérêt manifesté par les popu­lations rurales européennes aujourd’hui vis-à-vis de leur environnement reste surpre­nant, surtout en cette période critique où nous assistons à l’extinction de ces anciens savoirs.

La société traditionnelle ne négligeait aucun angle d’attaque pour traiter la maladie et ne considérait pas incompatibles des remèdes qui, de notre point de vue actuel, sont de nature aussi différente que peuvent l’être les traitements que nous qualifions d’empiriques et ceux qui relèvent d’une croyance. A ce pro­pos, un exemple intéressant est celui du trai­tement des verrues: on faisait appel à des techniques empiriques comme humidifier les verrues avec le latex de certaines plantes ou appliquer des emplâtres de produits végétaux. Parfois, le traitement renferme une significa­tion qui va plus loin que la pratique apparemment empirique, ainsi quand on utilise du sang menstruel, de la salive à jeun ou de l’eau recueillie le jour de la saint jean pour imprég­ner la verrue. Des remèdes de nature magique sont également mis en œuvre: on a recours par exemple aux baies de genévrier, dont la forme évoque celle d’une verrue, les baies étant enterrées pour que, au fur et à mesure qu’elles sèchent, les verrues s’assèchent aussi. Ce traitement serait un cas de magie homéo­pathique ou imitative. On peut également frotter les verrues avec un morceau de pomme et, en le laissant sécher, on obtient que les verrues sèchent aussi. Dans ce cas il s’agirait, selon la classification de Frazer, d’une magie contaminante ou contagieuse. Mais en outre, ces deux cas de magie sympathique peuvent être combinés en utilisant des grains de sel que l’on frotte sur les excroissances et que l’on jette au feu ensuite. Une pratique plus complexe consiste à envelopper et à déposer ces grains de sel ou des morceaux de pomme à la croisée des chemins de sorte que les verrues soient emportées par celui qui les ramassera.

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“Eskualduna miriku”, Pierre Larzabalen artikulua. Gure Herria, 1934. Fuente: Gure Herria. Bayonne: Association Gure Herria, 1934.

Une autre des caractéristiques qui définissent la médecine populaire est qu’elle soig­ne les symptômes et non les maladies. Les remèdes populaires ne s’occupent pas des causes des maladies, notamment parce qu’il est très difficile, et dans certains cas impossi­ble, de déterminer quelle est l’origine du mal. Ce qu’ils font, par contre, c’est traiter les manifestations des maladies, c’est-à-dire les symptômes. De nombreux exemples de cette pratique sont recueillis dans un chapitre de cet ouvrage.

Il est admis que certains des remèdes popu­laires utilisés actuellement ou dont nos infor­mateurs se souviennent ont été utilisés dans les temps anciens par la médecine officielle. Le progrès a peu à peu laissé de côté ces remè­des jusqu’à ce qu’ils soient oubliés par la médecine scientifique. Ils avaient néanmoins fait l’objet d’un apprentissage par des personnes, restées étrangères à l’évolution médicale, qui continuèrent à les utiliser jusqu’à nos jours. Cet ouvrage consacré à la médecine populaire ne prétend pas analyser l’origine de ces pratiques, un travail qui relèverait plutôt de l’histoire de la médecine.

La médecine populaire se caractérise aussi par le fait que, même si l’explication d’une maladie est incorrecte, le traitement qui lui est appliqué n’est pas nécessairement inutile. Dans l’exemple des maux d’oreilles exposé auparavant, il est évident que cette douleur n’est pas due à un ver, mais l’huile ou le lait administré pour apaiser la soif du ver peut rée­llement amollir le bouchon de cire éventuel qui provoque cette douleur et ainsi faciliter l’expulsion du bouchon et, avec lui, la solu­tion du problème.

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Erreurs populaires sur la Médecine (1783). Fuente: Thillaud, Pierre L. Les maladies et la médecine en Pays Basque Nord a la fin de l’ancien régime (1690-1789). Genève: Librairie Droz, 1983

La recherche actuelle

La campagne d’enquêtes qui a permis de recueillir des informations à partir desquelles a été élaboré ce volume de l’Atlas Ethno­graphique consacré à la médecine populaire s’est déroulée entre 1994 et 1999. Cette infor­mation n’est pas négligeable car la question de la date est déterminante pour le type d’in­formation recueillie. La majeure partie des informations obtenues fait référence à des traitements empiriques mais les informateurs ont encore en mémoire des remèdes et des pratiques de type magique et religieux. Ceux-ci sont toutefois minoritaires par rapport aux premiers. Si la collecte d’informations s’était effectuée quelques décennies auparavant, cette disproportion n’aurait pas été si mani­feste.

Dans notre enquête, nous ne nous sommes pas limités à rassembler l’information en rap­port avec les remèdes, c’est-à-dire avec la façon de les préparer et de les appliquer; nous avons également obtenu des renseignements sur les connaissances relatives à la maladie qu’on veut soigner, aux symptômes par les­quels elle se manifeste et à l’origine qui lui est attribuée. Il s’agit évidemment d’interpréta­tions populaires qui n’ont pas à coïncider avec les interprétations scientifiques, même si Fran­kowski a écrit que “la médecine populaire, mère de la médecine moderne, porte dans ses entrailles les observations de milliers de géné­rations et exprime, bien souvent, des savoirs précieux qui furent approuvés et utilisés par les éminences scientifiques»[5].

Les chapitres qui composent ce volume ne suivent pas un ordre conventionnel. La collec­te d’informations a été réalisée grâce à une enquête de type ethnographique, celle utilisée par les Groupes Etniker. L’ordonnancement du matériau d’enquête suit, dans la mesure du possible, un critère également ethnographi­que dans sa démarche de refléter la mentalité populaire. Un sérieux problème se serait posé si cet ordonnancement s’était effectué selon les postulats de la science médicale: l’ajuste­ment à ses schémas d’une information qui relève de concepts très différents des actuelles connaissances scientifiques aurait entraîné une distorsion inévitable. Pour cette raison, les chapitres de l’ouvrage sont ordonnés en allant de la partie la plus noble du corps, la tête, jusqu’en bas, et de la partie la plus en évi­dence, la peau, jusqu’à l’intérieur.

Il convient de signaler que la quantité de remèdes populaires recueillie n’est pas pro­portionnelle au degré de gravité de la maladie que ces remèdes prétendent guérir: les rhu­mes ont de nombreux remèdes alors que les maladies cardiaques en ont très peu. La peau constitue une autre exemple évident, la partie la plus visible de l’organisme se prêtant à de si nombreux traitements que trois chapitres ont été nécessaires pour les décrire.

Comme nous l’avons déjà indiqué plus haut, la mentalité traditionnelle ne fait pas de dis­tinction entre traitements empiriques et trai­tements religieux. Ceci explique pourquoi les soins sont présentés sans différencier les deux groupes de pratiques. Malgré tout, nous avons consacré un chapitre particulier au mauvais œil et à la malédiction ainsi qu’un autre aux traitements de nature religieuse en raison des particularités qu’ils présentent.

Tout le long de l’ouvrage, nous faisons réfé­rence à de nombreuses espèces végétales. Les enquêtes de terrain reflètent en effet la diver­sité botanique qui se déploie sur les deux ver­sants, atlantique et méditerranéen, de la Vas­conia. Et, chaque fois que cela a été possible, leur nom populaire est accompagné de la denomination scientifique. Mais nous devons constater que la fiabilité n’est pas totale. Les raisons en sont multiples: l’identification a été effectuée par l’enquêteur qui n’a pas toujours les connaissances botaniques suffisantes pour que ses avis soient justes. De même, les infor­mateurs ne sont pas absolument sûrs quand on leur demande de recueillir la plante dont ils parlent, surtout lorsqu’il s’agit d’une espè­ce qu’ils ont vu utiliser il y a très longtemps. Ce problème devient épineux si plusieurs espèces ont le même aspect. Souvent, pour réaliser ces identifications, nous associons au nom populaire la dénomination scientifique apparaissant dans les textes qui font référence à cette plante. Le problème est qu’une même espèce végétale peut avoir plusieurs désigna­tions populaires et qu’inversement un seul nom commun fait parfois référence à diffé­rentes espèces.

L’information recueillie dans ce volume a été transmise oralement et nous avons veillé à ce que les remèdes mentionnés par nos infor­mateurs n’aient pas été connus dans des livres traitant de ce thème ou relevés dans les médias. Il est cependant évident et inévitable qu’il y ait des informations qui coïncident.

Estos remedios, a pesar de que algunos de ellos se han aplicado durante generaciones, no tienen por qué ser eficaces desde una pers­pectiva médica. Incluso pueden resultar con­traproducentes según los conocimientos de los que hoy en día disponemos y las actuales normas de higiene.

Esta obra tampoco pretende ser un recetario de hierbas medicinales. Hoy en día es posible encontrar en el mercado un buen número de publicaciones en las que se recogen las distin­tas plantas con un dibujo o fotografía que faci­lite su identificación y una relación de las enfermedades para las que sirven y cómo se prepara su aplicación. Ni la estructura de esta obra ni sus pretensiones se asemejan al conte­nido de estas publicaciones.

En un principio estaba pensado incluir en este volumen la veterinaria popular por las afi­nidades que muestra con el tema que nos ocu­pa. Así se indicó en el volumen anterior del Atlas Etnográfico dedicado a ganadería y pasto­reo en Vasconia. Conviene tener en cuenta que muchos remedios son comunes, sólo que en el caso de los animales domésticos las dosis y las concentraciones de los preparados son mayores. Las prácticas curativas de naturaleza religiosa o mágica también son equivalentes e incluso muchos curanderos, sobre todo los especialistas en huesos, se han solido iniciar en la curación del ganado pasando después su actividad a las personas. Sin embargo se ha optado por posponer la publicación de estos materiales dado el volumen que ha adquirido la parte correspondiente a la medicina.

Transformaciones

A lo largo del siglo XX se ha producido una extraordinaria progresión de la medicina aca­démica que ha experimentado un acelera­miento con el paso de la décadas; ello ha redundado en detrimento de las prácticas basadas en la medicina tradicional. No obs­tante desde instancias autorizadas se ha llega­do a afirmar: “Hay muy pocos errores en la medicina popular; en muchos casos su empleo (el de las plantas) está justificado por las pro­piedades que poseen según la literatura cien­tífica. Y en las pocas plantas que hemos selec­cionado para investigar (...) porque sus pro­piedades no figuraban en la literatura y sin embargo eran utilizadas muy frecuentemente y en lugares geográficamente dispersos, se ha podido comprobar la acción que se les supo­ne»[6].

Un aspecto interesante de la medicina popu­lar es la función que han desempeñado los curanderos. Las personas que tenían capaci­dad de sanar ocuparon una posición impor­tante en tiempos pasados, antes de que se generalizara el personal sanitario con estudios científicos. Los curanderos pertenecen a sagas familiares, se constata por lo tanto una trans­misión familiar del saber, de persona a perso­na. Tanto éstos como otras personas relacio­nados con la sanación de las enfermedades fueron perdiendo protagonismo a lo largo del siglo XX a medida que el personal sanitario incrementaba su número y ocupaba sus fun­ciones. Pero hoy en día siguen presentes aun­que obviamente no con la importancia de antaño. Los que acuden a ellos lo suelen hacer tratando de solucionar una dolencia que se resiste a la medicina convencional. También se observa en la actualidad el auge de consul­tas ajenas a la medicina alopática como son los naturópatas, homeópatas, masajistas, expertos en dietética y belleza, herboristerías, etc.

Antaño se guardaban en casa remedios para curar pequeñas heridas, ungüentos para que­maduras y plantas para hacer inhalaciones o preparar infusiones. Gozaban de importancia los remedios de origen vegetal. En la huerta doméstica se cultivaban algunas plantas con fines terapéuticos pero la mayoría se recogían en el campo o en el monte. Para que su virtud fuese mayor algunas de ellas se debían reco­lectar en días del año con un significado espe­cial; quizá el más propicio fuera la madrugada de San Juan, antes de que saliese el sol.

A mediados del siglo pasado comenzaron a cobrar importancia los preparados farmacéu­ticos, que poco a poco han ido desplazando a los remedios tradicionales. Hoy en día se sigue disponiendo en casa de un pequeño botiquín, pero ha cambiado radicalmente su composi­ción. Salvo las manzanillas apenas se recolec­tan plantas medicinales y las preparaciones comerciales de aquéllas están desplazando incluso este último residuo de una práctica antiquísima.

De hecho la medicina popular estaba más cercana a la oficial cuando, en tiempos pasa­dos, esta última recurría habitualmente a las especies vegetales y a las fórmulas magistrales. El progresivo incremento de los productos de síntesis y los avances tecnológicos han ocasio­nado un continuo alejamiento de las prácticas tradicionales.

A medida que han ido avanzando los cono­cimientos y mejorando las técnicas analíticas se han identificado nuevas enfermedades que antaño eran desconocidas. Un ejemplo repre­sentativo lo constituye la hipercolesterolemia, a la que popularmente se llama “tener coleste­rol”. Ante una nueva enfermedad se han apli­cado también remedios nuevos cuyos orígenes pueden ser de lo más diversos: desde supues­tas explicaciones médicas a prácticas difundi­das por medios de comunicación más o menos fiables.

También ocurre que algunas enfermedades han cambiado de denominación o al menos se han asimilado a males que ya se conocían de antaño. Un ejemplo es la hipertensión, que se ha equiparado a lo que antes se llamaba tener “la sangre gorda o con impurezas”. En estos casos se suelen seguir aplicando los remedios ya conocidos.

Además de los profundos cambios acaecidos en lo relativo al personal sanitario, la generali­zación del uso de fármacos y el conocimiento preciso de nuevas enfermedades, también se ha producido una mejora considerable en las instalaciones médicas tanto en lo que se refie­re a consultas de asistencia primaria, ambula­torios y hospitales, como a los medios técnicos de los que disponen los profesionales. Para un conocimiento más detallado de esta evolución es recomendable leer la obra del Dr. Luis S. Granjel: Historia de la medicina vasca[7].

Los informantes son plenamente conscien­tes de que el desarrollo de la medicina cientí­fica, combinado con una mejora de las condi­ciones higiénicas y de la sanidad alimentaria, ha traído resultados importantes como elevar considerablemente la esperanza de vida y fre­nar drásticamente la alta mortalidad infantil de décadas pasadas. El ejemplo más patente en este sentido es el relativo a la infección.

El elemento que popularmente delata la enfermedad de un modo más claro es la fie­bre, más incluso que el dolor. La fiebre deno­ta un mal mayor, generalmente algún tipo de infección, que en un tiempo en el que no se conocían los antibióticos podía comprometer seriamente la salud. Se ha considerado que la fiebre alta se corresponde con una enferme­dad grave y también han preocupado las fie­bres insidiosas o recurrentes. Se han utilizado dos métodos para contrarrestarla, que como es habitual en la medicina popular, no tratan de remediar las causas que la provocan sino de atajarla. El primero de ellos ha consistido en estimular la transpiración y el otro en aplicar friegas. A lo largo de la obra también se reco­gen numerosos remedios para curar la infec­ción. Precisamente el descubrimiento y difu­sión de los antibióticos es considerado popu­larmente como el principal hallazgo médico del siglo XX; lo atestiguan las calles y plazas de nuestro territorio dedicadas a Alexander Fle­ming.

Archivo:5.1 Hierbas medicinales de la botica de Obanos Primera edad del siglo XX.png
Hierbas medicinales de la botica de Obanos (N), primera mitad del s. XX. Fuente: Ma Amor Beguiristáin, Grupos Etniker Euskalerria.

A pesar del progreso y la extensión de la medicina científica aún perduran en la mentalidad popular elementos mágicos. Uno ampliamente extendido consiste en ejecutar un remedio un número determinado de días que siempre es impar. Otro ejemplo lo consti­tuyen las prácticas para eliminar las verrugas o las hemorroides mediante plantas, granos o pequeños frutos que las representan y que se recogen y se esconden o se portan sobre el cuerpo de tal modo que a medida que se secan éstos se cree que lo hacen aquéllas. Estas prácticas ampliamente conocidas aún son uti­lizadas por algunos de nuestros informantes de mayor edad. Esto es aún más evidente con algunas creencias de carácter religioso; por ejemplo, la costumbre de portar el cordón de San Blas sigue hoy en día ampliamente exten­dida.

La generalización del sistema sanitario ha supuesto un cambio en el comportamiento de la gente. Cuando hoy en día una persona se siente mal acude al médico de inmediato y se pone en sus manos. El médico determina cuál es el mal que aqueja al paciente y le pone un tratamiento o le deriva a una jerarquía supe­rior de la que se presupone que tiene más medios y conocimientos, es decir, lo envía a un especialista. Este comportamiento tan natural hoy en día ha supuesto un importante cambio de mentalidad. Antaño la gente sólo acudía al curandero, o más tarde al médico, cuando consideraba que el mal que padecía era lo suficientemente importante como para no ser capaz de curarlo por sus propios medios. El que se sentía mal era responsable de sí mismo, tenía los conocimientos y los medios suficien­tes para aplicarlos e intentar curarse, o al menos podía obtenerlos en su entorno más inmediato. Con esta actitud concedía además una tregua a su cuerpo, es decir, confiaba en la capacidad curativa del mismo.

En cierto modo hemos dejado nuestra salud o más bien nuestra enfermedad en manos de los médicos y de quienes deciden las políticas sanitarias. Sólo en los últimos tiempos se observa un creciente interés por instruir a la población sobre las pautas que se han de seguir para la conservación de la salud, pero ha debido de suceder algo anómalo en nues­ tra sociedad para que sean necesarias campa­ñas informativas y educativas orientadas a lograr esos objetivos.

Cabe preguntarse qué esconde la creciente asistencia a los médicos de cabecera por parte de personas que se sienten solas, la frecuencia con la que se recurre a las urgencias hospita­larias por problemas que carecen de la sufi­ciente importancia, o el creciente gasto far­macéutico hasta haber convertido muchos hogares en pequeñas farmacias. ¿Qué parte de la percepción de la enfermedad corresponde a una vertiente olvidada por la medicina actual tan tecnificada, cual es el trato huma­no? ¿Quién se hace cargo de escuchar el sufri­miento en unas consultas en que está calcula­do incluso el escaso tiempo que se dedica a cada paciente? La familia y el entorno más próximo al enfermo son quienes siguen supliendo este tipo de carencias, pero a medi­da que vayan cambiando los modelos sociales y de familia, este tipo de atención también se verá comprometida. Los propios médicos reconocen que la gente cuando abandona la consulta ya sale en parte curada e incluso se admite la existencia de un efecto placebo que debe tenerse en cuenta a la hora de validar los fármacos.

A pesar del progresivo arrinconamiento de la medicina tradicional, en los últimos tiem­pos se está observando un resurgimiento de estas prácticas si bien se manifiestan bajo otras formas. Se observa un interés cada vez mayor por los conocimientos médicos venidos de Oriente. Hay gente que también recurre a las plantas medicinales, bien a las que pueden ser recogidas en los campos o en los montes de nuestra tierra o a las que se venden en las her­boristerías. Este creciente interés por las mis­mas puede que tenga su origen en el hecho de que se consideran más naturales que los medi­camentos de síntesis y que por lo tanto care­cen de efectos secundarios. Esta tendencia actual es explotada por los medios de comuni­cación y las editoriales, que cada vez ofertan más información acerca de remedios sobre los que insisten que “proceden de nuestros ante­pasados”.

  1. Ignacio Mª BARRIOLA. La medicina popular en el País Vasco. San Sebastián: 1952.
  2. Anton ERKOREKA. Análisis de la medicina popular vasca. Bil­bao: 1985.
  3. Jordi PABLO i GRAU. “La medicina popular de Black un siglo después” in William G. BLACK. Medicina popular. Barcelona: 1982.
  4. José Miguel de BARANDIARAN. “Paletnografía vasca” in Eus­kalerriaren Alde, X (1920) pp. 182-190, 224-252 y 253-470.
  5. Eugeniusz FRANKOWSKI. Sistematización de los ritos usados en las ceremonias populares. Bilbao: 1919.
  6. Margarita FERNÁNDEZ. “Medicina popular navarra” in Zai­nak. Cuadernos de Antropología-Etnografía, XIV (1997) p. 35.
  7. Luis S. GRANJEL. Historia de la medicina vasca. Salamanca: 1983.