Ganadería y pastoreo y su evolución
Contenido de esta página
Une culture de longue tradition
Il y a un demi-siècle, Barandiaran observait que «la zone axiale des Pyrénées basques (et ceci peut s’étendre à l’ensemble des Pyrénées) conserve dans le dédale de ses replis certains traits culturels de très ancienne tradition»[1].
Cette culture trouve son expression la plus significative dans le mode de vie lié à l’élevage et à l’activité pastorale. C’est ainsi que, selon l’information apportée par la documentation historique, à la fin du Moyen-Âge les troupeaux des vallées basques se retrouvaient en été sur les mêmes montagnes qui, de nos jours, constituent les principaux points de rassemblement pastoral[2].
Mais le mode de vie pastoral rapporté sur ces documents médiévaux remonte à des temps bien plus lointains encore, comme nous le suggère l’aire de distribution des monuments préhistoriques de la région pyrénéenne.
Les baratz ou espil, cercles de pierre baptisés par les préhistoriens du terme breton de cromlechs, sont des constructions funéraires de l’Âge du Fer qui occupent dans les Pyrénées basque des plateaux et des cols situés entre les pâturages des deux versants de montagne. Ces monuments se trouvent dans la même zone d’activité pastorale estivale actuelle et jamais dans des endroits où ce genre de vie n’a pas été possible. Ceci suggère que ses constructeurs étaient des bergers et que la vie pastorale traditionnelle est un calque de celle qui a été pratiquée dans ce pays pendant l’Âge du Fer.
La même coïncidence de lieu peut être observée entre les zones pastorales actuelles et l’aire de distribution des dolmens dressés au cours de la période antérieure à l’Enéolithique et à la fin du Néolithique. Ce recoupement atteint un tel degré qu’on ne trouve pas de dolmens là où la nature du sol et les conditions climatiques ne sont pas favorables à l’établissement de bergeries[3].
Le maintien séculaire de l’activité pastorale dans les montagnes du Pays Basque peut aider à expliquer le fait que les désignations que reçoivent les différentes espèces de bétail, ainsi que l’outillage employé, composent un fond lexical propre et indépendant des langues indo-européennes qui gagnèrent cette partie de l’Europe au cours du premier millénaire a. C. C’est à ce fond non-indo-européen qu’appartiennent des noms d’animaux comme AHUNTZ, chèvre; AKER, bouc; ARDI, brebis; BEHI, vache; ZEZEN, taureau; ZEKOR, veau; IDI, bœuf; ZALDI, cheval; BEHOR, jument; URDE, cochon; AHARDI, truie; AKETZ, verrat; OR, mâtin; ZAKUR, chien[4].
Les dernières fouilles archéologiques[5] ont reculé l’âge de la Néolithisation de Vasconia, dont l’antiquité semble supérieure à celle qui lui a été attribuée jusqu’ici. Dans les Pyrénées Occidentales, la présence des animaux domestiques est documentée dès le dernier quart du Ve millénaire a. C., aussi bien sur les sites du versant océanique (grotte de Arenaza-B) que sur le versant méditerranéen (Peñalarga-A; Los Cascajos, Los Arcos-N). Les espèces domestiques de cette étape si précoce sont les ovi-caprins (les plus abondants) et les bovidés. Dans la grotte de Peñalarga (Alava), on trouve, outre la brebis (qui dans tous les cas est l’espèce la plus abondante), des bovidés et le cochon domestique.
Le régime traditionnel de l’activité pastorale
Le mode traditionnel de pratiquer l’activité pastorale et l’élevage en liberté du bétail s’est maintenu dans les zones où trois conditions sont réunies: l’existence de terres communales, le droit au pâturage de tous et la libre circulation des troupeaux.
Dans les régions montagneuses, les communaux ont toujours revêtu une grande importance dans l’économie traditionnelle des vi - llages environnants; c’est pour gérer cette jouissance commune que furent créées des associations ou unions, formées de plusieurs villages, comme celles de Sierra Salvada, Guibijo, Izki, Aizkorri (Parzonería General de Álava y Gipuzkoa), Enirio et Aralar, et des Bardenas Reales en Navarre. Les unions ou pactes établis entre des communautés des deux versants des Pyrénées eurent également la même finalité.
La libre jouissance des terres communales s’est maintenue en vigueur dans des villages qui, parmi elles, disposent de pâturages et de bois (hêtres, chênes, yeuses) traditionnellement utilisés par les habitants pour alimenter leur bétail (brebis, vaches et chevaux), et pour ramasser du bois de chauffage, de la fougère pour les litières du bétail stabulé ou des glands pour les cochons.
La libre circulation du bétail, historiquement, n’a connu d’autres limitations que les haies des terrains privés et les limites avec les communes voisines ou un communal appartenant à une autre association ou pacte. Le bétail avait même le droit de circuler sur les terrains privés, non clos par un muret ou une haie, dès que les récoltes étaient faites. La priorité de ce droit de circulation des troupeaux sur la mise en culture s’exprime dans la phrase suivante: Soroak zor dio larreari (La terre labourée a une dette envers le pré). Ce régime de pâturage est encore en vigueur dans certaines vallées pyrénéennes comme celle de Roncal (N).
Un type d’élevage primitif, antérieur à la stabulation, consiste à laisser errer dans les montagnes, librement, les vaches et les juments dont le bénéfice provient uniquement de leur viande et de leur descendance. Ce bétail qui vit dans un état demi-sauvage porte sur son cuir la marque de son appartenance à une maison précise. Il est toutefois difficile de le considérer comme faisant partie du cheptel domestique et certains moyens employés pour sa capture en pleine montagne rappellent plutôt les battues de chasse, la capture s’effectuant finalement à l’aide de lassos ou de chiens.
Le mode d’exploitation du bétail, le régime de jouissance des pâtures et le type d’activité pastorale sont conditionnés par le climat et par la nature du terrain. Il y a deux mille ans, Pline (Histoire Naturelle IV, 10) faisait déjà la distinction entre le Vasconum saltus, humide et boisé, et le Vasconum ager, couvert de champs céréaliers et de vignes. Cette distinction qui, en termes généraux, coïnciderait avec les atmosphères humide et sèche de Vasconia et, de façon moins précise, avec ses versants atlantique et méditerranéen, est toujours valable en ce qui concerne le sujet du présent ouvrage.
Les races de bétail élevées sur le versant atlantique sont adaptées à l’humidité excessive du terrain sur lequel elles se déplacent, surtout pendant la saison froide. Dans cet ordre de choses, signalons l’adaptation des races ovines qui, pendant l’hiver, paissent dans des fonds de vallée dont l’humidité rend impropres au cheptel bovin.
Ce versant se caractérise également par l’abondance de pâturages et la faible présence des céréales destinées à nourrir le bétail. La croissance saisonnière de l’herbe a donné lieu au développement de méthodes pour la conservation de cette dernière qui garantissent l’alimentation des animaux pendant la période de repos végétal.
L’élevage stabulé s’est orienté ces derniers temps vers la production de lait, surtout de vache. Cette évolution a été encouragée par le développement à proximité d’importants noyaux de population. Le lait, et sa transformation en fromage, ont constitué également le principal produit obtenu des troupeaux de brebis.
La population rurale est répartie dans des fermes dispersées, ce qui permet de garder les bêtes dans des étables incorporées à l’habitation ou à ses côtés; chaque ferme, dans sa recherche d’une jouissance optimale du milieu naturel, élève toutes sortes d’animaux, les plus importants économiquement étant les vaches et les brebis.
L’activité pastorale a eu un caractère familial; en d’autres termes, le troupeau appartient à une maison qui possède généralement une longue tradition d’élevage des brebis et c’est un membre de la famille qui s’en occupe.
Le versant méditerranéen de Vasconia s’est caractérisé par l’importance de ses terrains communaux, qui restent encore aujourd’hui en grande mesure préservés; leur exploitation continue à se faire de façon communautaire, sous forme d’unions et de syndicats qui regroupent plusieurs localités.
Les différences climatiques par rapport à l’aire atlantique se traduisent dans des distinctions au niveau des types de pâturages et des races de bétail, ainsi que dans l’importance relative des différentes espèces. Dans de nombreux villages de l’Alava et de la Navarre, les chèvres ont été traditionnellement les principales pourvoyeuses de lait pour la consommation domestique.
Dans cette zone où l’agriculture a joué un rôle plus important, les animaux de tir se sont révélés indispensables. La distinction est ancienne entre «le bétail fainéant et le bétail de travail»; ce dernier jouissait en exclusivité d’un morceau de communal proche du village pour qu’il puisse paître et se trouver à portée au moment de l’atteler.
Les chaumes, les grains éparpillés après la récolte, les jachères et les bordures incultes des terres labourées ont constitué des sources importantes d’aliment pour le bétail. La pâture sur les terres cultivées a été un droit des bergers plutôt qu’une concession des agricul teurs; il s’agirait là d’une transition entre l’activité pastorale libre et l’agriculture en régime de propriété.
Le peuplement concentré a débouché sur des formes d’activité pastorale communautaire. Le nombre réduit de têtes de chaque classe de bétail dans chaque maison explique que ce ne soient pas leurs propriétaires qui s’en occupaient; toutes les bêtes du village étaient rassemblées en un seul troupeau qu’un berger embauché à cet effet réunissait chaque matin pour l’amener paître et ramenait le soir. Cette modalité connue sous le nom de dula (ou almaje) s’appliquait autrefois à toutes les classes de bétail et chacune d’entre elles était sous la surveillance d’un berger dulero différent qui portait également un nom différent selon les cas: machero, boyero (bouvier), yegüacero (gardien de juments), cabrero/auntzaia, azeia, bizalero, bizela (chevrier); vaquero/unaia (vacher).
Les mutations contemporaines
Les transformations survenues dans l’élevage des animaux sont dues en grande partie à des modifications plus profondes qui touchent aux modes de vie traditionnels. Aujourd’hui, la population rurale et, en son sein, celle qui exerce une activité d’élevage, sont bien plus réduites.
Ces transformations qui se sont déroulées au cours des dernières décennies ont radicalement modifié le monde de l’élevage, de sorte que celui-ci cessé d’être un mode de vie pour devenir une activité économique.
En lignes générales, on observe une réduction de la diversité des espèces élevées dans le cadre domestique; cette diminution est le résultat du passage d’une économie autarcique à une autre à caractère productiviste. Ainsi, de nos jours, chaque unité familiale élève un nombre moindre d’espèces mais le nombre de têtes de bétail présentes sur une seule exploitation s’est considérablement accru pour compenser la réduction des marges bénéficiaires. En d’autres termes, c’est un phénomène de spécialisation qui s’est produit.
L’élevage domestique de petits animaux (lapins et volaille) a fortement diminué car il s’avère plus économique et moins laborieux d’acquérir ces produits sur le marché: seules se consacrent à cet élevage les personnes âgées ou celles qui apprécient les aliments de production propre.
L’intensification de la production a entraîné une disparition progressive des races autochtones. Celles-ci étaient autrefois rentables en raison de leur adaptation parfaite au milieu physique dans lequel elles s’étaient développées. Aujourd’hui, elles ont perdu leur attrait à cause de leur plus faible productivité face à l’exploitation généralisée d’animaux à hauts rendements. Les races qui survivent encore paissent en liberté dans les zones montagneuses qui ne peuvent être utilisées par des animaux jugés plus productifs.
L’intérêt pour la conservation des races autochtones est récent et semble obéir à des raisons d’ordre culturel plutôt qu’à la préoccupation des éleveurs pour la survie de ces races. C’est au cours de ces dernières années que le concept de race autochtone a été appliqué à divers types d’animaux élevés depuis des temps anciens, baptisés à cette occasion de dénominations inconnus par ces mêmes éleveurs. Seules les personnes contraintes, en raison de leur métier, de se rendre dans des endroits lointains (comme les maquignons par exemple) étaient conscientes de la diversité raciale des différents types de bétail.
Les habitants des campagnes n’ont jamais été fermés aux innovations et se sont toujours efforcés d’introduire des animaux différents de ceux élevés habituellement si cela permettait d’améliorer leurs caractéristiques; mais ils n’ont jamais perdu de vue non plus les conditions que le milieu naturel imposait à ceux-ci.
De nos jours, la composition raciale des cheptels connaît une transformation notable visant à accroître les rendements. En ce sens, l’insémination artificielle a éliminé les frontières en permettant l’incorporation de caractéristiques génétiques appartenant à des animaux lointains sans coûts excessifs.
L’augmentation du nombre de têtes, les exigences de type sanitaire et le besoin de faciliter le travail avec les animaux ont poussé à l’abandon des étables domestiques et à la construction d’installations modernes de grandes dimensions qui reçoivent les noms de pavillons, bâtiments agricoles, stabulations ou hangars.
Dans les vieilles fermes des régions atlantiques, la vie de la famille se déroulait autour d’un foyer situé au même rez-de-chaussée que les animaux. Quelques cloisons en planches séparaient les deux espaces; au fil du temps, ces cloisons se sont renforcées mais les animaux ont continué à partager le même toit. Dans les zones plus intérieures de la même aire géographique, la famille habitait à l’étage supérieur de la maison et tirait profit de la chaleur des étables situées au rez-de-chaussée.
Sur le versant méditerranéen, le peuplement concentré ne permettait pas de garder les animaux dans le bourg ou du moins gênait cette disposition. Les enclos qui leur étaient réservés restaient toutefois à proximité de la maison.
Con los nuevos establos los animales han pasado de convivir con el grupo doméstico a un régimen de nueva producción, a menudo intensiva. Esta nueva situación queda reflejada incluso en la terminología que emplea la administración; ya no se habla de caseríos, cuadras o corrales sino de explotaciones ganaderas.
La alimentación del ganado se ha modificado notablemente; cada vez es mayor la proporción de alimentos que se importan a la localidad donde se ubican las explotaciones ganaderas; este alimento, generalmente en forma de pienso, procede muchas veces de puntos muy lejanos. Esto ha permitido desligar en buena medida la ganadería del suelo al que tradicionalmente ha estado vinculada. Una de las consecuencias de este nuevo sistema de alimentación es la posibilidad de criar especies animales en áreas donde antes, por razones de clima y de pastos, tal crianza era impensable.
La intensificación de la explotación ganadera ha acarreado transformaciones tan radicales como la ocurrida con el estiércol. El estiércol de los animales domésticos fue en tiempos pasados un elemento imprescindible para mantener la fertilidad de las tierras que aportaban alimentos vitales en economías de subsistencia. El incremento y la concentración de la cabaña bovina junto a las nuevas formas de explotación han transformado el estiércol seco de antaño en «purines» que no tienen aplicación como abono en la agricultura, cuya superficie, por otra parte, se ha reducido. Lo que en tiempos pasados fue una fuente de riqueza se ha convertido en un serio problema de contaminación.
La disponibilidad de nuevos alimentos para las ovejas ha reducido la necesidad de trashumar con los rebaños de unos lugares a otros en búsqueda de pastos durante el periodo invernal. Con todo es un hecho habitual en el área atlántica el que los rebaños pazcan en invierno en los prados situados en los valles.
Durante el siglo XIX se produjo una importante pérdida de terrenos comunales, sobre todo en la cornisa cantábrica; y a lo largo del siglo XX muchos montes que antaño eran frecuentados por rebaños de ovejas y por otros animales fueron ocupados por cultivos forestales de especies nuevas; hoy en día la mayor parte de estas plantaciones están valladas.
A lo largo de siglos, los pastores moldearon como resultado de su actividad determinadas áreas de montaña, creando entornos a los que actualmente se atribuye un gran valor paisajístico; las administraciones se han ocupado de convertirlos en parques naturales con el objeto de preservarlos. Pero tales actuaciones tienen generalmente efectos perjudiciales para los propios actores que los modelaron; se les controla en su actividad y se les limita las posibilidades de evolucionar; además el entorno queda invadido por personas que tratan de saciar en la montaña necesidades ajenas al pastoreo. En este mismo orden de cosas los animales que para los pastores en tiempos pasados entraban en la categoría de alimañanas se han convertido actualmente, para su asombro, en especies protegidas.
El modo de vida pastoril basado en la permanencia continuada durante el periodo estival en chozas y txabolas de montaña se ha reducido. En las últimas décadas éstas han sido dotadas de comodidades como agua corriente, luz eléctrica, etc.; a pesar de todo, el número de pastores que perseveran en este régimen de vida es cada vez menor y en algunas comarcas se tiende a subir las ovejas a la montaña para que aprovechen los pastos altos una vez han dejado de producir leche; de este modo no es necesaria la permanencia del pastor para su ordeño diario y la vigilancia de las ovejas se reduce a visitas espaciadas. La apertura de carreteras y pistas para acceder a los montes y pastizales elevados y la disponibilidad de vehículos todoterreno han contribuido a esta nueva situación.
El queso elaborado con leche de oveja es un producto muy valorado en la actualidad y su elaboración ha ganado en higiene y calidad; a menudo esta calidad está garantizada y controlada por consejos de regulación de varias denominaciones de origen. Su fabricación ya no tiene lugar siempre en las majadas de monte ni es exclusiva de los pastores. Cada vez son más las queserías que adquieren la leche de las ovejas y se ocupan de transformarla en queso que después comercializan. Hay pastores que optan por esta salida ya que, de este modo, reducen el trabajo y se despreocupan de la posterior venta.
Por el contrario la lana, al menos la de las razas de la vertiente atlántica, ha dejado de tener valor en el mercado. Por ello el esquileo no tiene otra finalidad que la de evitar que las ovejas pasen calor durante el periodo estival.
Las ferias de ganado han ido perdiendo la importancia que antaño tuvieron para la compraventa de animales. Hoy en día ha cobrado mayor importancia la exposición de ejemplares de diversas razas y los concursos de ganado con sus galardones. Las ferias se han convertido en acontecimientos festivos de ámbito urbano en los que determinados hechos concernientes a la vida pastoril, como artesanías y elaboraciones, son objeto de representación in situ. Esta folklorización de la cultura pastoril es un fenómeno que se está aplicando también a otras actividades como la trashumancia o la subida de los rebaños al monte; en estos casos dichas actividades forman parte de una fiesta anunciada previamente y tiene lugar con participación de gentes ajenas al mundo del pastoreo.
El menaje de la cabaña, o txabola, hecho en otros tiempos con madera de haya o de abedul perduró en uso hasta las primeras décadas del siglo XX. Ello fue debido a su buen rendimiento ya que aquellos recipientes eran de poco peso y no se rompían al ser transportados. La introducción de materiales ligeros como el zinc y el aluminio acabaron desplazándolos. El aprovechamiento directo de los productos del pastoreo como el cuero y la lana para la confección de vestidos y de calzado tampoco ha podido competir con las prendas producidas industrialmente. Hay personas que se dedican a la fabricación artesanal de útiles que usaban los antiguos pastores; pero tales manufacturas tienen un destino meramente decorativo.
El pastoreo de ovejas se está resistiendo ante los procesos de producción intensiva a los que han sido sometidas otras especies animales. Con todo hay que anotar que los rebaños tie nen cada vez mayor número de cabezas y que algunos pastores han comenzado a explotarlas en régimen de estabulación.
En los últimos tiempos se ha impuesto un sistema de ayudas comunitarias que ha promocionado y apoyado la intensificación de la ganadería estabulada. Estas subvenciones europeas afectan también al pastoreo; su aplicación tiene efectos ambivalentes. Por una parte ha permitido mantener actividades ganaderas que son poco rentables; por otro lado han sido un elemento distorsionador.
A pesar de las trasformaciones que se han detallado hasta aquí, es posible encontrar actualmente ganaderos y pastores que continúan desarrollando su actividad según los modos tradicionales.
Desde una perspectiva etnográfica conviene señalar que hoy en día es posible encontrar en una misma vecindad e incluso en una misma casa a un hombre mayor que conoció un modo de vida pastoril o ganadero que apenas había evolucionado durante generaciones y junto a él a un hombre joven que desarrolla su actividad (por ejemplo la producción de leche de vaca) en una moderna instalación, utilizando los medios más adelantados. La ruptura con la tradición es manifiesta: el joven ganadero prestará más atención a los consejos de técnicos especializados en actividades agrarias que a su propio padre o abuelo, a pesar de que estos últimos atesoran en su memoria saberes acumulados durante generaciones. El resultado cultural de esta ruptura está a la vista: los ganaderos más aventajados, independientemente de su lugar de procedencia, comienzan a ser indiferenciables entre sí: trabajan con animales similares, maquinarias idénticas y por procedimientos estandarizados.
Todas estas transformaciones se han acelerado en las décadas finales del siglo XX. Desde la perspectiva de los propios ganaderos el problema más serio que se les plantea es la pérdida de control sobre la actividad que desarrollan. Ya no dependen únicamente de ellos mismos y de su capacidad de trabajo sino de decisiones tomadas en centros de poder ajenos y a su vez se ven inmersos en una compleja red comercial en la que apenas tienen margen de maniobra.
Ante este panorama, un cierto número de ganaderos que ven comprometido su futuro en un sistema en el que cada vez desempeñan un papel menos decisivo, y sabedores de que una buena parte de la diversidad biológica y cultural de Europa reside en las áreas rurales, siguen resistiendo. La gente del campo no es ajena a fenómenos generales como la llamada «globalización» o la creciente concienciación ecológica. Las graves crisis alimentarias que está generando la ganadería europea en los últimos tiempos parecen darles la razón.
Cabe preguntarse si los conocimientos y las formas de trabajo tradicionales que recogemos en el presente volumen acabarán por olvidarse totalmente o si, con el paso del tiempo, se tomarán en consideración algunas de ellas. Al fin y al cabo, lo que se describe en este tomo es fruto de la experiencia acumulada durante muchas generaciones y coincide en su mayor parte con un concepto acuñado recientemente que se contrapone a la intensificación productiva; es el concepto de desarrollo sostenible.
- ↑ Cf. José Miguel de BARANDIARAN. «Aspectos sociográficos de la población del Pirineo Vasco» in Eusko Jakintza, VII (1953- 1957) p. 7.
- ↑ Cf. Cartulario de San Millán, Cartulaire des rôles gascons. Le livre d’or de Bayyonne, etc. Cit. por Haristoy. Recherches historiques sur le Pays Basque. Bayonne, 1883, II, pp. 402-406, 547-551.
- ↑ Cf. carte dressée par José Miguel de Barandiarán et publiée dans l’Anuario de Eusko Folklore, VII (1927) p. 137.
- ↑ R. L. TRASK. The history of basque. Londres (Routledge), 1997, pp. 295-303.
- ↑ Mª Amor BEGUIRISTAIN. «Los yacimientos de habitación durante el Neolítico y Edad del Bronce en el Alto Valle del Ebro», Trabajos de Arqueología Navarra (TAN), 3 (1982) pp. 59-156. A. CAVA; Maria Amor BEGUIRISTAIN. «El abrigo prehistórico del abrigo de la Peña (Marañón, Navarra)» in Trabajos de Arqueología Navarra (TAN), 10, (1991-1992) pp. 69-135. A. ALDAY. «Abrigo de Atxoste-Puerto de Azáceta (Virgala). I Campaña de excavación arqueológica» in Arqueoikuska 1996, pp. 35-46. Idem (1998a): «Abrigo de Atxoste-Puerto de Azáceta (Virgala). II Campaña de excavación arqueológica», Arqueoikuska 1997. Idem (1998b): «El depósito prehistórico de Kanpanoste Goikoa (Virgala, Álava). Memoria de las actuaciones arqueológicas 1992-1993». Memoria de Yacimientos Alaveses 5. Diputación Foral de Álava. J. FERNANDEZ ERASO. (1997): «Excavaciones en el abrigo de Peña Larga (Cripán, Álava)» in Memoria de Yacimientos Alaveses 4, (1997) Diputación Foral de Álava. J. GARCIA GAZOLAZ. «Los orígenes de la economía de producción en el País Vasco meridional: de la descripción a la explicación» In Illunzar 2 (1994) pp. 87-99. Idem. «Apuntes para la comprensión de la dinámica de ocupación del actual territorio navarro entre el VI y el III milenio» in Cuadernos de Arqueología de la Universidad de Navarra 3, (1995) pp. 86-146.